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jeudi 2 décembre 2010

Relation France-Madagascar - Quand la superstition s’y invite

La « bombe Wikileaks » continue ses ravages dans les diplomaties occidentales.
Avec les centaines de milliers de correspondances diplomatiques que le site internet a rendues public, on commence à avoir une idée non seulement de la politique de la Maison Blanche vis-à-vis du reste du monde mais également celle du Quai d’Orsay. Et comme il a fallu s’y attendre, Madagascar figure dans les dossiers et notamment la relation que le pays entretenait avec la France du temps de Marc Ravalomanana. Dans une correspondance en date du 13 août 2008, classée « confidentielle » et portant sur le changement de la politique de la France vis-à-vis de l’Afrique, la conseillère politique de l’Ambassade de France de Paris note sans détour que l’Hexagone a « essayé de donner un nouvel élan aux relations difficiles qu’elle a avec des pays comme l’Angola, le Rwanda, le Djibouti et Madagascar », « avec des résultats mitigés » note Allegrone Kathleen. Concernant la Grande Ile, ce document de l’ambassade américaine de Paris précise que c’est le Président français lui-même, Nicolas Sarkozy, qui a décidé d’accéder « à la demande récente du Président de Madagascar Ravalomanana » de remplacer Gildas Le Lidec après six mois de mission à Madagascar. Si cette épisode est connue et a fait couler beaucoup d’encre, le document de Wikileaks donne une raison qu’on peut qualifier d’ « incongrue » au refus de l’ancien Chef d’Etat d’accepter la lettre de créance de l’ambassadeur nommé. Elle montre une facette connue de l’ancien Président de la République mais à aucun moment on ne soupçonne pas qu’il l’appliquait dans sa politique étrangère. Il s’agit du concept de « Totom-bitana » qu’on peut traduire comme la « malchance » dans le sens traditionnel de ce terme très péjoratif.


Volonté de plaire

Allegrone Kathleen notait en fait que « Ravalomanana pensait que Le Lidec a été "malchancheux", en citant le développement négatif » des autres pays dans lesquels cet ambassadeur a été en poste comme le Japon (crise économique), le Congo Démocratique (guerre civile), la Cote-d’Ivoire (guerre civile) ou encore le Cambodge. Pour Marc Ravalomanana, la présence dans le pays de Gilds Le Lidec porte donc malheur. Dans ce cas, il n’a pas voulu accepter l’accréditation de cette personnalité considérée par les américains comme un diplomate dont la carrière a été honorable. D’ailleurs, le document de l’ambassade américaine de Paris y a vu comme une manière d’ « humilier » un fonctionnaire rompu aux affaires de la part des autorités françaises. Pour la conseillère politique, en acceptant la sollicitation de Marc Ravalomanana, Nicolas Sarkozy a voulu « plaire » aux dirigeants africains. Néanmoins, il a noté que cette affaire pourrait être un cas isolé dans la nouvelle politique française vis-à-vis de l’Afrique telle qu’elle a été définie par l’Elysée. Dans tous les cas, ce document prouve qu’un moment, la diplomatie française a voulu se rapprocher de Marc Ravalomanana mais le résultat était finalement mitigé.

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