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vendredi 30 mars 2012

Environnement Des sources d'eau menacées de tarissement

Le tarissement du lac Tsiazompaniry fera tache d'huile si aucune action pour protéger les sources n'est entamée (Photo fournie)

Le tarissement du lac Tsiazompaniry fera tache d'huile si aucune action pour protéger les sources n'est entamée (Photo fournie)
La crise de l'eau va s'amplifier. Elle ne sera pas seulement due au change­­ment climatique mais à l'inaction de l'homme pour la protéger.
L'eau est en train de devenir l'or bleu. Toutes les sources d'eau de Madagascar font face aujourd'hui à des menaces. Conser­va­tion International de Madagascar (CIMAD), dans le local du Centre de Presse Malagasy à Antsakaviro, a fait le grand déballage, mercredi, sur les dangers guettant nos sources d'eau.
Du Nord au Sud, les zones d'approvisionnement en eau, bassin versant, fleuve, rivière et lac, subissent une dégradation. « Dans la région de Diana, les feux de nettoiement pour la culture sur brûlis ou le pâturage réduisent les sources d'eau. Dans les centres de Mandroseza et de Vontovorona, les sources sont polluées par les lavandières, le prélèvement de sable, les dépôts d'ordures ménagères et les constructions environnantes. Le phénomène d'érosion importante le long des rivières ainsi que les ordures ménagères menacent l'eau dans la région Androy », a expliqué Luciano Andriamaro, responsable des Sciences, Eau et Santé au sein de la CIMAD. Mais la situation est inquiétante dans la montagne d'Ambre qui fournit 7 014 240 mètres cube d'eau par an. « Sur les 217 sources d'eau existante, il ne reste plus que 27 », remarque la spécialiste.
Reboisement intensif
Aimé Joseph Rakoto­nirina, président du syndicat des corps forestiers à Madagascar, pointe du doigt l'inaction de l'État face à ce danger qui guette l'humanité. « Le ministère de l'Environnement et l'État jouent sur les textes relatifs aux bois de rose et les bois précieux alors que les feux de brousse et le défrichement deviennent inquiétants actuellement. Ils entraînent le changement climatique qui menace la population. Et le milliard offert au task force pour lutter contre le trafic de bois de rose devrait être également destiné à protéger nos sources. Car il nous faut un reboisement de grande envergure mais non pas de ces reboisements contemplatifs pour les protéger », accuse-t-il. À l'entendre, les lois incriminant les feux de brousse et le défrichement proche et à l'intérieur de nos parcs deviennent ainsi des théories. « Et ce sont les organismes non étatiques qui se mobi­lisent pour protéger nos sources de vie »,


Madagascar : le projet de Loi d’amnistie ne donne pas faveur à Marc Ravalomanana



Le projet de Loi d’amnistie ne donne pas faveur à l’ancien président malgache Marc Ravalomanana qui s’exile en Afrique du Sud depuis le mois de mars 2009, a affirmé le président du Congrès de la Transition et en même temps chef de la délégation de la mouvance Ravalomanana, Mamy Rakotoarivelo, jeudi.
Ce projet de loi, qui vient d’être adopté en conseil de gouvernement et en conseil des ministres mardi dernier, va être soumis au Congrès de la Transition (CT) et le Conseil supérieur de la Transition (CST) à partir du 3 avril prochain, lors de leur session extraordinaire, selon le communiqué de la présidence de la transition du mercredi dernier.
« Nous avons dit que le président Marc Ravalomanana n’a pas besoin d’amnistie, certes mais nous avons le devoir de dénoncer la mauvaise foi du camp adverse dans la résolution de la crise. C’est l’article 16 de la feuille de route qui devra s’appliquer au président et qui ordonne la cessation des poursuites judiciaires contre les membres de l’opposition. Mamy Rakotoarivelo a martelé que ce projet de Loi est dirigé contre Marc Ravalomanana.
De son côté, le concerné, Marc Ravalomanana, lors d’une intervention téléphonique auprès de ses partisans du jeudi dernier a affirmé, après avoir félicité le pouvoir actuel d’avoir opté pour un projet de loi accordant une amnistie générale qui permettra de faire cesser les souffrances de ceux qui se trouvent en prison, a affirmé que lui-même n’a besoin d’amnistie mais seuls ceux qui ont pris le pouvoir d’une manière inique, en ont besoin ». « La justice qui m’a jugée, a été incompétente », a-t-il continué.
De l’autre côté, le président de la transition, Andry Rajoelina n’a pas tenu à faire des commentaires sur le projet de Loi d’ amnistie. Il a seulement précisé que « ce projet de loi, adopté en Conseil des ministres a été clair dans lequel, la nature et les bénéficiaires de l’amnistie ont été mises en exergue. Tous les membres de la presse ainsi que tous les citoyens sont invités à lire ce projet de loi d’amnistie et à vous de définir quel genre d’ amnistie il est question. Je n’apporterai aucun commentaire sur ce sujet ».
Notons que dans le communiqué officiel publié à l’issu de ce conseil des ministres, ce Projet de Loi, comprenant 16 articles, prévoit la période concernée par l’amnistie, l’amnistie large et de plein droit, l’amnistie sur requête, les faits non amnistiables ainsi que les effets de l’amnistie.
Ainsi, l’amnistie large et de plein droit est accordée si les infractions, liées aux évènements politiques, se sont produites entre 2002 et 2009. Les personnalités concernées par cette disposition sont précisées par le présent Projet de Loi.
Le bénéfice de l’amnistie pourra être accordé, sur requête auprès du Conseil du Fampihavanana Malagasy (Conseil de la réconciliation nationale), pour certaines catégories de personnes n’ayant pas pu bénéficier de l’amnistie large et de plein droit.
« Pour éviter toute interprétation déformante, les violations graves des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, prévues par les Conventions internationales, sont énumérées par le présent Projet de Loi notamment le meurtre, l’assassinat, l’ empoisonnement, les actes de torture, le traitement cruels inhumains et dégradants, le viol, la pédophilie ainsi que l’ enlèvement de mineurs », a précisé le communiqué du Conseil des ministres.
En matière d’effets, l’amnistie entraîne l’extinction de l’ action publique ou l’effacement des condamnations. Elle entraîne également la réhabilitation professionnelle comme le droit à la réintégration, à la reconstitution de carrière ou reclassement de l’intéressé. L’amnistie ne doit pas préjudicier aux droits des victimes et elle ne suspend ni n’arrête une action en révision.
Notons que Marc Ravalomanana, exilé en Afrique du Sud depuis la prise de pouvoir de Andry Rajoelina, le 17 mars 2009, a été jugé par contumace par le tribunal ordinaire malgache à une peine de travaux forcés à perpétuité le 28 août 2010, sur l’affaire de la tuerie du 7 février 2009 devant le palais d’Etat d’Ambohitsorohitra.
Ce 7 février 2009, des manifestants partisans de l’ancien maire de la capitale, Andry Rajoelina, ont décidé de « prendre » le palais d’Ambohitsorohitra, l’un des palais présidentiel au centre ville, pour en faire le palais comme le siège de la Primature.
La garde présidentielle de Ravalomanana a ouvert le feu en supposant comme défense que le palais d’Etat est considéré comme zone rouge et que l’on ne pouvait forcer l’entrée. Près de 54 morts y ont été enregistrés, selon le bilan de la Croix Rouge Malgache.
Une feuille de route a été signée le 17 septembre dernier pour sortir Madagascar de la crise qui la sévit depuis 2009 et qui prévoit la mise en oeuvre de cette Loi d’amnistie avant la tenue des prochaines élections.

