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mercredi 14 décembre 2011

GUY RIVO RANDRIANARISOA « Ravalomanana se présentera aux présidentielles »

Politique - GUY RIVO RANDRIANARISOA


Le porte-parole de l'ancien président Marc Ravalomanana et celui de la mouvance éponyme évoque la position de son patron et partage son avis sur l'évolution du processus de sortie de crise. 
• Expliquez-nous les circonstances de votre retour au pays le 28 novembre.
- Ce retour avant la fin de l'année a été prévu de longue date car je n'ai pas maille à partir avec la Justice. J'en ai parlé avec le président [Marc Ravalomanana] pour lui dire que je suis prêt à rentrer. Comme il l'avait annoncé, ce retour n'a rien d'une provocation. La Feuille de route a été signée. Il faut maintenant examiner, ensemble au sein de la Transition, son application. C'est dans ce contexte que Tojo Ravalomanana [fils de Marc Ravalomanana} a également décidé de rentrer pour rendre visite à sa famille. Il y a eu beaucoup d'appréhensions autour de notre retour, pour ne parler que du cas d'un ressortissant américain, ami du fils du président et investisseur. Mais sur le fond, nous sommes revenus dans le cadre du Fampihavanana.

• N'êtes-vous pas venu en précurseur pour préparer le retour de Marc Ravalomanana ?
- Nous ne pouvons pas agir d'une manière irréfléchie. Il existe une stratégie définie dans le cadre du Fampihavanana. Mais notre retour n'a rien à voir avec le retour de l'ancien président Didier Ratsiraka. Dans une certaine mesure, cela pourrait être vrai, mais notre retour est motivé par la
volonté et le courage de servir notre patrie commune. Personnellement, j'ai également souhaité revoir ma famille.

• Marc Ravalomanana vous a-t-il confié une mission particulière à votre retour au pays ? 
- Comme je l'ai expliqué, il faut s'imprégner de la réalité et voir l'application de la Feuille de route, comment on peut s'entraider au nom de la solidarité. Des éléments de la mouvance Ravalomanana ont intégré les institutions de la Transition au nom de cette mouvance et pour la représenter. Certains commencent à se disperser et tendent à oublier qu'ils collaborent avec la mouvance Ravalomanana et non avec les membres de leur famille ou leurs amis ...

• Quelle est exactement la position de Marc Ravalomanana par rapport à la Feuille de route ? 
- Il accepte l'esprit de consensualité et d'inclusivité prôné par la Feuille de route, mais n'est pas d'accord avec la manière dont le président de la Transition la met en place à travers ce document. Pourquoi a-t-on contourné l'idée d'un partage équitable au sein des institutions transitoires ? Nous constatons toujours une mauvaise foi derrière les décisions, ce qui conduit à l'absence d'équilibre de pouvoir pour ne parler que de la mise en place du gouvernement et du Parlement. Dans quel article de la Feuille de route donne-t-on le droit à Andry Rajoelina de disposer d'un quota personnel, alors que les autres chefs de file n'en ont pas ? C'est pourquoi la mouvance Ravalomanana a formulé une plainte sur ce point auprès de la SADC, auprès du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine et auprès de l'Union européenne . Pour nous, l'UDR-C, le TGV ou encore les « Autres sensibilités » (AS) sont tous avec Andry Rajoelina. Quoi qu'on dise, les dirigeants de ces entités étaient tous sur la Place du 13-Mai pour protester contre le régime en 2009. Mais Leonardo Simao [membre de l'équipe de médiation de la SADC] a créé artificiellement des groupes comme l'UDR-C et l'Escopol.

• La mouvance Ravalomanana a pourtant fini par entrer dans les institutions de la Transition, non ?
- C'est vrai. Après échanges, les responsables de la mouvance ont convaincu le président Ravalomanana de l'utilité d'intégrer le système pour tenter de réparer tout cela et pour atteindre les objectifs fixés. Finalement, il a accepté mais a demandé aux membres de la mouvance d'assumer leur responsabilité jusqu'au bout.

• Laquelle ?
- Quitter la Transition en cas de non-respect de l'esprit et de la lettre de la Feuille de route.

• Quels sont les facteurs décisifs qui pourront conduire à une telle initiative ?

- La Feuille de route a été ratifiée. Nous attendons son application dans un bref délai pour ne parler que de l'article 16 [arrêt des poursuites judiciaires sur des motifs apparaissant comme politiques contre des membres de l'opposition], l'article 18 [amnistie large pour les événements de 2002 à 2009) ou l'article 20, corollaire des deux autres dispositions de la Feuille de route [retour des exilés politiques dont Marc Ravalomanana].

• Avez-vous fixé un délai de réalisation de ces mesures ?

- La Feuille de route a été ratifiée. Le gouvernement a maintenant le pouvoir et le devoir de déclencher les procédures en vue de concrétiser des dispositions prévues par le texte.

• La communauté internationale tend à soutenir la Haute autorité de la transition. Le CPS et le Groupe international de contact (GIC-M) privilégient l'accroissement de l'aide, même si les sanctions politiques ne sont pas encore levées...
- Le CPS et le GIC-M ont fait part de leur satisfaction par rapport aux avancées du processus de sortie de crise, mais il ne faut pas non plus oublier qu'ils suivent de près la mise en œuvre de la Feuille de route comme c'est le cas de l'article 20 concernant le retour des exilés. Le CPS a déclaré son intention d'attendre les rapports de la SADC sur cette mise en œuvre. Nous attendons ces rapports après la ratification de la Feuille de route.

• Le retour de Marc Ravalomanana semble être traité comme un accessoire dans toutes les dispositions prises...
- C'est possible, mais il ne faut pas oublier que c'est le corollaire des articles sur d'autres dispositions de la Feuille de route, à savoir la libération des détenus politiques et le retour des exilés. Il ne faut pas non plus oublier que la communauté internationale a fait un geste après celui consenti par les mouvances Zafy et Ravalomanana d'intégrer le processus. Elle a encore la possibilité de se rétracter et de retirer les aides promises si jamais la Feuille de route n'est pas appliquée correctement.

• Vous n'êtes pas convaincu du soutien de la communauté internationale à Andry Rajoelina.
- Elle soutient la Transition et non le président de la HAT.

• Comment analysez-vous la rencontre entre Andry Rajoelina et le président français Nicolas Sarkozy ?
- Le président français aurait bien pu faire ce geste depuis 2009, mais il ne n'avait pas fait ...

• Que répondez-vous aux critiques lancées contre la mouvance Ravalomanana qui chercherait la petite bête dans la mise en œuvre de la Feuille de route ? 

- C'est un point de vue comme un autre. Mais tout devrait marcher si tout est clair dès le départ pour respecter le principe de la consensualité et de l'inclusivité. Nous n'avons qu'à constater la tentative de forcing afin d'annexer la Feuille de route à la Constitution de la IVe République, alors que l'article 30 de la Feuille de route stipule l'annulation de tout accord passé avant la signature de ce document.

• Des partisans du président de la Transition et des dissidents de la mouvance Ravalomanana pensent que cette dernière est vidée de ses forces...
- En sont-ils sûrs ? Les partenaires techniques et financiers sont des démocrates. Ils font un sondage et concluent que le président Ravalomanana a encore du soutien, surtout au niveau national, contrairement à certaines assertions. Croyez-moi, les élections auraient déjà été organisées si le président Ravalomanana était affaibli.

• Quelles sont les raisons de la désunion des trois mouvances des anciens présidents ?
- Je ne pense pas que les trois mouvances se désolidarisent. Les chefs de file sont toujours en contact. Vous l'avez remarqué quand Didier Ratsiraka a eu une conversation avec le président Ravalomanana lors de son retour dans la Grande île.

