VAOVAO TVM MIVANTANA

TVM EN DIRECTE.

VAOVAO

.

.

VAOVAO

lundi 13 décembre 2010

PÊCHE ILLICITE

488 millions d’ariary d’amende ont été enregistré en un an

Le ministère de la Pêche et des ressources halieutiques (MPRH) a procédé à sa réunion annuelle pour dresser un bilan provisoire des activités du ministère. Premier bilan depuis 2002 où l’on a su que ce ministère a enregistré 488 millions d’ariary d’amende en 2010 dont 320 millions d’ariary en trois mois. Hier, le ministre de la Pêche et des ressources halieutiques a tenu une conférence de presse dans ses locaux à Ampandrianomby.
70% des prévisions ont été réalisées malgré la restriction budgétaire imposée au ministère à 10 milliards d’ariary par rapport à ce qui a été écrit dans la loi de finances 2010 (18 milliards d’ariary). Bon nombre de projets ont été réalisés à savoir le renforcement des directions régionales ou encore la campagne de sensibilisation des gens à la loi régissant la pêche maritime. C’est à partir de ces sensibilisations que le ministère a pu drainer ces 320 millions d’ariary en quelques mois.
5 bateaux ont été appréhendés en situation irrégulière, grâce à des patrouilles maritimes ou simplement à partir des informations fournies par les pêcheurs. En octobre, deux bateaux réunionnais à savoir Laksmi et Penn Ar Bed ont été appréhendés en violation de zone de pêche. Ces deux bateaux ont payé 10 millions d’ariary d’amende chacun. Quant aux trois autres (deux taïwanais et un portugais), appréhendés au mois de septembre (Cheng Qing Feng et Shung Feng) et au mois de novembre (Balueiro), ils ont dû payer 100 millions d’ariary chacun.
Notons que les infractions de cette année se chiffrent à 196. Certes, beaucoup reste à faire mais que c’est le ministre a affirmé, le peu que son ministère a pu faire avec les moyens du bord.
En récapitulatif, on peut dire que la situation a nettement évolué depuis 2005. Les redevances perçues en 2005 n’étaient que de 216 millions d’ariary. Mais cela s’est nettement amélioré en 2010 puisqu’elles ont doublé et le résultat avoisine les 584 millions d’ariary. Le nombre de collecteurs a également presque doublé (de 294 en 2005 à 512 en 2010).
Toujours concernant les redevances, après le pic de 2008 avoisinant les 700 millions d’ariary, la Grande île recommence à gagner du terrain en 2010 avec environ 488 millions d’ariary.

Energie L'éthanol tente de s'imposer

Le fatanol est le clou de l’exposition au CNEAGR à Nanisana.
La fondation Tany Meva organise un salon de quatre jours. Elle présente, à l'échelle nationale, l'utilisation de l'éthanol domestique.

Un produit révolutionnaire. La fondation Tany Meva considère aujourd'hui que l'éthanol domestique est prêt pour alimenter le marché national. Cette constatation résulte des résultats positifs auprès des zones choisies à titre de phase pilote. Le salon de l'éthanol, organisé auprès du Centre national d'études et d'applications du génie rural (CNEAGR) à Nanisana, vise ainsi à sensibiliser les visiteurs sur les atouts acquis sur l'usage de l'éthanol, que ce soit d'ordre économique, environnemental ou social.

« Notre objectif est de remplacer l'usage du charbon et des bois de chauffes par l'éthanol. Ce combustible ne diffuse aucune odeur, et ne contient aucun risque d'explosion. De plus, il n'est pas dangereux pour la santé », explique Hermine Ranivosoa. Elle occupe la commercialisation du produit au sein du salon. Elle semble être très optimiste sur le succès de cette source d'énergie. « Je suis là depuis une heure et il y a déjà, au moins, 20 personnes qui ont passé une commande », énonce Hermine Ranivosoa. Le nouveau produit semble, en effet, intéresser les visiteurs. Ils ont été conquis par les démonstrations. De plus, le fatanol consomme peu.

Essais concluants
« Les essais que nous avons effectués à Ambositra ont demontré qu'il faut un litre et demi d'éthanol pour la cuisson quotidienne. Le litre coûte 500 ariary, soit 1500 ariary par jour en tout », expose Rivo Andriatsiferana, technicien, aux visiteurs.