Omeo ny toerany !

Toy ny isan-taona dia notsiahivina omaly indray ny tolom-panafahana nataon'ireo tia tanindrazana, ny faha-29 martsa 1947. Toy ny isan-taona ihany koa dia "lanonam-be" no niseho nanerana ny Nosy. Ny nanaitra anefa, tamin'ity indray nitoraka ity dia ny fanehoan-kevitry ny bekotro maro holatra tany Mananjary, izay niseho tao amin'ny fahitalavi-panjakana. Nilaza io raiamandreny io fa dia vola kely dia kely no raisin-dry zareo isan-telovolana, ary tsy marim-potoana ihany koa ny fandraisana azy izany fa "voadingana" mihitsy aza indraindray. Naneho ny alahelony io mpitolona tranainy io, ary nampitaha ny momba azy ireo sy ireo nitondra takaitra tamin'ny faha-7 febroary teny Ambohitsorohitra. Ireto farany tokoa mantsy dia mandray "fanampiana" isam-bolana.
Tsy hivalamparana ny momba izay tonom-bola fa ny tsy maintsy holazaina kosa dia ny hoe tokony mba hasiana fiheverana ny momba ireo nanao vy very ny ainy ho an'ny firenena ireo. tsy nisy ny fahaleovan-tena raha tsy nitolona izy ireo, kanefa dia toa mitady ho hadino izany ankehitriny. Tsy misy antony mihitsy ny hanaovana "lanonana" isaka ny faha-29 martsa raha toa ka tsy homena hasiny ny nitolona tamin'izany. Misy aza ny milaza fa fandatsana an'ireo mpitolona ireo ny vola kely omena azy isan-telovolana. Nahoana tokoa moa no omena an'hetsiny isam-bolana ny teny Ambohitsorohitra, kanefa toa antsasak'izany monja no raisin'ny nitolona tamin'ny 1947 isan-telovolana ê?... Mipetraka ny fanontaniana, satria fantatra fa efa vitsy kely sisa ireo akanga sisa nanamborana tamin'iny raharaha iny, koa ho vesatra ho an'ny toe-bola    m-panjakana ve ny hampitombo avo efatra na dimy heny ny vola omeny azy ireo?...
Tokony homena ny toerana sahaza azy ny zokiolona eto amintsika. Nahavita be ho an'ny firenena izy ireo ka tokony handray ny valin'izany. Ny zokiolona rehetra, fa indrindra ireo nanao sorona ny ainy mba hiadanantsika ankehitriny izao. Samy maniry ny ho ela velona ny rehetra, ary samy nampianarina an'izany hoe valim-babena izany koa nahoana àry no tsy omen-kaja sy voninahitra ireo nahitantsika ny fiainana ireo ê?... "Mahaiza misaotra sy mankasitraka", hoy izay hira izay…

Madagascar-Transport aérien : Intérêt conditionné pour Emirates


La venue d''une délégation de Emirates au mois de décembre 2011 n'a pas laissé l'État malgache insensible. Selon le ministre du Tourisme, Jean Max Rakotomamonjy, Madagascar a déjà fait savoir à la compagnie son intérêt pour une éventuelle coopération.
Une lettre a été envoyée en ce sens  à la compagnie Emirates,  a fait savoir le patron du Tourisme. Il a cependant souligné que la venue d'une compagnie de cette envergure nécessite plusieurs préparations, et notamment dans le cadre des infrastructures. « Si Madagascar ouvre son ciel maintenant, on risque de faire face à de vrais problèmes. Nous n'aurons pas assez d'infrastructures pour recueillir les touristes », poursuit-il.
Une vraie opportunité
Irène Andréas, ancienne ministre du Tourisme et actuelle présidente du Conseil d'administration de « National Tourism Development » confirme ce souci d'infrastructure. D'après elle, cette compagnie aérienne pourrait constituer une vraie opportunité pour le développement touristique de Madagascar. Cependant, il faut prendre des précautions. « Emirates pourrait nous servir pour allier d'autres points. Mais si sa clientèle est essentiellement constituée par des Arabes, il serait préférable de donner une île, par exemple, à sa disposition. Elle pourra de ce fait construire des infrastructures luxueuses qui répondraient à leur demande », indique la spécialiste du secteur.
Apparemment, les touristes arabes sont très exigeants en terme de norme et qualité et réclament des infrastructures plus appropriées à leur mode de vie. « Mais, par contre, si la compagnie nous ramène des clientèles d'autres pays tel qu'Afrique du Sud, ce serait vraiment très intéressant », poursuit-elle.
Malgré cet intérêt conditionné de la Grande île, la compagnie aérienne Emirates n' a pas encore dévoilé publiquement si finalement la destination Madagascar l'intéresse ou non.  « Emirates Airline est habitué à se déplacer dans un pays pour constater de visu les infrastructures et les opportunités que peuvent offrir la destination. C’est en fonction de ces constats qu’elle décide de s’installer ou non. Et pour le cas de Madagascar, je ne peux pas encore affirmer si finalement le marché l’intéresse ou non », rapporte Siobhan Bardet, responsable de la relation publique du groupe Emirates.
Méfiance de certains responsables
Si Emirates est perçue comme une opportunité touristique, des sources indiscrètes indiquent que  la venue de Emirates dans la Grande île n’est pas le souhait de tout le monde. Certains responsables craignent les conséquences que ça pourrait avoir sur la compagnie nationale malgache. Avec la situation actuelle d’Air Madagascar, la venue de Emirates pourrait, en effet, lui être fatale comme tel a été le cas d’Air Seychelles. En effet, Seychelles a opté pour l'open sky en 2005. Cette décision a favorisé la venue des autres compagnies telles que Etihad Airways, la compagnie aérienne nationale des Emirats Arabes Unis (EAU), Quatar Airways et Emirates, bien sûr.

