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mercredi 23 juin 2010

Madagascar : le PM Albert Camille Vital aux Comores pour les problèmes de bois de rose

Le Premier ministre de la Haute Autorité de Transition (HAT) malgache, Albert Camille Vital est à la tête d’une délégation envoyée spécialement aux Comores pour voir de près les quelques 300 tonnes de bois de rose saisies par les autorités comoriennes le week-end dernier.

"On va discuter avec les autorités comoriennes sur les moyens d’arrêter ce genre de trafic. Il faut dire que les Comores sont devenues une plaque tournante de ce trafic de bois précieux en provenance de Madagascar’’, a expliqué le Premier Ministre avant son départ ce mardi.

Le ministre de l’Environnement et celui des Finances accompagnent le chef du gouvernement dans ce voyage. Une autre délégation composée de techniciens du ministère de l’Environnement est déjà sur place depuis quelques jours.

’’Ce trafic de bois de rose fait l’objet d’une grosse polémique et même mon nom est cité comme étant à l’origine des autorisations illicites. C’est ce que nous allons tout aplanir en identifiant ceux qui sont vraiment derrière ce trafic", a déclaré le général Albert Camille Vital. (Xinhua)

Madagascar : hausse de 9,1% des prix à la consommation en mai

Les prix à la consommation au niveau national de Madagascar ont enregistré une hausse de 9,1% en mai, par rapport au même mois de l’année précédente, selon les résultats de l’enquête de l’institut National de la Statistique malgache (INSTAT).

La ville d’Antsiranana, au nord de la grande île affiche la plus forte hausse avec un taux de croissance de 15,7%. L’Indice des prix à la consommation (IPC) dans la ville de Toamasina, de l’ est de Madagascar a augmenté de 5,2% alors qu’à Mahajanga, dans l’ ouest de la grande île, une augmentation de 5% a été reconnue.

Selon l’INSTAT, cette hausse provient des produits alimentaires, des boissons et tabac ainsi que l’augmentation des loyers, des prix de l’eau, de l’électricité ainsi que ceux du gaz et des produits combustibles.

D’après l’enquête effectuée par cet institut, les ménages malgaches souffrent aussi de l’augmentation des prix des produits manufacturés, des services privés ainsi que des produits vivriers non transformés. L’IPC a enregistrée une hausse, respectivement, de 17,4% , de 14,3% et de 11,6% pour chacun des trois secteurs. (Xinhua

Plongée dans les eaux mystérieuses de Madagascar


Madagascar est connue comme l’un des plus grands mystères non résolus de l’histoire naturelle. Sa très grande biodiversité est une énigme. Après le Mozambique le mois dernier, le programme La Planète Revisitée se consacre à Madagascar.


Tenter d’expliquer les niveaux extraordinaires d’endémismevégétal et animal de la grande île, voilà le pari de nombreux chercheurs. Proche du Mozambique, séparée par le canal du même nom et le puissant Courant des Aiguilles, Madagascar renferme une énigme. L’île est à la marge de la province biogéographique de l’Océan Indien. Résultat : elle est pauvre en espèces marines. Pourtant les collectionneurs de coquillages vont de découverte en découverte. C’est le mystère de Madagascar.

"Au cours des dix dernières années les collectionneurs de coquillages qui sont plus nombreux que les scientifiques et qui couvrent plus de terrains que nous, ont découvert des nouvelles espèces de cônes, des nouvelles espèces de porcelaines, de volutes, et donc nous devons aller voir là bas, le potentiel de découverte", déclare Philippe Bouchet, professeur au Muséum national d’Histoire naturelle.

Ce premier volet de plusieurs expéditions orchestrées par le Muséum national d’Histoire naturelle et l’ONG Pro Natura International a pour objectif de cibler les hotspots de la biodiversité les plus menacés et les laissés-pour-compte.

