Du cauchemar à la réalité
Si la fugue représente la principale cause des enfants disparus, ces derniers sont soumis à différents risques graves pendant leur cavale. Le record de fugue effectué par un même enfant a été de cinq fois en une semaine. En général, ces enfants en fugue sont contraints de se livrer à des activités lucratives pour survivre. Les sources de revenu les plus utilisées sont le travail domestique, la prostitution et la mendicité.
Par ailleurs, certains enfants ne savent même pas qu’ils sont perdus. Tel est le cas d’un enfant qui est allé travailler comme domestique à Ambatondrazaka et qui a vu par hasard sa photo d’identité parmi les clichés d’enfants à rechercher. Un autre a été retrouvé en 2010 alors qu’il a disparu 5 ans plus tôt.
Dans nombreuses situations, la disparition d’un enfant est due par l’irresponsabilité des parents. Les statistiques avancent que les enfants issus des familles défavorisées sont les plus vulnérables à la séquestration. Ainsi, une gamine de 6 ans vivant à Isotry Centre, a été enlevée depuis 2008 alors qu’elle était en train de jouer toute seule et sans surveillance dans la cour de sa maison. L’enlèvement le plus célèbre est celui du nourrisson de 3 mois confié par sa mère à une inconnue quelques minutes au tribunal d’Anosy en 2010 et qui s’est éclipsé dès que la maman a eu le dos tourné. Ce bébé a été retrouvé en novembre dernier mais la famille qui l’a accueilli a eu l’audace de porter plainte contre les vrais parents et a exigé un test ADN.
Dans la même foulée, il existe un réseau de démarcheurs d’enfants à Madagascar dont trois ont été déjà démantelés. Quelques mères osent également vendre leurs bébés juste au moment de la naissance, sous prétexte qu’elles ne les ont pas désirés. Une pratique condamnée comme étant un trafic de personnes par les défenseurs des droits de l’homme.
Depuis 2009, le nombre de signalement portant sur la disparition d’enfants a augmenté par rapport aux années précédentes. Au total, 2501 plaintes ont été reçues en trois ans. Le record de 1026 enfants perdus a été battu en 2009, contre 980 en 2010, et 495 pendant le premier semestre de 2011. Cette même année, sur 341 fugues, 182 ont été retrouvés, et sur 8 enlèvements, 5 ont été retrouvés vivants, et 1 mort.
Au cours du premier semestre de cette année, 306 enfants sur 495 déclarés disparus ont été retrouvés en 2011, et il reste encore 69 dossiers ouverts. Par contre, il y a encore 713 enfants disparus depuis 2009 qui n’ont pas été retrouvés.
Des enfants tués de façon cruelle
L’irresponsabilité et l’égoïsme de certains adultes s’avèrent parfois très graves et peuvent conduire à la mort des enfants. Ci-après quelques « accidents » macabres qui ont fait couler beaucoup d’encre depuis le début de cette année.
Le non signalement est la première cause de la difficulté pour la recherche des enfants disparus. Face à ce problème, le syndicat des professionnels des travailleurs sociaux (SPDTS) a mis en place une organisation pour faciliter le signalement. Il y a les « Fiantso », des personnes volontaires et bénévoles qui peuvent, à tout moment, identifier, et accompagner les victimes de tout abus et injustice sur les femmes et les enfants et déposer une plainte auprès de la police de mœurs et de la protection des mineurs. D’après Mialy Randrianasolo, responsable auprès du Spdts, il existe en moyenne 5 « Fiantso » auprès de 192 fokontany de la commune urbaine d’Antananarivo.
Sur le plan national, près de 754 réseaux de protection de l’enfant ont été déjà installés. Ces réseaux sont composés de responsables influents au sein de la société locale comme les enseignants, médecins, ainsi que des représentants de l’Etat. Les réseaux sensibilisent les personnes responsables du bien-être des enfants comme ses parents, sa grande famille, les écoles, les centres de santé… sur les bienfaits du respect des droits des enfants et sur les démarches à suivre et les entités à interpeller en cas de constatation de violence à leur égard. Plus récemment, la ligne verte 805 a été ouverte pour recevoir directement les signalements relatifs au cas de maltraitance d’enfants.
Quatre enfants encore disparus
Parmi les 713 enfants officiellement disparus, le journal a eu l’autorisation de diffuser l’identité, les renseignements (les photos) des 4 d’entre eux.