« Pour le cas du fatanol, il faut payer 30 000 ariary pour l'achat en gros », poursuit-il. Ceux qui sont intéressés doivent ainsi laisser leur numéro, et seront contactés par la suite pour la remise du fatanol et de l'éthanol. Ce nouveau combustible sera par ailleurs vendu à Analamanga pour l'approvisionnement. Pour les autres régions, l'éthanol est déjà mis en vente à Ambositra. Pour le reste, « l'un des objectifs du salon de l'éthanol est de mobiliser tous les acteurs tels que des opérateurs économiques et des paysans, pour la diffusion à l'échelle nationale de l'éthanol domestique », énonce Njiva Ratsitoarimanga, manager qualité-innovations de la fondation Tany Meva.

Réflexion sur l’art - L’art et la liberté

L'activité artistique est l’un des points de convergence de l'individu et de la société, si tant il est vrai que l'artiste est un être humain exceptionnel mais que, pourtant, son œuvre, sa valeur, sont inséparables d'une insertion et d'une reconnaissance sociale.
Par ailleurs, comprendre l'activité artistique engage la question de sa réductibilité à des systèmes multiples de conditionnements ou, au contraire, de ses affinités avec la capacité ultime de transcendance de l'être humain. L’art, qui est un domaine de la création, semble ainsi se détacher de toute connotation sensiblement attendue ou éprouvée. Si l’art est création, il est un domaine privilégié où ne semble régner aucune des contraintes ordinaires de la technique dans le monde du travail. L’artiste n’ayant en vue que la création et jouit de la position du créateur. Il est alors tentant de regarder l’art, sous un angle ludique ; et de penser que l’art est au fond presque un « jeu », par rapport à une activité dite « sérieuse » qui serait celle du travail à proprement parler. Mais est-ce vraiment un jeu ? Ou bien, ce jeu n'est-il pas justement ce qui est le plus divinement sérieux ?

La différenciation de l’art face au jeu

D’un côté, cette opposition reste assez superficielle. L’art est aussi un travail et même un travail difficile, parfois ingrat et qui nécessite un labeur acharné. Y voir seulement un jeu, c’est confondre le laisser-aller de l’imagination passive de la rêverie avec l’imagination propre à la création artistique. L’art favorise-t-il la liberté ou, au contraire, la limite-t-il ? Si la notion de jeu inclut l'idée que l'activité déployée ne saurait se réaliser en une œuvre tangible, peut-on dire que l'art est un jeu ? L'art n'est pas une activité libre comme le jeu. Qu'ils soient ou non inspirés, les artistes de scène doivent se produire tous les soirs, à heure fixe. L'art nécessite donc un investissement sérieux de l’esprit et du corps tandis que le jeu se limite au plaisir et à la détente tout simplement. Encore plus sérieux dans le cas de la création artistique (même s'il existe un art de divertissement), laquelle a des enjeux bien plus importants, l'art soulève des questions graves sur la condition humaine, sur des problèmes politiques ou sociaux. Un artiste s'investit entièrement, corps et âme dans ce qu'il fait, il met sa vie en jeu. Cependant, accordons-nous à le dire, l'art comme le jeu, est une activité libre et désintéressée. L'art n'est pas une activité obligatoire, ayant des buts utilitaires. La création artistique a d'abord pour objectif de plaire à l'artiste et au spectateur. L'art n'est pas utilitaire.

