Le processus initié par les membres de la société civile n'a pas enregistré de contestation de la part du médiateur international. Mais la levée des sanctions relève de la décision des organisations régionales et internationales.
Les consultations effectuées par Joaquim Chissano se sont achevées hier. Avant de quitter la Grande île, cet ancien président mozambicain a annoncé qu'il part avec une image plus claire de la situation à Madagascar et du processus que les parties malgaches ont initié. «La société civile a donné la garantie de la neutralité en promettant la participation d'un grand nombre de sensibilités et nous encourageons cette ouverture pour qu'il y ait une grande participation possible», a-t-il annoncé hier à l'aéroport d'Ivato.
Mais pour ce qui est de la reconnaissance internationale ainsi que de la levée des sanctions, Joaquim Chissano estime qu'il est trop tôt pour parler de ces deux questions. «Les sanctions ne seront levées que si les résultats sont satisfaisants pour la communauté internationale. L'Union africaine est actuellement en réunion et le mois prochain (le 18 août), la Sadc tiendra une réunion et je ferai un rapport sur mon séjour à Madagascar et ce sera aux membres de prendre la décision. Il faudra encore attendre», a-t-il lancé.
En d'autres termes, aux parties malgaches de faire preuve et de persuader la communauté internationale que les résultats des consultations et de la conférence ont été pris d'une manière consensuelle et inclusive. C'est d'ailleurs ce qu'a précisé Joaquim Chissano dans ses propos : «S'il y a un consensus et une inclusivité, je crois que la communauté internationale va reconnaître les résultats».
Une autre forme de médiation
En attendant, le médiateur a fait savoir que la communauté internationale apportera ses appuis aux initiatives malgaches. Seulement, «Il ne m'appartient pas de déterminer la forme de ces appuis mais aux organisations. L'Union africaine et la Sadc peuvent donner un éclaircissement sur ce point», a précisé Joaquim Chissano.
Sur le plan de la médiation, il appartient maintenant aux membres de la société civile de définir la forme d'intervention de la communauté internationale. «Ils doivent définir ce qu'ils attendent de nous car, auparavant, nous faisions des médiations entre des groupes alors que ce n'est plus le cas actuellement», a précisé cet ancien président mozambicain.
Joaquim Chissano est parti avec une nouvelle vision de la situation à Madagascar notamment sur le processus que les parties malgaches ont choisi pour trouver une issue pérenne de la crise. Aux Malgaches maintenant de soutenir leur processus pour convaincre les organisations régionales et internationales de lever les sanctions et d'accorder après leur reconnaissance.
En tout cas, du moment que la majorité roule pour l'adoption d'une solution malgacho-malgache, laquelle semble maintenant bénéficier de l'adhésion de la communauté internationale, on pense que la tenue du «Dinika santatra» et du dialogue national sera une occasion de tester le réel patriotisme des uns et des autres… au-delà des guéguerres de sièges pour un partage du pouvoir. Car, il s'agit de l'avenir de la nation où les ambitions politiques devraient être reléguées au second plan de tous les participants à ces rencontres.
Manohisoa
28/07/2010
Les Raiamandreny mijoro, rassurés
A la sortie de leur rencontre avec le président mozambicain, hier au Carlton, les membres des Raiamandreny mijoro sont rassurés. Selon les rapports du pasteur Paul Ramino, «le médiateur de la Sadc nous a encouragés de poursuivre notre initiative de consulter les acteurs locaux. Il nous a même dit que quand il était président de la République , il a toujours essayé de descendre dans les collectivités pour connaître les attentes de la population locale».
Seulement, pour que les membres de la société civile puissent bénéficier de l'appui de la communauté internationale, il faut qu'un maximum de participants se mobilisent pour le Dinika santatra. «Si cet objectif est atteint nous assurerons notre appui dans la mise en oeuvre du processus, nous a rassuré Joaquim Chissano», a poursuivi ce numéro un des notables. Néanmoins, il faut attendre jusqu'au 18 août pour connaître la décision finale des organisations régionales et internationales sur leur appui aux initiatives malgaches.
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jeudi 29 juillet 2010
Droit d’asile: quatre pays retirés des «pays sûrs»
Petite bonne nouvelle pour les demandeurs d'asile provenant d'Arménie, de Madagascar, de Turquie et du Mali: leurs demandes ne seront plus jugées avec un a priori négatif, car ces pays ne sont plus jugés sans risques.