Jamily, âgé de 5 ans à l’époque, disparu depuis septembre 2009. Il a été enlevé par un voisin. Sa dernière localisation était dans la cour du domicile de ses parents à Marodoka Nosy Be Hell Ville. Il est le fils d’un pêcheur et d’une lavandière. Après une poursuite judiciaire par les parents, le suspect a été incarcéré mais disculpé après quelques mois de détention.
Jemayah, 5ans, disparu depuis 2010. Il a été séquestré par un inconnu. Ses parents l’ont vu, pour la dernière fois, en train de jouer dans la cour du domicile de ses parents à Ivato Antananarivo. Jemayah est le fils d’un technicien et d’une employée d’une entreprise franche.
Nadia, 13 ans à l’époque, disparue depuis 2009. Elle est orpheline et habitait chez sa grand-mère à Andavamamba lors de sa disparition pour une cause non définie.
Fara, 13 ans, disparue en 2011. Récidiviste, elles s’est enfuie du Centre d’accueil provisoire où elle a été placée. Elle présente des troubles mentaux et il n’y a aucune information sur sa famille.
Juin est le mois de l’enfance. Plusieurs événements seront au rendez-vous le long de ce mois pour promouvoir les droits des enfants et dénoncer des injustices dont ils sont victimes. Et il est louable que toutes les entités de la société malgache sont désormais conscientes de l’importance de la nutrition, la scolarisation, la lutte contre le travail illicite, la violence et le tourisme sexuel des enfants. Néanmoins, un fait social fréquent est quasi ignoré par tous : la disparition d’enfants. Pourtant, l’enlèvement d’enfants est une réalité quotidienne et non une légende urbaine, comme beaucoup le croient.
La disparition d’enfants est une réalité au sein de la société malgache. Il existe sous deux formes : volontaire et involontaire. Pour la première, le phénomène le plus fréquent concerne la fugue, provoquée par la maltraitance, dont la plupart des victimes sont des enfants travaillant en tant que domestiques. Ces enfants fuient le domicile de leurs patrons car ils ne supportent plus les agressions, physique ou sexuelle, ainsi que la privation de certains biens (lit ou nourriture) et le non-paiement de leurs salaires.
Quant à la disparition involontaire, la plupart des cas font montre d’enlèvement de l’enfant par l’un des deux parents séparés. En second lieu se trouvent le kidnapping (pour une rançon), la séquestration destinée à l’adoption illicite et le trafic d’organes. Enfin, l’égarement est une chose courante lors d’une séparation involontaire. Ce dernier fait a été très observé pendant l’année 2009 au cours de laquelle la crise politique liée au trouble social a atteint son niveau le plus grave. En 2009, 1026 enfants ont disparu, dont 823 ont été retrouvés la même année.
Disparition volontaire et involontaire
La disparition d’enfants est une réalité au sein de la société malgache. Il existe sous deux formes : volontaire et involontaire. Pour la première, le phénomène le plus fréquent concerne la fugue, provoquée par la maltraitance, dont la plupart des victimes sont des enfants travaillant en tant que domestiques. Ces enfants fuient le domicile de leurs patrons car ils ne supportent plus les agressions, physique ou sexuelle, ainsi que la privation de certains biens (lit ou nourriture) et le non-paiement de leurs salaires.
Quant à la disparition involontaire, la plupart des cas font montre d’enlèvement de l’enfant par l’un des deux parents séparés. En second lieu se trouvent le kidnapping (pour une rançon), la séquestration destinée à l’adoption illicite et le trafic d’organes. Enfin, l’égarement est une chose courante lors d’une séparation involontaire. Ce dernier fait a été très observé pendant l’année 2009 au cours de laquelle la crise politique liée au trouble social a atteint son niveau le plus grave. En 2009, 1026 enfants ont disparu, dont 823 ont été retrouvés la même année.
Enfant en fugue, sans protection
Si la fugue représente la principale cause des enfants disparus, ces derniers sont soumis à différents risques graves pendant leur cavale. Le record de fugue effectué par un même enfant a été de cinq fois en une semaine. En général, ces enfants en fugue sont contraints de se livrer à des activités lucratives pour survivre. Les sources de revenu les plus utilisées sont le travail domestique, la prostitution et la mendicité.