Ce mystère du Sud Malgache, et les découvertes successives de nouveaux coquillages ont mis la puce à l’oreille de Philippe Bouchet, du Muséum d’Histoire naturelle. Selon lui, ces découvertes ne sont que la partie émergée de l’iceberg : qui sait ce que les chercheurs vont découvrir parmi les familles comme les oursins, les algues ou les crustacés, qui n’attisent pas la convoitise des collectionneurs ? Il se pourrait que, parmi les espèces collectées par les membres de l’expédition La Planète Revisitée, près de la moitié soient endémiques du sud malgache. "J’ai choisi ce secteur car sur le plan hydro climatique, sur le plan des masses d’eau, de la température de l’eau, l’extrême sud de Madagascar n’est pas tropical. Ca n’a rien à voir avec le reste de Madagascar, c’est une région avec des eaux relativement froides une partie de l’année, un peu comme en Bretagne", poursuit Philippe Bouchet.

Il y aura une équipe basée à terre à Fort dauphin pour récolter dans un rayon de une heure de bateau, et qui ramèneront des échantillons qui seront triés et photographiés à terre et l’Antéa permettra de couvrir l’ensemble du littoral. Une deuxième équipe travaillera dans le canal du Mozambique lui-même dans des fonds compris entre 100 et 1000 mètres de profondeur. "Il y a 240 000 espèces connues dans les océans au jour d’aujourd’hui, dont 13 000 espèces de poissons marins, on veut revenir avec des échantillons les plus complets possibles", annonce Philippe Bouchet.

Dans ce Canal du Mozambique, les chercheurs s’intéresseront à une zone plus profonde, la zone bathyale. Un partenariat avec l’Institut Espagnol d’Océanographie a déjà permis de réaliser une campagne préliminaire. En avril 2009, pendant une petite dizaine de jours de mer, 18 participants de diverses nationalités (espagnols, mozambicaines, américains, taïwanais, français) ont effectué 45 opérations de dragage et de chalutage, entre 100 et 1800 m de profondeur, sur des fonds crevettiers du sud du Canal du Mozambique.

Il s’agira désormais d’approfondir les recherches, afin d’obtenir une vision plus claire de la biodiversité présente dans cette partie du Canal du Mozambique. Une région qui n’est pas épargnée par l’épuisement des ressources marines, lié à la surpêche. Après être passé de 5 millions de tonnes par an à la fin du XIXe siècle à 86 millions de tonnes par an à la fin des années 1980, les proportions de prises mondiales déclinent. L’amenuisement des stocks à proximité des côtes amène les exploitants à chaluter à des profondeurs de plus en plus grandes, parfois jusqu’à 2000 ou 3000m.

Ces chalutages profonds raseraient au fond des océans une surface cent cinquante fois plus importante que celle détruite par la déforestation. Ces pratiques ravagent pour longtemps des écosystèmes ayant fait l’objet de très peu d’études scientifiques, comme le Canal du Mozambique.

La Planète Revisitée s’inscrit dans le retour des grandes expéditions naturalistes débutées au milieu du XVIIIème siècle, mais cette fois-ci dans une course contre la montre des extinctions.

Peu de données existent sur la situation de Madagascar, seules les régions de Tuléar et de Nosy Bé ont déjà fait l’objet d’inventaires. L’évaluation et l’étude de l’endémisme périphérique de la grande île constitueront donc les thèmes principaux de l’exploration du grand sud malgache.

Amer cinquantenaire à Madagascar

La Grande Île de l’océan Indien célébrera le 26 juin le cinquantenaire de son indépendance, avec à sa tête un régime sans légitimité démocratique et une économie au point mort

La fête nationale s’annonce morose samedi à Madagascar. Le 26 juin, qui commémore l’indépendance de l’ancienne colonie française en 1960, est habituellement un temps de communion nationale assorti de rites bien ancrés. Les enfants défilent dans les rues à la nuit tombée en brandissant des lampions, héritage paradoxal du 14-Juillet colonial, et chaque maison arbore le drapeau national.

En cette année du cinquantenaire de l’indépendance, la crise politique qui sévit depuis le début de 2009 affecte jusqu’à ces traditions consensuelles. Certains opposants au pouvoir de transition mené par l’ancien maire d’Antananarivo, Andry Rajoelina, ont appelé à ne pas hisser les drapeaux pour protester contre le caractère antidémocratique du régime. De leur côté, les autorités ont martelé que l’accrochage du drapeau était un « devoir » pour tout Malgache.

