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mercredi 29 juin 2011

Madagascar/Etats-Unis: L’AGOA, toujours menacée de suspension


« Tier 3 ». A travers ce classement du plus bas niveau en matière de traite des personnes publié dans le rapport mondial sur le sujet, Madagascar est menacé par les Américains de la poursuite de la suspension des aides non humanitaires et non liées au commerce.
Dans le communiqué y afférent, l’on peut lire : « Madagascar a chuté jusqu’au plus bas niveau,  « Tier 3 », ce qui signifie qu'il peut être exposé à des restrictions légales pour l'année financière ultérieure en ce qui concerne l'aide étrangère non humanitaire et non liée au commerce et, dans certaines circonstances, la retenue de fonds pour la participation des représentants ou employés du gouvernement aux programmes d'échanges éducatifs et culturels. En outre, le président (celui des Etats-Unis) peut charger les directeurs exécutifs des États-Unis aux institutions financières internationales de refuser les prêts ou toute autre utilisation de fonds (autres que pour des raisons humanitaires, liées au commerce, ou certains types d'aide au développement) pour les pays au niveau « Tier 3 ». Il ressort de ces nouvelles menaces brandies par les Etats-Unis que le retour des exportations de Madagascar sous l’AGOA n’est pas encore pour demain.
Rappelons qu’environ la moitié des exportations du secteur textile des entreprises franches était destinée au marché américain avant la crise politique malgache. La suppression brusque des avantages procurés par cette loi américaine dont la franchise douanière et l’absence de quotas, a conduit à la fermeture de plusieurs unités de la zone franche et à la suppression de plusieurs milliers d’emplois. Résultat : le secteur informel se développe beaucoup et compte 65% des actifs selon les données de la Banque mondiale et cette situation est le reflet des licenciements massifs dans la zone franche, notamment dans la capitale. Et qui dit informel dit emplois précaires assortis de conditions également précaires et souvent mauvaises. Malgré tout, les Etats-Unis semblent ne pas prendre en compte cette donne qui a toutefois des facettes humanitaires. Au contraire, ils durcissent leur position par rapport à la crise à Madagascar et sont donc prêts à infliger de nouvelles sanctions au pays.
Certes, la Grande Ile a du mal à juguler les problèmes liés aux employés malgaches qui travaillent au Liban, mais cette situation ne date pas d’aujourd’hui. Il faut aussi relever qu’à travers le rapport sur la traite des personnes, les Etats-Unis veulent « stimuler l’action et créer des partenariats à travers le monde dans la lutte contre l’esclavage moderne ». Il faut seulement remarquer que depuis 2009, les USA deviennent de plus en plus agressifs vis-à-vis de Madagascar. Il faut seulement rappeler que s’ils continuent de pointer du doigt « le putsch » du 17 mars 2009 et de refuser catégoriquement de changer de position par rapport à la crise malgache, il faut aussi souligner que les Etats-Unis sont loin de jouer la transparence et la démocratie : ils n’ont produit aucun rapport sur la clôture prématurée du projet MCA. Si ledit rapport existe, il n’a pas été publié. En ce qui concerne les aides, les Etats-Unis arrivent en 3ème position en ce qui concerne les fonds non remboursables.

SIMAO, CHISSANO ET SALOMAO…: Suscitent de plus en plus de soupçons !

Etonnement et incrédulité, en entendant Leonardo Simao énumérer les étapes que devrait parcourir la feuille de route : en premier, le GIC (Groupe International de Contact) en un lieu qui n’a pas été précisé, or cette instance composée de Tiébilé Dramé (ONU), Ablassé Ouedraogo (UA) et Edem Kodjo (OIF) a été dissoute, les anciens membres étant aujourd’hui dispersés de par le monde. Ensuite, le Conseil de Paix et de Sécurité de la Sadc, peut-être au siège de Gaborone (Botswana) et enfin les Nations Unies à New-York. Etonnement, car dans les crises en cours ou terminées, comme celle du Zimbabwe (signature de la feuille de route le 15 septembre 2008) ou celle de la Mauritanie (signature le 5 juillet 2009), la feuille de route n’a pas effectué une randonnée aussi lointaine. Il est vrai que pour ces hauts fonctionnaires de la Sadc, le voyage à New-York permet de joindre l’agréable et le… juteux.
En fait, dans l’île et notamment du côté de l’opposition, des soupçons de plus en plus insistants sont dirigés vers le « clan des Mozambicains », c’est-à-dire les trois ressortissants du Mozambique qui ont en charge la résolution de la crise malgache : Joaquim Chissano, médiateur officiel de la Sadc, Tomas Salomao, secrétaire exécutif de la Sadc et Leonardo Simao, émissaire spécial de Chissano. Les trois personnalités se connaissent très bien car font partie du parti de gouvernement mozambicain, le Frelimo. Ensuite, du temps où Joaquim Chissano fut chef d’Etat, le médecin Leonardo Simao fut son ministre des Affaires étrangères tandis que l’économiste Tomas Salomao fut son ministre des Finances. Ce trio est plutôt mortifié par une crise malgache qui fait du surplace, situation qui jette le discrédit et même la honte sur le Mozambique, pays à qui la médiation et la résolution de la crise ont été confiées.
Pour redorer le blason du Mozambique et rétablir le rayonnement de Joaquim Chissano, le clan a peut-être pris le parti d’imprimer un grand bond en avant au dénouement de la crise de la manière suivante : s’appuyer surtout sur la mouvance au pouvoir qui a conçu la feuille de route, et écarter l’opposition qui est hostile au document. Plutôt que d’engager un dialogue sérieux avec les trois mouvances, le trio mise sur le régime de transition et décide de lui accorder la part belle. Il pousse donc à fond la feuille de route, et pour impressionner l’opposition et la population (et pour réduire celles-ci au silence), il multiplie les instances internationales qui cautionnent le document, comme cité ci-dessus…
Deuxième manœuvre : neutraliser la conférence des chefs d’Etat de la Sadc dont les motions perturbent la sortie de crise selon le schéma voulu, et donner à celles-ci une interprétation qui va dans le sens de la voie tracée. Ainsi, le 11 juin à Sandton, le sommet des chefs d’Etat de la Sadc a décidé dans un communiqué le retour sans condition des exilés, et en gros d’assurer la possibilité pour eux de prendre part aux élections, « y compris Marc Ravalomanana ». La Sadc ayant été interrogée sur le sens réel de cet écrit, c’est Tomas Salomao, membre du trio qui prend la plume et indique le 17 juin que « monsieur Marc Ravalomanana ne pourra rentrer à Madagascar qu’après l’instauration d’un environnement politique et sécuritaire favorable ». C’était changer du tout au tout la formulation faite six jours plus tôt par les chefs d’Etat, mais comme ceux-ci se sont déjà dispersés et sont accaparés dans leurs pays par leurs tâches, le trio peut agir à sa guise…
En tout cas, sentant que le cas Ravalomanana peut faire capoter le processus de sortie de crise qu’il a dessiné, le trio, par la voix de Leonardo Simao, fournit des indications auxquelles le sommet des chefs d’Etat de la Sadc est étranger, comme l’impossibilité pour les forces de la Sadc d’escorter l’ex-chef d’Etat lors de son retour au pays, ou le fait de soumettre l’amnistie de ce dernier au Parlement de Transition.
Sur ce dernier point, dans le CST et le CT où tous les membres ont été nommés par Andry Rajoelina, une proposition d’amnistie de Marc Ravalomanana ne peut qu’être rejetée. Plutôt que de s’en remettre aux interprétations tendancieuses et intéressées de l’un ou l’autre élément du trio, le mieux serait peut-être de poser les questions appropriées à la Sadc et d’attendre les réponses émanant du prochain sommet des chefs d’Etat, en août à Luanda (Angola).
En tout cas au sein de la Sadc, ce sont les chefs d’Etat qui ont le dernier mot et non les mandataires. Qui sait, comme le trio a trois membres, il se prend pour la… troïka.

mardi 28 juin 2011

Madagascar-Elections: Vers le report des présidentielles en 2012


Elections-Madagascar - Transition. De 24 mois au maximum au départ à compter du 18 mars 2009, la transition a déjà eu une rallonge de 3 mois. Le bonus pourrait même s'étaler jusqu'en 2012 à cause des contingences d'ordre électoral. Listes électorales. Andry Rajoelina n'est pas du tout satisfait par les préparatifs des élections, en signalant tout particulièrement les imperfections des listes électorales. Une manière de préparer l'opinion et la classe politique à un éventuel report des présidentielles et législatives prévues se tenir cette année. Au mois de septembre au plus tard. Saison sèche. A entendre le président de la HAT, il n'est pas près de prendre le décret de convocation des électeurs qui doit être publié au journal officiel 90 jours avant la date du scrutin. Dans l'hypothèse où ledit décret sort le mois prochain, le premier tour de l'élection présidentielle se tiendra en octobre. Ce qui risque de poser problème en cas de second tour, puisque le code électoral stipule que « le scrutin doit se tenir durant la saison sèche de l'année, entre le 30 avril et le 30 novembre, sauf cas de force majeure (...) ».

