Les activités du projet BBI (Biomasse - Biocarburant Ihorombe) initié à Satrokala Andiolava s’étendent déjà sur près de 7.000ha. Compte tenu de la situation politique actuelle, ce projet reste encore en phase d’essai. Néanmoins, de grands changements sont déjà observés sur les lieux.
Tozzi Green, filiale de la branche énergétique du groupe italien Tozzi, compte exploiter une surface totale de 100 000 hectares sur la zone d’Ihorombe. Cette exploitation concerne le domaine de l’agriculture, de la biomasse et du biocarburant. En effet, 7 000 hectares sont déjà touchés par le projet BBI à l’heure actuelle. A la différence des autres grands investisseurs étrangers, ce groupe italien démarre ses démarches en négociant avec la population locale.« Nous demandons aux habitants de définir les terrains qu’ils utilisent pour leurs cultures et leur élevage. C’est par la suite que nous identifions les surfaces inutilisées et entamons les démarches pour la location. Jusqu’ici, nos pépinières sont sur des terrains que nous louons aux particuliers », a expliqué Didier Van Bignoot, gérant du grand projet.
Par tranche. D’après les responsables du projet, Tozzi Green compte négocier la location des terrains par tranche. « Dans ce projet, il n’y aura pas d’attribution de terrain, nous réalisons des engagements ambitieux et fermes. Un comité de pilotage commun avec les Services décentralisés est constitué pour valider les réalisations. Près de 7 000 hectares sont cultivés aujourd’hui. Dans 10 ans, nous voulons porter cette surface à 100 000 hectares. Sur les terrains domaniaux, nous ne pouvons faire, jusqu’ici, que des essais. Néanmoins, lorsque l’environnement politique le permettra, nous envisageons de contracter un bail de 25 ans sur ces terrains », ont-ils affirmé. Pour faciliter cette démarche, Tozzi Green envisage de contribuer à l’installation d’un BIF dans la zone, pour améliorer le domaine de la propriété foncière et aider les paysans à sécuriser leurs terres. Notons que pour l’énergie verte, Tozzi Green cultive le jatropha, le cactus, le vétiver et des plantes fourragères. Mais de nombreuses autres plantes sont aussi sur le site à Satrokala, telles que les légumineuses, les plants de reboisement et de fertilisation du sol, les plantes pour le complément alimentaire, la fabrication d’engrais biologique, etc. Bref, des produits entièrement biologiques. Selon les responsables du projet, ces produits pourront être exportés, à terme.
Effets d’entraînement. Encore en phase d’essai, le projet BBI a déjà quelques impacts économiques, sociaux et environnementaux. Pour la main-d’œuvre locale, 500 millions d’Ariary ont été alloués par le projet BBI. Rotsy Rambinintsoa, directeur de la Communication et de la Relation Publique au sein de Tozzi Green, a noté que les dépenses journalières du projet s’élèvent actuellement à près de 10 000 Euros. Avec les effets que ce projet engendre, au niveau microéconomique de la région, des individus venant de plusieurs centaines de kilomètres, y viennent pour travailler. En effet, le projet utilise 2 000 ouvriers par jour, payés à 5 000 Ariary chacun. Au niveau social, un CEG construit par Tozzi a été inauguré la semaine dernière. Une crèche sera aussi ouverte cette semaine. Outre ces infrastructures, Tozzi œuvre aussi pour la sécurisation alimentaire des populations locales et du cheptel bovin, l’électrification rurale, l’adduction d’eau, l’accès au microcrédit, la réhabilitation d’écoles, et bien d’autres encore. A vue d’œil, un nouveau monde est en train de se créer à Satrokala. De son côté, le lt-colonel Reribake Jeannot a noté que la sécurité s’est beaucoup améliorée depuis l’existence du projet à Satrokala. D’après ses explications, les emplois créés en seraient la raison. Bref, l’évolution de ce projet BBI sera déterminante pour la population du sud.
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