• Quand Marc Ravalomanana reviendra-t-il ?
- La position du président ne varie pas sur la question. Il a toujours la ferme intention de revenir au pays et de se présenter aux présidentielles pour démontrer qu'il a été accusé injustement de tous les maux. Certains continuent de mener une campagne politique autour des événements du 7 février, mais la lumière a-t-elle été faite sur la question ? Pour ce qui est des autres accusations (remblayage du terrain ou location de terrains à des firmes étrangères) les dirigeants de la HAT doivent d'abord faire une introspection sur les réalités depuis trois ans. Peut-être se rendent-ils compte maintenant du mécanisme d'une prise de décision en tenant compte du contexte.

• Une série de déclarations a pourtant annoncé son retour sans que cela ne se concrétise, non ?
- Vous n'avez plus entendu le président évoquer une date précise de son retour ces derniers temps. En revanche, il avait bien eu l'intention de revenir au pays le 19 février 2011 et on peut le prouver. 

Le Parlement insère la feuille de route dans l'ordonnancement juridique interne (PAPIER GENERAL)

La chambre basse du Parlement de la transition à Madagascar, nommée le Congrès de la Transition (CT), a inséré dans l'ordonnancement juridique interne la feuille de route pour la sortie de crise politique dans le pays, a-t-on appris mercredi auprès de cette institution de la transition.

Après une discussion de trois heures au niveau du Parlement, 229 sur les 239 membres du CT présents à la séance plénière ont voté oui à l'insertion de la feuille de route dans l'ordonnancement juridique interne. Six membres ne se sont pas prononcés tandis que quatre ont voté contre. On a appris que la mouvance de l'ancien président Marc Ravalomanana a voté contre.

La chambre haute du Parlement de la transition, nommée le Conseil Supérieur de la Transition (CST), a déjà adopté ce projet de loi la semaine dernière.

Selon la loi du pays, la feuille de route devra encore passer au niveau de la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) comme tout autre projet de loi avant d'être validée définitivement pour avoir sa valeur de Loi.

L'insertion de la feuille de route dans l'ordonnancement juridique interne s'impose afin qu'elle acquière valeur de Loi et ait un effet obligatoire à l'égard de tous, selon le conseil des ministres tenu le 1er décembre dernier.

D'après le vice-président du CT, Benja Urbain Andriantsizehena, la troïka de la communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), l'organisation régionale qui dirige la médiation dans la crise politique malgache, attend l'adoption de la feuille de route par le Parlement malgache, pour que la situation dans le pays connaisse une évolution.

La feuille de route a été signée le 17 septembre dernier par les groupements politiques à Madagascar, dans le but de sortir le pays de la crise politique.

Dans le cadre de la mise en œuvre de cette feuille de route, Omer Beriziky a été nommé Premier ministre de consensus le 28 octobre, pour former son gouvernement le 21 novembre, tandis que les 365 membres du CT et les 163 membres du CST ont été nommés le 1er décembre pour assurer les tâches du Parlement de la transition.

Depuis ces nominations, la transition à Madagascar est dirigée par des personnalités issues des formations politiques protagonistes. La Haute Autorité de la Transition (HAT) est présidée par Andry Rajoelina, la chambre basse du Parlement, présidée par Mamy Rakotoarivelo, provenant de la mouvance de l'ancien président Marc Ravalomanana, la chambre haute présidée par Dolin Rasolosoa qui supporte Andry Rajoelina, et le gouvernement dirigée par le Premier ministre Omer Beriziky, proposé par l'ancien président Albert Zafy. MM. Ravalomanana et Zafy conteste M. Rajoelina.

Selon la feuille de route, la transition sera chargée de l'administration des affaires courantes du pays et de mettre en place les conditions nécessaires pour des élections crédibles, justes et transparentes, en coopération avec la communauté internationale.

Le document cadre de mise en oeuvre de la feuille de route demande la recomposition de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et propose la tenue des élections présidentielles et législatives avant le mois de novembre 2012.

La crise politique à Madagascar a commencé en décembre 2008 suite à un bras de fer entre le président de l'époque Marc Ravalomanana et M. Rajoelina, qui était alors le maire d'Antananarivo. Les manifestations dirigées par M. Rajoelina ont entraîné la démission de M. Ravalomanana le 17 mars 2009. M. Rajoelina a pris le pouvoir le 21 mars 2009 tandis que son prédécesseur s'est exilé en Afrique du Sud au lendemain de sa démission. 

Transport maritime: Rénovation du port de Toamasina

Le transport maritime occupe une grande importance dans le développement de l’économie de pays. A cet effet,  de grands chantiers en vue au port de Toamasina. Pour ce faire, la Société du Port à gestion autonome de Toamasina (Spat) envisage de mettre en route un Schéma Directeur de Développement pour le grand Port de l’Est.
Cette société projette ainsi  dans l’avenir entreprendre des travaux d’extension. L’objectif est de développer les aménagements portuaires les plus promoteurs pour l’expansion du port pour les prochaines 25 années.
Ce schéma comprendra un certain nombre de travaux qui devront, à terme,  permettre au port d’être mieux équipé pour faire face, primo, à l’intensification du trafic maritime et, secundo d’être plus performant par rapport aux autres ports de la région. L’enjeu est de taille car de ce schéma dépendra l’avenir du port en tant que port d’éclatement et de transbordement pour l’océan Indien.
La rénovation du port est une décision prise afin de concevoir et de mettre en œuvre un plan de développement résultant d’un constat, celui de la croissance continue du trafic conteneurisé. Ces dernières années, le trafic national, régional comme pour le monde du transport maritime en général, est en évolution constante.
Lors de la présentation du rapport final hier, au siège de l’Agence Portuaire, Maritime et fluviale (Apmf) Alarobia, Christian Eddy Avellin, directeur général de Spat, a affirmé que le Schéma Directeur du Développement du port intégrera tous les paramètres liés à l’exploitation de la surface portuaire. En outre, une tendance se dessine d’après les différentes études menées pour le compte de la Spat. De ce fait, une augmentation de la capacité d’accueil sera incontournable.
La réhabilitation et l’extension des postes à quais ainsi que le dragage et l’approfondissement des plans d’eau devront aussi figurer en bonne place dans les travaux à réaliser.

