
la journée africaine de la médecine traditionnelle.
C’était le moment pour l’Afrique de faire un bilan sur ce qui a été réalisée ces dix dernières années. En effet, cela fait maintenant dix ans que le comité réglementaire et le comité d’éthique africains ont accepté d’introduire la médecine traditionnelle dans le domaine de la santé publique. 80% de la population africaine préfèrent en effet recourir aux guérisseurs traditionnels.
A Madagascar, diverses expositions et séances d’informations ont  été organisées durant 3 jours. Depuis 2007, il a été décidé que la  médecine traditionnelle sera réglementée afin que les médecins des  hôpitaux et des centres de santé de base puissent y avoir recours.  Jusqu’à maintenant, on attend toujours le texte réglementaire qui mettra  cette décision en application. Des formations sur les médicaments  homéopathiques et des échanges d’expérience entre guérisseurs  traditionnels et médecins diplômés d’Etat sont prévus.
Rappelons  qu’il y a deux mois, un petit différend a opposé les guérisseurs  traditionnels aux médecins d’Etat à Diego. Le problème provenait surtout  du fait que certains tradipraticiens faisaient de la publicité et  excluaient des maladies dans leurs annonces, ce qui est contraire à  l’éthique. De plus, la plupart prescrivent des traitements, des  médicaments non testés en laboratoire et non dosés. Le médecin  inspecteur a donc demandé à ce que tout soit fait dans le respect de la  loi et de l’éthique professionnelle.
Dans son discours pour cette  journée africaine, le ministre de la santé de la HAT, le Gal  Rajaonarison a mentionné qu’il y a distinction à faire entre trois types  de « guérisseur ». D’abord, il y a ceux qui ne possèdent que quelques  connaissances et qui en profitent pour escroquer les malades. Ensuite,  ceux qui utilisent la terre et les restes d’insectes, qui disent obtenir  leurs savoirs des rois défunts et des Ancêtres, par intuition et  prémonition. Donc la guérison est liée au spiritisme. Puis, il y a ceux  considérés par l’Etat guérisseurs traditionnels, l’efficacité de leurs  connaissances de l’environnement a été vérifiée par la pratique.  Actuellement, ils sont regroupés au sein de l’association ANTM.
Les  résultats présentés par les centres de recherches scientifiques comme  l’Institut Malgache de Recherches Appliquées (IMRA) et l’Homeopharma ont  maintenant une valeur reconnue par le public (surtout la population  urbaine) et par les services de la santé. Le Professeur Albert Rakoto  Ratsimamanga a été le pionnier dans ce domaine, les médicaments et  fortifiants produits par l’IMRA (qu’il a fondé en 1957) sont bien connus  par les Malgaches. Les plantes médicinales sont cultivées dans la cour,  on n’élimine pas certaines herbes du jardin et de la rizière car elles  sont nécessaires pour la santé. Les plus utilisées sont l’aloès ou  vahona, connu pour sa propriété cicatrisante, dépurative…, le dragonnier  à feuilles aigue, Dracaena angustifolia, ou hasina, les Malgaches s’en  servent pour stopper l’hémorragie, le gingembre, sakain-tany pour  dégager les narines et guérir les maux de tête…   
Pour ce qui est  de la guérison liée aux esprits, même si le gouvernement n’accorde pas  et n’accordera pas un statut formel et réglementé, beaucoup de Malgaches  s’adressent encore aux mpimasy (devins) et astrologues traditionnels.  En fait, la croyance a toujours été liée au mode de vie des Malgaches. A  Antsiranana, une partie du Bazarikely (marché) est occupée par des  marchands d’aody gasy, constitués entre autre de colliers et de bagues  censés porter bonheur et éloigner le mal, d’écorces, d’herbes…Ces  croyances sont parmi les causes de mortalité en milieu rural, une  maladie est toujours causée par un mauvais esprit et c’est au mpimasy de  guérir le malade.
V.M 