Indice de Développement Humain Madagascar en 135è position

La Grande île est classée dans le groupe des pays à Indice de Développement Humain(IDH) faible, de 0.435, occupant la 135ème position sur 169 pays ; des chiffres présentés hier lors du lancement conjoint du Rapport Mondial et du Rapport National sur le Développement Humain pour cette année 2010 qui s’est tenu à l’hôtel Carlton.
Le Secrétaire Général du ministère de l’Economie et de l’Industrie Jean Gabriel Randrianarison et le Représentant résident du PNUD, Mme Fatma Samoura, qui est également coordonnateur du Système des Nations Unies dans le pays ont co-présidé la cérémonie. La recherche du « bien-être » est subjective, dépendant de plusieurs facteurs exogènes comme l’environnement, milieu etc. une indice est de ce fait nécessaire afin d’apprécier le développement humain. L’IDH inclut par la suite trois dimensions essentielles à savoir la santé et longévité, l’accès à l’éducation et niveau de vie décent. Cette année 2010 marque le 20ème anniversaire de ce Rapport Mondial sur le développement humain mais également une évolution dans sa détermination. Trois nouveaux indices sont ainsi inclus dont l’indice de développement ajusté aux inégalités (IDHI), un indice de développement humain tenant compte de l’ampleur de l’inégalité. Le second nouvel indice est l’IIG ou l’indice d’inégalité de genre qui exprime le déficit de progrès dû aux disparités de genre dans la santé de la reproduction, l’autonomisation et le taux d’activité sur le marché de l’emploi. Le dernier indice, l’IPM, l’indice de pauvreté multidimensionnelle tenant compte des personnes souffrant de déprivations. Ainsi, l’IDH de la Grande île ajusté aux inégalités (IDHI) est de l’ordre de 0.308, encore plus faible que l’IDH tout court à cause de la forte inégalité existante. Le rapport national sur le développement humain est à sa 5ème édition pour cette année dont le thème est « Micro-entreprises, emploi et développement humain ». La promotion de l’emploi pour la majorité de la population malgache peut  être, selon le Représentant du PNUD dans son discours, un moyen efficace d’atteindre une redistribution de revenu plus équitable afin d’améliorer l’IDH. Selon une analyse empirique, la croissance est une condition nécessaire mais pas suffisante en matière de développement humain. Il faut qu’elle soit accompagnée d’une politique d’emploi favorable aux deux tiers de la population. En terminant, le Représentant du PNUD de souhaiter que les Rapports puissent éclairer les décid

Les Africains, oubliés d’Areva

Un marchand de souvenirs devant la vieille mosquée d'Agadez dans le nord du Niger le 24 septembre 2010.
Un marchand de souvenirs devant la vieille mosquée d'Agadez dans le nord du Niger le 24 septembre 2010.
Sept personnes, dont un cadre d’Areva et son épouse, tous deux de nationalité française, et cinq employés de Satom (trois Français, un Malgache et un Togolais), ont été enlevées à leurs domiciles à Arlit, au Niger, dans la nuit du 15 au 16 septembre. Leur enlèvement a été revendiqué par Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI). Selon une source malienne, les otages sont “détenus entre les déserts malien et algérien”, dans la zone du Timétrine, une région de collines désertiques du nord-est du Mali, à une centaine de kilomètres de la frontière algérienne. On croit savoir qu’AQMI entend réclamer la libération des terroristes islamistes emprisonnés en France. Et pourquoi donc ne libèrent-ils pas le Malgache et le Togolais, leurs pays d’origine ne détenant aucun islamiste. Dans l’Hexagone, par contre, ils sont une dizaine.Signalons que l’otage malgache, Jean-Claude Rakotoarilalao, serait diabétique ; quant au Togolais, il aurait des problèmes cardiaques. La famille de M. Rakotoarilalao est désespérée, dans l’angoisse, dans la tourmente, sachant pertinemment que les terroristes pourraient d’abord “liquider” les deux Africains, considérés comme quantité négligeable, dans le but de faire ensuite monter les enchères à propos des cinq Français. Un Malgache, un Togolais, ça pèse effectivement peu sur l’échiquier international pour ces bandits, ces criminels arabes, originaires du Maghreb (tous des Blancs) ! 

