VAOVAO TVM MIVANTANA

TVM EN DIRECTE.

VAOVAO

.

.

VAOVAO

dimanche 2 janvier 2011

Programme d’investissement public: Des bailleurs de fonds reviennent en douce

Sans le crier sur le toit, des bailleurs de fonds rouvrent doucement le robinet. Ces aides ne sont pas inscrites dans l’humanitaire et l’urgence comme cela a été le cas depuis le 17 mars 2009. Quelques semaines avant le dépôt du projet de loi de finances 2011 auprès du Parlement de la transition, des responsables ont déjà évoqué ce retour des bailleurs de fonds. Dans la loi de finances 2011, le Programme d’investissement public (PIP) sera financé à hauteur de 60,7% par des sources extérieures. Ce taux est certes nettement inférieur à ce qui s’est observé auparavant, mais il semble refléter l’évolution de la réalité politique dans le pays. Rappelons qu’en 2010, la loi de finances initiale a prévu un taux de 70% pour ce qui est des financements du PIP par les aides extérieures. Mais c’était sans compter la prolongation de la crise et l’absence d’une solution crédible à l’horizon. La loi rectificative a donc revu à la baisse les subventions extérieures pour le PIP en les faisant passer de 530,2 milliards d’ariary à 209,2 milliards d’ariary. Cette année, le gouvernement semble adopter la prudence en situant les aides extérieures pour son programme d’investissement à près de 61%.
Quoi qu’il en soit, ramener le taux à ce niveau devrait refléter la capacité de l’Etat à accroître sa part dans le financement des investissements publics. Un haut responsable ministériel explique : « Comment se fait-il que certains départements ministériels arrivent à investir massivement dans des infrastructures alors qu’ils ne reçoivent rien d’autre que le budget alloué par le gouvernement, un budget qui a été encore réduit dans la loi de finances rectificative ? Cela veut dire qu’avec la bonne gouvernance des deniers publics, l’on arrive à faire beaucoup de choses. Tout est affaire de bonne gouvernance et dans certains secteurs, le pays devrait réduire progressivement les aides extérieurs ». Ce raisonnement rejoint celui de jeunes économistes qui proposent depuis 2009 de réduire d’une manière drastique les financements extérieurs dans les investissements publics. Ceux-ci n’ont guère permis de redresser l’économie du pays et quand on y ajoute les dérives de gouvernance des différents régimes successifs, le bilan est globalement négatif. Les Malgaches sont nettement plus pauvres qu’en 1960. En attendant, le PIP pour 2011 devra connaître une hausse de 32% par rapport à celui de 2010.
Le financement pour le PIP passe ainsi de 948,6 milliards d’ariary l’année dernière à près de 1 252 milliards d’ariary en 2011. Cette année, il est question de redresser l’économie via plusieurs instruments dont le PIP. C’est pour cette raison que ce programme s’oriente sur « la poursuite des constructions et/ou de réhabilitations des infrastructures productives et sociales à impacts directs au niveau de la population ». Les secteurs du productif et des infrastructures sont censés recevoir 48% du financement à affecter au PIP. Les travaux toucheront donc les travaux publics, les transports, l’énergie, l’eau et l’assainissement, l’urbanisme et l’aménagement du territoire, l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’artisanat…

