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mardi 15 janvier 2013

Andry Rajoelina: traduction de son discours de non-candidature





Le Président de la Transition de Madagascar, Andry Rajoelina,
lors de son intervention télévisée, ce 15 janvier 2013

TRADUCTION LIBRE
Malgaches, mes Concitoyens,
Mesdames et Messieurs
Comme je vous l’avais déjà promis, c’est à vous, mes Amis Malagasy que je donnerai la primeur de ma décision [quant à la candidature ou non à la prochaine élection présidentielle].
Aussi, c’est avec le cœur empli d’amour que je salue chacun de vos foyers à travers toute la Grande île.
Vous m’avez remis votre confiance et vos espoirs, depuis l’année 2009. Et c’est grâce à cela que j’ai pu diriger la Nation Malagasy, en tant que Président de la Transition.
Je suis conscient de l’amour que vous me portez, Amis Malagasy. Et c’est ce qui ma permis d’avoir la volonté et le courage de faire face et de me redresser jusqu’à présent.
Vous m’avez aidé dans la mesure de vos moyens. Vous m’avez supporté sans rien demander en retour et cela est plus précieux que tout pour moi. C’est pour tout cela que je tiens à vous remercier particulièrement, aujourd’hui, Amis Malagasy.
Je tiens à vous révéler que j’ai mis le meilleur de moi-même, travaillant jour et nuit, pour concentrer mes efforts vers le développement du pays. Il a ainsi été prouvé qu’il était tout à fait possible de construire, bâtir et concrétiser les grands défis relevés, même dans une période de transition.
Cela n’a, cependant, pas été une tâche facile, surtout lorsque la feuille de route que nous avons acceptée nous a imposé de diriger le pays avec plusieurs forces politiques, et même avec les opposants. Ce qui rend difficile la bonne marche et la gestion des affaires de l’Etat. Toutefois, il fallait bien suivre cette route tracée, afin que nous puissions avancer vers l’organisation d’élections acceptées et reconnues par tous.
Nous avons été confrontés à plusieurs problèmes. Malgré cela, notre volonté d’aller de l’avant s’est renforcée.
Mesdames et Messieurs,
C’est la mentalité qu’il faut changer car elle constitue la base même du développement.
La mauvaise foi et l’esprit malin sont les pierres angulaires de la régression. La jalousie amène à l’hypocrisie; l’hypocrisie entraine la haine et la haine débouche jusqu’à la trahison.
C’est durant cest presque 4 années déjà que j’ai pu avoir une idée approfondie de la mentalité et des actes de certains politiciens.
Certains passent leur temps à critiquer quoi que vous fassiez alors qu’ils n’ont même pas la moindre solution à un problème donné; d’autres ne pensent qu’à semer des troubles au sein de la Nation, à la recherche de la désunion voire la guerre civile à Madagascar.
Mais toutes ces menées dans lesquelles certains sont même passées à l’acte, n’ont jamais abouti. Et nous remercions le Seigneur de ne pas nous être engager dans tous ces pièges. Nous avons pu éviter la guerre civile et nous resterons toujours vigilants pour que cela ne se produise jamais à Madagascar.
Mesdames et Messieurs,
Je tiens à vous révéler aussi, aujourd’hui, que j’ai sauvegardé et sauvegarderai toujours notre souveraineté nationale et notre liberté qui sont nos biens les plus précieux : la liberté de prendre des décisions ; la liberté de choisir et la liberté de convenir de l’avenir de notre Nation sans aucune contrainte de quelque nature qu’elle soit.
Malagasy, mes Amis de toute la Grande île,
Notre pays a besoin d’hommes ayant le patriotisme dans les veines; d’hommes bons et sages et qui craignent Dieu; d'hommes prêts à tout pour développer notre Madagascar Bien-Aimé.
En effet, c’est à travers ces actes qu’un peuple juge un Président de la république et l’essence de tout ce qu’il doit accomplir doit émaner de son patriotisme.
Je serai toujours en homme de solution pour la Nation et non un problème pour notre pays.