Du fait que les membres d’AQMI sont des ressortissants algériens, pourquoi l’Algérie n’informe-t-elle ni le gouvernement malgache ni la famille de Jean-Claude Rakotoarilalao à propos des démarches, des actions que les autorités algériennes entendent entreprendre, histoire de la rassurer ? Pour beaucoup, c’est la moindre des choses, d’autant plus que l’Algérie a une ambassade à Antananarivo. Jusqu’à preuve du contraire, cette ambassade n’a pas encore envoyé de “note verbale” ou sollicité une audience, même par courtoisie, auprès du ministre malgache des Affaires étrangères, pour connaître le sort de notre compatriote – otage par accident et malgré lui. L’Etat français, majoritaire à plus de 90 % dans le capital d’Areva, aurait dû également contacter le gouvernement malgache. En outre, notons l’arrivée, seulement le 30 septembre au Niger, de la présidente d’Areva. Force est de constater que, pour celle-ci, cette prise d’otages, qui s’est déroulée il y a déjà deux semaines, ne semble guère être sa priorité. C’est plutôt l’avenir de l’approvisionnement en uranium d’Areva qui préoccupe la dame. Au cas où il arriverait un malheur – ce que l’on ne souhaite pas – à M. Rakotoarilalao, Alger et Paris seront tenus pour responsables.

Position financière extérieure: La détérioration de la situation

En termes de consommation publique, les dépenses de fonctionnement devront surtout assurer la mise en place de la IVème République (réalisation des différentes élections, instauration des nouvelles institutions, …). Elles seront augmentées d’un montant de 197,3 milliards Ariary par rapport à l’année précédente. Quant aux dépenses en capital, ces dernières seront estimées à un niveau de 1 260,9 milliards Ariary en raison du renforcement au niveau des infrastructures avec la collaboration des investisseurs privés.
En outre, le niveau des financements extérieurs s’appréciera jusqu’à un total de 773,8 milliards Ariary. Ainsi le déficit public devra être contenu à 3,0% du PIB.
Pour 2011, une amélioration de la structure des échanges avec l’extérieur est attendue même si globalement le déficit aura quelque peu tendance à se creuser. Plus, la loi de finances 2011 stipule que la balance globale sera en effet déficitaire de 182,8 millions de DTS contre 96,1 millions l’année précédente. L’altération au niveau du compte de capital et financier par rapport à un compte courant sensiblement stable expliquera cette détérioration de la position extérieure.
La balance courante sera tablée à -851,1 millions de DTS si elle était à 896,1 millions de DTS en 2010. En effet, bien que Madagascar prévoie d’accroître son niveau d’exportations jusqu’à 26,7% du PIB, l’augmentation du niveau des importations à raison de 16,0% maintiendra une perte au niveau du commerce de biens et services. Le solde des biens et services sera alors déficitaire de 981,3 millions de DTS en 2011 contre 989,4 millions de DTS en 2010. Cependant, le taux de couverture des exportations dans les échanges commerciaux progressera de 58,0% à 62,1%. Le solde des revenus des investissements et celui des transferts courants s’amélioreront également, et devront s’établir respectivement à -79,3 millions de DTS et à 209,5 millions de DTS, contre des niveaux antérieurs de -82,7 millions de DTS et 175,9 millions de DTS.
Le solde des transactions financières et en capital affiche une forte altération en passant de 846,2 millions à 668,3 millions de DTS en 2011. La baisse se trouve notamment au niveau du compte des opérations financières qui affiche des résultats plus modestes. Le solde du compte est estimé à 572,8 millions de DTS, s’il est de 756,5 millions en 2010. La diminution des investissements directs étrangers liée à la fin des installations des projets miniers en est l’une des principales causes.

Crise politique - Ravalomanana recrutait des mercenaires

L’année dernière, certaines informations avançaient que l’ancien Chef de l’Etat Marc Ravalomanana recrutait des « barbouzes » afin de fomenter des actes de déstabilisation. 
Suite à la publication des câbles diplomatiques américains par le site wikileaks, on en sait un peu plus sur la question. Un document officiel portant référence E.O. 12958 en date du 23 juin 2009 portant sur le « soutien français à la politique de consensus menant vers les élections à Madagascar », indique en effet que Marc Ravalomanana a bel et bien procédé au recrutement de mercenaires en France. L’information a été transmise à un conseiller américain par Rémy Maréchaux, à l’époque conseiller technique du Président Sarkozy en charge de l’Afrique subsaharienne et actuellement Directeur général du DGSE, le service de contre-espionnage français. Ces renseignements permettent donc d’être mieux éclairé sur les actes terroristes perpétrés dans la Grande Ile en cette même période notamment les « bombes artisanales » placées dans des lieux publics pour semer le chaos dans le pays.
Plus largement, Rémy Maréchaux a confirmé que la France était favorable à un consensus politique entre les acteurs de la crise afin que Madagascar puisse organiser des élections crédibles. Néanmoins, en ce mois de juin 2009, l’Hexagone jugeait que ni Marc Ravalomanana, ni Didier Ratsiraka, ni Andry Rajoelina ne veut faire un « geste de conciliation ». C’est la raison pour laquelle le pays était favorable à des pressions internationales afin de mettre la pression sur les forces politiques malgaches. Selon encore le document, à la même époque, la France voyait d’un bon œil le changement de politique de la SADC dans la médiation qu’elle menait et notamment la nomination de Joaquim Chissano comme principal médiateur. Elle soutenait également la réunion du GIC qui se tenait à Antananarivo.