La compagnie nationale seychelloise  n'a pas supporté cette concurrence et a failli faire un crash mortel jusqu'à ce que Etihad a décidé de lui tendre sa main et a ainsi acheté 40% de son action en janvier.
Photo : Le Boeing 777-300 de la compagnie Emirates a besoin d’une infrastructure aéroportuaire adéquate.

Andry Rajoelina à Manakara Le nouveau chef de région lui rappelle les promesses présidentielles


C’est lors des discours programmés pour la cérémonie de commémoration du 65e anniversaire des événements du 29 mars 1947 que le lieutenant-colonel Mandehatsara Georget, nouveau chef de région, a rappelé les promesses présidentielles prononcées lors des précédents passages du Président de la transition dans cette Région, entre autres, l’industrie sucrière, la réhabilitation de l’Eglise anglicane et le stade omnisport aux normes internationales. Il n’a pas évoqué l’exploitation minière de la société chinoise Mainland Mining et les problèmes que cette société a provoqué mais il a souligné que le port de Manakara, l’aéroport de Manakara et le chemin de fer reliant Fianarantsoa et Manakara sont les leviers potentiels du développement économique de cette partie Sud-Est de Madagascar et ils devront être reconsidérés.
En tout cas, la question d’exploitation de l’ilménite – aujourd’hui suspendue par la ministre des Mines pour non respect du cahier des charges –, a été au centre des différends qui ont divisé et ont provoqué le chahut des populations de cette partie Sud-Est du pays ; pire, elle a provoqué des luttes d’influence ouvertes et répétées entre Rakamisilahy Martial, ancien chef de région et Sileny Alban, l’ancien PDS de la ville de Manakara. Elle a même terni pour ainsi dire, l’image des « ampanjaka » de la région.

Le mausolée d’Ambarakararay, réhabilité et repeint

« Hambopon’ny fitiavan-tanindrazana » (fierté du patriotisme) est le thème officiel de ce 65ème anniversaire de la commémoration de l’insurrection de 1947 qui a été célébré par le président de la Transition, Andry Rajoelina à Manakara, chef lieu de Région Vatovavy Fitovinany. Culte œcuménique, témoignages, dépôts de gerbes et déjeuner présidentiel avec les anciens combattants, ont agrémenté la cérémonie. 19 anciens combattants nationalistes ont été décorés de la médaille de « la Libération nationale ». Le président de la Transition a également octroyé à chacun des 191 anciens combattants dans la Région Vatovavy Fitovinany, des postes radios solaires, des lampes torches et une enveloppe financière. Le représentant des anciens combattants a remercié le régime de transition pour avoir réhabilité le mausolée d’Ambarakararay où reposent les martyrs de la région Vatovavy Fitovinany, dont ceux de Sahasinaka.

jeudi 29 mars 2012

Golf du Rova – vote d’expulsion: Anciennes colonies

Nous, les anciennes colonies avons tous payé en sang notre libération nationale.
La commémoration de ce jour du 29 mars 1947» nous  emeut particulièrement en pensant à tous nos héros tués, massacrés, fusillés.
Un seul objectif : recouvrer la liberté perdue quelqu’en soit le prix à payer en terme de sang.
Je crois que très peu de pays ont échappé à ce chemin de croix nécessaire sûrement car cette souffrance collective sert de ciment national à tous les peuples. Comprenez aujourd’hui notre vigilance vis-à-vis de cette indépendance si difficilement acquise ; non pas pour être xénophobe comme le sont certains mais plutôt pour être respectueux des uns et des autres et admettre ainsi les diversités spécifiques de chaque peuple.
Je comprends les velléités opportunistes de certains surtout en ces temps difficiles et qui confondent interêts individuels et intérêts collectifs. Faites attention au jugement de l’histoire, il arrive très vite. Et après il est très difficile pour les générations futures de s’en défaire.
« Mieux vaut être haïs par le Roi que par le Peuple » comme dirait un adage très bien connu des Malgaches. On libère un pays une seule fois mais pas deux. « Français de Mada » ne vous faites pas manipuler par les égos de certains qui veulent une revanche sur leurs compatriotes. Notre avenir commun en dépend. Sachez rester à l’écart de certains micro-séismes, cette attitude vous honorera. Nous les malgaches respectons ce comportement distancié preuve d’une maturité certaine. C’est ce qu’on  appelle communément la « sagesse ».
Et si « sagesse » rime avec « bon sens », alors « vivre en harmonie » prend tout son sens avec vous-même et surtout avec les autres.
Je ne supporte pas l’amalgame faite par certains : béké, caldoche, zanatany, même combat. Chaque pays cherche sa voie face aux légitimes aspirations de chaque peuple. Il y a des décisions décalées dans l’histoire. S’abstenir de voter pour expulser un malgache dans son pays, pour moi ceci relève du bon sens. Refuser de vous faire manipuler par certains. Penser à vos arrières. L’amalgame est vite fait alors pensons aux vrais combats écologiques et économiques qui nous attendent tous pour sortir ce pays de ce marasme.
Alors attention : « Ce vote n’est pas la solution » abstenez vous et ne vous faites pas représenter.
Un humaniste éclairé.

