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mercredi 2 février 2011

960 sinistrés depuis une dizaine de jours dans le sud

960 sinistrés ont été enregistrés à Tuléar, dans le sud de Madagascar suite aux fortes pluies incessantes des deux semaines dernières, selon le dernier bilan du bureau national de la gestion des risques et des catastrophes (BNGRC).
Les fortes pluies ont fait monter le niveau des fleuves et des rivières dans les environs de Tuléar et les autres régions comme Amboasary, Betroka (toutes au sud est), entraînant, à part les sinistrés, trois personnes disparues et une centaine de cases détruites.
Les problèmes ne s’arrêtent pas puisque ces sinistrés manquent d’eau potable actuellement et les maladies telles la diarrhée et la maladie des mains sales sont à craindre.
De plus, les infrastructures publiques à savoir les écoles primaires et les centres de santé de base ainsi que les infrastructures routières sont également menacées par l’inondation et la rupture de ces digues protégeant ces fleuves.
Notons que le bulletin météorologique spécial du lundi soir diffusé par le BNGRC a indiqué que des pluies abondantes accompagnées parfois des coups de vents seront encore observées dans les régions de la partie sud de la grande île. Par conséquent, un appel a été lancé afin que la population prenne les mesures adéquates face aux éventuelles crues des rivières ou éboulement de terre. Il en est de même pour les pêcheurs et les plaisanciers de la côte Est, en ce qui concerne la mer.
Le BNGRC avec le ministère des travaux publics sont déjà à pied d’oeuvre sur l’axe sud de la grande île, afin de voir de visu les dégâts et d’en apporter les solutions nécessaires

le CICR renforce sa présence dans la région

En janvier 2011, la mission du CICR à Antananarivo est devenue une délégation régionale couvrant Madagascar, les Comores, Maurice et les Seychelles. Le CICR intensifie ses activités dans les prisons malgaches et continue de soutenir les Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge dans la région. Olivier Jenard, chef de la délégation régionale pour l'Océan Indien, explique les raisons de cette réorganisation et les priorités pour les mois à venir.


ICRC photo
Olivier Jenard
Quels sont les principaux problèmes humanitaires dans la région ?
Madagascar et les Comores sont les pays de la région les plus affectés par des problèmes humanitaires, exacerbés par des crises politiques qui engendrent parfois des situations de violence. Les gouvernements ne sont pas toujours à même d'assurer une réponse adéquate aux problèmes socio–économiques aigus de la population. Par exemple, dans le sud de Madagascar, l’insécurité alimentaire élevée, est certes chronique, mais résulte également d’une combinaison de facteurs comme les restrictions d’accès à l'eau ou les problèmes de développement.

Ce constat se ressent également en milieu carcéral, où le CICR soutient l'administration pénitentiaire afin d'améliorer les conditions de détention.

De plus, Madagascar, les Comores, Maurice et les Seychelles sont des îles de l'Océan Indien, régulièrement exposées aux cyclones et cela affecte durement des populations qui vivent déjà dans une grande précarité.

Pour répondre aux situations d'urgence dues à la violence ou aux désastres naturels, les volontaires de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge sont souvent en première ligne.


A Madagascar, la crise politique dure depuis deux ans. Quelles sont les conséquences humanitaires dans les lieux de détention ?

Une des conséquences de la crise actuelle a été la suspension d'une grande partie des projets de coopération internationale. Les ressources de l'État ont ainsi diminué, y compris celles allouées aux prisons.

Même si, pour le moment, le budget consacré à l'alimentation des détenus n'a pas été affecté, la réalisation de certains projets, comme par exemple la réhabilitation des installations sanitaires, a été partiellement suspendue. L'accès des détenus à des soins médicaux de qualité est devenu également plus problématique.


Est-ce pour cela que le CICR a renforcé ses activités dans les prisons de Madagascar ?

Oui, tout à fait. Nous sommes en train de renforcer notre équipe, avec notamment un ingénieur et un médecin, et de mettre en place un système de veille nutritionnelle. Nous avons pris cette décision afin de mieux répondre aux besoins humanitaires accrus en milieu carcéral.

Nous travaillons depuis plusieurs années dans les lieux de détention du pays. Nous soutenons les autorités pénitentiaires dans les prisons à Antananarivo et dans le sud, où il n'y a pas beaucoup d'autres intervenants. Ces lieux abritent environ 10 000 détenus, ce qui est plus de la moitié de la population carcérale malgache.


Pourquoi avoir ouvert cette année une délégation régionale pour l'Océan Indien ?

En plus de ses activités à Madagascar, le CICR soutenait déjà les Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge de la région en organisant et finançant des formations et, en cas de besoin, en leur distribuant du matériel.

Une autre activité que le CICR mettait déjà en oeuvre dans la région était la sensibilisation des forces armées et de maintien de l'ordre au respect du droit applicable en situation de violence.

