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jeudi 2 décembre 2010

Remaniement : Des ministres en mauvaise position

A la une
La CENI a proclamé hier les résultats provisoires du référendum constitutionnel du 17 novembre. Dans une semaine au plus tard, la HCC rendra son verdict. Comme Andry Rajoelina a déclaré lors de sa descente à Ambohidratrimo qu'un remaniementgouvernemental sera opéré après la publication des résultats officiels par Ambohidahy. Le premier ministre, Camille Vital, a confirmé ce « calendrier politique » de la HAT, en marge de la cérémonie de la proclamation des résultats provisoires du référendum par la CENI hier à Alarobia. Désormais, une question se pose: Qui vont être limogés dugouvernement et qui seront reconduits? Ce qui est sûr, c'est que l'actuel locataire de Mahazoarivo sera maintenu, car à en croire Andry Rajoelina, c'est Camille Vital qui sera chargé de former le nouveau gouvernement.
Critères. Il serait difficile pour le moment de connaître les critères de limogeage et de recrutement des nouveaux membres. Par contre, les faits sont là: les ministresTongavelo Athanase (Enseignement Supérieur), Pascal Rajaonarison (Santé), et Lucien Rakotoarimasy (Forces Armées) sont confrontés à des difficultés avec la grève des enseignants-chercheurs, le mouvement de contestation des médecins fonctionnaires et le malaise au sein de l'Armée qui est visiblement divisée par la politique. Si  l'année blanche plane actuellement à l'université d'Antananarivo, si les services des deux centres hospitaliers de la Capitale continuent d'être perturbés par la grève des médecins et s'il y a eu la tentative de coup d'Etat fomentée par des officiers de l'Armée, c'est  que ces 3 membres du gouvernement ne maîtrisent pas la situation. D'autres ne sont pas à l'abri d'éventuel limogeage, pour ne citer que le ministre de la Communication, Felix Malazarivo, dont la récente décision de sanctionner par une lettre de mise en demeure deux stations de télévision et deux stations de radio de la Capitale, a été fortement critiquée par les partisans de la liberté de la presse et du droit à l'information du public. Il y a aussi le ministre de la Sécurité Intérieure, Organès Rakotomihantarizaka, impliqué dans l'affaire Verdon.
Résultats. La liste est loin d'être exhaustive. Car des membres du gouvernement n'ont pas pu réaliser les résultats qu'on attendait d’eux durant la campagne référendaire. Eneffet, ceux qui ont assuré la sensibilisation de la population dans les régions d'Itasy et de Bongolava où le « Non » a gagné seront certainement inquiétés. En tout cas, ce n'est pas seulement au niveau du gouvernement que des changements seraient opérés d'ici peu. Certains risquent de perdre leur fauteuil au sein de la CENI car les entités et les personnalités politiques jusqu'ici consultées par la délégation de la SADC conduite par le Dr Leornardo Simao sont unanimes sur la mise en place d'une CENI véritablement indépendante. Une manière de faire comprendre que l'actuelle CENI, présidée par la bâtonnier Hery Rakotomanana, n'est pas indépendante de par sa composition. Sans parler bien sûr des membres des autres Institutions (CST et CT) qui risquent de disparaître avec le succès des médiations en cours.

Relation France-Madagascar - Quand la superstition s’y invite

La « bombe Wikileaks » continue ses ravages dans les diplomaties occidentales.
Avec les centaines de milliers de correspondances diplomatiques que le site internet a rendues public, on commence à avoir une idée non seulement de la politique de la Maison Blanche vis-à-vis du reste du monde mais également celle du Quai d’Orsay. Et comme il a fallu s’y attendre, Madagascar figure dans les dossiers et notamment la relation que le pays entretenait avec la France du temps de Marc Ravalomanana. Dans une correspondance en date du 13 août 2008, classée « confidentielle » et portant sur le changement de la politique de la France vis-à-vis de l’Afrique, la conseillère politique de l’Ambassade de France de Paris note sans détour que l’Hexagone a « essayé de donner un nouvel élan aux relations difficiles qu’elle a avec des pays comme l’Angola, le Rwanda, le Djibouti et Madagascar », « avec des résultats mitigés » note Allegrone Kathleen. Concernant la Grande Ile, ce document de l’ambassade américaine de Paris précise que c’est le Président français lui-même, Nicolas Sarkozy, qui a décidé d’accéder « à la demande récente du Président de Madagascar Ravalomanana » de remplacer Gildas Le Lidec après six mois de mission à Madagascar. Si cette épisode est connue et a fait couler beaucoup d’encre, le document de Wikileaks donne une raison qu’on peut qualifier d’ « incongrue » au refus de l’ancien Chef d’Etat d’accepter la lettre de créance de l’ambassadeur nommé. Elle montre une facette connue de l’ancien Président de la République mais à aucun moment on ne soupçonne pas qu’il l’appliquait dans sa politique étrangère. Il s’agit du concept de « Totom-bitana » qu’on peut traduire comme la « malchance » dans le sens traditionnel de ce terme très péjoratif.