Accès des étrangers à la terre: Aucune place pour la gabegie et le laisser-aller

Que ce soit pour les deux projets agricoles dans l’Ihorombe, Tozzi Green et Landmark, ou pour d’autres projets portant sur des vastes superficies, la vice-Primature chargée du Développement et de l’Aménagement du territoire est intransigeante quant à l’obligation pour les investisseurs de se plier aux procédures légales. Le Directeur général des services fonciers (DGSF), Tantely Ravelojaona rappelle : « Le ministère de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation (MATD) d’alors devenu vice-Primature a déjà sorti une circulaire sur la question le 25 octobre 2010. Les étrangers ne peuvent pas acheter des terres. Ils peuvent, par contre, avoir accès au foncier par le bail. Tout demandeur de vastes terres de plus de 2 500 ha doit suivre une procédure stricte ». Celle-ci comprend l’étude préalable par la commission interministérielle dont la composition change suivant la nature du projet. L’objectif est d’analyser si le projet peut augmenter le PIB du pays et ne nuit pas à l’environnement.
Si la commission donne un avis favorable, cette décision ne signifie en rien que les terres ont été attribuées. A ce stade-là, la procédure n’autorise pas à déposer une demande aux services fonciers. L’avis favorable de la commission aboutit seulement à l’autorisation de prospection délivrée par la vice-Primature. De quoi permettre au demandeur de descendre sur terrain pour vérifier si les terres demandées sont effectivement disponibles, et pour demander l’accord des autorités et des communautés locales. Pour le cas de Tozzi Green qui veut travailler à Satrokala et Andiolava, le MATD l’a sommée d’arrêter les travaux le 24 mars 2011. L’entreprise qui veut investir dans la culture de jatropha a conclu un contrat de mise à disposition de terrains avec le fokontany de Satrokala. Elle n’a donc pas respecté la circulaire citée plus haut, d’autant que les terrains en question appartiennent à l’Etat. Mais cette entreprise a réagi positivement par rapport à la décision du MATD : elle s’est pliée à la procédure légale et obtenu plus tard l’autorisation de prospection.
Des réunions avec les autorités et les communautés locales ont été organisées par la suite. Selon les procès-verbaux de réunion du 11 et du 20 juillet 2011, ces différentes entités ont donné un avis favorable au projet de Tozzi Green après avoir pesé le pour et le contre. La société assure, par ailleurs, qu’elle ne nuira pas à l’accès à l’eau des populations riveraines. Elle s’engage à mettre en place des vétérinaires pour soigner le cheptel des éleveurs et verra ensuite la transformation de l’élevage intensif en extensif. Ce passage d’un système d’élevage à un autre l’obligera à acheter auprès des éleveurs 3 000 t d’engrais par an pour ses plantations. Tozzi Green prospecte sur 100 000 ha. Au stade actuel de sa demande, les rumeurs sur des conflits avec les communautés locales véhiculées dans les médias la semaine dernière s’avèrent fausses. Concernant Landmark qui cultive du maïs, elle a conclu avec le chef de région d’alors un protocole d’accord illégal et qui ne comporte aucune donnée sur le montant de la location le 9 septembre 2006. Ce document porte sur un bail de 25 ans renouvelable pour une superficie entre 5 000 et 150 000 ha. Le DGSF rappelle que la région n’a pas compétence à louer des terres ayant fait l’objet de dotation de l’Etat. Ces terres sont destinées à des projets d’intérêt régional. Le 24 mars 2011, le MATD a sommé Landmark d’arrêter ses travaux. La société ne s’est pas manifestée depuis, elle est donc en situation irrégulière en matière foncière.
Le DGSF précise que les services fonciers n’ont jamais été transparents auparavant mais que le régime actuel déploie beaucoup d’efforts pour jouer la transparence et la bonne gouvernance. C’est pour éviter la gabegie et le laisser-aller. La preuve en est que la vice-Primature a refusé une demande de terrains de près de 3 000 ha pour une culture de jatropha. Le promoteur a posé des exigences contraires aux intérêts du pays et aux us et coutumes locaux. Comme quoi, le pays s’ouvre au monde mais exige des investisseurs de travailler dans le cadre légal. Quant à l’éventuelle implication de la société civile dans la gestion des terres de l’Etat, le DGSF estime qu’elle signifie une perte du pouvoir régalien de l’Etat sur ses propres biens. Elle reconnaît que la terre est sacrée pour les Malgaches mais que chaque acteur doit prendre ses responsabilités dans les domaines qui lui sont dédiés. A son avis, la société civile devrait aider à la sensibilisation des populations sur leurs droits conférés par les textes en vigueur.

mercredi 7 décembre 2011

ENERGIE JIRAMA La vie s'arrête avec le délestage

Allan Jean Ran­driatany,  de l'atelier « Tsiky Vy »
Allan Jean Ran­driatany,  de l'atelier « Tsiky Vy »






Impuissance ! Tel est le terme exact déterminant le sentiment des ménages de la capitale actuellement. Depuis le retour du délestage, bon nombre de gens voient aujourd’hui leurs activités menacées. Dépendant d’une manière directe ou indirecte de l’électricité, ils passent plus d’heure à ne rien faire qu’à travailler, à cause de la coupure. Les dépenses sont alors plus élevées que les bénéfices, et de nombreuses boîtes tournent  à perte. « Je crains fort un bilan négatif à la fin du mois. À cause de la coupure, notre recette a fortement diminué, contrairement à la facture de la Jirama. Le salaire de nos trois employés doit être payé, sans parler du loyer du local, du prix des produits et des frais de scolarité des enfants », se plaint Tahina Razafijemisa, propriétaire de la coiffure Pastel à Ankadifotsy.
Si en moyenne, son salon peut recevoir sept clients par jour, le délestage a réduit ce nombre à trois. Elle perd au quotidien Ar 24 000, soit 
Ar 720.000 en un mois, pour un coût moyen du service à Ar 6000 par personne. « Outre le weekend, le délestage commence souvent à 6h du matin pour ne se terminer qu’à 11h. Il reprend en général vers 15h30 jusqu'à 17h. Les clients, en voyant la coupure, vont ailleurs », se plaint-elle. Les salons de coiffure espèrent, toutefois, rattraper leur perte durant le mois de décembre. « Nous comprenons que la Jirama soit dans la difficulté, mais nous aussi, sans électricité, on ne peut pas vivre. Si la Jirama est obligée de procéder à la coupure, ainsi soit-il, mais qu'elle nous accorde le mois de décembre comme période de sursis », implore Soloniaina Rafano­mezantsoa, coiffeuse à Ambohimanarina. 

Black out total


Outre la coiffure, d'au­tres métiers libéraux sont aussi  menacés par le délestage. Les artisans soudeurs sont, par exemple, obligés de fermer leur porte en cas de coupure. Allan Jean Ran­driatany, propriétaire de l'atelier « Tsiky vy », aux 67ha, raconte qu'en une journée, ils ne peuvent pas travailler entre 9h et 15h. Or, « j’emploie huit chefs de famille dont un est payé mensuellement, trois quotidiennement, et quatre sont des employes temporaires. Actuellement, nous dépensons plus que nos gains. La facture à payer reste élevée, alors que les clients partent là où il n’y a pas de déléstage. Pour compenser notre perte, nous sommes obligés de vendre certains outils de travail », raconte tristement, le propriétaire de l'atelier Tsiky Vy. 
Mais les impacts négatifs du délestage se ressentent également dans d'autres secteurs. Nombreux exportateurs risquent aujourd'hui de perdre leur marché, faute de pouvoir honorer correctement les éché­a­nces de commandes. Comme cette chose n'est pas du tout tolérée par les importateurs, certains risquent de voir leurs clients s'en aller ailleurs si la situation perdure. Tel est par exemple le cas d'un tailleur de pierre a Talatamaty, « nos clients commencent à hausser le ton. Ils ne se soucient pas de notre délestage, ils veulent que leurs commandes arrivent à temps ». 
En fait, les conséquences du déléstage font tache d'huile. Un secteur touché d'une manière directe les répercute à d'autres Mais plus importante encore, la coupure d'électricité constitue un danger pour la vie de l'être humain lui-même. Sans parler de l'insécurité, certains hôpitaux sont aussi victimes des coupures. Elles peuvent être périlleuses en survenant au moment d'une opération délicate. Tout peut arriver jusqu'au moment où un groupe prend le relais. 