À Manarintsoa, un quartier populaire d’Antananarivo, ces querelles laissent les habitants indifférents. « On travaille et on ne pense pas trop à ce cinquantenaire », affirme Lalao, qui assure de quoi manger à ses quatre enfants en tressant du raphia. Son mari glane quelques centimes en fabriquant des cintres à l’aide de tiges de fer. Encore ont-ils un toit de tôle sur leur minuscule maison.
L'heure n'est pas à la communion nationale

Mais de nombreux habitants de ce « bas quartier » insalubre, noyé sous les eaux d’égout à la saison des pluies, sont encore bien plus fragiles. On les croise sur le « marché des pauvres », où se vendent des matériaux de récupération tels que le fer ou le plastique.

Effet probable de la crise, les usines de retraitement du plastique ne viennent plus s’y fournir en bouteilles usagées, forçant de nombreuses femmes à se rabattre sur d’autres gagne-pain, comme le lavage du linge (50 ariary, soit 2 centimes d’euro, par vêtement) ou même le pari sur les jeux de cartes.

Pour autant, la pauvreté « habituelle » est si massive qu’il est difficile de quantifier l’impact de la crise politique, qui a entraîné la fermeture de la plupart des usines en zone franche employant des milliers d’ouvriers. « Les gens disent : “On est toujours pauvres, ça ne change rien” », note Monja Rajaonarison, de l’ONG Hardi, très active dans le quartier, qui a remarqué une recrudescence des défauts de remboursement des microcrédits.
Protester contre le caractère antidémocratique du régime

« Quatre-vingt-dix pour cent du pays vit, en temps normal, d’une économie informelle et autosuffisante, confirme le P. Sylvain Urfer, un des animateurs de l’Observatoire de la société civile (Sefafi). La période actuelle est un passage nécessaire, qui met le pays face à lui-même, ce que les crises précédentes, plus courtes, avaient épargné de faire. »

Revenu à Madagascar après en avoir été expulsé par le président déchu Marc Ravalomanana, le jésuite français met en avant la promulgation d’un nouveau code électoral demandé de longue date par les organisations de défense de la démocratie. Et parle au passé des négociations menées depuis un an sous l’égide de l’Union africaine.

De fait, depuis l’échec des dernières tractations à Pretoria (Afrique du Sud), fin avril, les espoirs se reportent sur des discussions intermalgaches initiées par les raiamandreny (littéralement « père-et-mère », celui qui tire autorité de sa sagesse). Elles achoppent sur deux blocages de fond : la détermination de Marc Ravalomanana qui, depuis son exil sud-africain, n’a renoncé ni à son fauteuil, ni à son empire économique ; et l’installation dans la durée d’un régime de transition gangrené par la corruption.
« Le pays s'enfonce lentement »

« Les hommes au pouvoir sont affamés, remarque le P. Alain Thierry Raharison, secrétaire général de la Commission épiscopale Justice et Paix. Ils profitent de la situation pour s’agripper, alors qu’ils ne devraient être là que pour expédier les affaires courantes et organiser des élections. »

Dernier exemple en date : la délivrance d’un permis d’exploration du gisement de fer géant de Soalala au consortium chinois Wisco, qui prévoit d’investir 6,5 milliards d’euros et a promis à la Haute Autorité de la transition (HAT) une commission de 81 millions d’euros.

La HAT justifie la conclusion de tels contrats par la suspension des aides budgétaires internationales, qui représentaient 40 % du budget de l’État (2 milliards d’euros au total). Résultat : sur les neuf premiers mois de l’année, les dépenses publiques ont diminué de 325 millions d’euros par rapport à la même période de l’année précédente, et diverses catégories de fonctionnaires se sont mises en grève.

« Le pays s’enfonce lentement », résume un représentant de la communauté internationale, qui espère toutefois en la capacité des Malgaches de parvenir, in fine, à un consensus.
Laurent d'ERSU