Pour les Comores, Maurice et les Seychelles, ces activités s'effectuaient, jusqu’à fin 2010, depuis la délégation régionale du CICR à Nairobi. Compte tenu des similitudes socioculturelles, économiques et géographiques de ces pays insulaires, il est apparu plus cohérent d'intervenir depuis Madagascar.

Une autre raison est le fait que certains mécanismes de coordination humanitaire ont la même couverture régionale. Or, il est important d'avoir une bonne coordination et d'agir en complémentarité avec les autres acteurs humanitaires.


Quels sont les principaux défis de la délégation régionale pour l'Océan Indien en 2011 ?

Nous n'avons pas de problème d'accès aux lieux de détention et les administrations pénitentiaires malgache et comorienne, avec lesquelles nous avons un dialogue constructif, sont à l'écoute de nos recommandations. Cependant, assurer leur capacité à prévenir ou à faire face à des problèmes aigus, telle que l'insuffisance de nourriture, reste un de nos plus grands défis.

Pour l'ensemble des pays couverts par la délégation régionale, nous avons aussi une autre préoccupation. Un grand nombre d'organisations humanitaires travaillent grâce à des fonds reçus après le tsunami, en 2004. Comme ce financement est en train de s'épuiser, certaines ONG pourront être contraintes de diminuer leurs activités, voir de se retirer, avec les conséquences que l'on peut imaginer en termes de réponses aux problèmes humanitaires dans la région. 
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Madagascar, Antananarivo. Des familles fouillent les ordures pour survivre.
©ICRC / B. Heger / mg-e-00026


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Madagascar, Atananarivo. Des volontaires de la Croix-Rouge transportent sur une civière une personne blessée lors d'une manifestation.
©Croix-Rouge malgache / mg-e-00014


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Dans une des principales prisons de Madagascar. Le CICR aide les autorités dans la construction d'installations sanitaires. Les travailleurs sont souvent recrutés parmi les détenus, ce qui leur permet de gagner de l'argent.
©ICRC / C. Favre

Ravalomanana mis hors jeu

Selon un projet d'accord de sortie de crise politique sur la Grande Île initié par Leonardo Simao, émissaire de la Communauté de Dévelopmement de l'Afrique Australe (SADC), "Marc Ravalomanana ne devrait pas rentrer à Madagascar jusqu'à l'instauration d'un climat politique et de sécurité favorable", rapporte le quotidien Les NouvellesIl souligne que le président déchu et désormais installé en Afrique du sud ne pourrait donc pas se présenter à la prochaine élection présidentielle. Mais cette proposition qui fait la part trop belle au camp d'Andry Rajoelina, le président de la
Haute Autorité de la Transition non reconnu par la communauté
internationale, soulève de nombreuses objections dans l'opposition et au sein de la société civile.

Feuille de route de Simao, vers un rejet des trois mouvances.

La finalisation de la nouvelle feuille de route proposée par Léonardo Simao pour sortir notre pays de l'impasse devrait avoir lieu demain au plus tard. En effet, pour des raisons personnelles, le chef de la délégation de la SADC est dans l'obligation d'écourter son séjour à Madagascar. Leonardo Simao quittera à cet effet la grande île demain, après la signature de la version finale de la feuille de route.



Les partis politiques qui approuvent la nouvelle feuille de route, entre autre le TGV et l'UDR-Fanovana ont commencé à signer dès hier. L'ESCOPOL, le HPM ou encore l'aile de l'AREMA avec Pierrot Rajaonarivelo ont par contre préféré attendre ce jour pour donner leur approbation. 

La mouvance Ravalomanana de son côté, demande un peu plus de temps pour bien peser le pour et le contre de cette proposition. La mouvance Ratsiraka quant à elle a déclaré qu'elle n'a encore rien décidé, tandis que le professeur Zafy Albert prévoit tenir une conférence presse demain pour en parler. 

A en croire les propos émanant des principaux leaders des trois mouvances hier, l'éventualité d'un rejet de ce projet de feuille de route n'est pas à écarter. Mamy Rakotoarivelo ou encore Manandafy Rakotonirina a fait savoir qu'au cas ou ce sera la feuille de route définitive, les trois mouvances n'intégreront pas les institutions de la Transition. 

Les partisans des trois mouvances, rassemblés au Magro Ankorondrano hier, ont catégoriquement rejeté cette proposition du docteur Léonardo Simao. Selon eux, « il s'agit d'un unilatéralisme déguisé ». Ils insistent sur le retour au pays des deux anciens présidents Ravalomanana et Ratsiraka. Par ailleurs, ils doutent de l'intégrité de Léonardo Simao. 

Une grande déclaration concernant la suite du mouvement des trois mouvances est attendue ce jour au Magro Behoririka.