VAOVAO TVM MIVANTANA

TVM EN DIRECTE.

VAOVAO

.

.

VAOVAO

lundi 2 avril 2012

Agriculture : 100 000ha de terrain pour Tozzi Green, en négociation


Les activités du projet BBI (Biomasse - Biocarburant Ihorombe) initié à Satrokala Andiolava s’étendent déjà sur près de 7.000ha. Compte tenu de la situation politique actuelle, ce projet reste encore en phase d’essai. Néanmoins, de grands changements sont déjà observés sur les lieux.
Tozzi Green, filiale de la branche énergétique du groupe italien Tozzi, compte exploiter une surface totale de 100 000 hectares sur la zone d’Ihorombe. Cette exploitation concerne le domaine de l’agriculture, de la biomasse et du biocarburant. En effet, 7 000 hectares sont déjà touchés par le projet BBI à l’heure actuelle. A la différence des autres grands investisseurs étrangers, ce groupe italien démarre ses démarches en négociant avec la population locale.« Nous demandons aux habitants de définir les terrains qu’ils utilisent pour leurs cultures et leur élevage. C’est par la suite que nous identifions les surfaces inutilisées et entamons les démarches pour la location. Jusqu’ici, nos pépinières sont sur des terrains que nous louons aux particuliers », a expliqué Didier Van Bignoot, gérant du grand projet.
Par tranche. D’après les responsables du projet, Tozzi Green compte négocier la location des terrains par tranche. « Dans ce projet, il n’y aura pas d’attribution de terrain, nous réalisons des engagements ambitieux et fermes. Un comité de pilotage commun avec les Services décentralisés est constitué pour valider les réalisations. Près de 7 000 hectares sont cultivés aujourd’hui. Dans 10 ans, nous voulons porter cette surface à 100 000 hectares. Sur les terrains domaniaux, nous ne pouvons faire, jusqu’ici, que des essais. Néanmoins, lorsque l’environnement politique le permettra, nous envisageons de contracter un bail de 25 ans sur ces terrains », ont-ils affirmé. Pour faciliter cette démarche, Tozzi Green envisage de contribuer à l’installation d’un BIF dans la zone, pour améliorer le domaine de la propriété foncière et aider les paysans à sécuriser leurs terres. Notons que pour l’énergie verte, Tozzi Green cultive le jatropha, le cactus, le vétiver et des plantes fourragères. Mais de nombreuses autres plantes sont aussi sur le site à Satrokala, telles que les légumineuses, les plants de reboisement et de fertilisation du sol, les plantes pour le complément alimentaire, la fabrication d’engrais biologique, etc. Bref, des produits entièrement biologiques. Selon les responsables du projet, ces produits pourront être exportés, à terme.
Effets d’entraînement. Encore en phase d’essai, le projet BBI a déjà quelques impacts économiques, sociaux et environnementaux. Pour la main-d’œuvre locale, 500 millions d’Ariary ont été alloués par le projet BBI. Rotsy Rambinintsoa, directeur de la Communication et de la Relation Publique au sein de Tozzi Green, a noté que les dépenses journalières du projet s’élèvent actuellement à près de 10 000 Euros. Avec les effets que ce projet engendre, au niveau microéconomique de la région, des individus venant de plusieurs centaines de kilomètres, y viennent pour travailler. En effet, le projet utilise 2 000 ouvriers par jour, payés à 5 000 Ariary chacun. Au niveau social, un CEG construit par Tozzi a été inauguré la semaine dernière. Une crèche sera aussi ouverte cette semaine. Outre ces infrastructures, Tozzi œuvre aussi pour la sécurisation alimentaire des populations locales et du cheptel bovin, l’électrification rurale, l’adduction d’eau, l’accès au microcrédit, la réhabilitation d’écoles, et bien d’autres encore. A vue d’œil, un nouveau monde est en train de se créer à Satrokala. De son côté, le lt-colonel Reribake Jeannot a noté que la sécurité s’est beaucoup améliorée depuis l’existence du projet à Satrokala. D’après ses explications, les emplois créés en seraient la raison. Bref, l’évolution de ce projet BBI sera déterminante pour la population du sud.