Par ailleurs, certains enfants ne savent même pas qu’ils sont perdus. Tel est le cas d’un enfant qui est allé travailler comme domestique à Ambatondrazaka et qui a vu par hasard sa photo d’identité parmi les clichés d’enfants à rechercher. Un autre a été retrouvé en 2010 alors qu’il a disparu 5 ans plus tôt.
Problème d’irresponsabilité
Dans nombreuses situations, la disparition d’un enfant est due par l’irresponsabilité des parents. Les statistiques avancent que les enfants issus des familles défavorisées sont les plus vulnérables à la séquestration. Ainsi, une gamine de 6 ans vivant à Isotry Centre, a été enlevée depuis 2008 alors qu’elle était en train de jouer toute seule et sans surveillance dans la cour de sa maison. L’enlèvement le plus célèbre est celui du nourrisson de 3 mois confié par sa mère à une inconnue quelques minutes au tribunal d’Anosy en 2010 et qui s’est éclipsé dès que la maman a eu le dos tourné. Ce bébé a été retrouvé en novembre dernier mais la famille qui l’a accueilli a eu l’audace de porter plainte contre les vrais parents et a exigé un test ADN.
Dans la même foulée, il existe un réseau de démarcheurs d’enfants à Madagascar dont trois ont été déjà démantelés. Quelques mères osent également vendre leurs bébés juste au moment de la naissance, sous prétexte qu’elles ne les ont pas désirés. Une pratique condamnée comme étant un trafic de personnes par les défenseurs des droits de l’homme.
495 enfants disparus depuis le début de cette année
Depuis 2009, le nombre de signalement portant sur la disparition d’enfants a augmenté par rapport aux années précédentes. Au total, 2501 plaintes ont été reçues en trois ans. Le record de 1026 enfants perdus a été battu en 2009, contre 980 en 2010, et 495 pendant le premier semestre de 2011. Cette même année, sur 341 fugues, 182 ont été retrouvés, et sur 8 enlèvements, 5 ont été retrouvés vivants, et 1 mort.
Au cours du premier semestre de cette année, 306 enfants sur 495 déclarés disparus ont été retrouvés en 2011, et il reste encore 69 dossiers ouverts. Par contre, il y a encore 713 enfants disparus depuis 2009 qui n’ont pas été retrouvés.
Des enfants tués de façon cruelle
L’irresponsabilité et l’égoïsme de certains adultes s’avèrent parfois très graves et peuvent conduire à la mort des enfants. Ci-après quelques « accidents » macabres qui ont fait couler beaucoup d’encre depuis le début de cette année.
Avaradrova Ambatondrazaka : 2 enfants âgés de 3 et 5 ans sont morts empoisonnés avec un raticide. Le coupable de ce crime n’est autre que leur mère, à la suite d’une dispute entre cette dernière et son ex mari.
Tsivory Amboasary Atsimo.: 2 enfants ont été tués, puis découpés par des voleurs de zébu. Les parents,quant à eux, ont été fusillés.
Ambohimangakely : Un nourrisson de 3 mois est mort noyé dans un seau d’eau. La mère serait sortie, le temps d’acheter du café, laissant seul le bébé à la maison, lorsque l’accident s’est produit.
Ambohitraivo Ambohidratrimo : Une fillette de 7 ans a été retrouvée morte et découpée en mille morceaux après avoir été enlevée lors d’un match de football dans le quartier. Une dispute entre voisins serait à l’origine de ce drame.
Ampandrana Andrefana : Un enfant de 3 ans a été tué dans une maison effondrée. Sa grand- mère a fait tout pour le sauver mais la vieille femme, elle aussi, a été tuée dans cette catastrophe.
Ampandrana : Un enfant de 2 ans est mort calciné dans un incendie. Les parents étaient absents et les voisins auraient pu l’évacuer mais ont préféré sauver leurs meubles.
Anosizato Atsinanana II : Un enfant de 6 ans est mort dans un incendie. Sa mère a été tuée en essayant de le sauver.
Ambohimanga Rova : Un enfant de 5 ans a été retrouvé mort dans un puits. Elle a été violée, puis assassinée par son propre oncle. Ce dernier a avoué son crime.
Ambodirano Ambohijafy : 2 enfants sont morts empoisonnés par leur propre père. Une dispute conjugale serait le motif de ce meurtre.
Alaotra Mangoro: Exactement 16 fillettes ont été violées par un sadique de 15 ans. Avant son arrestation, le maniaque sexuel a pu violer une fillette de 4 ans.
