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samedi 10 septembre 2011

Blog d'Albert Ramassamy: Les lointaines tribulations d’un "p’tit malbar"


Parler de soi est une épreuve. Mais pour les aînés, c’est un devoir. Formés à l’école de la vie, ces aînés n’ont-ils pas le devoir d’aider de leur expérience, les universitaires et les élus devenus décideurs ?. Si certaines décisions administratives, cependant coûteuses, manquent leur but, c’est parce qu’elles ne sont pas adaptées à la réalité locale. Cette réalité, personne ne la connait en dehors de ceux, qui ont été, ou les acteurs ou les témoins de la transformation de la société réunionnaise. Car, elle n’est pas dans les livres d’histoire, mais dans les mémoires.

Blog d'Albert Ramassamy: Les lointaines tribulations d’un "p’tit malbar"
En tant qu’Aîné, je m’autorise à donner mon avis sur le choix de la langue d’éducation. Comme tous les enfants du peuple, j’avais atteint l’âge adulte sans m’être exprimé oralement en français. J’ignorais que j’en étais incapable. L’évènement qui me l’a fait découvrir, m’a marqué à vie. J’en fus traumatisé. Comment l’aurai-je su ?. En classe, les élèves que nous étions, récitaient des leçons, faisaient des exercices écrits… Le Maître n’avait pas le temps de nous faire parler. Il monologuait devant nous. Il en fut ainsi, durant ma longue scolarité. J’apprenais le français par aspersion, tandis que je baignais dans la culture créole. Cette aspersion ne dépassait pas les limites de la classe. La radio existait peut-être, mais ses émissions limitées à un bulletin d’information n’étaient pas reçues dans mon village, dépourvu d’électricité. Quant à la télévision, elle était encore dans les limbes de la pensée inventive. 

Ce qui devait arriver, arriva. Mobilisé, transporté à Madagascar (1943) et là, fort de mon brevet élémentaire et de mon année de Cours normal, je demande une audience à mon supérieur, officier. Ce fut une catastrophe. Une fois la première phrase dite, j’ai trébuché sur le reste, sans pouvoir me relever. Et depuis, avaient commencé mes angoisses. Devenu instituteur, je vivais dans la peur des chefs. Dés que l’un d’eux paraissait devant moi, je transpirais des paumes. Un croissant humide se dessinait sous mes aisselles comme pour me trahir. Et quand, je tentais de parler, ma voix se rebellait, s’enroulait en une pelote qui me bouchait la gorge. J’étais paralysé. Il en a été ainsi jusqu’au jour ou contre mon gré, je fus porté à la tête d’un syndicat fortement politisé. Majorité et opposition lançaient dans les combats leurs plus rudes jouteurs devant des salles combles. Leader de la majorité, c’était à moi de défendre mon camp. Je le fis avec tellement de rage et de conviction que ma parole se libéra. Au temps d’aujourd’hui, on peut s’épargner la honte de trébucher, dans l’usage de la langue française, par une fanfaronnade. Français ! "mon lé pas là, ek ça moin". "Moin na mon lang, mon quiltir". Si j’avais cette possibilité et que j’en avais usé, j’aurai échappé à l’humiliation, mais j’aurai raté, l’ascenseur social qui m’a si bien servi.

"Le Français nous a fait don de ces mots abstraits, si rares dans nos langues maternelles" (SENGOR) Si tu verses des larmes pour l’apprendre, ces larmes se font pierres précieuses. D’ou mon conseil : Parents, concernant votre enfant, prenez la bonne décision au bon moment. Si à l’entrée en 6ème, il n’a pas une maitrise de la langue française, égale à celle de ses camarades, il sera tenté de se défendre d’être repris devant eux, par une bravade : "moin nana mon lang !". Ce faisant son échec scolaire sera programmé.

Deux hommes soupçonnés d’être des trafiquants d’Artane et de cocaïne et recherchés par Interpol ont été arrêtés à Madagascar et placés en détention provisoire à La Réunion.
Jean-Pierre Toulcanon, 52 ans, soupçonné  d’avoir importé 15 000 cachets d’Artane à La Réunion dans les bagages d’une adolescente malgache âgée de 15 ans en novembre 2010, avait été extradé vers la France en juillet dernier. Il a été arrêté à Madagascar dans la région de Fianarantsoa début juin, après un mandat d’Interpol et quatre mois de cavale.
Il a déjà été condamné a plusieurs reprises pour des faits similaires. Sa dernière condamnation à deux ans de prison, pour avoir importé 11 000 cachets d’Artane en août 2009, lui a valu son mandat d’arrêt international.
Norbert Gilewsky, 65 ans, trafiquant présumé de cocaïne, a quant à lui été arrêté dans un hôtel de Tamatave dans lequel il logeait depuis un an. La justice lui reproche d’avoir fait transiter un kilo de cocaïne depuis Madagascar jusqu’à Maurice, en passant par la Réunion. Il pourrait égalment être lié à une autre affaire, impliquant un Australien interpellé en novembre 2009 à La Réunion lors de l’escale du Mauritius Trochetia.

Le Rodobe dans la rue aujourd’hui ?



Le Rodobe an’i Madagasikara entend à la fois démontrer sa force et mettre le pouvoir HAT au défi de prouver que l’apaisement est effectif. Il a annoncé ce jeudi qu’il sortirait de l’enceinte du Magro ce samedi 10 septembre pour descendre dans la rue et rejoindre la place de la démocratie à Ambohijatovo.

Selon l’ex-député Zafilahy Stanislas, le pouvoir HAT aurait déclaré à la Troïka de la SADC qu’il y avait liberté d’expression à Madagascar et que c’était par choix que les Trois mouvances avaient décidé de rester au sein de l’enceinte du Magro à Behoririka. Toujours selon Zafilahy Stanislas, le pouvoir aurait également déclaré à la SADC que l’apaisement était effectif, manifesté par la libération des personnes impliquées dans les incidents visant la Radio Soatalily à Toliara, et si Marc Ravalomanana ne rentrait pas à Madagascar, c’était son choix car il aurait peur.

La tentative de sortie d’aujourd’hui entendrait prouver que tout cela est faux et empêcher la HAT de dissimuler ses efforts passés pour empêcher les Trois mouvances de venir sur la place de la démocratie à Ambohijatovo.

Sans doute pas par coïncidence, le général Richard Ravalomanana tenait ce jeudi une conférence de presse pour présenter les premiers résultats des enquêtes sur une série d’explosions de grenades il y a deux semaines dans la capitale. Un déserteur de l’armée serait recherché. Et c’était l’occasion pour le chef de la circonscription de gendarmerie de la région d’Analamanga de faire remarquer que les périodes de trouble coïncidaient souvent avec les venues de visiteurs étrangers : Afrobasket men il y a quinze jours, et peut-être venue de la SADC dans les prochains jours. Comme pour dire que les forces de l’ordre se tenaient prêtes à faire face à toutes provocations.