Formation de moniteur de premiers secours : une première mondiale de l'AEFE à Madagascar

Formation de moniteur de premiers secours : une première mondiale de l'AEFE à Madagascar


Grâce à un travail entamé depuis 2007 à Diego Suarez, ce sont sept enseignants d'établissements français, d'origine géographique et de nationalité différentes, qui ont passé avec succès l'examen d'Etat et ont obtenu le Brevet National du Moniteur Premiers Secours. Objectif : doter le réseau à Madagascar d'un personnel formé et performant

La mise en place du socle commun dans le système éducatif français a prévu comme obligation institutionnelle de dispenser un apprentissage des gestes de premiers secours tout au long de la scolarité de l'enfant (école collège).
Chaque élève, au terme de sa scolarité au collège, doit disposer d'une attestation de compétences au PSC1 (Prévention et secours civiques de niveau 1). L'intérêt pour ce dispositif, susceptible de sauver des vies, a toutefois été freiné par la complexité des procédures à mettre en œuvre, un coût financier important et un ensemble de ressources humaines insuffisant dans l'Education Nationale.
C'est pourquoi le réseau AEFE à Madagascar, Agence pour l'enseignement français à l'étranger et le Service de coopération et d'Action Culturelle ont souhaité qu'une action pilote puisse être menée sur la grande Ile. Ce réseau, le 4ème du monde est dense et très étendu. Le système local de santé, acceptable dans la capitale, peut s'avérer insuffisant en province. Il est donc apparu nécessaire de doter chaque établissement d'une personne ressource capable de former les personnels et les élèves à des gestes élémentaires mais vitaux en cas d'accident.
C'est dans ce cadre que dix stagiaires enseignants des établissements français, d'origine géographique et de nationalité différentes, de Madagascar et des Comores ont été sélectionnés et ont suivi durant deux semaines une formation à la capitale. A l'issue des 80 heures de cours ininterrompus, sept des dix stagiaires ont réussi cet examen d'Etat et ont ainsi obtenu le Brevet National du Moniteur Premiers Secours. Ils pourront à présent former les personnels et élèves des établissements aux gestes de premiers secours.
Cette formation de moniteur de premiers secours est une première AEFE mondiale sous cette forme et elle est l'aboutissement d'un travail entamé depuis 2007 à Diego Suarez à l'initiative de Nicolas Bigot, Instructeur National de secourisme et professeur des écoles exerçant au lycée Français de Diego-Suarez, et qui a bénéficié en la circonstance du soutien et de la collaboration de Jean Christophe Breillad, Severine Gateau, Philippe Dehem et du Docteur Lebrun, médecin du CMS, ici à Madagascar, et de Mr Testa, Mme Buisson, du ministère de l'Intérieur, de Laurent Castillo, instructeur à Barcelone et enfin de Jacques Beaume, conseiller technique de l'ASSHA, qui a fournit en grande partie le matériel de formation.
Lors de son allocution à l'examen final du vendredi 9 mars à l'Hôtel Carlton, Philippe Georgeais, Président du jury et Conseiller de coopération et d'action culturelle à Tananarive a déclaré « Je remercie également notre académie partenaire de La Réunion qui apporte son expertise en acceptant notre invitation à participer à ce jury d'examen d'Etat en la personne de Sandrine Lauret et Fabrice Payet. Conscient de l'exigence de cette formation, je vous félicite pour avoir fait preuve d'un investissement sans limite, prenant pour certains sur vos temps de congés, et je vous souhaite bon courage et pleine réussite pour cette dernière ligne droite qui devrait nous permettre de doter le réseau d'un personnel formé et performant »

Madagascar : mise en œuvre d’un plan de protection des poissons de fond

Madagascar veut instaurer un plan de gestion des poissons de fond. C''est une grande première en matière de ressources marines.

Assurer une pérennisation des ressources marines qui font la réputation de Madagascar constitue l'objectif de ce projet de mise en place d'un plan de gestion des poissons de fond, appelés également poissons démersaux. Des techniciens regroupés au sein d'un groupe de travail national, sous la houlette de deux projets financés par la Banque mondiale et du Fonds des Nations Unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO), ont déjà commencé à se pencher sur le sujet la semaine dernière.
« Chacun des pays bénéficiaires de ces projets a été libre de choisir l’espèce qui va faire l'objet d'un plan de gestion. Madagascar a opté pour les poissons de fond », explique Alice Norosoa Rasolonjatovo, point focal du projet Swiofp, financé par la Banque mondiale.

Poissons nobles

Comme son nom l'indique, les poissons démersaux vivent dans les fonds marins, ou benthiques ou semi-benthiques. Ce sont des animaux sédentaires qui se distinguent par leur grande taille pouvant atteindre des centaines de kilos. À Madagascar, le vivaneau, le capitaine ( PHOTO) ou le cabot sont parmi les poissons démersaux les plus connus. Le premier, par exemple, est très recherché aux États-Unis à cause du goût de sa chair et sa teneur en oméga trois. Le cabot à l'âge adulte peut atteindre jusqu'à 150 kilos. « Ces sont des poissons nobles qui sont très âgés et vivent en relation avec les fonds marins », précise le docteur Faratiana Ratsifandriamanana, spécialiste des poissons démersaux.

Outre les poissons de fond qui vivent en profondeur de la mer, il y a également ceux qu'on appelle pélagiques qui vivent en surface comme les sardines, les semi-pélagiques comme le requin ainsi que le semi-benthique comme le capitaine qui fait déjà partie des poissons de fond. La profondeur qui fait que ce soit un poisson vivant dans le fond varie selon divers facteurs mais à Madagascar, à certains endroits, le fond marin se trouve à cinq mètres.

Une approche éco systématique

Les poissons de fond sont les premiers à avoir fait l'objet de la mise en place d'un véritable plan de gestion avec une approche éco systématique, c'est à dire basée sur le fonctionnement de l'écosystème. C'est sans doute à cause du constat de la baisse de la ressource et de sa valeur commerciale que le pays a décidé de prioriser ces espèces par rapport à d'autres.

Jusqu'ici, seule la crevette a fait l'objet de mesures de gestion et de protection, comme l'existence d'une période de fermeture de la pêche pour permettre aux crustacés de se reproduire. « Mais ce n'est pas encore un plan de gestion proprement dit, c’est surtout un ensemble de mesures prises en vue de protéger l’espèce », précise un technicien du ministère de la Pêche et des ressources halieutiques.

La réunion de la semaine dernière a surtout permis de faire un état des lieux sur les poissons de fond à Mada­gascar. D'autres réunions sont prévues dans les mois à venir, et la finalisation du plan de gestion prendra encore près d'une année.