Importance du signalement
Tsivory Amboasary Atsimo.: 2 enfants ont été tués, puis découpés par des voleurs de zébu. Les parents,quant à eux, ont été fusillés.
Ambohimangakely : Un nourrisson de 3 mois est mort noyé dans un seau d’eau. La mère serait sortie, le temps d’acheter du café, laissant seul le bébé à la maison, lorsque l’accident s’est produit.
Ambohitraivo Ambohidratrimo : Une fillette de 7 ans a été retrouvée morte et découpée en mille morceaux après avoir été enlevée lors d’un match de football dans le quartier. Une dispute entre voisins serait à l’origine de ce drame.
Ampandrana Andrefana : Un enfant de 3 ans a été tué dans une maison effondrée. Sa grand- mère a fait tout pour le sauver mais la vieille femme, elle aussi, a été tuée dans cette catastrophe.
Ampandrana : Un enfant de 2 ans est mort calciné dans un incendie. Les parents étaient absents et les voisins auraient pu l’évacuer mais ont préféré sauver leurs meubles.
Anosizato Atsinanana II : Un enfant de 6 ans est mort dans un incendie. Sa mère a été tuée en essayant de le sauver.
Ambohimanga Rova : Un enfant de 5 ans a été retrouvé mort dans un puits. Elle a été violée, puis assassinée par son propre oncle. Ce dernier a avoué son crime.
Ambodirano Ambohijafy : 2 enfants sont morts empoisonnés par leur propre père. Une dispute conjugale serait le motif de ce meurtre.
Alaotra Mangoro: Exactement 16 fillettes ont été violées par un sadique de 15 ans. Avant son arrestation, le maniaque sexuel a pu violer une fillette de 4 ans.
Importance du signalement
Le non signalement est la première cause de la difficulté pour la recherche des enfants disparus. Face à ce problème, le syndicat des professionnels des travailleurs sociaux (SPDTS) a mis en place une organisation pour faciliter le signalement. Il y a les « Fiantso », des personnes volontaires et bénévoles qui peuvent, à tout moment, identifier, et accompagner les victimes de tout abus et injustice sur les femmes et les enfants et déposer une plainte auprès de la police de mœurs et de la protection des mineurs. D’après Mialy Randrianasolo, responsable auprès du Spdts, il existe en moyenne 5 « Fiantso » auprès de 192 fokontany de la commune urbaine d’Antananarivo.
Sur le plan national, près de 754 réseaux de protection de l’enfant ont été déjà installés. Ces réseaux sont composés de responsables influents au sein de la société locale comme les enseignants, médecins, ainsi que des représentants de l’Etat. Les réseaux sensibilisent les personnes responsables du bien-être des enfants comme ses parents, sa grande famille, les écoles, les centres de santé… sur les bienfaits du respect des droits des enfants et sur les démarches à suivre et les entités à interpeller en cas de constatation de violence à leur égard. Plus récemment, la ligne verte 805 a été ouverte pour recevoir directement les signalements relatifs au cas de maltraitance d’enfants.
Quatre enfants encore disparus
Parmi les 713 enfants officiellement disparus, le journal a eu l’autorisation de diffuser l’identité, les renseignements (les photos) des 4 d’entre eux.
Jamily, âgé de 5 ans à l’époque, disparu depuis septembre 2009. Il a été enlevé par un voisin. Sa dernière localisation était dans la cour du domicile de ses parents à Marodoka Nosy Be Hell Ville. Il est le fils d’un pêcheur et d’une lavandière. Après une poursuite judiciaire par les parents, le suspect a été incarcéré mais disculpé après quelques mois de détention.
Jemayah, 5ans, disparu depuis 2010. Il a été séquestré par un inconnu. Ses parents l’ont vu, pour la dernière fois, en train de jouer dans la cour du domicile de ses parents à Ivato Antananarivo. Jemayah est le fils d’un technicien et d’une employée d’une entreprise franche.
Nadia, 13 ans à l’époque, disparue depuis 2009. Elle est orpheline et habitait chez sa grand-mère à Andavamamba lors de sa disparition pour une cause non définie.
Fara, 13 ans, disparue en 2011. Récidiviste, elles s’est enfuie du Centre d’accueil provisoire où elle a été placée. Elle présente des troubles mentaux et il n’y a aucune information sur sa famille.