Depuis la déchéance de l’ancien président Marc Ravalomanana et la chute de l’empire TIKO, on a pu remarquer une flopée de produits de consommation importés. Nous avons ainsi presque une dizaine de choix de marques, juste pour le beurre et les produits dérivés du lait. Malheureusement, ces produits brillants de leurs emballages ne sont généralement qu’à quelques mois de leur date de péremption. Madagascar est devenue le dépotoir des produits presque périmés, nous sommes d’accord. Le « vita malagasy » de son coté est à la dérive, accuse le coup mais ne manque pas de dénoncer la « concurrence déloyale ».
Mme Eva Razafimandimby, ancien ministre du commerce a bien voulu partager son avis sur la situation. Un système de contrôle des frontières serait bon à établir afin de mieux gérer le trajet des produits importés et mieux calculer les dates d’arrivée de chaque produit. Un contrôle dès l’embarquement serait avisé mais nécessite de grands moyens financiers. Les opportunités de la « zone de libre échange » de la SADC (2007) pour la libéralisation des produits devraient avoir une forme de réciprocité « gagnant-gagnant ». Pour ce qui est des sociétés et industries productrices malgaches, elles ont de sérieux problèmes de compétitivité. Les produits locaux veulent suivre les normes internationales mais se retrouvent poings liés face au coût du « label vita gasy ». Les industries malgaches n’ont pas seulement traversé des difficultés, elles sont presque figées ou pataugent encore. Difficultés qui peuvent s’avérer fatales si l’on se réfère à quelques marques de passage comme « Bata » ou « La scarpa » anéanties par le « made in China » pas cher. Le ministère du Commerce et le ministère des Finances et du budget ont antérieurement tenté d’endiguer le problème de l’importation massive et ont mis en place le comité national des mesures correctives commerciales. Il y a également eu le CRCI (Centre de Ressource en Commerce International) érigé par l’État et la relance de l’économie afin de « débooster » l’exportation massive.
Mme Eva Razamandimby préconise aussi des textes réglementaires afin de veiller à ce que ni l’importateur, ni l’exportateur ne soit lésé. Elle tient pourtant à souligner que l’importation ne nous apporte rien de profitable, tandis que l’exportation génère une source de revenu et contribue à une création d’emplois dans les zones concernées. Mais l’exportation demeure une aventure délicate car le transport représente 40% du budget de fonctionnement. Un coût exorbitant qui ne laisse que des miettes à l’entrepreneur. La cherté des matières premières reste aussi un obstacle, d’où l’idée de se pencher sur une détaxation ou une réduction du prix des matières premières et autres soutiens concrets de l’État. Les produits malgaches exportés ont un bel avenir, confie Mme Eva Razafimandimby, et si l’on cherche des exemples, l’on n’a qu’à se tourner vers le foie gras et son succès en Afrique Australe, le cacao malgache qui bat celui de la Tanzanie et même les biscuits de la marque « Gouty » qui ont un franc succès à l’Ile Maurice. Le girofle lui aussi est bien portant alors que la vanille subit les foudres de la chute du cours.
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