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lundi 21 janvier 2013

Mainland Mining: Dans le collimateur d’Andry Rajoelina


Sur le bord de la mer, face à des milliers de personnes, le président de la Transition Andry Rajoelina a pris connaissance de l’état de la route reliant Toamasina à Foulpointe. Surpris, l’homme fort de la Transition s’est emporté en soulignant que lors de son dernier passage dans la capitale du Betsimisaraka il a lancé les travaux de réhabilitation de cette route nécessaire pour le développement du tourisme. D’autant plus que l’entreprise chinoise à travers sa directrice générale s’y est déjà engagée… A l’époque, des engins étaient déployés sur la route Toamasina – Foulpointe.
Très menaçant, Andry Rajoelina a promis à la population de prendre des mesures contre l’entreprise si les travaux de réhabilitation ne débutent pas la semaine prochaine. « On peut très bien prendre en main ce chantier, tandis que cette entreprise n’a qu’à repartir chez elle… ». Cette prise de bec avec des entreprises installées à Toamasina ne se limitent pas avec Mainland Minig, parce que l’homme fort de la Transition a aussi soulevé des problèmes des meubles octroyés par Ambatovy à la mairie de Toamasina pour le nouvel Hôtel de Ville. Cette entreprise minière a signalé dans son communiqué de vendredi qu’elle remit le 13 décembre dernier des meubles en bon état…

Mangataboahangy: Ny sinoa mpividy vato no tompon'ny lalàna


Mangataboahangy dia kaominina iray ao amin'ny distrikan'Ambatofinandrahana. Toerana malaza amin'ny fitrandrahana vato "cristal"izy.
Hatramin'izay dia hifamezivezen'ireo mpividy vato ity toerana ity, na vahiny na tompon-tany. Tao anatin'ny roa taona izao dia tongan'ny fiara tsy mataho-dalana ity toerana ity, ka nitombo be ny mpivezivezy any. Isan'izany ireo mpividy vato sinoa izay efa misy mipetraka any tanteraka amin'izao fotoana izao. Eo anatrehan'izany dia ireto sinoa ireto no tena manao ny lalàna ao Mangataboahangy ao amin'izao. Raha ny loharanom-baovao voaray avy any an-toerana dia miray tsikombakomba amin'ny zandary ao Mangataboahangy izy ireo, sy ny mpitondra any an-toerana koa. Raha ny voalazan'ny loharanom-baovao hatrany dia misy ny fampisehoana hery ataon'ireo sinoa ireo ka izay tsy mety hividianany vato amin'ireo mpitrandraka dia darohan'izy ireo, ary ampiantsoany zandary rehefa avy eo , ka ny zandary indray no mitondra izany any amin'ny "violon". Isan'ny tranga iray izay mbola niseho tsy ela fa nanodidina ny fetin' ny krisimasy  2012 teo iny ny fandratrana nataon'ny sinoa iray atao hoe Mr Lou, izay nidaroka vehivavy bevohoka ary nandratra sy nampiditra hopitaly ity vehivavy ity araka ny loharanom-baovao ihany. Izany Ramatoa Pierrette izany no nodarohany rehefa tsy nety nivarotra vato taminy. Mitondra tena ity ramatoa ity ary naratrany sy niditra hopitaly satria voadaroka hatramin'ny kibo mitondra vohoka. Raha ny loharanom-baovao azo avy amin'ny fianakavian'ny naratra ihany dia nahazo "certificat medical" 26 andro i ramatoa Pierrette ity. Rehefa avy nanao izany anefa ilay sinoa dia nandositra ka tsy hita hatramin'izao. Ny loharanom-baovao ihany no milaza fa nikasa hitsoaka any Chine ity sinoa ity kanefa toa mbola taraiky ao Antananarivo hatramin'izao. Gaga ny antony tsy nisamboran'ny zandary ity tany Mangataboahangy ny rehetra nefa dia sady niditra an-tranon'olona ankeriny no mbola nandratra ihany koa. Zavatra tsy toa izany hoy ny olona any an-toerana dia isamboran'ny zandary olona nefa mahagaga ity raharaha ity fa toa nojerena fotsiny. Marihina fa misy olona folo hafa koa amin'izao fotoana izao mitory ity Mr Lou ity ao amin'ny fitsarana ao Ambositra ankoatra io raharaha iray io. Raha ny loharanom-baovao avy any Mangataboahangy ihany dia efa misy tambazotra na manampahefana amin'ny zandary sy olona mpitondra fanjakana any amin'ny distrikan'Ambatofinandrahana sy faritra  Amoron'i Mania iny hono no miray tetika amin'ireo sinoa ireo. Volazan'ny olona any amin'ity toerana ity fa manjakazaka sy manao izay tiany hatao ny sinoa any.             
Jb