------------------Potentiel identifié estimé à 7 800 MW------------------

Actuellement, 70% de notre source d’énergie nécessite du carburant. Le potentiel identifié est estimé à 7 800 MégaWatt (MW), alors que la Grande Île n'en utilise que 125. L'exploitation d'une partie de ce potentiel peut mettre Madagascar à l'abri du délestage, dans la mesure où le besoin du pays est estimé à 450MW. Pour Antananarivo, l'abondance de pluie (60% des sources hydrauliques) ou la mise en application de la convention devrait résoudre le problème de coupure. Le besoin de la capitale est estimé à 170MW, et aujourd'hui 160MW sont fournis, d'où un gap de 10 MW.

les pêcheurs protègent la mangrove pour assurer leur survie


C'est dans ces labyrinthes marécageux de palétuviers que se reproduisent et vivent les crabes Scylla serrata, dont la pêche fait vivre les populations alentours et est essentielle à l'économie locale 



BELO-SUR-MER (Madagascar) (AFP) - Près de Belo-sur-mer, à l'ouest de Madagascar, les forêts de palétuviers s'étendent sur des milliers d'hectares et regorgeaient autrefois de poissons et de crabes. Mais certaines zones ont été fermées à la pêche par les pêcheurs eux-mêmes. Une question de survie.
"Les communautés ont choisi plusieurs sites que l'on ferme pendant quatre mois dans l'année pour permettre aux crabes et aux poissons de se reproduire", explique Thomas, responsable de Blue Ventures, une association britannique de protection de la biodiversité marine à l'origine du projet.
Trois sites de 200 hectares au total ont été sélectionnés par les communautés locales pour cette première expérience dans la mangrove, forêt marine qui s'étend sur 4.000 km2 à Madagascar.
C'est dans ces labyrinthes marécageux de palétuviers que se reproduisent et vivent les crabes Scylla serrata, dont la pêche fait vivre les populations alentours et est essentielle à l'économie locale.
Depuis 2004, plus de 130 zones ont été fermées à la pêche par des associations communautaires à Madagascar, mais c'est la première fois que ce dispositif est appliqué dans une mangrove.
A cinq kilomètres de Belo-sur-mer, Antanimanimbo est un hameau de quelques cases en bois construites sur une presqu'île de sable, entre océan et mangrove.
La centaine d'habitants vit au rythme des marées qui inondent les rivages.
"Avant, il y avait beaucoup de crabes dans la mangrove, maintenant il y en a peu. Cela m'inquiète pour les générations futures", explique Jean-François, 62 ans, vice-président de l'association de pêcheurs du village qui a décidé de fermer une zone de 120 hectares.
La pêche intensive pratiquée par les villageois, qui revendent leurs crabes à des grossistes de la région, a conduit au tarissement progressif des ressources.
L'emploi de filets adaptés et la création de réserves sont les solutions introduites par Blue Ventures et acceptées, toujours par consensus, par les habitants.
- Protéger les ressources -
"Tout le village respecte la fermeture, car on a organisé des réunions et des discussions pour réfléchir à la protection de notre zone de pêche, et on a décidé d'adopter ce système", ajoute Jean-François, dans cette région où l'on ne s'identifie qu'avec son prénom.
La communauté a élaboré un "dina", une loi locale respectée généralement par tous. Une lourde amende est prévue pour ceux qui enfreindraient la règle établie.
"Pour introduire ce système, Blue Ventures a une technique: les échanges entre villages. On a emmené des pêcheurs dans des villages où cela a marché", reprend Thomas, qui a déjà encadré plusieurs projets similaires.
"D'autres pêcheurs du Nord viendront aussi pour voir ce site", ajoute-t-il.
L'objectif de Blue Ventures est de multiplier ce modèle sur l'ensemble de la côte sud-ouest de Madagascar pour aider les communautés à faire face à la baisse généralisée des ressources. Qu'il s'agisse des crabes, des poissons, des poulpes ou des concombres de mer, tous les types de pêche sont concernés.
La surexploitation n'est pas seulement le fait des pêcheurs locaux: de grands navires de pêche, avec ou sans licence, lancent leurs filets sans contrôle dans les eaux malgaches.
Selon une étude menée par Blue Ventures et des chercheurs de l'université de Vancouver (Canada), près de 4,7 millions de tonnes de poissons ont été pêchées depuis 1950, alors que les autorités n'en recensent que la moitié.
A défaut de lutter contre la pêche industrielle, les communautés locales peuvent protéger les ressources du littoral et trouver leur place dans le circuit commercial.
"Si les pêcheurs adoptent durablement ce système, on pourra négocier de meilleurs prix de vente aux grossistes qui viendront le jour de l'ouverture de la réserve", avance Thomas.


Une drogue douce appelée Khat inonde le Nord de Madagascar

Une drogue douce appelée Khat inonde le Nord de Madagascar
Le trafic du khat est devenu si juteux qu’un véritable réseau s’est crée depuis quelque temps dans le nord deMadagascar. Cette drogue douce, appelée Khat, est devenue un produit de  consommation courante dans cette partie de l’île et le phénomène commence à s’étendre sur tout le territoire. 

 
 
Depuis 1998, la région de Diana, située dans le nord deMadagascar, s’adonne à la culture de Khat, une drogue douce dont la consommation est devenue si courante. Dans les communes les plus productrices, toute  l’économie et presque toutes les activités tournent autour du khat selon l’Express de Madagascar.
 
Dans les communes d’Antsalaka,  située à 67 km au  sud-ouest de Diégo Suarez, et celle de Joffreville, plus de 10 000 ha sont  actuellement cultivés de khat et les surfaces cultivées s’étendent de jour en jour.
 
Le khat tient désormais une place prépondérante dans le  développement de la région de Diana et les principaux producteurs commencent à écouler leur marchandise dans presque toutes les grandes villes de Madagascar. La feuille verte s’écoule même actuellement jusqu’à l’île de  Mayotte. A ce rythme, le  district d’Antsiranana II risque de perdre sa place de grenier de la  région Diana, du fait que la riziculture, la culture de café ou de légumes  sont abandonnées au profit de celle du khat.
 
 
Pour les consommateurs invétérés, le Khat n’est pas une drogue, quoique l’Organisation Mondiale de la Santé l’ait qualifié de drogue douce et l’ait inscrit dans la seconde catégorie des drogues, au même titre que le  haschich ou encore la cocaïne. Ces feuilles vertes, les adeptes les mâchent pour en siroter les substances hallucinogènes qui, selon eux, les aident à se concentrer et à rester éveillés, notamment pour les travailleurs de nuit. D’ailleurs, l’administration est même allée jusqu’à interdire la consommation du khat  aux chauffeurs de taxi, se rendant compte des risques sur la sécurité des passagers.
 
 
Mais ces feuilles hallucinogènes  envahissent tellement la ville Diégo que sur les portes de service, on peut lire les inscriptions «  Interditdefumer  » et «  Interditdeconsommerdukhat  ». Sa consommation accrue n’est pas non plus sans conséquence sur le budget familial. Les adeptes arrivent, en effet, à débourser jusqu’à 5 000Ariary (environ 1euro50) chaque jour afin d’assouvir leur besoins.