Délai. Pour le référendum du 17 novembre 2010, les résultats ont été proclamés officiellement le 6 décembre 2010. Soit 20 jours après le scrutin. Le premier tour des présidentielles étant jumelé avec les législatives, le délai de proclamation des résultats sera forcément plus long car il ne s'agit pas tout simplement de voter pour un OUI pour un NON, mais de choisir entre plusieurs candidats présentés sur un bulletin unique. De toute façon, le projet de loi organique relatif à l'élection du premier Président de la Quatrième République prévoit que « le second tour du scrutin a lieu 30 jours au plus tard après la proclamation officielle par la Cour Electorale Spéciale des résultats du premier tour ». Si le premier tour a lieu en octobre, la date butoir du 30 novembre ne pourra pas être respectée pour la tenue du second tour.

11 mois. Dans ces conditions, l'élection présidentielle pourrait être reportée après le 30 avril 2012, c'est-à-dire au plus tôt au mois de mai. S'il n'y a pas de « premier tour dia vita », la campagne de 15 jours pour le second tour risque de tomber en pleine célébration du 26 juin 2012. Il n'est pas alors exclu que le coup d'envoi de la course à la magistrature suprême soit finalement donné en juillet 2012. Ce qui aura le mérite de respecter le délai de 11 mois recommandé par la communauté internationale pour l'organisation d'élections libres, justes, transparentes, crédibles, ouvertes... Certains parlent même d'élections démocratiques comme si ce n' était pas une vérité de La Palice.

Feuille de route: A soumettre au Parlement de la Transition


L'émissaire de la médiation de la SADC, Leonardo Simao, a eu une réunion à huis clos, hier après-midi au palais de Mahazoarivo,
avec le Premier ministre Camille Vital et des hauts responsables des forces de l'ordre dont le général de Division Lucien Rakotoarimasy (ministre des Forces armées), le contrôleur général Désiré Ranaivoson (ministre de la Sécurité publique), le général de Brigade Randrianazary (secrétaire d'Etat à la Gendarmerie), le général de Brigade André Ndriarijaona (chef d'Etat-major de l'Armée) et le général de Brigade Bruno Razafindrakoto (commandant de la Gendarmerie). A l'issu de la réunion, les chefs militaires ont refusé d'être interviewés par les journalistes. C'est le Dr. Simao qui a expliqué aux participants de la réunion le processus de l'élaboration de la feuille de route ainsi que son esprit.
Ce fut l'occasion pour cet émissaire de  la médiation d'indiquer que sa mission consiste à apporter des explications sur la décision de la SADC par rapport à l'amendement apporté. Aussi, l'ex-ministre mozambicain a-t-il indiqué qu'il attend actuellement la réaction des entités politiques concernées par la feuille de route, et de préciser qu'il ne s'agit pas d'une négociation. Le Dr. Simao a alors révélé à ses interlocuteurs militaires que la feuille de route pour la sortie de crise ne sera plus amendée et sera soumise par le médiateur Joachim Chissano au Conseil Paix et Sécurité (CPS) de l'Union africaine, puis auprès du Groupe international de contact sur Madagascar (GIC-M) respectivement les 6 et 7 juillet. L'intervention de Joachim Chissano se prolongera jusqu'aux Nations Unies, où il défendra les résultats du dénouement de la crise.
Et pour assurer la mise en œuvre et pour donner une valeur juridique vis-à-vis de l'Etat, la feuille de route, après la cérémonie de signature qui se fera à Antananarivo, sera soumise pour ratification au Parlement de la Transition. La feuille de route sera donc introduite " dans l'ordre des textes légaux "  malgache pour cadrer le pouvoir transitoire malgache, sans toutefois préciser la valeur de la feuille de route par rapport à la Constitution malgache.
En tout cas, la feuille de route n'est pas contradictoire par rapport à la Constitution de la Quatrième République si la Haute Cour Constitutionnelle (HCC)  valide la loi adoptée par les deux chambres sur la Cour Electorale Spéciale (CES). Ce n'est qu'après que le chef de la Transition devra apposer sa signature sur la feuille de route pour la promulguer, après avoir été contrôlée par la HCC. La détermination de la date des élections n'aura donc lieu qu'après la ratification de la feuille de route par les deux chambres parlementaires. En effet, la feuille de route précise que la date des élections sera déterminée d'un commun accord entre le gouvernement, la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et les experts internationaux en matière d'élection. C'est en effet à partir de l'adoption de la feuille de route par les instances internationales et le Parlement malgache que la coopération et la collaboration entre les pays partenaires étrangers et Madagascar reprendront.

SADC Says Won’t Intervene in Madagascar on Ravalomanana Return


The South African Development Community won’t intervene to secure the return from exile of Marc Ravalomanana, the exiled former president of Madagascar, said Leonardo Simao, SADC’s envoy in the Indian Ocean island nation.
“SADC does not have the authority to annul a sentence imposed on a citizen,” Simao told reporters late yesterday in Antananarivo, Madagascar’s capital. “SADC respects the sovereignty and the responsibilities of member states.”
SADC has called on Madagascar to allow Ravalomanana to return to the country as part of efforts to end a political crisis sparked by him being ousted by Andry Rajoelina with the help of the military in 2009. Rajoelina’s government says Ravalomanana will be arrested if he returns after being convicted of the deaths of protesters.

Une illustre patriote: Gisèle Rabesahala est décédée


Un des derniers monuments des événements de 1947, Gisèle Rabesahala est décédée hier, à l’âge de 82 ans.
Née le 7 mai 1929 à Antananarivo, au moment où le VVS revendiquait l’ « indépendance » de Madagascar. Tout un symbole !  Secrétaire générale du parti l’AKFM-KDRSM, fondé au départ par le pasteur Richard Andriamanjato, elle était, à la fois journaliste (fondatrice du journal Imongo Vaovao), et membre fondatrice du Comité de Solidarité de Madagascar.
   Gisèle Rabesahala a été ministre des Arts et de la Culture révolutionnaires de 1976 à 1991, une période durant laquelle cette grande dame cultivée était condamnée, à son corps défendant, à suivre la politique du régime socialiste. En clair, s’aligner sur les arts et culture des pays communistes de l’Europe l’Est, du Cuba et de la Corée du Nord…
   Dans tous les cas, Madagascar vient de perdre une illustre militante qui aura joué un rôle prépondérant dans son Histoire. 

Madagascar-Médecine: Haro sur les charlatans

Santé-Madagascar - Les alternatives pour pallier les difficultés sur le traitement de maladies connaissent une prolifération. Mais elles présentent parfois des risques. La lutte contre l'escroquerie relative au traitement d'une maladie reste superficielle. « Cinq plaintes relatives au mauvais traitement de maladie par une personne soi-disant exerçant la médecine traditionnelle atterrissent en moyenne chaque mois au bureau du service de la pharmacopée et de la médecine traditionnelle », déclare Tolotra Andriamparany, chef de service de la pharmacopée et de la médecine traditionnelle, à Tsaralalàna. Mais ces plaintes pourraient fausser la réalité faute d'inspecteurs. « Le service au niveau central fonctionne avec 13 personnes et une personne de la direction régionale de santé dans les autres régions », enchaîne le chef de service de pharmacopée et de la médecine traditionnelle.