Plus de nouveaux programmes d’assistance

Concernant un autre « bruit » qui courait à cette époque et qui indiquait que la France aurait proposé un avion militaire à la HAT, le conseiller de Nicolas Sarkozy a démenti formellement. En revanche, il à indiqué que la relation entre Madagascar et l’Hexagone n’était pas aussi facile qu’on la laisse supposer, entre l’arrivée de l’actuel ambassadeur Jean-Marc Châtaignier et le moment où il présentait à Andry Rajoelina ses lettres de créances. Rémy Maréchaux estimait qu’en cette période la relation bilatérale était dans une « zone grise ». Le même document confirme, en tout cas, la position déjà exprimée par l’ambassadeur de France à Madagascar, selon laquelle son pays s’alignait et s’alignera sur celle de l’Union européenne. D’après Rémy Maréchaux, la France respectait d’une manière générale les décisions de Bruxelles sur Madagascar. Par contre, elle refusait certaines restrictions notamment celle qui indique que l’UE ne devra pas octroyer de nouvelle assistance humanitaire au profit de Madagascar. Cela permet également d’entrevoir que l’UE avait une position qui n’avait rien à envier à celle de l’Union africaine vis-à-vis de la Transition : celle de châtier le pays y compris sa population au cas où les forces politiques du pays ne s’engagent pas sur la voix des négociations politiques.

Affaire Kidnapping: Zahid ZZ Center rentré librement au pays

Alors que la communauté karana a vécu les festivités de samedi avec l’ensemble de la population, la journée du 11 décembre s’est terminée par une note plutôt sombre. Très vite dans la soirée, cette communauté a appris le retour de Zahid ZZ Center.
Ce dernier est impliqué dans une affaire de kidnapping à Fianarantsoa, il y a presque un an de cela. Son parcours a depuis fait l’objet de vives polémiques. Déferré au parquet, Zahid ZZ Center est placé en détention provisoire ( MD, dit-on) avec ses pseudo-complices. Quelques jours après, tout le monde obtient la liberté provisoire.
Zahi ZZ Center en profite pour honorer une invitation à la foire internationale de Malaisie. La partie civile s’insurge en y voyant une tentative de fuite. La pression médiatique oblige les avocats de service à rapatrier le principal accusé.
La Justice suit l’affaire. Elle respecte à l’accusé la présomption d’innocence jusqu’à ce que les enquêtes, notamment les témoignages, permettent de confirmer les accusations.
Aujourd’hui pourtant, la communauté a peur. Elle a peur que le kidnapping reprenne de plus belle avec le retour de Zahid ZZ Center. Joints dans la nuit, certains karana refusent d’incriminer l’un des leurs. Il n’empêche que la majorité est inquiète. Elle l’est d’autant plus  que le retour de Zahid ZZ Center se fasse en toute liberté.
Quelques jours et après la pression de la presse après, l’accusé fait l’objet d’un mandat de dépôt après son retour de Malaisie. Il est incarcéré à Tsiafahy avant de demander un transfert à Antanimora pour des raisons médicales. Un matin, il est accompagné par un fonctionnaire du ministère de la Justice pour quitter le pays. C’est le scandale au sein de la communauté karana dont le comble survient samedi soir quand on apprend que le principal accusé rentre librement au pays. Comme si La Quatrième République devenait une passoire pour les criminels au nom du changement.

Un Hôtel de ville, ça se mange ?