La France affiche son soutien au jeune président malgache


Consécration? Andry Rajoelina, 37 ans, reçu en tant que président de Transition malgache par le président de la République française Nicolas Sarkozy à Paris le 7 décembre. Deux ans et demi après sa prise du pouvoir à Antananarivo, le 17 mars 2009, cet entretien officiel au Palais de l’Elysée a valeur de symbole fort pour le jeune dirigeant malgache: la fin de l’ostracisme.
Oublié donc le «coup d’Etat»? C’est bel et bien ce terme que le président français avait repris en mars 2009 à Bruxelles, à la suite de la présidence tchèque de l’Union européenne, pour qualifier l’éviction du président élu Marc Ravalomanana: 
«J'observe qu'il est renversé sans aucune élection. J'observe que la première décision c'est la suppression du Parlement, ce qui n'est quand même pas un signe extrêmement positif».
La suite de ce constat sans appel fait par l’ensemble de la communauté internationale fut la mise au ban de Madagascar des différentes instances multilatérales (notamment aux Nations Unies, à l’Union africaine et au sein de la Communauté de développement d’Afrique australe-Sadc) et la fermeture de nombreux canaux d’aides et de programme de financement des bailleurs de fonds dont la Banque mondiale et le FMI, les Etats-Unis, l’Union européenne et la France.
Des sanctions économiques internationales qui ont privé le pouvoir central malgache de près de 70% de son budget et ont eu un impact direct en termes de dégradation de la situation économique du pays et de la population.
Néanmoins, la France a toujours témoigné une sensibilité différente. Il faut dire que au-delà d’une position de principe, le renversement de Marc Ravalomanana avec lequel Paris avait des relations orageuses ne chagrinait pas plus que cela l’Elysée. C’était même une aubaine dans la mesure où l’ancien président malgache affichait de mauvaises dispositions à l’égard de la France, mais aussi à l’égard de la langue française à laquelle Ravalomanana préférait visiblement l’anglais.
Désormais, après trois ans de crise politique, une Feuille de route signée à la mi-septembre 2011 par la plupart des partis malgaches émerge, sans convaincre totalement. Un Premier ministre, Omer Beriziky, et un gouvernement de «consensus» de Transition ont été nommés. Mais Rajoelina reste maître à bord, dans l’attente de l’organisation à Madagascar d’élections libres, équitables et crédibles selon la formule consacrée. Pour Paris, c’est le signal attendu pour appuyer les demandes du régime de la Haute Autorité de Transition (HAT) de reconnaissance et de levée des sanctions internationales.
A présent à Paris, Rajoelina se rapproche de cet objectif. Le 6 décembre, il était reçu par le président de l’Organisation internationale de la Francophonie«Abdou Diouf soutient Rajoelina», titre le Courrier de Madagascar. Ce dernier a déclaré à son invité malgache:
«Vous avez manifesté, aux yeux de tous les Malgaches et du monde entier, votre sens aigu d'homme d'Etat et de leadership
Dans ces conditions, la fin de la suspension de Madagascar des instances de l’OIF ne saurait tarder et la Francophonie compte bien contribuer à la préparation des élections.
Un peu plus tôt, Bruxelles avait de son côté montré plus de réserve sur le dossier Madagascar en manifestant un «appui conditionné de l’Union européenne au processus de transition», titreMadagascar-Tribune.com.
De Paris, Andry Rajoelina ne repartira pas les mains vides. Deux conventions de subventions représentant plus de dix millions d’euros de dons ont été signées le 7 décembre avec le ministre français de la Coopération Henri de Raincourt par le biais de l’Agence française de développement (AFD). La rencontre avec Sarkozy promet d’être chaleureuse mais aussi studieuse. Pour L'Express de Madagascar, il s'agit d'une visite de travail où pourraient être abordés trois points: «des élections qui permettront le retour de l’aide internationale», les «contrats français» et le «recadrage de l’ami­ral Ratsi­raka». Le retour récent de l'ancien président malgache de son exil parisien est sans doute suivi avec attention à Paris.

Economie Madagascar: Secteur privé, l'Etat obéré de dettes

Madagascar-Economie - Le GEM demande à l'État de régler ses dettes. Il s'agit de l'une des dispositions pour la relance économique. Des arriérés cumulés. Les dettes de l'État envers le secteur privé sont énormes. Selon les informations émanant du Groupement des entreprises de Madagascar (GEM), elles concernent plusieurs secteurs, principalement le BTP et les entreprises franches. Pour cette dernière, l'endettement est de l'ordre de 7 milliards d'ariary fin août 2011. Elle provient principalement du non-remboursement de la taxe sur la valeur ajoutée. Cette situation a pris de l'envergure depuis le début de la crise.

« Le retard dans le remboursement de la TVA par l'État n'est pas une nouveauté, mais depuis la crise, il est devenu très important. Certains de nos membres avancent que le délai de remboursement n'est pas respecté, et que pour certains, le retard dépasse même les six mois », indique Joséphine Soanorondriaka Andriamamonjiarison, présidente du GEM. C'était hier, au cours d'une conférence de presse au siège du groupement à Ambohijatovo.

A court terme

Afin de faciliter le fonctionnement des entreprises, le groupement revendique le paiement de ces arriérés. Des membres se sont exprimés sur ce sujet lors d'une rencontre avec le Chef du gouvernement, Jean Omer Beriziky, une discussion qui s'inscrit dans le cadre de la relance économique, suite à la mise en place du gouvernement consensuel.

« Avec l'instauration d'un gouvernement consensuel dont la présentation a été assistée par la Communauté internationale, les opérateurs privés pensent qu'il est grand temps de se pencher sur le redressement économique », indique toujours la présidente du GEM. « Nous avons déjà été écoutés, et nous espérons une mise en oeuvre effective », poursuit-elle.

Outre le paiement des arriérés envers le secteur privé, d'autres mesures ont été avancées dans le court terme. Il s'agit, entre autres, de la résolution des problèmes de fourniture d'électricité par la Jirama, l'amélioration du transport aérien, ainsi que l 'élaboration d'un programme de libéralisation des prix des produits pétroliers après négociation avec les opérateurs du secteur.

Le TGV en Sarkozie…


De la rencontre Sarkozy – Rajoelina

Le mercredi 7 décembre à 17h00, Nicolas Sarkozy recevra le président de la HAT. Sur cet évènement qui « est un fait politique majeur à prendre en considération », il faut se garder des analyses simplistes du genre « on reconnaît ici la main et la responsabilité de la françafrique dans le coup d’État de 2009 », ou « c’est le triomphe de Rajoelina enfin reconnu pour la grandeur de son œuvre réformatrice et révolutionnaire »… si, si, si… y’en aura bien certains pour proférer ce genre d’âneries.
Bien évidemment cette rencontre, qui en irritera certains tout autant que d’autres s’en gargariseront, est au bout du compte souhaitable dans la perspective espérée d’une stabilisation de la situation politique et dans celle du déblocage de certains fonds qui ont fait cruellement défaut à l’économie du pays et à sa population.
La question que doivent se poser les ulcérés n’est pas : « Comment Sarko ose-t-il faire fi de nos opinions publiques ? Comment peut-il ignorer le risque d’une montée de la francophobie au sein de populations irritées qui verront encore une fois une ingérence de l’ancienne puissance coloniale dans les affaires du pays ? Comment peut-il recevoir Rajoelina ? ». La question à se poser est bien plutôt : « Pour quelles raisons le reçoit-il ? ». Et les griots du TGV devraient eux aussi reconsidérer cet évènement non pas comme le triomphe de l’auteur du coup d’État mais comme acte de Realpolitik française. Ceci étant, sur le plan signifiant, ce n’est pas comme si Sarkozy venait rendre visite au TGV à Ambohitsirohitra. À 17h00, il ne l’invite pas à déjeuner.
La diplomatie ne se bâtit pas sur des grands principes, pas plus que sur une rationalité absolue accessible à l’entendement immédiat du citoyen. Elle n’est pas non plus le reflet d’une ligne de conduite régulièrement cohérente. Khadafi, reçu en grandes pompes à l’Elysée, s’est vu virer à coup de pompes pas moins grandes quand l’intérêt de la diplomatie française l’a exigé. Ben Ali encensé comme le démocrate de référence du Maghreb a dû vite reprendre l’avion prêté le mois précédent à un ministre français, devant la colère des masses Tunisiennes que Paris a été contraint, tardivement certes, de reconnaître et d’accepter.
Si la diplomatie se targue de défense d’intérêts stratégiques et économiques, de fait, elle ne satisfait que très rarement à la morale et aux valeurs humaines. Il s’agit avant tout de pions que l’on avance et que l’on sacrifie au gré des situations immédiates sur un échiquier où la position de chaque pièce défend la place de l’autre.
La diplomatie est aussi affaire d’enjeux de politique intérieure quand les points marqués à l’échelon international sont autant de faveurs décrochées auprès d’une opinion publique nationale dont il faut prendre en compte la versatilité en vue de futures élections.
La diplomatie c’est aussi question de luttes d’influences et de guéguerres intestines entre acteurs du premier cercle du pouvoir, préoccupés de la défense de leur position et de leur influence… La diplomatie, malheureuse et sans gloire, c’est enfin affaire de petits arrangements entre lobbys politiques et intérêts privés voraces.
C’est à la mesure de ces différentes approches que la réception de Rajoelina à l’Élysée doit s’envisager. Il ne faut pas y chercher la moindre parcelle de morale. On y trouvera aussi le strict minimum en termes de raison et de rationalité. Pourtant de rationalité il aurait dû y avoir. Parce que ce genre de décision ne se prend pas sur le coin d’une table entre deux fourchettes. « Tiens, Alain… en fait de chauté de lapin… pache moi le poivre – ecchcuje moi , j’ai la bouche pleine – je viens d’y pencher… chi on invitait le putschichte malgache à venir nous dire bonjour, che cherait chympa… pache moi le chel ». Ce type de décision fait nécessairement l’objet d’arbitrages, d’évaluations de scénarios et de mises en balance de leurs enjeux, avantages et inconvénients respectifs. On pourrait espérer que ces évaluations soient établies sur la base d’analyses et d’informations exhaustives et pertinentes. Le sont-elles seulement ? Elles le seraient que la diplomatie française pourrait être plus anticipative et plus efficace dans la durée. On n’oubliera pas ainsi que Sarkozy avait choisi, dans son projet d’Union pour la Méditerranée, Ben Ali et Moubarak comme… “piliers sud” (pas moins !!).
Dans ce sens, de la même manière qu’on a vu Khadafi prendre la porte après avoir planté les voiles de sa tente à Paris, ne préjugeons donc pas des revirements de positions que la France peut à tout instant adopter face à un Rajoelina. Elle l’a déjà jugé et évalué dans ses incohérences et tergiversations passées. À incohérent, incohérent et demi : en diplomatie aucune amitié n’est éternelle et aucune poignée de main n’engagera ses auteurs sur le long terme.