Pour remédier à cette lacune face à l'ampleur de la menace présentée par la prolifération de traitement de maladies par des personnes non formées, le ministère de la Santé publique a sorti un deuxième rappel aux médias sur la diffusion de publicité illicite à la médecine traditionnelle et aux produits à visée thérapeutique issus de la pharmacopée traditionnelle.

Note circulaire

« Aucune annonce publicitaire pour un médicament traditionnel ne peut être publiée, diffusée ou affichée, sauf accord préalable sur décision prise par le ministère de la Santé publique », rappelle la note circulaire diffusée par le ministère de la Santé.

Mais, cette note arriverait-elle à réduire le risque pesant sur la santé publique face à la prolifération de cette pratique illégale, en usurpant les termes et outils médicaux dans l'ensemble de la Grande île, à la fermeture de centaine de centres de santé et à la cherté des médicaments ?

« Nous sommes très sollicités par les gens actuellement, car nos remèdes sont à la portée de tous. Et le coût de consultation demeure symbolique », argumente Marcellin Ramorasata, tradi-praticien et vendeur de produits à visée thérapeutique.

Mais Tolotra Andriamparany refuse de baisser les bras même si la tâche est immense. « Nous préférons agir même si nos moyens sont limités pour sauver quelques vies. De plus, la révision d'amende sur l'exercice illégale, entre autres, sur le travail de médecin est entre deux millions et cinquante millions d'ariary pourrait avoir des impacts », conclut-il.

P. Pedro : «Les Malgaches n’ont pas à payer pour les erreurs des gouvernants»


Connu dans le monde entier pour son combat contre la pauvreté auprès des habitants de la décharge d’Antananarivo, le P. Pedro lance un appel en faveur de la levée du gel de l’aide financière dû à la crise politique.
P. Pedro, missionnaire lazariste à Madagascar,                    le 5 mars 2008. 
P.RAZZO/CIRIC / P.RAZZO/CIRIC

P. Pedro, missionnaire lazariste à Madagascar, le 5 mars 2008. 

Il se prononce contre le retour de l’ancien président Marc Ravalomanana.
Avec la Fondation Akamasoa, ce religieux lazariste a aidé plus de 300 000 personnes, bâti 17 villages, plus de 3 000 maisons, une centaine d’écoles et des hôpitaux.

Entretien
P. Pedro
Religieux à Antananarivo  
 Depuis plus de deux ans, Madagascar est bloquée par l’épreuve de force qui oppose l’ancien président Marc Ravalomanana et le président de la Haute Autorité de transition, Andry Rajoelina. Quelles en sont les conséquences pour la population ?  
 P. Pedro :  Cette crise aggrave considérablement les problèmes de pauvreté qui minent la société malgache. Le gouvernement provisoire n’étant pas reconnu par la communauté internationale, cette dernière a gelé les aides qui lui sont destinées. Cela se traduit par la perte de 60 % des revenus de l’État. 
Des dizaines de milliers de Malgaches ont perdu leur emploi. L’État n’est pas en mesure de régler l’urgente question des jeunes qui arrivent sur le marché du travail (250 000 par an).
Autre point noir, la malnutrition. L’activité agricole est insuffisante pour nourrir la population, les paysans restent toujours sans moyens. Madagascar est obligée d’importer chaque année plus de 200 000 tonnes de riz pour enrayer les famines. 
Enfin, le prix des médicaments a fortement augmenté. La plupart des gens n’ont pas les moyens de se soigner et, pour eux, construire un logement décent relève du rêve.
 Une partie de la communauté internationale pense que la sortie de crise passe par un retour de Marc Ravalomanana sur l’île afin qu’il puisse participer à une nouvelle élection présidentielle…  
Aujourd’hui, il me semble que les conditions de stabilité ne sont pas réunies pour prendre ce risque. Les Malgaches ont hâte de participer à l’élection de leur futur président. 
Il y a quelques jours, plus de 200 partis politiques de tout bord ont voté en faveur de ces élections. Marc Ravalomanana n’est pas condamné à vivre en exil toute sa vie, mais il doit accepter, je crois, de se mettre en retrait de la vie politique malgache pour éviter de nouveaux affrontements.
Je lance un cri : la communauté internationale, les bailleurs de fonds, l’Union européenne doivent lever leur gel de l’aide financière pour aider Madagascar à sortir du marasme dans lequel elle s’enfonce depuis des années. Le peuple malgache, accueillant et pacifique, n’a pas à payer pour les erreurs des hommes qui les gouvernent.
 Il y a deux semaines, les partisans d’Andry Rajoelina ont refusé la proposition de sortie de crise concoctée par la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) au motif qu’elle prévoyait le retour de Marc Ravalomanana sur l’île…  
La majorité des Malgaches est contre ce retour. Vous ne savez pas ce qu’a été la présidence de Marc Ravalomanana : elle a été marquée par l’exercice autoritaire et sans partage du pouvoir, par l’appropriation des richesses du pays par un petit clan, par l’aggravation de la pauvreté et l’augmentation de l’insécurité. Aujourd’hui, plus de 80 % de la population malgache vit avec moins d’un dollar par jour !
 Et pourtant, en 2002, vous vous étiez prononcé pour lui.  
En 2002, à mes yeux, tout candidat était forcément meilleur que le président sortant d’alors, Didier Ratsiraka, mais Marc Ravalomanana nous a déçus, car la pauvreté a continué d’augmenter.
Faut-il laisser la Haute Autorité de transition organiser l’élection présidentielle ? Évidemment. Madagascar est un pays souverain, personne ne peut lui dicter ce qu’il doit faire ou ne pas faire afin de faire avancer la démocratie et faire respecter la volonté populaire qui souhaite le changement. La majorité de la classe politique à Madagascar est décidée à organiser des élections d’ici à la fin de l’année. 
En revanche, j’espère que la communauté internationale enverra des observateurs pour les garantir. Je suis aussi convaincu que la réconciliation entre les Malgaches ne se fera qu’à Madagascar. La sagesse ancestrale est toujours aussi forte pour trouver une solution et une entente indispensable pour la paix sociale.
 N’êtes-vous pas devenu, au fil des ans, pro-Rajoelina ?  
Je suis prêtre missionnaire et je n’ai pas à entrer dans le jeu politique. Mais je constate qu’Andry Rajoelina est caricaturé à l’étranger. Il n’est pas « l’homme fort », comme on peut le lire sur Internet, il n’est pas le dictateur que ses adversaires caricaturent. Je l’ai plusieurs fois rencontré et il a toujours tenu ses engagements et sa parole vis-à-vis de moi. 
Il me semble avoir le sens du peuple, de l’urgence absolue de lutter contre la pauvreté. On espère qu’à son tour il ne sera pas pris par la folie des grandeurs et le culte de la personnalité de ses prédécesseurs. Il m’a dit que son but était de donner une chance à tous les enfants, jeunes et adultes malgaches pour avoir une vie plus digne dans le plus grand respect de la justice pour tous.