Depuis près de deux ans que j’assume bénévolement la fonction d’éditorialiste à Madagascar-Tribune.com, j’ai souvent cherché s’il n’y avait quand même pas quelque chose de positif à écrire sur le régime actuel, malgré le fait d’être né dans l’éprouvette d’un coup d’État. À mon avis, qui en vaut bien un autre, la réponse était invariablement et objectivement celle-ci : rien à signaler [1].
Mais par rapport à l’actualité récente, force est de reconnaître objectivement que la reconstruction de l’Hôtel de ville sur l’Avenue de l’Indépendance est à l’actif de Andry Rajoelina. Ce dernier en avait pris l’initiative quand il était Maire d’Antananarivo, avec une pose de première pierre en mai 2008. L’inauguration de l’édifice samedi dernier, quasiment trois ans jour pour jour après son élection comme Maire, démontre qu’il a réussi là où tous ses prédécesseurs à ce poste n’avaient fait que des promesses d’ivrogne depuis des décennies. Mais n’oublions quand même pas que c’est le Président de la délégation spéciale d’Antananarivo Edgar Razafindravahy qui a fait le gros du travail, depuis que Andry Rajoelina s’est fourvoyé dans le coup d’État.
JPEG - 217.1 ko
Sur le plan architectural, l’Hôtel de ville est un véritable joyau. J’ose espérer que les instincts pyromanes de certains crétins manipulés par d’autres crétins déguisés en politiciens véreux sauront respecter ce nouveau bâtiment. Au moins pour trois raisons.Primo, il faut avoir un cerveau de crustacé pour considérer que les incendies sont une méthode d’action politique acceptable pour arriver au pouvoir : la première chose à faire est donc d’éviter le mimétisme avec ce comportement honteux et stupide. Secundo, ce sont des deniers publics qui ont servi à cette construction, et il faut commencer à apprendre à avoir le sens du bien commun. Tertio, il faut respecter le travail des architectes, des entreprises et des ouvriers qui ont travaillé corps et âme à ce projet et sur ce chantier, en ayant l’impression légitime qu’ils contribuaient à écrire une page d’Histoire, au-delà de tout symbolisme politique du chantier.
Ceci étant dit, maintenant j’aimerais retourner aux dirigeants, aux griots et aux sbires de la transition le commentaire qu’ils aimaient faire au début de la crise pour critiquer le bilan de Marc Ravalomanana : des routes, ça ne se mange pas [2] ! Et un Hôtel de ville, ça donne bon appétit peut-être ? Ou bien, est-ce que ça rassasie les masses laborieuses et prolétaires qui ont servi de marchepied au coup d’État de 2009 ?
La réponse est a priori non. Je ne vois donc pas ce que le fait d’avoir un Hôtel de ville va maintenant changer dans la vie du tananarivien lambda. Cela va-t-il réduire les embouteillages ? Cela va-t-il donner de l’emploi aux dizaines de milliers de personnes que le coup d’État a précipitées dans le chômage ? Cela va-t-il améliorer la situation d’insécurité galopante ? Cela va-t-il arrêter la dégringolade continue de Madagascar dans les classements internationaux depuis que Rajoelina est au pouvoir, que ce soit en matière de liberté de la presse, de gouvernance, d’économie, de corruption, et maintenant de développement humain ? Que nenni.
Quel est donc l’intérêt principal de faire tout ce ramdam autour de cet Hôtel de ville, et en particulier en cette situation de crise et à l’aube d’une période électorale ? À faire joli sur l’Avenue, et à pouvoir marquer les esprits en attachant son nom à une oeuvre qui passe à la postérité. Autrement dit, c’est un coup de communication, un coup de fils de pub’ : encore une fois, ce régime de transition maquille son peu d’être par beaucoup de paraître.
Tant qu’il s’agit de mettre du vernis pour que ça brille et clignote, tant qu’il s’agit de divertir la plèbe et la populace pour l’empêcher de penser aux vrais problèmes, les dirigeants de la Transition sont toujours très dynamiques. Panem et circenses : depuis la Rome antique, on sait que pour maîtriser un peuple, il faut du pain pour remplir son ventre, et des jeux de cirque pour occuper sa tête. Le seul problème avec la Transition actuelle, autiste sur le plan politique et incompétente sur le plan économique, c’est qu’il y a de plus en plus de circenses et de moins en moins de panem. En outre, petit bémol : ce ne sont heureusement pas tous les esprits que l’on peut occuper avec des concerts gratuits ou des inaugurations.
Cependant, dans l’absolu, c’est loin d’être une mauvaise chose que la Ville d’Antananarivo renforce son patrimoine. Je préfère d’ailleurs de loin qu’elle le fasse avec un Hôtel de ville, plutôt qu’avec un stade ou une salle de concerts. Mais la question fondamentale est celle-ci : la population d’Antananarivo est-elle capable de prendre soin du patrimoine de sa cité ? De l’Hôtel de ville initial au Palais d’Andafiavaratra, des centres commerciaux aux bâtiments de la Radio et de la Télévision nationales, sans oublier le Rova, combien d’édifices ayant un caractère de patrimoine culturel ou économique sont-ils partis en fumée ? Mentionnons également la mise à sac et l’incendie en 2009 des domiciles de certains proches de Marc Ravalomanana incendiées (par exemple, Guy Rivo Randrianarisoa et Moxe Ramandimbilahatra). Alors, quand je pense à l’Histoire récente et aux péripéties enflammées qui ont émaillé le processus de prise de pouvoir du régime actuel, je n’ai aucun scrupule à réfuter l’attribution à ces gens-là du qualificatif de bâtisseur.