jeudi 10 novembre 2011

Le patrouilleur français " Floréal " à quai à Madagascar

Floréal " est amarré au port de Diégo-Suarez depuis samedi dernier. Le patrouilleur a eu droit à une cérémonie officielle à laquelle prenaient part des officiels malgaches et français. Son escale dans la ville du Nord de Madagascar intervient seulement quinze jours après le passage de la frégate française " Le Nivôse " pour raison technique. Le journal local l’Express salue " un événement qui n’a jamais eu lieu " depuis le début de la crise dans la Grande île. 
Le patrouilleur français " Floréal " à quai à Madagascar


Le " Floréal " qui transportait à son bord 100 marins, dont 10 femmes, a jeté l’ancre au port  fraîchement réhabilité de Diégo ce samedi 5 novembre. L’arrivée du bateau a été accueillie dans une ambiance de fête, d’autant qu’un Malgache  natif  de la ville figure parmi l’équipage.
 
 
Les  autorités régionales, civiles et militaires, conduites par les  parlementaires Patrick Monibou et Jocelyne Rahelihanta ainsi que le chef  de région Romuald Bezara ont été invitées à bord du Floréal par le  capitaine de frégate Christophe Pasco et son équipage pour un cocktail  convivial ", rapporte le quotidien l’Express de Madagascar.
 
 
Cette cérémonie qui a duré deux heures a également vu la présence des résidents français ainsi que des coopérants militaires emmenés par le consul honoraire de Diégo-Suarez, Jean Pierre Manant. 
 
 
Mise à part cette réception officielle, c’est toute la ville portuaire qui était en effervescence. Une série de visites à bord du navire a été organisée à l’intention de la population, en particulier des écoliers et collégiens. Parallèlement, les opérateurs économiques locaux se sont mobilisés pour profiter de cette manne touristique. " Restaurateurs et artisans,  tours opérators et artistes, tous ont contribué à faire de la présence  des marins dans la capitale du Nord un événement inoubliable ", relate le journal malgache. " Naviguer  sur l’océan Indien sans faire escale à Diégo-Suarez   serait très regrettable  pour nous ", se réjouit le commandant du Floréal qui accoste pour la première fois à Madagascar. 
 
 
Le bateau de surveillance " Floréal ", mesurant 93,50m de long, 14m de large et 2950 tonnes de déplacements,   est armé de missiles anti-navires exocet (MM38), d’un canon de 100m et  de deux mitrailleuses 20mm F2. Il a aussi à son bord un hélicoptère de type Panther. Le bâtiment, qui participe régulièrement à la  surveillance des pêches dans les Terres Australes et Antarctiques  Françaises (TAAF), est basé à l’Île de La Réunion, au Port des Galets, et traverse tout l’océan Indien durant l’année.
 



Madagascar : un tiers des espèces de reptiles terrestres sont menacés

Un tiers des espèces de reptiles terrestres malgaches sont menacé et nécessitent des protections, a indiqué jeudi la Conservation International de Madagacsar


Madagascar : un tiers des espèces de reptiles terrestres sont menacés
Caméléon d'Oustalet, Ambalavao, Madagascar

Citant la liste rouge de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), cette ONG a indiqué qu'à l'heure actuelle, 113 espèces de reptiles terrestres malgaches sont répertoriées dans cette liste rouge de l'UICN alors qu'en 2010, 82 espèces de reptiles malgaches y ont été répertoriées parmi les 323 existantes dans toute la grande île.

Parmi ces espèces menacées, 113 reptiles, soit 34%, sont classés dans les trois catégories des espèces globalement menacées dont celles en danger critique d'extinction, celle en danger et celle vulnérables.
Ces reptiles malgaches sont subdivisées en quatre groupes notamment les caméléons, les lézards, les geckos et les serpentés.
D'après cette liste rouge, sur les 76 espèces de caméléons, 41 sont classées dans les catégories des espèces globalement menacées dont 4 en voie d'extinction. Les caméléons représentent pourtant les animaux les plus attractifs pour l'écotourisme.
Quant aux lézards, 24 sur les 81 sont classés dans la catégorie des espèces globalement menacées dont 4 espèces sont en voie d'extinction qui se trouvent seulement dans la forêt littorale d'Orangea (au nord du pays) qui vient d'être développée en une nouvelle aire protégée et l'aire protégée du Péninsule de Sahamalaza (dans le nord-ouest).

Concernant les geckos, 33 espèces sur les 88 sont dans les catégories des espèces globalement menacées dont 5 sont classées en danger critique d'extinction qui sont localisés seulement dans le massif de l'Ankaratra (dans le centre sud du pays) qui est en cours de protection et dans la forêt humide dégradée de Fiadanana (dans le sud-est de Madagascar) où aucune mesure de conservation n'est encore prise.

Pour le cas des serpents, 15 sur 78 espèces sont classées dans la catégorie des espèces globalement menacées incluant 3 en voie d'extinction où certaines sont connue seulement dans les forêts humides d'Andasibe (à l'est du pays) et d'autre localisé dans une seule localité de la baie de Sakalava (au nord-ouest).

Selon les organismes oeuvrant dans le domaine de la préservation de la biodiversité, les principales menaces identifiées pour les espèces de reptiles malgaches sont la perte de l'habitat suite à l'exploitation irrationnelle des bois, la fabrication des charbons de bois, la transformation de l'habitat naturel en terrain d'agriculture, le surpâturage et les feux de brousse.
La liste rouge de l'UICN a été sortie afin servir de référence pour les institutions et les organismes oeuvrant dans le domaine de la préservation de la biodiversité pour leur prochaine protection.


Les esclaves oubliés de la Grande Île refont surface


L'île de Tromelin fut la planche de salut d'esclaves malgaches naufragés et abandonnés. Des fouilles archéologiques exhument leur histoire singulière et taboue à Madagascar.