Et c’est pourquoi, devant la Nation toute entière et le monde entier, je réitère ce que j’avais déjà déclaré le 12 mai 2010: je ne me présenterai pas comme candidat à l’élection présidentielle à venir.
Je choisis de me sacrifier plutôt que de sacrifier la Nation entière.
Je préfère me sacrifier plutôt que sacrifier 22 millions de Malagasy.
Cette décision pour régler les problèmes, je l’avais déjà avancée depuis 2009, de Maputo jusqu’aux Seychelles.
Je n’ai jamais trahi ma parole et je respecterai toujours mes décisions pour apporter des solutions aux problèmes. Nous devons penser à Madagascar, nous devons nous focaliser sur les véritables intérêts du peuple Malagasy.
Aujourd’hui, je me présente comme une solution pour la Nation et une solution pour la Nation de demain. C’est de cette manière que je vous démontre mon patriotisme, chers Amis Malagasy.
Je suis pleinement conscient que vous êtes nombreux à me faire confiance et à tout espérer de moi. Mais rappelez-vous toujours que je ne vous abandonnerai jamais. Ne soyez pas tristes, ayez une vision tournée vers l’avenir.
Mesdames et Messieurs,
Nous sommes à la recherche de la paix, de la sérénité.
Aussi, à mon sens, je pense que l’organisation des élections législatives avant l’élection présidentielle, pourra apporter cette sérénité et cette paix tant recherchées.
Organiser des élections jumelées pourrait être source de nombreux problèmes pour le pays, comme je l’ai souvent expliqué.
Il est de mon devoir de faire en sorte que les élections à venir se passent dans les normes et, surtout dans le calme. Nous pouvons y parvenir en respectant scrupuleusement le calendrier établi, qui court du mois de mai au mois de juillet 2013.
Mesdames et Messieurs,
Ma rencontre avec les trois Chefs d’état de la Troïka de la SADC n’avait pour but que la recherche de solutions durables et pérennes.
Nous avons convenu la mise en place de toutes les balises permettant d’éviter tout trouble dans notre pays, jusqu’à la mise en place du Président de la IVè République.
Il est de mon devoir de mener la Transition jusqu’à son terme. Et je suis prêt à effectuer la passation de pouvoirs de manière démocratique, ce qui sera une grande première à Madagascar.
Ry Malagasy Namako,
Dans quelques mois, je redeviendrai un simple citoyen comme vous. Mais cela n’empêchera pas que je reste toujours à vos côtés et ayez confiance: je ne vous abandonnerai pas.
Ici, j’aimerais, Amis Malagasy, vous remercier particulièrement et j’aimerais vous remercier particulièrement, vous tous qui avez travaillé avec moi, qui avez été et êtes encore mes compagnons, depuis le debut de la lutte jusqu’en cette veille de la fin de la transition.
Je vous remercie particulièrement aussi, vous, éléments de l’armée et des forces de l’ordre qui avez, sans relâche, fait montre de volonté et de courage dans l’accomplissement de vos devoirs et votre prise de responsabilité.
Je ne saurai terminer sans me tourner vers mon épouse et mes enfants qui m’ont toujours soutenu dans les moments les plus difficiles. Merci.
Et je vous remercie également vous qui n’avez eu de cesse de m’attaquer, car vos démarches, au contraire, m’ont poussé à concrétiser des actions encore meilleures que les précédentes.
Merci infiniment de tout coeur, à vous tous.
Malagasy, mes Concitoyens,
Les dirigeants passent et la vie continue. Mais toutes nos actions resteront à jamais inscrites dans l’Histoire. Aussi, vaut-il mieux laisser quelque chose de bien à nos descendants !
Je lance donc un appel à tous pour un changement de comportement: que cesse la culture de la haine et du dénigrement.
Enfin, pour conclure, je ne saurai remercier tous ceux qui n’ont eu cesse de prier pour notre Nation.
Que la Volonté de Dieu soit faite,
Mamiko loatra Madagasikara,
MASINA NY TANINDRAZANA !
Misaotra Tompokolahy, Mankasitraka Tompokovavy.