Volonté de plaire

Allegrone Kathleen notait en fait que « Ravalomanana pensait que Le Lidec a été "malchancheux", en citant le développement négatif » des autres pays dans lesquels cet ambassadeur a été en poste comme le Japon (crise économique), le Congo Démocratique (guerre civile), la Cote-d’Ivoire (guerre civile) ou encore le Cambodge. Pour Marc Ravalomanana, la présence dans le pays de Gilds Le Lidec porte donc malheur. Dans ce cas, il n’a pas voulu accepter l’accréditation de cette personnalité considérée par les américains comme un diplomate dont la carrière a été honorable. D’ailleurs, le document de l’ambassade américaine de Paris y a vu comme une manière d’ « humilier » un fonctionnaire rompu aux affaires de la part des autorités françaises. Pour la conseillère politique, en acceptant la sollicitation de Marc Ravalomanana, Nicolas Sarkozy a voulu « plaire » aux dirigeants africains. Néanmoins, il a noté que cette affaire pourrait être un cas isolé dans la nouvelle politique française vis-à-vis de l’Afrique telle qu’elle a été définie par l’Elysée. Dans tous les cas, ce document prouve qu’un moment, la diplomatie française a voulu se rapprocher de Marc Ravalomanana mais le résultat était finalement mitigé.

Il y a deux ans: La fameuse interview...

On peut le dire : la crise a commencé il y a deux ans. Le 2 décembre 2008 en effet, soit il y a deux ans ce jour, Didier Ratsiraka a donné une interview en son domicile de Neuilly-sur-Seine, près de Paris. La séquence, enregistrée et filmée, a été acheminée par avion à Madagascar sous la forme de vidéos, et fut distribuée aux divers organes de presse, écrits ou audio-visuels. Le samedi 13 décembre à 20 heures 30, TV Viva, la station appartenant au maire Andry Rajoelina l’a diffusée intégralement. Environ trois heures plus tard, vers 23 heures 30, des éléments des forces de l’ordre firent irruption au siège de TV Viva à Ambodivona pour fermer la station. Ces militaires étaient munis d’un ordre signé du ministre de la communication de l’époque, Bruno Andriantavison, document qui invoque notamment le « trouble à l’ordre public » comme motif de la mesure.
Dans la capitale, on n’a pas compris l’ordre de fermeture, notamment car des extraits de l’interview ont été diffusés par d’autres chaînes ou ont été publiés par des journaux. En tout cas, Andry Rajoelina s’est insurgé contre la mesure, a pris la population à témoin et a lancé un ultimatum au régime Ravalomanana pour la réouverture de TV Viva. Les Tananariviens, qui ont le sens de l’équité et qui sont attachés aux libertés ont répondu en masse à l’appel. La crise politique, qui dure jusqu’à maintenant, était en marche. Compte-tenu de tout cela, on s’étonne que le ministre Malazarivo Félix (Communication) ait récemment adressé une menace de fermeture aux chaînes TV qui ont diffusé la prestation des officiers mutins de la Bani d’Ivato. On s’étonne aussi que le ministre Hajo Andrianainarivelo (Décentralisation) s’en prenne au maire désigné de la capitale et commence à son endroit une campagne de harcèlement. C’est un régime qui ne tire aucune leçon du passé (pourtant récent) et qui, malgré son mot d’ordre de changement, répète les erreurs grossières des régimes précédents…