L'île de Tromelin

Jamais à Madagascar, Bako Rasoarifetra n’en avait entendu parler. Jamais, cette archéologue et muséologue de renom à Antananarivo, la capitale malgache, n’avait eu vent de la tragique aventure des esclaves oubliés sur l’île de Tromelin. Mais en 2009, dès qu’elle apprend qu’une équipe française a commencé des fouilles à Tromelin, situé à 450 kilomètres à l'est de la Grande Île, Bako Rasoarifetra veut être de la partie.  
Le 31 juillet 1761, l’Utile, navire négrier de la Compagnie des Indes, parti de Madagascar, fait naufrage sur les récifs coralliens d’un minuscule îlot sablonneux, sans arbres et végétation, perdu dans l’océan Indien. Après être parvenus à construire une embarcation de fortune avec les restes de l’épave, les cent vingt deux hommes d’équipage quittent l’île. Ils laissent derrière eux une soixantaine d’esclaves avec la promesse qu’un bateau viendra bientôt les secourir. Promesse non tenue. Ce n’est que quinze ans plus tard, en 1776, qu’une corvette récupère les huit esclaves survivants: sept femmes et un enfant de huit mois qui sera baptisé Moïse.

Libres et livrés à eux-mêmes

Pendant plus de deux siècles, les seuls vestiges à témoigner de cette présence humaine se résumeront à une ancre et trois canons. Passionné par l’histoire de l’esclavage, un ancien officier de Marine, Max Guérout, âgé de 73 ans, est alerté par un météorologue travaillant sur l’île de Tromelin qui le convainc qu’il y a là un terrain scientifique exceptionnel. Débute une longue bataille pour réunir des fonds, des soutiens et des hommes et lancer une première campagne de fouilles. Ce sera en 2006, avec l’archéologue Thomas Romon, mis à disposition par l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap). Objectif: comprendre comment ces esclaves malgaches ont pu survivre sur cette bande de terre d’un kilomètre carré exposée aux intempéries, aux remous et aux cyclones. L’université d’Antananarivo par son Institut de Civilisations/Musée d’Art et d’Archéologie donne feu vert pour que Bako Rasoarifetra puisse se joindre à la troisième et dernière campagne de fouilles qui a eu lieu en novembre dernier.
«Imaginez-vous ces esclaves, raconte l’archéologue malgache: ils sont sous le coup de quatre chocs psychologiques. Libres, ils avaient été volés et réduits à l’esclavage; puis ils ont échappé à la mort et à la noyade lors du naufrage; ensuite, il leur a fallu survivre sur cette île déserte alors que probablement certains d’entre eux n’avaient jamais vécu près de la mer mais sur les Hautes Terres centrales de Madagascar; et abandonnés, ils se retrouvaient comme emprisonnés au milieu de l’océan, dans une attente interminable.»
Malgré les aléas climatiques —tous les objets collectés en témoignent—, ces hommes et ces femmes ont fait preuve d’une énergie et créativité formidables. «Pour les Malgaches, ne plus avoir d’activité, ne plus travailler c’est être morts. Et les fouilles ont prouvé que ces anciens esclaves avaient mis toutes leurs forces pour combattre et vivre à tout prix», analyse Bako Rasoarifetra.

Un symbole ultime de liberté

Exemple: la «pointe-démêloir» que l’équipe découvre dans les sables. Une grande émotion pour Bako Rasoarifetra, qui établit le lien entre les gestes d’aujourd’hui et ceux d’hier:
«Nous, les femmes malgaches, avons pour tradition de séparer nos cheveux avec cet outil que les hommes nous offrent. Or les femmes esclaves avaient la tête rasée; rendues à la liberté, elles ont donc laissé pousser leurs cheveux et les hommes leur ont confectionné cette pointe-démêloir. C’est, à mes yeux, un symbole ultime de liberté sur cette île loin de tout!»
La présence de l’archéologue malgache est précieuse pour l’équipe dirigée par Max Guérout: «Nous avions besoin de ses connaissances, pour travailler sur l’habitat par exemple, et surtout de sa sensibilité malgache». Et Bako d’ajouter en riant:
«Parmi toute cette équipe d’hommes, costauds et grands, ma petite taille me permettait de me glisser dans les cavités que l’on mettait à jour! Et il est vrai que les objets découverts me "parlaient" sans doute plus; je sais la philosophie de la vie, le mode de pensée qu’ils pouvaient révéler».
D’ailleurs, Bako Rasoarifetra a voulu tenir une petite cérémonie d’hommage aux morts, une femme et un homme, dont l’équipe a mis au jour les squelettes. «Nous n’avons pas retrouvé les sépultures mais il est important de procéder aux deuxièmes funérailles, car on entretient ainsi le souvenir, on réveille la mémoire; ceux qui meurent sont nos ancêtres et continuent à nous protéger, nous devons les honorer», a-t- elle expliqué aux membres français de l’équipe qui l’ont assistée dans la cérémonie.

Le tabou de l'esclavage

Bako Rasoarifetra regrette que cette page d’histoire soit si peu connue dans son pays. «La restitution de la mémoire de l’esclavage malgache, voilà ce qui m’intéresse, dit-elle. Certes nous avons déjà tenu deux colloques sur ce thème mais le sujet est encore tabou pour ceux qui descendent d’esclaves, ils éprouvent une forme de "complexe" à reconnaitre leurs ancêtres». Ce tabou fait sans doute aussi écho aux divisions sociales de la société malgache, avec tout en bas de la hiérarchie les andevos (descendants d’esclaves) dont le statut contredit quelque peu le mythe du fihavanana, un terme qui désigne la solidarité et l'entraide en tant que valeur fondamentale du lien social entre les Malgaches.
«Il y a une réticence à parler de l’esclavage à Madagascar. Dans le cas des esclaves de Tromelin, c’est encore plus vrai car ce ne sont pas des andevos qui ont été vendus mais des "Noirs java", descendants malgaches d’Indonésiens provenant des Hauts-Plateaux. De plus, les organisateurs de ce trafic étaient eux mêmes des habitants des Hautes Terres, ce qui veut dire que l’esclavage était sans doute plus pratiqué et répandu qu’on ne le croit», explique Max Guérout, le chef de mission.
De retour à Antananarivo, Bako Rasoarifetra veut y raconter l’aventure des esclaves oubliés. Elle espère aussi organiser un jour une exposition qui témoignerait de leur combativité. Un bel hommage, plus fort que les tabous peut-être?
Ariane Bonzon

vendredi 28 octobre 2011

les malades de cancer se plaignent du coût du traitement


Un cancéreux doit disposer d'une somme de 10 millions d'Ariary au minimum (1 dollar vaut environ 2 000 Ariary) pour arriver à terme de son traitement selon l'Express, alors que le revenu annuel d'une personne pour les 21 millions d'habitants dans la grande île est en moyenne moins de 400 000 Ariary, d'après le calcul de l'Institut national de la Statistique (INSTAT).
L'étape le plus cher est la chimiothérapie, mais avant d'arriver à la chimio, il faut d'abord faire beaucoup de bilan qui demande le passage au scanner et autres service payante, a dit le journal en citant un responsable du service oncologie, Dr. Ony Rajosefa.
Pour aider les cancéreux, une association nommée Appui à la radiothérapie et l'oncologie de Madagascar (AROM) organisera avec la Commune urbaine d'Antananarivo un téléthon le 16 octobre prochain à l'occasion des journées de cancérologie du 16 au 26 octobre.
Le cancer est la première cause de mortalité dans le monde. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que cette maladie aura fait 84 millions de morts entre 2005 et 2015, si aucune mesure n'est prise.
Le cancer est aussi classé parmi les maladies non transmissibles, comme le diabète, les maladies cardio-vasculaires et les affections respiratoires, qui sont à l'origine de 42% des décès à Madagascar.

lundi 3 octobre 2011

Des groupes de protection de l’environnement nient les accusations de ‘conspiration’ proférées par le chef de la transition de Madagascar


Exploitation de bois de rose dans le Parc National de Masoala, un site inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO.