les points marquant de l’économie en 2010

L’année 2010 a été négative pour l’économie àMadagascar, selon les points marquant de l’économie malgache pendant l’année qui va s’écouler.
La haute autorité de la transition (HAT) à Madagascar a réduit à 4324 milliards d’ Ariary (1 dollar vaut environ 2000 Ariary) son budget 2010 faute de financement international. Le budget initial 5198 milliards d’ Ariary a été réduit de 14% à celui de 2009.
Le ministre des Finances et du Budget, Hery Rajaonarimampianina, a dit qu’ ils ont espéré 600 milliards d’ Ariary d’ aides internationaux, constituant le 23% du budget initial, mais ces aides n’ ont pas été arrivées à cause de la crise politique qui a commencé en décembre 2008 dans le pays.
Par conséquent, la HAT a pratiqué la politique d’ austérité dans son budget rectificative 2010. Le budget 2010 a été réduit de 874 milliards à celui prévu au début de l’ année. Tous les ministères ont du enlever le 40% de leur budget. En outre, seule la présidence de la HAT a pu décaisser le fonds pour tout financement des projets ministériels.
Le président de la HAT, Andry Rajoelina, a expliqué plusieurs fois que le financement de ces projets a été effectué par les 100 millions de dollars, paiement de l’ exploitation de fer à Soalala, à la côte ouest du pays, par la sidérurgie chinoise Wuhan iron and steel company (Wisco).
Comparé à 2009, l’ année 2010 a frappé fort la valeur de la monnaie malgache, Ariary, face à l’ Euro. L’ euro a coûté 3080 Ariary en février 2010 contre environ 3000 Ariary en 2009, mais il a baissé à 2500 Ariary entre mars et août 2010 alors que le dollar reste stable entre 2000 à 2200 Ariary. Selon la banque centrale de Madagasar, l’ euro vaut 2833,57 Ariary tandis que le dollar coûte 2147,43 le 29 décembre 2010.
Les experts en économie disent que la raison de cette dévaluation a été la diminution de transaction monétaire, l’ insuffisance de devise entrant à Madagascar due à la crise politique dans le pays et à la coupure de financement international. En outre, quand les banques malgaches ont limité les devises qu’ ils peuvent donner, la demande en devise a augmenté par rapport à l’ offre. Cette dévaluation de
l’Ariary a influencé également le prix des marchandises importés.
Rakotomalala Fleurys, expert malgache en économie, a expliqué que l’ économie malgache dépend de l’ importation. De octobre à mai, Madagascar effectue son importation tandis que de juin à septembre elle exporte ses produits. Pendant le moment de l’ importation l’ Ariary dévalue alors qu’ elle apprécie au moment de l’ exportation. L’ euro apprécie beaucoup à Madagascar parce qu’ elle fait la plupart de son importation dans les zones euros.
Cet expert en économie suggère de multiplier l’ importation de Madagascar aux zones dollars parce que la saturation d’ importation malgache dans les zones euros explique la hausse de l’ Euro à Madagascar.
L’ année 2010 a été surtout marque par l’ abattage illicite des bois de rose à Madagascar. Le bois de rose est un bois précieux très recherché dans le monde, surtout dans les marchés asiatiques. Il se trouve principalement au nord de Madagascar, mais il existe également dans la côte Est du pays.
Selon l’Environmental Investigation Agency (EIA) et Global Witness, la majorité de ce bois est destinée aux marchés asiatiques du mobilier de luxe, tandis que de petites quantités sont exportées vers l’Europe et les États-Unis pour la fabrication d’instruments de musique.
Le 25 janvier 2010, la task force, un organe spécialement créé par la HAT pour lutter contre l’ abattage et l’ exportation illicite de ce bois précieux, a intercepté 12 camions, dont 6 ont porté chacun 12 à 20 tonnes par camion tandis que les 6 autres ont transporté 40 tonnes.
Depuis cet incident, le ministère malgache des Forêts et de l’ Environnement, a promulgué un décret interdisant l’ exportation de tous les bois précieux comme l’ ébène, le palissandre et le bois de roses mais en juillet 2010, l’UNESCO a multiplié sa pression contre la HAT de " prendre toutes les mesures d’ urgence nécessaires afin de faire appliquer le décret et de mettre un terme à toutes coupes illégales".
La filière litchis de Madagascar a été également frappée fort pendant l’ année 2010. Selon le ministre de Commerce, Mahazoasy Freddie, Madagascar, un pays réputé comme premier exportateur mondial de litchis depuis de nombreuses années, a exporté seulement 17000 tonnes de litchis cette année 2010 contre 19750 tonnes en 2009 et 23950 tonnes en 2008.
En effet, la quantité exportée a été limitée pour qualifier le produit malgache et pour valoriser son prix. Pourtant, cette limite n’ a pas satisfait les opérateurs économiques malgaches qui se plaignent que le prix 700 Ariary chez les producteurs n’ a pas été respecté pendant les huit premiers jours d’ embarquement.
En outre, Alain Mahavimbina, chef de région Est de Madagascar, la région qui tient le premier rang sur l’ exportation de litchis de Madagascar, a fait savoir que la recette fiscale de litchis a diminué de 40%. Seulement 80 millions d’ Ariary a été reçu des litchis cette année 2010 contre 150 millions en 2009.
La dernière campagne de litchis a commencé le 23 novembre dernier, le premier bateau a quitté Madagascar le 29 novembre, avec 6600 tonnes de litchis à bord à destination de l’ Europe. Les litchis de Madagascar ont été arrivés au marché européen le 17 décembre dernier.
Outre les autres filières, la hausse du prix du carburant a marqué également l’ année 2010 à Madagascar. Le prix à la pompe a augmenté trois fois cette année. La première augmentation a été en mars, la deuxième a été en juillet avant que les quatre opérateurs pétroliers à Madagascar ont égalisé leur prix.
Avant, le prix de gasoil a été 2400 Ariary, elle a augmenté à 2600 Ariary puis 2480 Ariary actuellement, le prix de l’ essence 92 a été 2800 Ariary, puis 3120 Ariary avant de revenir à 2970 Ariary tandis que le prix de le sans plomb 95 a été 2820 Ariary puis 3140 Ariary avant de joindre son prix actuel 2990 Ariary.
Rakotomalala Fleurys a dit que la vérité du prix de carburant n’ est pas encore à ce stade, mais le gouvernement de la transition malgache a limité à taux fixe la parité de dollar pour les opérateurs pétroliers pour que ces derniers peuvent diminuer un peu le prix du carburant à la pompe, sinon l’ impact de la vérité du prix de carburant sera insupportable.
Seul le secteur tourisme a été positif à Madagascar cette année 2010. Selon la ministre du Tourisme et de l’ Artisanat, Irène Andréas, 142 000 touristes sont entrés à Madagascar cette année 2010 contre 110000 en 2009. La ministre a dit que le revenu touristique a été plus de 300 milliards d’ Ariary en 2010 contre 252 milliards en 2009. Le ministère a enregistré une hausse de 20% en valeur à celui de 2009. Les touristes français tiennent le premier rang en couvrant le 58% des touristes qui ont choisi la destination Madagascar.
En effet, Irène Andréas a expliqué que malgré la crise, un road show a été organisé sur l’ île voisine la Réunion les 27 et 28 octobre 2010 par l’ office national du tourisme de Madagascar (ONTM) et par la fédération des hôteliers et restaurateurs de Madagascar pour promouvoir le tourisme à Madagascar. La taxe sur le visa touristique a été également supprimée pour augmenter le nombre des touristes à Madagascar
En tout, le ministre de l’ Economie et de l’ Industrie, Fienena Richard, a indiqué que le gouvernement de transition a prévu une croissance économique de 2% dans la loi de finance 2010 mais le taux de croissance économique pendant cette année 2010 a été 0,6%.
En effet, Fienena Richard a expliqué que le gouvernement a supprimé la taxe douanière et la taxe de valeur ajoutée (TVA) pour toute importation de matériaux pour la production agricole. L’ import sur les revenus salariaux et assimilés (IRSA) a été également réduit à 23% pour cette année 2010 contre 24% en 2009. 

