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mercredi 6 octobre 2010

Devises : De faux billets de 200 et 500 Euros circulent à Madagascar

l n’y a pas que les billets de banque malgaches qui sont falsifiés à Madagascar. En effet, de faux billets de 200 et 500 Euros circulent également chez nous, a alerté le SAMIFIN (Service des Renseignements Financiers). Un propriétaire de magasin d’appareils électro-ménagers dans la Capitale s’est fait déjà tromper par un ressortissant étranger. Les faux billets de 200 et 500 Euros que ce dernier a présentés, n’ont pas pu être dissociés des vrais au niveau de la nature du papier, de la texture et du filigrane, selon les explications de la victime. Elle ne les a découverts qu’après l’utilisation d’un détecteur de fausse monnaie. Il s’avère ensuite difficile d’identifier le faussaire, faute de traçabilité en matière de transaction commerciale. En fait, la délivrance d’une facture par le commerçant doit être obligatoire pour tout paiement tandis que l’identité d’un acheteur doit être relevée même pour une vente au comptant, selon les procédures normales. Par ailleurs, le SAMIFIN a conseillé tout citoyen ayant des activités liées aux devises de ne jamais procéder à des opérations de changes en dehors des institutions agréées pour éviter de se faire avoir car le cas de blanchiment d’argent cité ci-dessus n’est pas un acte isolé.

Contraire à l’esprit...

Faut-il autoriser les membres de la Haute Autorité de la Transition (HAT) à faire campagne pour le « oui » ? La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a répondu… oui, arguant du fait que ceux interdits de propagande, ce sont les chefs d’institution, les fonctionnaires d’autorité et tous ceux qui disposent d’un pouvoir de décision dans l’appareil d’Etat. Forts de cette permission, les membres de la HAT ont divisé l’île en secteurs et vont battre campagne chacun dans sa zone de prédilection. Voilà une perversion du sens de fonctionnaire d’autorité (ou une interprétation restrictive), car normalement, les membres de la HAT
devraient tomber sous le coup de l’interdiction.
Ce qui est curieux, c’est que la campagne est autorisée pour les membres de la HAT, alors que les chefs de région et les chefs de district -qui se plient en quatre face à ces mêmes membres de la HAT – n’ont pas la permission de faire de la propagande. En fait, si l’on s’en tient à l’esprit du code électoral, les membres de la HAT devraient s’abstenir de faire campagne. Car leurs fonctions élevées, dans l’entourage du chef de l’exécutif, leur confèrent un ascendant sur la population. Détenteurs d’une autorité, comme l’indique d’ailleurs le nom de l’institution à laquelle ils appartiennent, ces membres de la HAT exercent une réelle influence sur les électeurs et un souhait de leur part est un ordre, notamment dans les zones rurales. Une crainte et une prudence séculaires contraignent, en effet, les campagnards à épouser les vues des autorités en place. Si on veut véritablement garantir la liberté de choix des électeurs, les membres de la HAT ne devraient pas être autorisés à faire campagne.
Idem pour les ministres du gouvernement qui voudraient effectuer des tournées pour exhorter la population à voter. Non pas à voter « oui » car cela leur est interdit, mais à voter tout court (!). Apparemment, le but de l’opération est de limiter le taux d’abstention, lequel pourrait enlever tout crédit au référendum s’il est trop élevé. En fait, la seule présence des ministres dans la campagne exerce involontairement une influence sur les électeurs. Pour la population, en effet, ils exhortent à voter « oui » mais sans le dire de vive voix. Car de tout temps, un ministre plaide pour le « oui » et les gens ne comprendraient pas pourquoi il n’en serait pas ainsi cette fois-ci. Si on veut éviter aux électeurs toute pression  qui pèse sur leur choix, les ministres comme les membres de la HAT devraient rester dans leurs bureaux pendant tout le temps de la campagne référendaire. D’ailleurs, tous les barons de la transition devraient prendre exemple sur leur chef, Andry Rajoelina, qui adopte une attitude muette pour ne pas interférer sur le vote. Tout l’appareil dirigeant de la transition devrait prendre ses distances vis-à-vis des élections de la transition, et ne pas s’engager pour assurer la neutralité de l’administration lors des votes. La communauté internationale recommande d’ailleurs des élections neutres, libres et transparentes comme condition de la reconnaissance internationale. Tous ces membres de la HAT et ministres en campagne, désireux surtout de sauvegarder leurs sièges, devraient donc réintégrer au plus vite leurs bureaux et s’y tenir coi.
Que doit faire Andry Rajoelina pour inciter à la réserve ces dignitaires du régime de transition ? Le chef de la transition donne le bon exemple en restant  muet, mais membres de la HAT et ministres y sont… sourds.

Contre vents et marées


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Mardi, 05 Octobre 2010 00:00
Didier Ratsiraka est entré en direct au téléphone sur  la chaîne TV Plus pour annoncer son retour au pays. «Je rentre! » a-t-il déclaré comme s’il n’avait pluspeur de rien. En 2002, le 5 juillet exactement, il a quitté le pays pour s’exiler à l’étranger devant une situation qui pouvait le conduire en prison. Depuis, il a vécu en France, à Paris. Sa résidence d’Ambodiantafana à Toamasina a complètement été délaissée pendant sa longue absence. Les autorités successives ne s’en sont plus occupées. La belle villa a subi des perquisitions. Les voleurs ont fait le reste. La résidence de Didier Ratsiraka est dans un état lamentable. Pour l’ancien Président de la République, c’est tout simplement inacceptable au point d’en faire  une condition de son retour au pays lors desnégociations de Maputo entre les quatre mouvances politiques pour une sortie de crise.