Madagascar - Des Indonésiennes à l'origine du peuplement de la Grande Île



Qui sont les premiers immigrés à Madagascar? Le peuplement de la Grande Île coïnciderait avec l'arrivée il y a près de 1.200 ans d’un groupe de femmes originaires de l'archipel indonésien suggère une étude néozélandaise publiée le 21 mars dans la revue britannique Proceedings of the Royal Society.

Si, faute d'archives, l'histoire et les conditions du peuplement initial de Madagascar restent largement méconnues, il ressort de cette étude que l’hypothèse «la plus probable indique que Madagascar a été peuplé il y a 1.170 ans» et «qu'un très petit nombre de femmes a fondé la population malgache, 30 étant la meilleure estimation».

De nombreuses études génétiques, ethnographiques et archéologiques ont confirmé que la population malgache était liée biologiquement et linguistiquement aussi bien à l'Afrique qu'à l'Asie du sud-est.

Pour tenter d'élucider les circonstances de la colonisation de l'île, l’équipe du scientifique Murray Cox, de l'Institut de biologie moléculaire de l'Université Massey, en Nouvelle-Zélande, a simulé un modèle génétique de ce peuplement.

Ils se sont concentrés sur la seule lignée maternelle, beaucoup plus facile à retracer, en s’appuyant sur les échantillons d'ADN de 2.745 individus représentatifs de douze groupes d'îles de l'archipel indonésien.

Cette base de données génétiques a été ensuite croisée avec l'ADN de 266 Malgaches issus de trois groupes ethniques différents en se concentrant sur des marqueurs génétiques caractéristiques des habitants actuels de Madagascar, c’est-à-dire le «motif polynésien» et plus particulièrement le «motif malgache».

Ainsi, seuls 2% des Indonésiens modernes étaient porteurs du «motif polynésien» et le «motif malgache» était quasiment inexistant chez eux, alors qu'il était présent chez 22% de l'échantillon malgache, et même à 50% chez l'une des ethnies testées.

Les chercheurs ont pu ensuite élaborer différentes hypothèses de peuplement de Madagascar à l'aide d'une modélisation informatique. Les conclusions ont montré que 93% de ces femmes possédaient des ancêtres indonésiens.

Mais il est difficile de donner des explication précises à ces origines. Seraient-elles dûes au passage de négociants maritimes venus d'Indonésie, à une politique de colonisation, à un navire naufragé sur les côtes malgaches?

Pour les chercheurs, ce dernier cas de figure serait le plus probable au vu des courants océaniques et les cycles de la mousson dans cette région.

mardi 20 mars 2012

Élevage Surveillance des maladies avicoles

Avitech dispose aujourd’hui d’un laboratoire en mesure de pallier tous les risques (Photo Mahefa Rakotomalala)
Avitech dispose aujourd’hui d’un laboratoire en mesure de pallier tous les risques 


Sept maladies sont particulièrement à craindre pour l'aviculture. Avitech se dote d'un laboratoire sophistiqué pour prévenir les risques.
Et si la poussée d'intoxications alimentaires de ces derniers mois venait des œufs infectés par des bactéries ? C'est une possibilité qui n'est pas à écarter du point de vue scientifique mais dont le dépistage nécessite des analyses approfondies. Sept maladies avicoles particulièrement dangereuses et dévastatrices sont déjà surveillées de près à Madagascar à l'heure actuelle. Il y a, entre autres, la salmonelle, la bronchite infectieuse, la Gumboro, la peste aviaire ou bien la célèbre grippe aviaire. Toutes ces maladies peuvent être présentes dans la chair ou les œufs de poulet et peuvent entraîner des graves intoxications chez l'homme. Et l'augmentation de nombre de sociétés qui importent des poussins vivants ou des géniteurs aujourd’hui augmente considérablement le risque d'introduction de ces maladies.
« Tous les animaux peuvent être des porteurs sains de ces maladies, mais elles peuvent se transmettre et se propager rapidement dans les élevages à cycle court comme l'aviculture », explique Rina Randrianomen­janahary, docteur vétérinaire chez la société Avitech, présente dans toute la chaîne de l'aviculture.
Analyses ELISA
Consciente des enjeux des maladies vis à vis des consommateurs mais également des professionnels de l'aviculture, Avitech vient de se doter d'un laboratoire moderne destiné à détecter et à analyser le moindre risque et les cas suspects. Il est déjà opérationnel et est équipé des derniers équipements de pointe, capable de faire tous types d'analyses sérologiques dont, entre autres, les analyses dites Elisa (enzyme-linked immunosorbent assay), permettant d'une manière générale de calculer le niveau d'immunité de l'animal.
« Auparavant, nous étions obligés d'envoyer les prélèvements en Afrique du sud ou à Maurice. Une procédure qui prenait du temps et coûte cher, et donc difficile d'accès. Grâce au laboratoire, les analyses peuvent être faites en quelques
heures après l’arrivée des prélèvements », précise le docteur vétérinaire.
Pour l'instant, ce laboratoire permet de surveiller de près la chaîne de production chez Avitech, et ses clients fermiers depuis la ponte des œufs en passant par la couveuse, les fermes d'élevage jusqu'à l'abattage. Désormais, chaque phénomène ou évènement inhabituel ou suspect sont observés de près et analysés. Une méthode permettant de protéger les consom­mateurs et la filière toute entière, mais aussi, et surtout de faire un élevage rationnel et scientifique. Grâce aux analyses, des corrections peuvent être apportées au niveau de la technique comme la prophylaxie ou même le programme de vaccination.

De Madagascar au Viêt Nam, des fèves qui valent de l'or

Sur une plantation de cacao en Côte d'Ivoire, en novembre 2003?

Dans les années 2000, l'apparition des «pures origines» a révolutionné le secteur.