RETOUR DE MARC RAVALOMANANA Simao renvoie la décision au gouvernement


Le retour de Marc Ravalomanana à Madagascar n’implique pas forcément l’annulation de sa condamnation et ne signifie pas non plus que l’armée de la Sadc interviendra pour son retour en toute sécurité.
Pour déterminer les conditions et les limites de ce retour, Leonardo Simao renvoie la décision au gouvernement.
Leonardo Simao a expliqué hier les tenants et aboutissants de l’amendement du paragraphe 20 de la feuille de route. Si le cas du retour de Ratsiraka à Madagascar est résolu, le chef de la délégation de la médiation a précisé que Marc Ravalomanana pourra, en principe, rentrer à Madagascar. Mais les questions pratiques sur ce retour devront être déterminées par le régime malgache.
A l’issue de sa rencontre avec le premier ministre, hier au palais d’Etat de Mahazoarivo, Leonardo Simao a mis les points sur les « i » concernant le retour et la sécurité du retour de Marc Ravalomanana à Madagascar, lequel a été stipulé dans l’amendement du point 20 de la feuille de route. Ainsi, a-t-il précisé que « Tous les citoyens ont le droit de rentrer sans conditions dans leur pays. C’est un principe. Le gouvernement peut prendre des mesures pour empêcher la sortie de ses citoyens mais l’inverse n’est pas vrai ».
« La condamnation n’a jamais été annulée »
Le cas de Marc Ravalomanana est particulier, selon toujours cet ancien ministre mozambicain. Le principe universel énoncé précédemment semble insuffisant pour « traiter » le cas du précédent chef de l’Etat. Raison pour laquelle Léonardo Simao a préconisé de prendre en compte le côté pratique et le droit positif malgache. « Sur la pratique, il faut souligner la condamnation prononcée à l’endroit de Marc Ravalomanana. Il faut préciser que la Sadc n’a jamais annulé cette condamnation judiciaire. La Sadc respecte la souveraineté nationale de ses pays membres ».
Par conséquent, les déclarations qui ont été faites maintes fois aux partisans des trois mouvances annonçant le retour de leur « Dada » sous la protection de l’armée de la Sadc ne sont pas fondées. En effet, Leonardo Simao a réaffirmé l’inexistence d’une quelconque force armée de la Sadc qui va assurer sa sécurité puisque selon lui, « il est de la responsabilité du pouvoir en place de promouvoir le retour en sécurité de ses citoyens dans leur pays ».
La loi d’amnistie fixera les limites
Quoi qu’il en soit, la prérogative du régime en place de prendre les mesures nécessaires, en tenant compte des dispositions du droit international et du droit national, est soumise à conditions. L’émissaire de Joaquim Chissano a précisé que « Les mesures qui seront prises doivent émaner d’un organe qui détient la compétence nécessaire pour les prendre. L’unique institution qui serait habilitée à disposer de cette prérogative est le Parlement à travers l’adoption de la loi d’amnistie. C’est pour cette raison que la Sadc exhorte l’adoption de cette loi d’amnistie en tenant compte des droits international et national pour fixer la limite de l’application de cette législation ».
En d’autres termes, le retour de Marc Ravalomanana à Madagascar, quoiqu’en principe il doive être réalisé sans conditions, dépendra encore des mesures qui seront prises à son encontre suivant les limites prévues par la loi d’amnistie. Les partisans de cet ancien chef d’Etat auront certainement du mal à accepter cette position de la Sadc étant donné qu’ils ont été maintes fois assurés sur le retour de leur « père » sous la protection de l’armée de la Sadc.

mardi 21 juin 2011

Les vertus de l’huile essentielle de saro

L’huile essentielle de saro, contraction du nom malgache Mandravasarotra, est un arbuste très aromatique. Elle est réputée pour ses vertus thérapeutiques intéressantes. 

 
De son nom malgache Mandravasarotra qui signifie « surmonte toutes les difficultés », le saro est une plante endémique. Elle pousse dans l’ouest et le nord de Madagascar dans les forêts denses et sèches. Elle possède des feuilles translucides et des fruits sous forme de baie. Les malgaches utilisent cette plante pour neutraliser les sortilèges. L’huile essentielle de saro est extraite à partir de la distillation de la vapeur d’eau de ses feuilles. Comme l’huile essentielle de Ravintsara, elle est préconisée pour lutter contre les maux hivernaux.
 
 
L’huile essentielle de saro possède des propriétés antivirales, antibactériennes et antiparasitaires. Elle agit sur certaines infections comme les mycoses, les acariens ou les problèmes buccodentaires tels que les gingivites, les aphtes ou les abcès. Le produit est également utilisé dans les produits cosmétiques pour lutter contre les vergetures, les cicatrices pour soigner les peaux sèches et traiter les rides.
 
 
Elle a aussi des vertus anticatarrhales (catarrhe : sécrétion de mucus dans le nez et dans la gorge) et expectorantes qui luttent contre les infections virales des voies respiratoires comme les grippes, les rhumes, les sinusites ou les otites. Elle agit également sur les voies digestives pour traiter les diarrhées. Elle apaise l’asthénie et les dépressions nerveuses grâce à ses propriétés antispasmodiques et calmantes.
 
 
L’huile essentielle de saro peut être utilisée de trois façons : en inhalation, en interne et en externe. En inhalation, elle est idéale pour soigner les grippes en la mélangeant avec l’huile d’eucalyptus, de pin, de citron et de myrte. En interne, elle est disponible sous forme de solution buvable en l’ajoutant à du miel pour calmer la toux. En externe, particulièrement sous forme de massage, elle est associée à l’huile de myrte et de romarin. Pour guérir d’une grippe, il suffit d’en appliquer sur le thorax et le dos. Elle se mélange à l’huile d’arbre à thé, à la menthe poivrée et à l’huile végétale de macadamia pour traiter une sinusite ou un rhume. La préparation est à appliquer sur le front.
 
 
En principe, l’huile essentielle de saro ne présente pas de danger particulier, car elle est tolérée par la plupart des organismes, quel que soit son mode d’utilisation, mais il est plus prudent de la diluer avant usage. A part les femmes enceintes ou allaitantes, les enfants de moins de 8 ans et les personnes âgées qui présentent une certaine fragilité particulière, tout le monde peut utiliser l’huile essentielle de saro.
 
 
Enfin, pour évacuer le stress et soulager la fatigue, versez quelques gouttes de cette huile dans l’eau de votre bain. Son arôme vous déconnectera du quotidien.

Madagascar: 50% de la population infantile souffre de malnutrition chronique

50% de la population infantile à Madagascar souffre de malnutrition chronique, a-t-on appris lundi auprès de l’office national de nutrition (ONN).



La famine est encore modérée pour les 24% d'enfants affamés à Madagascar, tandis qu’elle est très aiguë pour les 26% des enfants touchés par la malnutrition chronique.
Le taux de retard de croissance dû à la famine varie selon l’âge des enfants. 24% des enfants moins de six mois souffrent du retard de croissance alors que cela augmente jusqu' à 53% pour les enfants de 18 à 23 mois.
Le milieu où vit l’enfant joue également un rôle important pour sa nutrition. En effet, 51% des enfants vivant dans le milieu rural souffrent de la malnutrition chronique contre 42% dans le milieu urbain.
Pour apaiser ce taux de malnutrition chronique chez les enfants malgaches, le coordonnateur national de l' ONN, Jean François propose que la valorisation des produits locaux pour les transformer à un aliment de base pour la famille en adoptant de bonnes pratiques de cuisson et de préparatifs diversifiés serait une solution.

Madagascar : 908 tonnes de plantes médicinales exportées en 2010

Madagascar a exporté près de 908 tonnes de plantes médicinales l'année dernière, apprend-on lundi auprès de l'Institut national de la statistique malgache (Instat) sur son site Internet.
Madagascar : 908 tonnes de plantes médicinales exportées en 2010  Plus précisément, 908.720 kg de plantes médicinales ont été exportées par la grande île en 2010. Ce chiffre pourrait être dépassé cette année si pendant le premier trimestre, Madagascar a exporté près de 273.000 Kg.
En 2010, cette exportation a engendré une entrée en devise de près de 7,980 millions d'Ariary (1 dollar équivaut à 2.000 Ariary) contre 940 tonnes et 6.365 millions d'Ariary en 2009.
L'aloès qui possède des qualités légendaires, le Cinnamomsa fragrans, une plante médicinale endémique de Madagascar dont le nom malgache « Mandravasarotra » (traduit plante qui vient à bout des maux les plus difficiles), ainsi que le Ravintsara (du nom scientifique Cinnamomum camphora et qui signifie « belle feuille ») sont les plus prisées à l'extérieur.
Ces plantes médicinales malgaches qui donnent des huiles essentielles très recherchées par les laboratoires pharmaceutiques à l'étranger et les centres de recherche cosmétiques, ont été utilisées par les malgaches dans la médecine traditionnelle.
Notons que Madagascar recense plus de 13.000 variétés de plantes médicinales et elle est le quatrième pays au monde après la Chine, les Etats Unis et l'Indonésie, qui détient la plus grande variété d'herbes et de végétaux qui ont des vertus thérapeutiques et aromatiques.
Près de 70% des plantes médicinales malgaches sont exportées vers l'Europe pour des fins cosmétiques et le reste vers l'Asie et les Etats Unis.