Traduction de Jeannot Ramambazafy - 15 janvier 2013

Madagascar: Rajoelina renonce à se présenter à la présidentielle




Le président de la Transition malgache, Andry Rajoelina, a annoncé mardi qu'il renonçait à se présenter à la prochaine élection présidentielle prévue en mai, dans l'espoir de contribuer au règlement pacifique de la crise politique qui mine la Grande Ile depuis 2009.
"Je ne me présente pas à l'élection. Je me sacrifie pour les 20 millions de Malgaches. (...) C'est comme ça que j'exprime mon patriotisme", a déclaré M. Rajoelina dans une allocution télévisée.
Il suit en cela son rival Marc Ravalomanana qu'il avait chassé du pouvoir en mars 2009, et qui a annoncé le 12 décembre qu'il renonçait à se porter candidat.
"C'est mon devoir d'organiser des élections dans la sérénité", a ajouté M. Rajoelina. "Je dirigerai la Transition jusqu'à la fin et je suis prêt à faire une passation de pouvoir démocratiquement, je souhaite beaucoup de choses à celui qui va me remplacer."
L'élection présidentielle est prévue en mai et juillet, et la question des candidatures restait la principale pomme de discorde entre les différents protagonistes de la crise malgache.
La Communauté de développement d'Afrique Australe (SADC), qui tente depuis des mois de faire parvenir les deux hommes à un accord, a avancé la solution dite du "ni... ni", également prônée par l'Union européenne dès 2010: ni Andry Rajoelina ni Marc Ravalomanana candidats.
Malgré sa détermination à reprendre le pouvoir depuis son éviction, Marc Ravalomanana, qui vit en exil en Afrique du Sud, s'était finalement plié à cette injonction.
Andry Rajoelina s'opposait mordicus au retour de celui qu'il avait renversé, invoquant des risques de troubles et rappelant à l'envi que son rival a été condamné par contumace aux travaux forcés à perpétuité, sa garde ayant abattu plusieurs dizaines de manifestants lors des émeutes qui l'ont emporté en 2009.
M. Rajoelina, qui avait annoncé en 2010 qu'il ne serait pas candidat, était resté plus vague sur ses intentions ces derniers mois.
"Une poignée de personnes ou des pays étrangers ne peuvent décider sur la manière de diriger notre pays et l'identité de celui qui le dirigera", avait encore déclaré il y a une semaine l'actuel homme fort de Madagascar, devant des représentants de la communauté internationale lors d'une cérémonie de voeux.
"Un élément de l'apaisement"
"Andry Rajoelina a suivi les recommandations de la SADC. Ce n'est qu'un élément de l'apaisement", a commenté un responsable de la mouvance Ravalomanana, Mamy Rakotoarivelo, rappelant que l'organisation régionale entend aussi régler la question du retour de M. Ravalomanana à Madagascar.
"Tout ce qui peut promouvoir et encourager le calme est extrêmement positif", a de son côté noté Léonidas Tezapsidis, l'ambassadeur de l'Union européenne à Madagascar, refusant de commenter directement l'annonce de M. Rajoelina.
Les élections présidentielle et législatives, attendues depuis plus de trois ans, doivent en théorie permettre à la Grande Ile de rétablir un ordre constitutionnel mis à mal par le renversement de Marc Ravalomanana, qui a conduit à la suspension des aides financières internationales.
Le pays s'est encore appauvri, enlisé dans une crise socio-économique, et l'insécurité a gagné du terrain.
Le premier tour de la présidentielle est prévu le 8 mai, avant un éventuel second tour le 3 juillet.

M. Rajoelina a par ailleurs souhaité mardi que les élections législatives, prévues à l'origine en juillet, soient organisées avant la présidentielle. Mais la date du scrutin avait été fixée en août de concert par les autorités et la communauté internationale.