Dans le monde ténu des maîtres-chocolatiers, on l’appelle le visionnaire. C’est avec lui que tout a commencé. Au début des années 2000, alors que tous les créateurs commencent à se marquer à la culotte, François Pralus, artisan reconnu, ancien élève de Maurice Bernachon à Lyon, décide d’acheter sa propre plantation à Madagascar. Apparemment anodin, cette acquisition va révolutionner la fabrication du chocolat en entérinant l’importance des «pures origines». Désormais la singularité du chocolatier se jouera tant au niveau de la signature finale, que dans le choix, très savant, des fèves fraîches.
Pour François Pralus, l’eldorado se trouve sur l’île volcanique de Nosy-Be. Ses cacaoyers s’étendent sur près de 17 hectares, au milieu des vétiviers, des poivres et des vanilles. Une terre très minérale, qui enfante des crus aux arômes très fins. Autre particularité, le Roannais fait partie des 16 chocolatiers européens qui torréfient eux-mêmes leurs fèves. De ce fait, il maîtrise depuis une vingtaine d’années la fabrication de ses produits de A à Z. Un savoir-faire que beaucoup envient, tant ce processus requiert expérience et précision. D’ailleurs, les artisans consacrés que sont Jean-Paul Hévin et Pierre Hermé rachètent du chocolat «de couverture» (chocolat brut destiné à être retravaillé ensuite par chaque créateur) chez Pralus...
Afin de se positionner sur un marché de plus en plus concurrentiel, d’autres grands noms lui ont emboîté le pas. En 2002, le Belge Pierre Marcolini a par exemple acheté son propre torréfacteur, ouvrant la voie à ce que l’on appelle «la guerre de la fève». Dénicher des perles devant les autres est devenu une quête quotidienne. A tel point que solliciter l’interview d’un chocolatier de renom est la meilleure façon de se familiariser avec Skype, le célèbre logiciel d’appels en ligne. L’un est au fin fond d’une plantation au Viêt Nam quand l’autre est échoué sur une île inconnue des Caraïbes. Le petit planteur est perçu comme une poule aux oeufs d’or et certains chocolatiers n’hésitent pas à mettre onze fois le prix du cours normal du cacao pour s’arroger «un cru d’excellence». Avec les négociations et les surenchères que l’on imagine.
Depuis peu, le marché du cacao, très aléatoire en fonction des crises politiques qui sévissent dans les pays producteurs (l’année dernière, lors des troubles en Côte d’Ivoire, premier producteur mondial, la tonne était montée à 3666 dollars, son plus haut niveau depuis 1979), a vu arriver une nuée de courtiers spécialisés. Surfant sur la loi de l’offre et la demande, ceux-ci achètent des tonnes de cacao, les stockent dans les monstrueux hangars du port d’Amsterdam – place forte européenne – et les remettent sur sur le marché à chaque soubresauts géopolitique… C’est peu dire que les maîtres-chocolatiers goûtent peu ces handicaps additionnels.

Pour Eva Razafimandimby, les industries malgaches souffrent de compétitivité



Depuis la déchéance de l’ancien président Marc Ravalomanana et la chute de l’empire TIKO, on a pu remarquer une flopée de produits de consommation importés. Nous avons ainsi presque une dizaine de choix de marques, juste pour le beurre et les produits dérivés du lait. Malheureusement, ces produits brillants de leurs emballages ne sont généralement qu’à quelques mois de leur date de péremption. Madagascar est devenue le dépotoir des produits presque périmés, nous sommes d’accord. Le « vita malagasy » de son coté est à la dérive, accuse le coup mais ne manque pas de dénoncer la « concurrence déloyale ».

Mme Eva Razafimandimby, ancien ministre du commerce a bien voulu partager son avis sur la situation. Un système de contrôle des frontières serait bon à établir afin de mieux gérer le trajet des produits importés et mieux calculer les dates d’arrivée de chaque produit. Un contrôle dès l’embarquement serait avisé mais nécessite de grands moyens financiers. Les opportunités de la « zone de libre échange » de la SADC (2007) pour la libéralisation des produits devraient avoir une forme de réciprocité « gagnant-gagnant ». Pour ce qui est des sociétés et industries productrices malgaches, elles ont de sérieux problèmes de compétitivité. Les produits locaux veulent suivre les normes internationales mais se retrouvent poings liés face au coût du « label vita gasy ». Les industries malgaches n’ont pas seulement traversé des difficultés, elles sont presque figées ou pataugent encore. Difficultés qui peuvent s’avérer fatales si l’on se réfère à quelques marques de passage comme « Bata » ou « La scarpa » anéanties par le « made in China » pas cher. Le ministère du Commerce et le ministère des Finances et du budget ont antérieurement tenté d’endiguer le problème de l’importation massive et ont mis en place le comité national des mesures correctives commerciales. Il y a également eu le CRCI (Centre de Ressource en Commerce International) érigé par l’État et la relance de l’économie afin de « débooster » l’exportation massive.

Mme Eva Razamandimby préconise aussi des textes réglementaires afin de veiller à ce que ni l’importateur, ni l’exportateur ne soit lésé. Elle tient pourtant à souligner que l’importation ne nous apporte rien de profitable, tandis que l’exportation génère une source de revenu et contribue à une création d’emplois dans les zones concernées. Mais l’exportation demeure une aventure délicate car le transport représente 40% du budget de fonctionnement. Un coût exorbitant qui ne laisse que des miettes à l’entrepreneur. La cherté des matières premières reste aussi un obstacle, d’où l’idée de se pencher sur une détaxation ou une réduction du prix des matières premières et autres soutiens concrets de l’État. Les produits malgaches exportés ont un bel avenir, confie Mme Eva Razafimandimby, et si l’on cherche des exemples, l’on n’a qu’à se tourner vers le foie gras et son succès en Afrique Australe, le cacao malgache qui bat celui de la Tanzanie et même les biscuits de la marque « Gouty » qui ont un franc succès à l’Ile Maurice. Le girofle lui aussi est bien portant alors que la vanille subit les foudres de la chute du cours.

Madagascar : 224.000 jeunes malgaches se trouvent sans emploi depuis la crise



224.000 jeunes malgaches se trouvent sans emploi depuis la crise politique malgache qui a débuté en 2009 et l'enclenchement de la crise financière internationale, apprend-on d'une source officielle auprès de l'Organisation internationale du travail (OIT) à Madagascar,


Le représentant résidant de l'Organisation internationale du travail (OIT) à Madagascar, Christian Ntsay, a même déclaré que même si le taux de chômage reste encore très faible, de l'ordre de 3,8% de la population active du pays, les jeunes surtout, ceux du milieu rural sont les plus touchés par ce chômage.

Ainsi, parmi les 336.000 chômeurs, les jeunes constituent les 2/3 de cette proportion alors qu'on recense chaque année 400.000 à 500.000 jeunes diplômés, venus sur le marché du travail.

A part le chômage, l'on a également recensé parmi les actifs près de trois millions de personnes sous-employées dont les conditions de travail notamment la durée du travail et le salaire horaire, ne respectent pas les normes standards malgaches.