lundi 20 juin 2011

BEACH SOCCER – AFRIQUE 2011 Nandresy ny Bafana ny Barea


Na dia vao fandraisana anjara voalohany aza no nataon’ny ekipa nasionaly malagasy eo amin’ny fiadiana ny ho tompondakan’i Afrika amin’ny taranja beach soccer, tsy nitsanga-menatra ny Barea. Resiny ny Bafana Afrika Atsimo.
Isa telo no azon’i Madagasikara, ao amin’ny sokajy B, eo amin’ny fiadiana ny ho tompondakan’i Afrika, taranja beach soccer, tanterahina any Maraoka. Izany dia taorian’ny naharesen’ny Malagasy ny Bafana Bafanan’i Afrika Atsimo, nandritra ny andro faharoa izay natao, ny alakamisy lasa teo. Nomontsanin’ny malagasy tamin’ny isa mazava 3 noho tsy misy ry zareo Afrikana tatsimo. Flavien, Anderson ary Bernardin no nahatafiditra ireo baolina ireo. Marihina fa Afrika Atsimo izay efa inefatra nampiantrano ny tompondakan’i Afrika, raha sambany kosa i Madagasikara no nandray anjara tamin’izany. Araka ny vaovao voaray, nohambanian’ny Afrikanina ny Malagasy teo amin’ny andro voalohany, izay noheverina fa ekipa fangalana isa. Ankehitriny, tsy misy tsy miresaka an’i Madagasikara ny any an-toerana, noho ny zava-bitan’ny mpilalaontsika. Ry zareo Nizerianina, izay tompondakan’i Afrika 2010, dia nilaza fa tsy azo atao tsinontsinona ny Malagasy ary firenena faran’izay atahoran-dry zareo amin’ity fifaninanana ity.
Faharesena iray nanoloana ny Super Eagle’s Nizeria sy fandresena iray tamin’ny Bafana no azontsika ary miady ny toerana faharoa tsara indrindra, hahazoana miakatra amin’ny dingan’ny manasa-dalana i Madagasikara ankehitriny. Anio no hanatanterahana ny lalao manasa-dalana amin’ity beach soccer ity ary ny alahady kosa ny famaranana. Ireo ekipa roa voalohany no misolo tena an’i Afrika eo amin’ny fiadiana ny ho tompondaka eran-tany hatao any Ravenne, Italie ny 1 – 11 septambra ho avy izao.

Les sectes au secours de la politique


Doucement mais surement, les sectes s’étendent. Pourtant cette expansion, ou plutôt, cette invasion, occultée par la crise, passe presque inaperçue. Le seul déclin des églises catholique et protestante n’explique pas l’avènement du phénomène sectaire. Celui-ci est favorisé par au moins trois facteurs : le manque d’instruction, les difficultés socio-économiques et l’espérance de jours meilleurs. Ce dernier point est le fonds de commerce de toutes les religions mais les sectes usent et abusent du filon. C’est parce que les pauvres gens vivent dans l’attente d’une lueur positive que les sectes leur servent des guérisons miraculeuses.
Les sectes ont toujours été un refuge pour tous ceux que les ennuis collent à la peau, pour tous les prédestinés au malheur et les prédisposés aux échecs, mais désormais, le lyrisme messianique enflammé ne suffit plus. Au delà des dogmes sur la révélation finale, de la formule qui marque et de la parabole qui fait mouche, il faut du concret. Le public veut du lourd. Avec les miracles, l’extraordinaire fait irruption dans l’ordinaire et le divin s’invite dans le quotidien. Plus les guérisons sont spectaculaires et plus les fidèles sont hypnotisés comme des brebis au milieu des loups. Plus ils sont subjugués par les prouesses et plus ils mettent la main à la poche.
Les nouveaux évangélistes ne se contentent plus d’annoncer la Bonne Nouvelle. Les guérisons en série sont au menu de leur programme largement diffusé dans la presse, à la télévision et sur des banderoles. Le marketing des sectes s’appuie des guérisons subites truquées qui font le tour de la ville grâce au bouche-à-oreille. Les évangélistes ne se contentent plus de rendre la vue aux aveugles. Avec eux, les paraplégiques font de la corde à sauter et les cancers en phase terminale sont guéris. Si cette supercherie est fonctionne, c’est parce que la mise en scène est assez bien faite.
Dans l’assistance, les évangélistes bénéficient de complices payés. Il y a toujours un ami, un parent ou un voisin pour confirmer que le malade était à deux doigts de mourir. Il y a toujours un médecin ou un infirmier pour confirmer l’état de guérison et ce, au mépris de toute déontologie. Comme les maladies rares ou incurables ne sont pas le lot quotidien de tout le monde, les guérisseurs ratissent plus large en pansant aussi les plaies de l’âme. Les individus aux destins déchirés se sentent écoutés. Les évangélistes se montrent grands seigneurs car, en échange de l’argent de la quête et des dons, ils dispensent des miracles.
     En plus du paradis pour demain, ils offrent le bonheur instantané. Ces « pères du mensonge » (Jean 8:44) sont des superstars de la foi à bon marché. Les personnes maraboutées sont délivrées de leurs tourments, les tueurs se repentent, les drogués abandonnent leur vice, les malades mentaux retrouvent la raison, les voleurs reviennent sur le droit chemin, les parents endeuillés reprennent goût à la vie, les maris ivrognes renoncent à la bouteille, les familles en guerre se réconcilient et des couples au bord du divorce se ressoudent, tout cela comme par enchantement.
Cette surenchère dans l’accomplissement de miracles s’explique par le fait que la clientèle veut des résultats. Maintenus dans un état hallucinatoire, les fidèles se disent que les miracles sont la preuve qu’il n’y a pas d’obstacles impossibles à franchir. Cela leur permet, l’espace d’un instant, de s’extraire de la réalité. Les guérisons de masse relèvent du délire collectif. Les pasteurs se font les chantres de la thérapie théologique. Grace aux miracles, le rêve individuel devient collectif et chacun a sa part de soleil. Les miracles permettent de croire qu’on peut se mettre à l’abri des forces maléfiques et être délivré d’une possession démoniaque. On parvient à sortir de ses propres ennuis en entrant dans le miracle des autres. Mais en fin de compte, les miracles sont des pièges à gogos destinés fidéliser les crédules et les désespérés, déjà pris au miel des paroles de leurs gourous et pour en attirer des nouveaux.
Ces pharaons de l’escroquerie donnent ce qu’on attend d’eux et les crédules obtiennent ainsi ce que les politiciens ne peuvent pas leur offrir. C’est justement parce que l’Etat est incapable de tenir ses promesses qu’il ne barre pas la route aux évangélistes. Ceux-ci jouent sur le vide laissé par la démission de l’Etat. On a le droit d’avoir de la sympathie pour ces forçats du miracle, qui se substituent aux politiciens, pour dispenser des illusions. Ils seraient presque excusables s’ils étaient sincères mais ils trompent les pauvres gens et les dépouillent du peu qu’ils ont. Par conséquent, on a également le droit de les mépriser et de requérir des poursuites pénales à leur encontre. La liberté de culte n’autorise pas l’escroquerie, l’abus de confiance et l’extorsion de fonds.
Qu’on ne s’y trompe pas, les quêtes effectuées par les sectes, même s’il s’agit de sommes parcimonieuses, relèvent du racket bien organisé. Entre l’extorsion de fonds et l’extorsion de votes, il n’y a qu’un pas. Celui-ci a été franchi par Marc Ravalomanana qui a pillé les caisses de l’Etat et la conscience de nombreux citoyens. On se souvient que ce grand adepte de la magie noire et adorateur du bouc, avait promis une 4L à tous les malgaches et un développement rapide. Beaucoup avait cru à de telles inepties. Il espérait régner 77 ans, son nombre fétiche, grâce « à la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers » (2Thessaloniciens 2.9) mais finalement, il ne sera resté au pouvoir que 7 ans. Il n’a pas fait mieux que son prédécesseur qui avait promis le paradis socialiste puis une république humaniste et écologique. En fin de compte, aucun miracle politique et économique n’a eu lieu.
    Déçus par les politiciens, les Malgaches se réfugient dans les sectes. Méticuleusement éblouis, les désespérés se laissent porter par de nouvelles chimères. Puisque les politiciens ont cessé de faire rêver et que la nature a horreur du vide, les évangélistes ont pris le relais. Pourtant, les uns continuent à marcher sur les platebandes des autres. Les premiers évoquent Dieu à tout bout de champ tandis que les seconds se lancent avec opportunisme dans la politique. Les politiciens utilisent la prière comme un instrument de pacification tandis que les évangélistes voient les miracles comme une arme de propagande pour prendre des parts de marché. Mais les gourous de la politique et ceux des sectes mènent le même combat.
En y regardant, ils se rejoignent puisqu’à l’identique, ils brassent peu d’idées et beaucoup d’air et blasphèment à longueur de journée. Ces marchands de vent se télescopent sur deux plans : ils visent l’enrichissement personnel et ils excellent dans l’art de manipuler les foules. Politiciens et gourous prétendent nous guérir de nos maux mais « ces hommes-là sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs, déguisés en apôtres de Christ. « (2 Corinthiens 11:13). Faux docteurs et vrais usurpateurs, ils prétendent bien connaître la Bible mais ils se gardent bien de citer les versets suivants : « ce sont des esprits de démons qui font des prodiges » (Apocalypse 16 :14) et « gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtement de brebis, mais au dedans ce sont des loups ravisseurs. » (Matthieu 7:15). Ils se disent que tant qu’il y a aura des miséreux et des infirmes, il y aura toujours un besoin pressant de miracles, lesquels sont une réponse au besoin d’immédiateté d’une population désœuvrée. Si les crédules sont appâtés avec des miracles, les sceptiques seront séduits par les promesses de miracles. Il y a un côté désespéré et pitoyable dans cette frénésie des miracles.
Ce qui est intéressant c’est qu’à terme, à force de devenir un acte mécanique, le miracle ne sera plus considéré comme un évènement exceptionnel. La guérison ne relèvera plus du miracle puisqu’elle sera automatique. Paradoxalement, l’excès de miracles causera leur perte. Les miracles à profusion portent en eux les germes de leur autodestruction. Et puis, il faut bien comprendre que la limite des gourous des sectes est au moins de deux ordres. D’une part, ils ne transmettent pas le message divin, ils le monnayent. D’autre part, ils prétendent accomplir des miracles mais ils n’ont jamais rendu quelqu’un plus riche du jour au lendemain. Mais, en attendant une élévation simultanée des niveaux de vie, d’éducation et de conscience des citoyens, l’obscurantisme a encore de beaux jours devant lui.