Contre vents et marées

Cette fois-ci, il semble faire fi de cette condition dont les tractations n’ont guère évolué. Les autorités de la transition n’ont pas répondu à sa demande de réhabilitation de la villa. Mais c’est décidé, il revient au pays contre vents et marées. Mais seulement après le rétablissement de son fils qui est sous soins intensifs dans un hôpital parisien. L’ Amiral Ratsiraka a-t-il eu un deal avec les autorités de transition ? Des observateurs le pensent. Ils estiment que l’ancien Président n’a jamais caché qu’il a joué un rôle dans la chute du pouvoir deMarc Ravalomanana. Mais la revanche ne l’a pas empêché de se rapprocher deMarc Ravalomanana et du Pr  Zafy Albert pour des solutions de sortie de crisepérennes pour le pays. Signataire des  accords de Maputo, le fondateur du parti Arema a montré des qualités de tolérance et de réconciliation sans précédent, indispensables pour l’avenir de la nation; le Pr Zafy Albert, de même. Il a été conscient de la nécessité de la réconciliation nationale depuis longtemps. Il n’a jamais reconnu comme légal l’accession de Marc Ravalomanana au pouvoir. Mais pour la réconciliation et la recherche d’un Madagascar nouveau, il a aussi signé  les accords de Maputo. En vérité, tous les signataires de  ces accords qui ne pourront pas finalement être appliqués, sont considérés comme des sages. MaisAndry Rajoelina qui s’est senti trahi a renié ces accords. Actuellement, la solution qui pourrait être appliquée résulte de la récente conférence nationaleorganisée par les «Raiamandreny Mijoro». Elle vaut ce qu’elle vaut. Elle   est considérée comme le résultat  du processus malgacho-malgache et comme une alternative au processus conduit par la médiation internationale. Cette solution engage le pays vers un référendum pour la Constitution de la quatrième République, malgré la contestation des trois mouvances politiques anti HAT.Didier Ratsiraka se démarque –t-il des autres ? Il arrive en pleine campagne du référendum. Vient-il pour le « Oui » ou pour le « Non» ? En 97, son  retour triomphal au pays est certainement encore dans les mémoires du public. Il a été accueilli par une liesse populaire sans pareille durant son trajet de l’aéroport d’Ivato à sa résidence de Faravohitra. 13 ans après cette épopée, quels sont cesprojets ? Quelles sont aussi les solutions qu’il veut apporter à la crise ? A 74 ans, l’Amiral joue le messie en regardant l’avenir devant lui. Wait and see !
Zo Rakotoseheno

Gabriel Rabearimanana : « Ce référendum est une escroquerie »

Face à l'« imbroglio politique » actuel, le Monima se fait un devoir d'exposer son point de vue et ses réflexions à la communauté nationale. Interview du secrétaire général du parti, Gabriel Rabearimanana.
Midi : Le Monima a qualifié les assises d'Ivato de « simulacre de conférencenationale »
Gabriel Rabearimanana : « Le 7 septembre 2010, le bureau central du Monima avait effectivement prédit que la réunion de 2000 délégués préparée et convoquée par les seuls partisans de la HAT et les Raiamandreny Mijoro, ne serait qu'un simulacre de conférence nationale. Les faits ont confirmé cette analyse: désordre voulu car pour 2000 délégués annoncés, il y a eu 4500 présents, des résolutions mises au point à l'avance ou rectifiées après coup, pour être conformes aux désirs et intérêts du président de la HAT. En tout cas, aujourd'hui et après constat, beaucoup de citoyens partagent l'avis exprimé par le Pr. Raymond Ranjeva pour qui, il s'agissait bien d'adopter des résolutions préméditées pour soutenir une décision unilatérale ».
Midi: Et le référendum du 17 novembre ?
G. R. : « Ce référendum est une escroquerie. Si le OUI l'emporte, la suite est claire: Andry Rajoelina est président de la Transition. Par contre, si c'est le NON qui sort victorieux, rien, absolument rien, n'est prévu. Dans cette hypothèse que l'on ne peut exclure (à moins que...), on présume que ce sera le statu quo, c'est-à-dire que Andry Rajoelina reste à la tête de la Transition sans que le texte ne dise rien sur ce qu'il doit faire dans ce cas là. A mon humble avis de citoyen lambda, tel qu'il nous est imposé, ce scrutin est une escroquerie aux dépens du corps électoral, c'est-à-dire de la Nation ».
Midi : Que comptez-vous alors faire ?
G. R. : « Faute d'avoir permis le choix entre 2 ou 3 projets de Constitution, le respect des citoyens et l'honnêteté intellectuelle auraient exigé du président de la HAT et des organisateurs que le NON soit une véritable alternative au OUI. C'est-à-dire que la victoire du NON devrait signifier que Andry Rajoelina quitte la direction de la HAT, et les protagonistes de la crise retournent à la table desnégociations sous l'égide de la société civile (en l'occurrence, la CNOSC ou toute autre entité crédible) pour mettre au point les solutions consensuelles idoines. Comme ce n'est pas le cas, on ne peut que dénoncer auprès des électeurs, la malhonnêteté à la base de ce scrutin. Ils sont libres d'en faire ce qui leur paraît salutaire pour le pays ».
Propos recueillis par R. O