Des journées de l'emploi dédiées aux jeunes et organisées conjointement par le Bureau International du Travail, le ministère de la Fonction publique, du travail et des lois sociales, le ministère de la Jeunesse et des Loisirs, le groupement des entreprises de Madagascar (GEM) ainsi que la Confédération des travailleurs malgaches (CTM) se tiendront ainsi les 22 et 23 mars prochain en vue de collecter les propositions de jeunes malgaches afin d'élaborer un programme intérimaire pour l'emploi des jeunes.

jeudi 1 mars 2012

La France, acteur-clé de la crise malgache par Thomas Deltombe, mars 2012




La visite officielle à l’Elysée, le 8 décembre 2011, de M. Andry Rajoelina, président de la Haute autorité de transition (HAT) à Madagascar, a été largement perçue comme la confirmation de la partialité de l’administration Sarkozy dans la crise politique malgache, qui dure depuis plus de trois ans. Si, sur le papier, une telle visite pouvait se justifier, quelques semaines après la signature par la majorité des forces politiques malgaches d’une feuille de route censée organiser de façon « consensuelle et inclusive » une sortie de crise, elle jouait en réalité sur une illusion qui ne dupait pas grand monde : l’idée qu’un simple paraphe allait, comme par enchantement, dissiper les profonds contentieux qui paralysent depuis si longtemps la scène politique malgache.

Depuis le 17 septembre 2011, date de la signature de la « feuille de route », les choses ont en effet bien peu évolué. L’ancien président Didier Ratsiraka (au pouvoir de 1975 à 1993 et de 1997 à 2002) a certes pu rentrer au pays le 24 novembre, après plusieurs années d’exil en France. Mais le principal adversaire de M. Rajoelina, l’ex-président Marc Ravalomanana (au pouvoir de 2002 à 2009), n’a, lui, jamais pu rentrer d’Afrique du Sud, où il est en exil depuis qu’il a été chassé du pouvoir en mars 2009. Condamné par contumace pour la mort de plusieurs dizaines de manifestants lors des troubles qui ont abouti à sa chute, M. Ravalomanana s’est vu interdire l’accès au territoire, le 21 janvier dernier, par les autorités de « transition » (1).

Alors que la sortie de crise achoppe aujourd’hui sur la question de l’amnistie (2), prévue par la feuille de route, qui doit bénéficier aux acteurs politiques « pour tous les événements politiques intervenus entre 2002 et 2009 », et alors que nul ne sait quand pourront se tenir les prochaines élections, seule issue « consensuelle »possible à la crise, la proximité affichée par la France officielle avec M. Rajoelina irrite bien des Malgaches.

Pour nombre d’entre eux, la France est même la première responsable de la crise qui mine le pays. L’ancienne puissance coloniale a toujours été suspectée — souvent à juste titre — de s’ingérer dans les affaires intérieures malgaches (3). Mais, depuis la chute de M. Ravalomanana, rumeurs et informations se bousculent sur le sujet.

Il faut dire que les relations qu’entretenaient les autorités françaises avec le président déchu étaient plus que tendues. Perçues comme favorables à M. Ratsiraka lors du grave contentieux post-électoral qui opposa ce dernier à M. Ravalomanana en 2002, les autorités françaises mirent de longs mois à reconnaître, bien après les autres pays occidentaux, la victoire du second sur le premier.

Mal engagées, ces relations se détériorèrent les années suivantes. De l’adhésion en 2005 de Madagascar à la Communauté pour le développement de l’Afrique australe (SADC), dont l’Afrique du Sud est le poids lourd, à l’introduction de l’anglais comme troisième langue officielle, avec le malgache et le français, en 2007, les décisions du président Ravalomanana furent mal vécues à Paris, où l’on était habitué à des dirigeants malgaches plus « francophiles ». M. Ravalomanana avait un « tropisme très fort en faveur des Etats-Unis, de l’Allemagne, et [...] de la Chine et son modèle de “démocratie autoritaire », insiste aujourd’hui encore le site Internet du ministère des affaires étrangères français (4). Pour ne rien arranger, M. Ravalomanana faisait figure de mascotte pour les institutions financières internationales, dont il appliquait les préceptes néolibéraux avec un enthousiasme qui ne plaisait pas toujours aux milieux économiques français installés de longue date sur la Grande Ile (5).

Ainsi, les sujets de crispation franco-malgaches se multiplièrent tout au long de la présidence Ravalomanana. Le groupe Bolloré fut, dit-on, fort marri de se voir souffler la concession du port de Toamasina, privatisé en 2005, par un concurrent philippin. Quant à Total, il fallut une très forte pression de l’Elysée pour que le gouvernement malgache signe, en septembre 2008, une licence permettant à la multinationale française d’explorer les sables bitumineux de Bemolanga, à l’ouest de Madagascar. Les quelque sept cents entreprises à capitaux français recensées à Madagascar furent en réalité loin d’être balayées. Les anciennes structures coloniales, à l’exemple de l’historique Henri Fraise Fils et Cie, comme les multinationales françaises (Orange, Colas, etc.), n’ont pas autant souffert qu’on le dit sous la présidence Ravalomanana. Elles ont elles aussi profité, directement ou indirectement, de l’injection massive de crédits internationaux après la prise de pouvoir du très libéral président malgache. Mais l’ambiance avait changé.

A cela s’ajouta bientôt un contentieux diplomatique. En juillet 2008, l’ambassadeur de France Gildas Le Lidec dut quitter son poste six mois seulement après son arrivée. Il s’est fait « chasser comme un malpropre, soupçonné par Marc Ravalomanana de porter le mauvais œil », rappellera en mai 2009, quelques semaines après l’éviction de M. Ravalomanana, Stéphane Gompertz, directeur Afrique et Océan Indien au Quai d’Orsay, devant la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale. « Paradoxalement, ajouta M. Gompertz, s’il [M. Le Lidec] était resté sur place et que le président [Ravalomanana] avait écouté ses conseils, ce dernier serait peut-être encore au pouvoir (6) ».