vendredi 17 juin 2011

Les bienfaits de l’huile essentielle de Ravintsara

Originaire de Madagascar, le Ravintsara pousse à l’état sauvage dans les forêts tropicales et humides. Délicatement parfumée, l’odeur de son huile essentielle est proche de celles de la lavande et du romarin. Elle possède de nombreuses vertus thérapeutiques, ce qui fait d’elle un excellent remède contre les bobos courants. 
Les bienfaits de l'huile essentielle de Ravintsara

Madagascar abrite un écosystème très varié et une nature extrêmement riche. Avec environ 10 000 plantes que l’on ne trouve nulle part ailleurs, l’île est parfois surnommée « le septième continent ». Parmi ses abondantes espèces végétales, on trouve à Madagascar un arbre qui intéresse particulièrement la communauté scientifique et médicale : le Ravintsara, qui provient du camphrier. 
 
 
D’origine asiatique, le Ravintsara, bien qu’implanté tardivement à Madagascar (milieu du 19ème siècle), a développé sur ce sol des qualités tout à fait particulières, introuvables ailleurs. Etymologiquement, Ravintsara résulte de la contraction de deux termes malgaches qui veulent dire « feuilles bienfaisantes ».
 
 
C’est à partir de ses feuilles que l’on obtient l’huile essentielle de Ravintsara. Cette huile fait l’objet d’une attention particulière dans les recherches en médecine, car elle possède des propriétés naturelles extraordinaires. L’homéopathie est le domaine où l’on rencontre le plus souvent l’utilisation de cette huile mais l’aromathérapie aussi s’en sert de plus en plus. En application externe, mélangée à une huile végétale, elle peut être utilisée pour traiter plusieurs cas.
 
 
Il s’agit entre autres d’un excellent stimulant d’énergie qui renforce les défenses immunitaires du corps. Elle détruit aussi efficacement les microbes dangereux pour la santé. Les sportifs seront intéressés par l’utilisation de ce produit, car analgésique et antalgique, l’application de cette huile permet de soulager les contractions comme les douleurs musculaires et articulaires. Cette huile est aussi reconnue pour son action sur les problèmes respiratoires en dégageant les voies et les poumons. Elle est ainsi souvent employée pour traiter les cas de grippe, de sinusite, de toux ou d’encombrement des bronches.
 
 
On peut également retrouver son utilisation dans certains traitements de la rétention d’eau ou encore pour éliminer la cellulite. Les femmes seront heureuses d’apprendre que cette essence élimine, en application externe, les graisses sous-cutanées. D’où l’élimination efficace de l’effet « peau d’orange ». En outre, ses propriétés tranquillisantes et apaisantes peuvent aider dans les traitements de cas d’anxiété mineurs. L’huile essentielle de Ravintsara fait également des miracles auprès des personnes qui souffrent d’insomnie, de tensions psychologiques ou nerveuses.
 
 
S’adressant à toutes les catégories de personnes, il est cependant déconseillé aux femmes enceintes ou qui allaitent d’utiliser le Ravintsara, même en application dermique. Par ailleurs, il est conseillé de faire un petit test pour prévenir une allergie éventuelle.
 
 
L’huile essentielle de Ravintsara est disponible auprès des pharmacies ou des centres de soins homéopathiques. En cas de doute, surtout si l’on compte l’utiliser en application interne, il est toujours judicieux de se renseigner. Les premières utilisations pourront même se faire sous la surveillance d’un spécialiste, pour plus de tranquillité d’esprit.

Liophidium pattoni


Madagascar : une biodiversité si riche… et si fragile


Selon un récent rapport du WWF, beaucoup de plantes et d’animaux de Madagascar – dont on a découvert plus de 600 nouvelles espèces durant ces 11 dernières années – sont menacés. L’ONG multiplie les actions d’information et de préservation.
41 mammifères, 61 reptiles, 69 amphibiens, 17 poissons, 42 invertébrés et 385 plantes : ce sont 615 nouvelles espèces que les experts ont recensé à Madagascar, rien qu’entre 1999 et 2010 ! Dans les rangs de cette extraordinaire biodiversité : le plus petit primate du monde, un lémurien de 10 centimètre,Microcebus berthae, un palmier nain qui ne fleurit qu'une seule fois dans sa vie, Tahina spectabilis, ou un gecko qui peut changer de couleur, Furcifer timoni.
Mais, selon un rapport du Fonds mondial pour la nature (WWF), beaucoup des espèces nouvellement découvertes sont confrontées à un avenir sombre, en grande partie dû à la déforestation - plus d'un million d'hectares de forêt perdu au cours des 20 dernières années.
"Ce rapport met en évidence les écosystèmes uniques et irremplaçables qui existent à Madagascar. Le WWF travaille dur pour établir un réseau de zones de protection à travers l'île et promouvoir des moyens de subsistance alternatifs durables, qui aideraient les gens à vivre en harmonie avec le monde naturel qui les entoure (…). Les consommateurs peuvent jouer un rôle vital, et nous essayons donc de les sensibiliser au commerce illégal du bois [exotique]", a expliqué Mark Wright, du WWF.