Deux groupes engagés dans la protection de l’environnement, responsables d’une enquête sur le commerce illicite de bois de rose, ont formellement rejeté les allégations du président de la transition de Madagascar sur leur implication dans une campagne destinée à nuire à son image.

Andry Rajoelina, ancien maire de la capitale Antananarivo qui a pris le pouvoir après un coup d’état perpétré en mars 2009, a prétendu le mois dernier dans une interview de la Revue de l’océan Indien que Global Witness, basé à Londres et Environmental Investigation Agence, basé à Washington DC, ont tenté de salir son image en l’exposant dans une de leur opération d'infiltration sur le commerce de bois de rose. Les groupes ont trouvé des preuves suggérant que Rajoelina a été impliqué dans le trafic de bois de rose. Les éléments de preuve incluaient des séquences vidéo de négociants chinois de bois de rose qui prétendent traiter directement avec Rajoelina.

Dans l’interview de la Revue de l'océan Indien, Rajoelina a déclaré que les accusations « n’ont qu’une seule visée : salir mon image. » Il a affirmé que lors de son mandat en tant que maire d’Antananarivo, il n’est allé à Guangzhou qu’une seule fois pour « acquérir des matériels pour la commune, comme les bacs à ordures en plastique. » Il a ajouté qu'à aucun moment il n’a été impliqué dans le commerce de bois de rose.

Caméléon panthère à Madagascar
Caméléon panthère à Madagascar
« La filière bois de rose est une filière que je ne connais pas, que je ne maîtrise pas et qui ne m’intéresse pas du tout » a-t-il ajouté. « Je réitère que ce rapport a été écrit pour me discréditer. »

Mais lorsqu’on interroge Global Witness et l’Environmental Investigation Agency (EIA) à propos des remarques de Monsieur Rajoelina, ils nient toute motivation politique dans leur enquête.

« EIA et Global Witness sont des organismes à but non lucratif dédiés à la poursuite d’enquêtes pour révéler la criminalité environnementale et la corruption dans le commerce des ressources naturelles », ont déclaré ces groupes à wildmadagascar.org dans un communiqué envoyé par courriel. « Chacun de ces organismes a travaillé pendant plus de dix ans sur l'exploitation forestière illégale et son commerce dans le monde entier, en révélant les problèmes aussi bien dans les pays producteurs de bois que dans les pays consommateurs, y compris aux États-Unis, en Europe et en Chine. »

Les groupes expliquent que leur enquête a fait suite à une demande émanant du Gouvernement de Madagascar, dans ce qu'ils appellent « un effort louable consenti par les organismes malgaches impliqués dans le désir de résoudre ce grave problème. »

« Global Witness et EIA ont passé contrat avec Madagascar National Parks au nom du Ministère malgache de l’Environnement et des Forêts afin de mener une enquête sur le commerce illégal de bois de rose, palissandre et ébène, et d'identifier les responsables au niveau national et international. Dans le cadre de ce projet, nous avons entrepris des recherches en Chine, en Europe et aux États-Unis, qui sont les principales destinations pour la consommation des bois de rose et d'ébène. »








« Les déclarations montrant le rôle du Chef du Gouvernement de Transition de Madagascar, Andry Rajoelina, ont été formulées par les commerçants chinois impliqués dans le commerce illégal de bois de rose malgache au cours de cette enquête. Si le président Rajoelina veut montrer sa volonté de s’attaquer aux problèmes urgents auxquels sont confrontés les forêts de Madagascar, il ferait mieux de mener sa propre enquête sur ces allégations et de s’assurer que les personnes soupçonnées d'activités illégales soient traduites en justice, plutôt que de blâmer le messager. »

Global Witness et EIA ont également publié une transcription de la séquence vidéo au cours de laquelle les négociants de bois de rose se réfèrent à la visite de Rajoelina à Guangzhou en tant que maire d’Antananarivo.

    [négociant] Lorsqu’il était maire il est venu à Guangzhou avec [expurgé ; nom chinois]. 01:03:24
    [EIA] Oh vous le connaissiez donc ? 01:03:27
    [trader] Ouai, ouai quand il était encore le maire. Lui et mon partenaire sont venus à Guangzhou. 01:03:31
    [négociant] Les banderoles et les casquettes pour sa campagne à la présidence ont été faites à Guangzhou. 01:03:32
    [EIA] Oh, vous le connaissiez alors, bien sûr ! 01:03:37
« Au cours des transcriptions de nos enquêtes, les mêmes commerçants chinois qui se référaient à la visite de Rajoelina en Chine alors qu'il était maire ont également fait remarquer qu'il avait alors procédé à des achats à Guangzhou d’articles pour mener campagne. » Andrea Johnson, directeur des campagnes Forêt pour l'EIA, dit à wildmadagascar. org. « Les propos du président ne font donc que corroborer nos témoignages de première main. »

WildMadagascar.org a échoué dans ses tentatives pour parvenir au siège de Rajoelina afin d’élucider la réponse aux propos de l'EIA et Global Witness.

Rosewoodgate ou le scandale du bois de rose

Les accusations portant sur le bois de rose ont explosé en scandale politique à Madagascar. Les partisans de Rajoelina blâment le président empêché Marc Ravalomanana, tandis que les défenseurs de Ravalomanana pointent l’administration Rajoelina sur le trafic de bois précieux. Les deux parties disent que « la mafia chinoise » est impliquée dans le commerce. Quel que soit le ou les protagoniste(s) à qui incombe finalement la responsabilité, il y a eu une importante augmentation de l’exploitation de bois de rose depuis les événements survenus en mars 2009. Un inventaire récent mené en octobre 2010 a découvert d’importants campements de bûcherons à l’intérieur des limites du Parc National de Masoala, un site du Patrimoine Mondial de l'UNESCO célèbre pour la richesse de sa biodiversité. D'autres enquêtes ont apporté des preuves de l’existence de pièges utilisés pour la capture de lémuriens, qui deviennent toujours plus du gibier en vente sur les marchés locaux, d’après Conservation International, une ONG qui travaille dans la région.

Logging camp in Masoala
Campement de bûcherons à Masoala. Courtoisie du Missouri Botanical Garden

Les groupes de protection de l’environnement disent que le gouvernement a tardé à prendre des mesures contre les bûcherons opérant dans les parcs, mais les exportations de bois de rose ont été considérablement réduites en raison de la pression internationale et de la mise en place d’un meilleur contrôle des ports.

Madagascar est l'une des priorités mondiales en matière de protection de la nature du fait des menaces qui continuent de peser sur ses habitats et de son importante biodiversité. Plus de 70 pour cent des espèces de Madagascar ne se trouvent nulle part ailleurs sur Terre.


Le président Rajoelina a laissé entendre que WildMadagascar.org et Mongabay.com (parent de wildmadagascar.org) font partie d’une coalition visant à porter atteinte à son image. Rappelons que ni WildMadagascar.org ni Mongabay.com n’ont d’intention politique à Madagascar et que ni WildMadagascar.org ni Mongabay.com n’ont de relation avec Marc Ravalomanana ou ses agents.

La motivation profonde de WildMadagascar.org et Mongabay.com porte sur des questions liées à l’environnement. WildMadagascar.org et Mongabay.com n’ont aucun intérêt dans la vie politique malgache.

- Rhett Butler, fondateur et rédacteur de WildMadagascar.org et Mongabay.com