Fandriana - Accès à l’eau potable : Les réalités flagrantes d’une commune


La commune  rurale de Sandrandahy dans le district de Fandriana, région d’Amoron’i Mania  est située à 35km à l’Est d’Ambositra. Cette collectivité s’étend sur une superficie de 228km2 répartis en 38 fokontany où se rassemblent près de 30 000 habitants. Les principales activités professionnelles sont l’agriculture, l’élevage et l’artisanat (lamba landy).

Problématiques
Pour l’Amoron’i Mania, la Journée Mondiale de l’Eau a été marquée à Sandrandahy. Une  occasion pour en savoir plus sur les réalités flagrantes d’une commune rurale, faisant ressortir  les problématiques liées à l’accès à l’eau potable, l’assainissement et l’hygiène. Un contexte  qui n’est pas isolé, s’accordent à dire les observateurs.
2 000 Ariary
Le maire de Sandrandahy de faire savoir d’emblée, que sa circonscription bénéficie depuis 2002, de l’accès à l’eau potable par système gravitaire. Sur les 38 fokontany existant dans cette commune, deux fokontany seulement, soit  près de 10 000 habitants jouissent de l’accès  à l’eau potable desservie à travers les 16 bornes-fontaines. Plus privilégiés, une vingtaine  d’abonnés disposent d’un branchement à domicile. Ces infrastructures d’adduction d’eau potable sont gérées  par la commune, suivant une convention établie avec la FI.KRI.FA.MA. Bien que le Code de l’Eau soit déjà en vigueur, il n’est pas encore appliqué dans cette commune. Une défaillance qui présente à la fois des inconvénients et des avantages. Les abonnés aux bornes-fontaines, groupés par famille, versent annuellement une contribution de  2 000 ariary chacune. Pour ceux qui bénéficient de l’eau à domicile, ils contribuent à hauteur de 10 000 ar par an et par lotissement. La commune, pour sa part, effectue tous  les trois mois  le traitement de l’eau et l’entretien du réservoir.
Renforcement des capacités. 2002-2012, cela fait actuellement dix ans que la commune  rurale de Sandrandahy dispose  d’un réseau d’adduction d’eau. Une décennie d’existence qui n’a guère fait avancer les choses. Dans la  mesure où cette collectivité n’a pu  procéder à l’extension de son  réseau  dans les 36 fokontany restants. Toujours  selon les avis des observateurs, la commune  n’entend  en aucune  manière faire fructifier son réseau d’adduction d’eau et encore moins développer des initiatives locales. Elle se borne tout simplement à attendre d’éventuels projets. On a appris également que les responsables communaux de l’adduction d’eau n’ont pas encore reçu de formations pour des renforcements de capacité ou d’une remise à  niveau.  Afin de permettre à  ces responsables de mieux gérer les infrastructures et de répondre aux besoins de toute la population en matière d’eau, d’hygiène et d’assainissement.
Ironie. Ironie du sort, le bureau de la commune ne dispose pas de branchement d’eau, contrairement aux autres usagers. Il est donc évident, comme l’a qualifié le maire que l’hygiène et l’assainissement demeurent  préoccupants. A l’exemple de ces latrines qui ne sont plus  utilisables. Le public est tenté de faire leurs besoins dans la nature. Ces réalités risquent de compromettre les initiatives du Fonds d’Appui à l’Assainissement (F.A.P.) dont vient de bénéficier cette commune. L’objectif étant l’éradication de la défécation à l’air libre.

Air Madagascar : deux A340 loués à Air France


Air Madagascar et Air France ont conclu un accord pour la mise à disposition à la compagnie malgache de deux Airbus A340, qui doivent être livrés en avril et juin.
Dans un premier temps, alors qu’Air Madagascar envisageait de louer les deux appareils à ILFC, le président de la Haute autorité malgache a annoncé qu’un accord avait été conclu avec la compagnie aérienne française. Les deux Airbus A340 (certainement de la série 300) seraient acquis en crédit-bail de six ans, Air Madagascar pouvant donc devenir leur propriétaire à la fin de ce contrat.