Découvert en 2010 dans le parc national de Makira, ce serpent est le Liophidium pattoni qui se distingue par une palette de couleurs exceptionnelle. Long de 41 cm, ce serpent a un dos noir parcouru de quatre raies ondulées horizontales roses qui se fondent dans des couleurs bleu gris à mi-corps. Son ventre est jaune brillant. 61 reptiles ont été découverts au cours de la dernière décennie.



mercredi 15 juin 2011

Amnistie Tirs croisés contre Ravalomanana



Jean Eugène Voninahitsy (à dr.), membre du CT
Jean Eugène Voninahitsy (à dr.), membre du CT
Le retour de Marc Ravalomanana s’annonce difficile. En réaction à la déclaration de la SADC à Sandton, le régime de la transition s’oppose et fait blocage à son retour sur le sol malgache. En première ligne, Andry Rajoelina, président de la Haute autorité de la transition (HAT), est venu signifier hier, lors d’une déclaration à Ambohitsorohitra, que le retour de l’ancien président de la République n’est pas bienvenu dans le contexte actuel.
« L’ancien président Marc Ravalomanana ne pourra pas rentrer comme cela », a-t-il mentionné spécialement dans son allocution, faisant clairement référence aux peines auxquelles l’exilé politique est encore condamné. D’après Andry Rajoelina, « les crimes de sang ne bénéficient nullement d’amnistie ». En plus clair, dès son retour, Marc Ravalomanana devra purger ses peines.
Pas de garantie
Cette version est amplifiée par d’autres pensionnaires de la Transition, en l’occurrence le groupement politique « Autres Sensibilités » (les AS), majoritairement composé de membres du Congrès de la Transition (CT) de Tsimbazaza. D’après Jean Eugène Voninahitsy, « Marc Ravalomanana ne devrait même pas envisager son retour à Madagascar sous peine d’être arrêté ». Selon l’ancien prisonnier politique de Marc Ravalomanana, lui et ses compagnons de lutte ne laisseront pas l’ancien président de la République « comme si de rien n’était ». Le membre du CT va jusqu’à prévenir que « rien ni personne ne pourra garantir la sécurité de Marc Ravalomanana ».
Du côté du Conseil Supérieur de la Transition, le projet de loi d’amnistie fait son chemin. Comme l'on pouvait s’y attendre, le texte fait l’impasse sur « les crimes de sang », faisant penser certains à un texte fait sur mesure pour empêcher le retour immédiat de l’ancien président de la République.
L’« autre » ancien président de la République Didier Ratsiraka, lui, semble avoir eu les faveurs des actuels tenants du pouvoir. Déjà, Andry Rajoelina a, à maintes reprises, donné son accord pour le retour de l’amiral.

Régime transitoire Pas d’amendement à la feuille de route

Deux jours après les résolutions prises par la SADC à Sandton, le régime transitoire a réagi en décidant d’appliquer la feuille de route « sans condition » mais celle proposée par les médiateurs de l’organisation régionale et qui a été paraphée à Ivato par huit groupements politiques le 9 mars dernier. « La feuille de route est le fruit de toutes les réflexions et des réunions, du Teny Ifampierana à la conférence nationale et jusqu’au paraphe d’Ivato du 9 mars 2011. Ella a été proposée par la SADC elle-même et paraphée par 8 groupements politiques », a soutenu le Président de la HAT lors de son point de presse tenu hier à Ambohitsorohitra.
Andry Rajoelina a alors rappelé que les médiateurs eux-mêmes ont affirmé que cette feuille de route ne peut, en aucun cas faire l’objet d’un quelconque ajout et aucune force politique ne peut exercer un veto en ce qui concerne sa mise en œuvre. « Ainsi, moi et le régime transitoire respectons ce principe. Aussi, décidons-nous d’appliquer et nous appliquerons sans condition la feuille de route de la SADC », a-t-il ajouté. Lors de son point de presse, le Président de la HAT a également évoqué l’article 16 des résolutions de Sandton. Celui-ci stipule que « le Sommet a également exhorté la Haute Autorité de la transition (HAT) à autoriser les personnes malgaches en exil pour des raisons politiques à retourner dans le pays ». Selon la lecture de l’homme fort de la transition, cela veut dire que la SADC reconnait le pouvoir du régime transitoire de décider du retour ou non de ceux qui ont « choisi de leur propre chef de partir en exil ». En ce qui concerne l’ancien Président Didier Ratsiraka, Andry Rajoelina a réitéré qu’il peut revenir à Madagascar en espérant qu’« il se comportera en raiamandreny ».
Par contre, en ce qui concerne le retour de Marc Ravalomanana, le Président de la HAT a évoqué une nouvelle fois la feuille de route. Il a rappelé que ce document stipule que celui-ci doit attendre que la situation soit favorable. Mais dans la mesure où celui-ci a été condamné par la justice et que le « crime de sang » n’est pas amnistiable, l’ancien Chef d’Etat en exil à Johannesburg doit répondre de ses actes.

Opposition ferme

D’ailleurs, les Forces armées, dans une déclaration commune signée par le Directeur général de la Police nationale, le Commandant de la Gendarmerie nationale, ainsi que le Chef d’Etat-major général de l’Armée, « s’opposent fermement au retour dans l’immédiat de l’ancien président Marc Ravalomanana pour préserver l’ordre et la sécurité publiques ». Le communiqué conjoint précise que « les forces de l’ordre expriment leur détermination à prendre toutes les dispositions nécessaires dans la mise en œuvre de la présente déclaration ». Lors de son point de presse, le Président de la HAT a bien entendu évoqué, en filigrane, cette position des militaires qu’il a rencontrés quelques heures avant la déclaration.
Enfin, lors de sa rencontre avec la presse, Andry Rajoelina a réitéré une nouvelle fois que le régime transitoire organisera les élections ». On ne peut pas toujours attendre, nous devons aller de l’avant et les scrutins devront être organisés en toute transparence, avec ou sans le soutien de la communauté internationale dont il a remercié les efforts dans la recherche d’une solution à la crise au début de son point de presse.

jeudi 9 juin 2011

Air Madagascar: Au bord du crash !


La compagnie aérienne Air Madagascar, dans laquelle l’Etat malgache est actionnaire majoritaire, traverse depuis plusieurs mois des zones de turbulence qui font craindre le pire pour la suite de son vol.
Quelques pilotes, dont nous tairons les noms sur leur demande, ont voulu tirer la sonnette d’alarme en dénonçant les graves anomalies qu’ils ont constatées depuis des décennies dans la gestion de cette compagnie.
D’emblée, ils ont tenu à retracer un court historique de la compagnie. Avant 1985, du temps où un certain Rasata Raineketamanga était DG, Air Mad était la première compagnie aérienne de l’Océan Indien, devant ses sœurs Air Mauritius, Comores Aviation, Air Seychelles et Air Austral, une compagnie réunionnaise qui n’existait même pas encore à l’époque. Puis, ce fut la descente aux enfers, et qui continue toujours. Air Mad a depuis toujours appartenu à l’Etat, à l’instar de Ethyopian Airlines, Kenyan Airways entre autres…qui affichent toutefois une santé financière enviable. De toutes les crises politiques et économiques que la nation a traversées, c’est la toute première fois que Air Madagascar est frappée d’interdiction de vol en Europe. C’est dire qu’elle est descendue bien bas cette fois-ci. C’est pourtant depuis toujours que la compagnie est faiblarde, non concurrentielle, « de façade ». En d’autres termes, alors que ses concurrentes prennent leur bel envol pour des voyages de plus en plus prometteurs, le fleuron de l’industrie aéronautique malgache volette au ras des montagnes et menace à tout moment de s’écraser au sol. La douleur de ces pilotes faisait peine à voir. Ils se sentaient presque humiliés d’appartenir à une entreprise gérée depuis toujours d’aussi médiocre façon, alors que le potentiel est grand. A titre d’exemple, si La Réunion ne dispose que d’un aéroport international à Saint Denis, et Maurice d’une seul également à Port Louis, Madagascar en possède plusieurs : Tana, Tamatave, Sainte-Marie, Diégo Suarez, Nosy-Be, Tuléar, Fort-Dauphin, lesquels peuvent très bien être développés. Ils pointent d’un doigt accusateur les Fanjakana (pouvoir, administration) successifs, qui n’ont jamais cherché à faire de Air Mad une compagnie aérienne performante et florissante. Les dirigeants de la compagnie sont également responsables, eux qui n’ont jamais pu la redresser, contexte de crise ou non. Autre exemple, Air Madagascar dispose actuellement de deux avions long courrier Boeing 767 interdits de vol en Europe, en raison de leur vétusté et du manque de maintenance. Air Austral, Maurice et Seychelles en possèdent chacune environ six. Concernant les vols intérieurs et régionaux, le parc d’Air Mad est « riche » de 2 Boeing 737, de 3 ATR et de 3 Twin Otter. Des antiquités qui n’inspirent plus confiance aux voyageurs…On déplore chez les employés –pas tous heureusement- une absence totale de culture d’entreprise. Ils ont postulé un poste pour s’adonner aux trafics de tous genres qui florissent depuis des années. Des magouilles qui n’honorent ni n’enrichissent le pays…
La question se pose : asphyxiée et menaçant incessamment d’être en cessation de paiement, Air Madagascar va-t-elle pouvoir se relever de cette crise sans précédent ? Ses dirigeants actuels sont-ils les plus aptes à affronter avec les honneurs ce difficile challenge ? Bien que l’espoir soit permis, le doute subsiste et le scepticisme se généralise.