Perspectives Relance fragile pour cette année

Le nouveau palais d’Antsonjombe fait partie des réalisations annoncées par Rajoelina pour cette année 2011.
Le nouveau palais d’Antsonjombe fait partie des réalisations annoncées par Rajoelina pour cette année 2011.
Le gouvernement table sur une croissance de 2,8 % cette année. Mais la vision pourrait être faussée.

Que va-t-il se passer cette année ? C'est la question de tous les Malgaches et des entreprises en particulier. Théoriquement, selon la loi de finances, tous les secteurs d'activités devront enregistrer une croissance. Mais beaucoup de paramètres risquent de perturber voire, renverser la tendance. L'inflation par exemple, le prix du pétrole, les cyclones et aussi le retour des violences. Des analyses avancent également que les impacts socio-économiques de la crise politique et de la suspension des aides internationales vont s'accentuer alors que la période de grâce prend fin pour le régime de Transition.

« L'économie a presque fonctionné toute seule en 2009 malgré la crise, profitant des effets d'entrainement de la forte croissance de 2007 et 2008. Les choses ont commencé à changer en 2010 et devront empirer en 2011 si la situation politique ne s'améliore pas », soutient un économiste du milieu universitaire.

Le régime de transition devra donc s'atteler à renverser cette tendance. D'abord par la relance de la consommation. Elle devra entraîner l'augmentation des activités des entreprises et des industriels qui subissent de plein fouet les effets de la crise. Les importations et donc de la recette douanière dépendront également de la consommation. Cette relance devra passer par la maîtrise de l'inflation. La situation à la fin de l'année 2010 n'était pas rassurante. Elle a montré la limite d'une simple maîtrise de la fluctuation de l'ariary et du prix du carburant pour maintenir le prix de l'ensemble des produits de première nécessité.

Plan Marshall
Le schéma préconisé par le régime de transition se base sur une sorte de plan Marshall en vue de la relance du secteur tertiaire. La construction d' hôpitaux et de stades synthétiques pourrait redonner une bouffée d'oxygène au secteur bâtiments et travaux publics. Mais la réussite de ce plan dépend de l'encadrement, de la mise en œuvre de ces infrastructures pour faire profiter les acteurs économiques malgaches. Jusqu'ici, des flous entourent encore les adjudicataires de ces grands marchés qui ont de fortes chances d'être des Chinois. « Si tous les matériels et la main-d'œuvre seront importés de Chine, il n'y aura aucun impact sur l'économie malgache », soutient un opérateur dans le bâtiment.

De même pour le démarrage du projet Soalala de la compagnie chinoise Wisco cette année. Madagascar risque de passer à côté de toutes les valeurs ajoutées de projets aussi vastes.