Air France et Air Madagascar partagent leurs codes sur la route Paris – Antananarivo, la compagnie française opérant quatre vols hebdomadaires en A340, la malgache trois (en Boeing 777 loué à EuroAtlantic, pour l’instant).

De plus, des accords sur les lignes opérées par les deux compagnies au-delà de Roissy – CDG et Antananarivo doivent être conclus pour permettre aux clients en correspondance d’avoir des voyages de bout en bout.

Rappelons qu’Air Madagascar est inscrite sur l’annexe B de la liste noire européenne des compagnies interdites de survol en Europe, en raison de deux Boeing 767, jugées peu sûres par les instances européennes suite à une inspection ayant fait état d’anomalies en janvier 2011. Depuis ce temps, le transporteur malgache recoure à l’affrètement d’avions auprès d’autres compagnies. (Air Journal, photo: Air Madagascar)

Andry Rajoelina, un mandat complet sans être président


Andry Rajoelina a commencé son mandat inconstitutionnel 3 mois après Barack Obama. Alors que le président élu des Etats-Unis est en fin de mandat, le chef de l’autorité de fait de Madagascar est solidement installé sur son fauteuil un an après le mandat que la HCC lui a donné après avoir pris acte du changement anticonstitutionnel de gouvernement. Malgré une autosatisfaction affichée par Andry Rajoelina, le bilan de ses trois ans de pouvoir est nettement négatif.
Comme Obama, Andry Rajoelina brigue un deuxième mandat, un vrai, après avoir vu le pays sombrer dans la crise. Si le premier a hérité d’une situation complexe sur le plan national et mondial, le second a plongé la nation dans une crise sans fin pour prendre et garder le pouvoir. La comparaison au président américain n’est pas totalement incongrue puisque les deux personnalités ont fait des promesses via le changement. Si Obama est vivement critiqué pour sa réussite incomplète, le président de la HAT défend son bilan pour les trois années catastrophiques que vient de traverser Madagascar.

Quelques arbres pour cacher la forêt 

Des promesses lors de la propagande avant le coup d’Etat militaro-civil de 2009, Andry Rajeolina a le mérite d’essayer de les tenir. Ainsi, l’huile de Tiko qui était à 3500 ariary le litre était trop cher et que le maire d’Antananarivo de l’époque saurait faire baisser le prix à 2500 ariary. C’était bien le cas lors de l’opération tsena mora, un jour par semaine pour les bas quartiers d’Antananarivo. Ce n’était que feu de paille : la réalité est que l’huile alimentaire côute 5500 ariary en 2012.

De même, le vary mora à 900 ariary le kilo n’a pas empêché le prix du rix d’augmenter. Idem pour le prix de l’essence, après avoir usé de la prérogative gouvernementale pour maintenir les tarifs, la loi du marché est en train de reprendre le dessus. Les malgaches auront compris que la promesse politique ne peut changer les réalités économiques.

Andry Rajoelina a eu quelques fiertés personnelles durant ses trois ans de mandat imposés aux malgaches. Dernièrement, il s’est montré fier de donner à Air Madagacsar la possibilité d’avoir ses propres avions. Une vente location sur six ans et hop, les deux Airbus 340 d’Air France seront les propriétés d’Air Madagascar. L’avion présidentiel Air Force One n’a pas encore trouvé preneur.

La construction des hôpitaux modernes et équipés financés par les 100 millions de dollars soutirés à Wisco donnerait aux malgaches un accès à des soins jusque-là réservés aux riches.  Voilà qui devrait faire oublier la dégradation de la santé publique même si ce secteur humanitaire n’a pas été complètement boycotté par les bailleurs de fonds.

Echec sur les plans économique et social 

Sur le plan économique, les investisseurs du Moyen-Orient promis par Andry Rajoelina ne sont pas venus. Du moins, le marché malgache a été inondé par des produits bien de mauvaise qualité provenant de pays arabes. La bonne gouvernance promise dans le secteur minier a été sabordée par le projet Mainland qui est déjà en phase d’exploitation sans une autorisation officielle ni légale.