mercredi 8 juin 2011

Madagascar-Crise: Une pomme de discorde nommée Ravalomanana

Politique - La question du retour au pays de l'ancien président Marc Ravalomanana divisait profondément les différents partis malgaches, réunis mardi à Gaborone. A l'invitation des dirigeants de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC), les dirigeants de onze partis tentaient encore hier d'aplanir leurs différends pour sortir Madagascar de la profonde crise que le secoue depuis un peu plus de deux ans. Les médiateurs de la SADC, qui ont qualifié les entretiens de Gaborone de "réunion de la dernière chance", ont proposé une "feuille de route" qui fait la part belle à Andry Rajoelina, puisqu'elle envisage que l'actuel homme fort de Madagascar continue à diriger le pays jusqu'à l'organisation de nouvelles élections.


Mais les rivaux restent divisés quant à savoir si M. Ravalomanana, qui est en exil en Afrique du Sud depuis son éviction et dont le retour n'est pas garanti dans la feuille de route, sera autorisé à se présenter à ces élections. Marc Ravalomanana, qui comme les anciens présidents Didier Ratsiraka et Albert Zafy refuse de signer le plan de la SADC, le considère comme un brouillon.

L'ex-président a ajouté qu'il croyait que la SADC qui, tout comme l'Union africaine, a suspendu Madagascar après le coup d'Etat de M. Rajoelina est favorable à son retour à Madagascar pour qu'il puisse se présenter à de nouvelles élections.

Marc Ravalomanana a été condamné par contumace à la prison à perpétuité à Madagascar après que la garde présidentielle eut tiré sur un groupe de manifestants lors des violentes manifestations qui ont conduit à son renversement en 2009. Le camp Rajoelina estime que la feuille de route doit être mise en oeuvre dans sa forme actuelle, et que M. Ravalomanana doit choisir entre l'exil ou la prison au pays.

Les négociateurs de la SADC ont rencontré individuellement les représentants de toutes les parties, Andry Rajoelina ayant été le dernier à défendre son point de vue hier mardi. Les participants n'ont pas pu aboutir à une solution consensuelle. Un sommet extraordinaire est prévu le 11 juin prochain, en Afrique du Sud.

lundi 6 juin 2011

Réunion de Gaborone


Chaque camp déterminé
Hier vers midi a eu lieu la cérémonie d’ouverture officielle de la réunion des groupements politiques malgaches dans la capitale botswanaise. Et il semble que peu sont ceux qui sont optimistes quant à une issue favorable de cette réunion à l’exemple de l’actuel ministre des Télécommunications, Ny Hasina Andriamanjato, représentant de l’UDR-C. D’autant que chaque camp, transition comme opposition, semble déterminer à défendre jusqu’au bout leur position politique respective. Pour la mouvance Ravalomanana, l’objectif est de parvenir à conclure un accord sur une nouvelle feuille de route. Dès sa sortie de la salle de réunion hier, l’ancien Chef d’Etat a annoncé la couleur. « La feuille de route paraphée à Ivato n’est pas obligatoirement celle qui sera finalement appliquée car il faut qu’il y ait un consensus » a-t-il notamment avancé. Déjà la veille de la rencontre, un de ses porte-paroles n’a pas manqué d’exprimer son pessimisme concernant cette rencontre qualifiée par le secrétaire exécutif de la Sadc, Tomaz Salomao, comme celle de la « dernière chance ». « Je ne suis pas certain à 100 pour cent à ce que (les médiateurs) vont s'attendre » a en effet avancé Patrick Gearing, un des conseillers du Président déchu. En effet, celui-ci pense que « si la SADC va suivre la procédure régulière, ils vont devoir commencer par la feuille de route existante ». Ce qui, de son avis, signifie que les négociations risquent d’entrer dans une impasse avant même que les vrais débats soient discutés.
La Sadc déterminée

Néanmoins, cette position plutôt ferme de l’opposition ne lui est pas sans doute favorable si on en juge d’après celle de la médiation internationale. En effet, celle-ci semble plus que jamais déterminée à arracher un accord mais sur la base de la feuille de route déjà paraphée et uniquement sur celle-ci. En effet, selon un porte-parole de la médiation John Tesha, le plan défini par Leonardo Simao ne devrait pas subir aucun changement. « Je ne le crois pas » a-t-il répondu sur une question relative à cette éventualité. « Ils (les acteurs politiques malgaches, NDLR) discutent de la façon de mettre en œuvre la feuille de route » a-t-il encore précisé. En ce qui concerne la position de l’ancien Chef d’Etat en exil à Johannesburg, il a avancé « je ne sais pas ce que (Ravalomanana) va dire. Je sais que nous sommes ici pour discuter de la façon d'aller vers des élections libres, justes et crédibles. S'il ne le veut pas, c'est à lui ». Finalement, tout porte à croire que la Sadc reste ferme dans sa position et que Joaquim Chissano est déterminé à défendre mordicus la feuille de route élaborée par son lieutenant. Prendra-t-il la décision de soutenir ce plan de sortie de crise même au cas où l’opposition le rejette ? Certains pensent que oui. En tout cas, on le saura à la fin de cette importante réunion.

Négociations de Gaborone: Dilemme pour la Sadc…

Les pourparlers de Gaborone pourraient bien déboucher sur un autre échec. Car, encore une fois, le camp d'Andry Rajoelina va refuser le retour au pays et la participation à l'élection présidentielle de Marc Ravalomanana, ou l'attribution aux trois mouvances des postes-clés dans les institutions ou le gouvernement. Les trois ex-chefs d'Etat pourraient  donc refuser de signer la feuille de route. La grande question est de savoir comment réagira la Sadc face à l'absence d'accord. Première possibilité, la Sadc autorise quand même l'application de la feuille de route et cautionne les élections qui y sont programmées. Deuxième possibilité, de crainte  de donner un mauvais signal à l'Afrique en accordant les pleins pouvoirs à un " putschiste " et en cautionnant des élections organisées par celui-ci pour légitimer son pouvoir, la Sadc décrète le statu quo. C'est-à-dire la situation actuelle est prolongée (non reconnaissance du régime et maintien des sanctions), la Sadc attendant un élément nouveau pouvant transformer la donne avant d'organiser d'autres négociations.
En tout cas, si Gaborone échoue et si la Sadc décrète le statu quo, Andry Rajoelina, comme il l'a déjà annoncé, ira quand même aux élections, même si celles-ci n'ont pas l'aval de la communauté internationale. Dans ce cas, on se demande comment vont réagir les chefs de parti et de coalition qui entendent se porter candidat à l'élection présidentielle. Accepteront-ils de s'engager dans une voie où l'île et ses dirigeants élus sont ignorés par la communauté internationale ? Car beaucoup d'entre eux, s'ils remportent les élections, entendent quand même gouverner dans un contexte " normal ", c'est-à-dire avec la reconnaissance internationale et le déblocage des financements étrangers. Si Gaborone échoue et si la reconnaissance internationale est toujours refusée à l'île, Andry Rajoelina pourrait partir tout seul à l'aventure…