Les homosexuels en provenance d'Arménie, de Madagascar, de Turquie et du Mali ont désormais (un peu) plus de chances d’obtenir l'asile. Le 23 juillet, le Conseil d'État a en effet rayé ces pays de la liste des «pays sûrs» – pays que la France considère comme assurant le «respect des principes de liberté, de la démocratie et de l'état de droit, ainsi que des droits de l'homme et des libertés fondamentales».
Un soulagement pour les ressortissants de ces quatre pays, car «l'inscription d'un pays sur la liste accélère l’examen des demandes d’asile des personnes concernées (15 jours au lieu de 118 en moyenne) et autorise les préfets à les renvoyer dans leur pays, avant même une éventuelle décision en appel de la Cour nationale du droit d'asile sur leur demande», dénoncent dans un communiqué Amnesty International France, le Gisti, la Cimade, Acat-France et Association des avocats ELENA France, qui, avec d’autres associations, sont à l’origine de la décision du Conseil d’État.
Les pays «sûrs» ne le sont pas pour les LGBT
Mais c'est toute la notion de pays «sûr» que les associations souhaitent remettre en question. «Pour nous, chaque demande doit être vue au cas par cas, souligne Mathilde Chevalier, membre de la Commission LGBT d'Amnesty International France. La notion de "pays sûr" est totalement contraire aux conventions internationales qui régissent le droit d'asile.» D'autant que la liste est jugée discriminatoire, opaque et politiquement motivée.
En outre, les pays qui figurent toujours sur la liste… ne sont pas réellement «sûrs», notamment pour les LGBT. Le Bénin, le Ghana, le Sénégal et la Tanzanie pénalisent l'homosexualité, tandis qu'à Maurice la sodomie est interdite mais pas les relations amoureuses gays et lesbiennes (lire notre article). Dans les autres pays de la liste (la Bosnie-Herzégovine, le Cap-Vert, la Croatie, l'Inde, la Macédoine, la Mongolie, la Serbie, l'Ukraine), la prudence demeure la règle malgré l'absence de loi répressive…
Peut-on espérer que les États disposant d'une loi homophobe soient retirés de la liste? À l'Ofpra, l'office qui examine la situation des demandeurs d'asile, on nous explique qu'un tel projet n'est pas à l'ordre du jour.
Les homosexuels en provenance d'Arménie, de Madagascar, de Turquie et du Mali ont désormais (un peu) plus de chances d’obtenir l'asile. Le 23 juillet, le Conseil d'État a en effet rayé ces pays de la liste des «pays sûrs» – pays que la France considère comme assurant le «respect des principes de liberté, de la démocratie et de l'état de droit, ainsi que des droits de l'homme et des libertés fondamentales».
Un soulagement pour les ressortissants de ces quatre pays, car «l'inscription d'un pays sur la liste accélère l’examen des demandes d’asile des personnes concernées (15 jours au lieu de 118 en moyenne) et autorise les préfets à les renvoyer dans leur pays, avant même une éventuelle décision en appel de la Cour nationale du droit d'asile sur leur demande», dénoncent dans un communiqué Amnesty International France, le Gisti, la Cimade, Acat-France et Association des avocats ELENA France, qui, avec d’autres associations, sont à l’origine de la décision du Conseil d’État.
Les pays «sûrs» ne le sont pas pour les LGBT
Mais c'est toute la notion de pays «sûr» que les associations souhaitent remettre en question. «Pour nous, chaque demande doit être vue au cas par cas, souligne Mathilde Chevalier, membre de la Commission LGBT d'Amnesty International France. La notion de "pays sûr" est totalement contraire aux conventions internationales qui régissent le droit d'asile.» D'autant que la liste est jugée discriminatoire, opaque et politiquement motivée.
En outre, les pays qui figurent toujours sur la liste… ne sont pas réellement «sûrs», notamment pour les LGBT. Le Bénin, le Ghana, le Sénégal et la Tanzanie pénalisent l'homosexualité, tandis qu'à Maurice la sodomie est interdite mais pas les relations amoureuses gays et lesbiennes (lire notre article). Dans les autres pays de la liste (la Bosnie-Herzégovine, le Cap-Vert, la Croatie, l'Inde, la Macédoine, la Mongolie, la Serbie, l'Ukraine), la prudence demeure la règle malgré l'absence de loi répressive…
Peut-on espérer que les États disposant d'une loi homophobe soient retirés de la liste? À l'Ofpra, l'office qui examine la situation des demandeurs d'asile, on nous explique qu'un tel projet n'est pas à l'ordre du jour.
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