Bling-bling superficiel

Je note que les grands architectes du temple dédié à la ville d’Antananarivo ont décidé de créer un parvis, qui fait sortir le domaine de l’Hôtel de ville de ses limites traditionnelles pour prendre possession d’une portion de l’Avenue de l’Indépendance. Les automobilistes qui déjà peinent à se frayer un chemin au milieu des marchands de rue que la municipalité est incapable de gérer, auront en plus à subir une perturbation majeure du circuit au niveau de l’Avenue de l’Indépendance, qui oblige à un détour pour contourner l’Hôtel de ville. Cela va augmenter la durée des embouteillages, ce qui pourra être mis à profit pour pester contre les dirigeants de cette transition qui privilégient le bling-bling superficiel aux réalités pragmatiques.
JPEG - 46.4 ko
À Madagascar, apparemment il n’y a pas que les pingouins qui font leur show.
L’initiative est peut-être d’ordre esthétique, car le parvis offre visuellement un écrin au bâtiment en arrière-plan. Mais elle est surtout d’ordre politique, car elle supprime l’espace qui servait de Place du 13 mai à tous les bonimenteurs de places publiques de 1991, à 2009, en passant par 2002. À la place, il y a un immense bassin qui va empêcher l’organisation de rassemblements de foule à cet endroit. Cette stratégie me fait rire : je ne sais pas pourquoi, mais ce grand bassin sur ce qui fut la Place du 13 mai me semble être une invitation faite à des animaux aquatiques pour venir y barboter allègrement. Dans la mesure où les pingouins que nous sommes préférons rester sur la banquise, il n’y aura donc que les écrevisses marbrées qui pourront profiter de l’endroit. Avec ou sans eau.
La reconstruction de l’Hôtel de ville me fait également penser à celle du Rova, qui fut le grand chantier de Marc Ravalomanana. Son départ plus tôt que prévu empêchera le dernier Président élu de Madagascar de jouir de cette réalisation. Son tombeur a de fortes chances d’être celui qui va réceptionner les travaux, et comme il n’est pas à un manque de scrupules près, il ne manquera pas de s’en arroger la gloire au nom des zava-bita de la Transition. L’honnêteté intellectuelle est bien peu de choses, quand même l’honnêteté Constitutionnelle est un mirage. L’hypertrophie de l’ego avérée qu’ont certains les feraient-ils caresser en secret le rêve de faire du Rova un Palais présidentiel, au nom d’une égalité des classes républicaine qui souhaiterait qu’il n’y ait pas que les andriana qui puissent y travailler ou y habiter. L’avenir nous le dira. La crise actuelle montre au moins une chose : les rêves malsains peuvent se transformer en réalité, surtout quand on sait nouer des amitiés sonnantes et trébuchantes avec des mutins et des gros bras.