Il n’en fallut pas plus pour instiller l’idée qu’une main française avait agi pour faciliter le renversement de M. Ravalomanana. Dans les cortèges organisés pour soutenir ce dernier au début de 2009, la France était d’ailleurs vivement prise à partie. « France, arrête de semer la zizanie au Peuple Malagasy », pouvait-on lire sur une banderole lors d’un rassemblement pro-Ravalomanana au stade Mahamasina d’Antananarivo, le 14 février 2009 (7). D’autres menacèrent avec véhémence les Français installés à Madagascar. « On va s’en prendre physiquement à eux, s’époumona une passante devant une caméra française. Ils vont rentrer chez eux en cercueil, je vous le certifie (8) . » Des intimidations qui ne sont jamais prises à la légère dans un pays qui abrite une des plus importantes « communautés françaises » d’Afrique (vingt-cinq mille personnes, dont treize mille binationaux).

La thèse d’un « complot français » ne prospéra pas que dans les rues d’Antananarivo. Dans les câbles diplomatiques américains révélés par WikiLeaks à l’automne 2011, la même idée est mentionnée par M. Pierre Van den Boogaerde,ancien représentant du Fonds monétaire International (FMI) à Antananarivo. « Van den Boogaerde a affirmé que la France a payé la facture pour les “extras” du CAPSAT », note l’ambassadeur américain de l’époque, M. Niels Marquart, en référence aux mutins du Corps des personnels et des services administratifs et techniques (CAPSAT), qui ont joué un rôle central dans le renversement de M. Ravalomanana et l’accession de M. Rajoelina au pouvoir en mars 2009. Relevant que le représentant du FMI ne « peut pas prouver un lien direct avec le gouvernement français », l’ambassadeur américain note toutefois que d’autres personnalités, y compris des diplomates étrangers, partagent la même conclusion (9).

Si l’hypothèse d’un soutien français au coup d’Etat a la vie dure, c’est aussi que la France n’a jamais masqué sa proximité avec le président de la HAT Andry Rajoelina. L’inauguration en grande pompe d’un immense hôtel Ibis (groupe Accor) à Antananarivo, le 23 juin 2009, est un exemple intéressant des bonnes relations retrouvées entre la France et Madagascar. Outre les dirigeants du groupe Accor et leurs partenaires malgaches (la puissante famille Rajabali), on voit sur les photos se congratuler pêle-mêle M. Rajoelina, l’ambassadeur de France Jean-Marc Châtaigner — nommé à Antananarivo au lendemain de la prise du pouvoir par M. Rajoelina — et l’intriguant homme d’affaires franco-malgache Patrick Leloup, « conseiller spécial » du président de la HAT et considéré comme « l’homme de Robert Bourgi » — l’ex-« homme de l’ombre » de la Françafrique sarkozienne — à Madagascar (10).

Une ambiance étonnamment chaleureuse, entre les coupes de champagne et les crépitements des flashes, quand on sait que M. Nicolas Sarkozy qualifiait quatre mois plus tôt le renversement de M. Ravalomanana de « coup d’Etat », observant de surcroît que « la suppression du Parlement », première décision prise par M. Rajoelina, n’était « quand même pas un signe très positif (11) »...« C’est notre chouchou »

Au cours des négociations entamées depuis 2009 entre les différentes « mouvances » présidentielles malgaches (MM. Ratsiraka, Zafy, Ravalomanana, Rajoelina), la France s’est toujours montrée très favorable à M. Rajoelina.C’est par exemple ce qu’expliquait début septembre 2009 M. Leonardo Simao, ancien chef de la diplomatie mozambicain et membre de l’équipe de médiation de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) pour Madagascar, dans une discussion rapportée par l’ambassadeur des Etats-Unis. Après avoir rappelé les contentieux opposant la France et M. Ravalomanana, souligné le soutien apporté par la France au régime de M. Rajoelina et mentionné la pression qu’essaient d’exercer certains Français sur les négociateurs malgaches engagés dans le processus de « sortie de crise », M. Simao tira cette conclusion dénuée d’ambiguïté : « L’ingérence française dans les affaires malgaches équivaut à un quasi-colonialisme (12). »

Un fin connaisseur français du dossier malgache nous confirme en ces termes le soutien dont jouit effectivement M. Rajoelina à Paris : « C’est notre chouchou. » Reste qu’il faut apporter quelques nuances. Si M. Rajoelina a les faveurs de la France, encore faut-il savoir de quelle « France » il s’agit. Car Paris a toujours eu plusieurs canaux d’intervention parallèles en Afrique subsaharienne. Ainsi, pendant que M. Stéphane Gompertz, par exemple, tentait au Quai d’Orsay de convaincre M. Rajoelina de ne pas se présenter à l’élection présidentielle qui doit intervenir, un jour, pour mettre fin à la « transition » (13), d’autres, du côté notamment de M. Claude Guéant, ancien secrétaire général de l’Elysée et actuel ministre de l’intérieur, adoptaient une ligne nettement moins consensuelle, défendant l’idée d’une élection rapide susceptible d’imposer le « chouchou » par les urnes et de prendre de court les intérêts concurrents (14).

Cette « double commande » de la politique africaine explique sans doute pourquoi la position de la France est parfois apparue fluctuante. Les autorités françaises, qui disposent de toute façon d’autres « amis » à Madagascar, se seraient même, à un moment donné, montrées prêtes à sacrifier M. Rajoelina pour s’assurer de l’exclusion définitive de M. Ravalomanana du jeu politique malgache. Il y avait, nous explique notre source, un « deal » entre les Français, soutiens de M. Rajoelina, et les autorités sud-africaines, plus favorables à M. Ravalomanana. Les uns et les autres devaient en parallèle faire pression sur leurs « chouchous » respectifs pour qu’ils acceptent de se retirer. Ainsi s’expliquerait la promesse faite le 12 mai 2010 par M. Rajoelina de ne pas se porter candidat à la prochaine présidentielle. « J’ai pris la décision de ne pas être candidat à l’élection présidentielle pour terminer la transition dans la neutralité », avait-il alors assuré, ajoutant : « Je me sacrifie pour ne pas sacrifier les Malgaches. » Les Sud-Africains n’ayant pas honoré leur part du « deal », ou M. Ravalomanana ayant refusé de s’y plier, M. Rajoelina est prestement revenu sur ses promesses et semble aujourd’hui plus déterminé que jamais à s’imposer à l’issue de la « transition ». Reste à savoir quand, et comment, se terminera cette interminable crise politique.

Thomas Deltombe (Le Monde Diplomatique)