Andry Rajoelina peut se vanter d’avoir vu les recettes de l’Etat augmenter pour se passer des aides internationales et ne pas céder aux pressions diplomatiques. L’effet de la suspension des financements a été ressenti sur les programmes liés aux infrastructures. La HAT se contente de construire une route nationale, la RN 44 pour prétendre que le gouvernement malgache peut le faire avec ses propres moyens. Elle a construit l'amphithéâtre en plein air d'Antsonjombe pour satisfaire les organisateurs de spectacle.

L’échec total de la HAT se trouve dans le domaine social. Le secteur de l’éducation a été marqué par la déperdition scolaire avec 700 000 élèves déscolarisés en 2010. L’Etat a fait un effort pour aider les enseignants vacataires payés par les parents d’élèves, mais le malaise social persiste. A l’université, la situation est encore pire avec des programmes complètement tronqués par la grève des enseignants chercheurs. 

Enfin, si les forces de l’ordre sont assez efficaces dans la capitale pour empêcher toute manifestation d’opposition, elles n’arrivent plus à assurer la protection des citoyens. Les routes nationales n’ont jamais aussi dangereuse la nuit ; l’insécurité dans les villes et dans les campagnes fait croire à l’absence d’autorité.

Plutôt Haïti que les Etats-Unis !
Finalement, si on devait comparer Andry Rajoelina à un président, ce n’est pas celui des Etats-Unis mais de Haïti, Michel Martelly. Il y a plus de similarité. La promesse de changement et la déception quand la situation a changé mais en pire. Peut-être qu’un chanteur populaire fait un plus mauvais président qu’un DJ.

Andry Rajoelina a au moins pris le soin de continuer le coup d’Etat jusqu’au parlement après avoir renversé le président. C’est le premier président qui crée un parti et qui a la majorité parlementaire sans élections, avec comme passé électoral une élection municipale. En tout cas, l’aventure politique de leur président de fortune a apporté du changement à Haïti et à Madagascar :  une plus grande pauvreté.

Madagascar : dernière ligne droite pour la loi d'amnistie au Parlement


Une nouvelle session extraordinaire du Parlement s'ouvre à Madagascar, à partir de ce mardi 2 avril 2012. Les deux chambres du Parlement de transition devront se pencher, entre autres, sur le projet de loi d’amnistie. Le texte exclut Marc Ravalomanana, ancien président, renversé en 2009, qui pour l’instant ne peut rentrer au pays sans risque d’être arrêté. Mais pour ses représentants, il n’a pas besoin d’amnistie puisqu’il est innocent. Ils s’apprêtent donc à voter ce texte sans proposer d’amendement.



Marc Ravalomanana, ici en février 2011, était au coeur du débat sur la loi d'amnistie mais il semble avoir changé de tactique. Reuters / Mike Hutchings
Marc Ravalomanana, ici en février 2011, était au coeur du débat sur la loi d'amnistie mais il semble avoir changé de tactique. Reuters / Mike Hutchings

Ce devrait être le dernier acte de la longue série de débats sur l’amnistie. Si le projet de loi n’est pas modifié, l’ancien président Marc Ravalomanana condamné plusieurs fois, ne sera pas amnistié car il a été condamné pour meurtre dans l’affaire du 7 février 2009, où une trentaine de manifestants avaient été tués devant son palais. Or le meurtre fait partie des infractions non amnistiables. 

Les membres de sa mouvance ne s’affichent pas vaincu pour autant : «Cela ne nous gêne en aucune mesure, affirmait, dimanche 1er avril, un des représentants de l’ancien président, Marc Ravalomanana n’est pas un meurtrier, ajoutait-il, le texte nous convient». 

Etrange revirement de situation donc, après des mois de négociations sur l’octroi d’amnistie à l’ancien président en exil – qui aujourd’hui ne la revendique plus. Il compte sur les discussions avec la Communauté de développement d’Afrique australe, la SADC, pour pouvoir rentrer au pays avant les élections. 

L’adoption du projet de loi d’amnistie ne devrait donc pas rencontrer de difficulté majeure, d’autant que des membres du Parlement doivent en bénéficier. Les deux assemblées se pencheront aussi sur un code d’éthique et de bonne conduite– un texte surtout destiné à éviter les actes de provocation durant cette période de transition.