Valoriser les ressources naturelles et culturelles d'Orangéa pour un écotourisme

Au coeur de l'aire protégée d'Orangéa, vue sur l'entrée de la baie de Diego Suarez



Au coeur de l'aire protégée d'Orangéa, vue sur l'entrée de la baie de Diego Suarez

Au nord de Madagascar, la mise en place Nouvelle Aire Protégée d'Orangéa, dont le processus de création a débuté en 2007 suite à la demande de la Région DIANA et appuyé par les parties prenantes, touche actuellement à sa fin. Prochaine étape : l'obtention du décret de création définitive

La validation du plan d'aménagement et de gestion, un outil important pour l'atteinte de ses objectifs de gestion faisait l'objet de la réunion organisée par la Région DIANA et Missouri Botanical Garden, le promoteur du projet, qui s'est tenue le 27 décembre 2012 à l'espace Mahefa Antanamitarana.
Malgré quelques absences du côté des invités en raison des vacances des fins d'année, le plan d'aménagement et de gestion proposé de la NAP Oronjia a été validé. Les suggestions dégagées lors de la réunion de validation ont par ailleurs été prises en compte.
La gouvernance de cette nouvelle aire protégée a été revue en séance plénière, les contextes de la NAP ont été analysés lors des travaux de groupe pour faire ressortir la catégorie et le mode de gouvernance adaptés à ces contextes. D'après l'application des critères de catégorisation de l'Union Internationale sur la Conservation de la Nature (UICN), la NAP Oronjia est classée dans la catégorie V ou PHP, Paysage Harmonieux Protégé avec un mode de gouvernance partagée. Notons que l'identification de cette gouvernance a été faite de façon participative lors des travaux de groupe.
Les cibles de conservation, des éléments de la NAP, ont été analysées. Elles comprennent des éléments de la biodiversité et des valeurs culturelles/historiques, dont la forêt sèche, les primates, les plantes endémiques locales comme Dioscorea orangeana, les vestiges historiques. L'évolution de l'état de ces éléments témoigne des impacts des efforts sur la conservation des richesses. La viabilité de ces cibles choisies ainsi que les menaces qui touchent les richesses de la NAP ont été analysées.
Les différents plans d'aménagement proposés pour la gestion de la NAP ont été aussi présentés : un plan de zonage et un plan d'aménagement écotouristique. Les suggestions lors des séries de questions et réponses ont nettement amélioré ces propositions de plan, surtout par rapport aux réalités et les exigences du propriétaire du terrain.
Différents schémas illustrant la structure de gestion de la NAP ont été aussi présentés, la participation de plusieurs entités dans la gestion est remarquée dans cette structure, montrant le type de gestion partagée de la NAP.
Une planification quinquennale, tenant compte des analyses des menaces, des mesures de sauvegarde a été présentée, pour la gestion de la NAP Oronjia.
La prochaine étape de la mise en place de cette nouvelle aire protégée sera le dépôt des dossiers de demande du décret pour sa création définitive, auprès des différents ministères concernés.
L'objectif global de la gestion de cette nouvelle aire protégée est « Valoriser les ressources naturelles et culturelles de la NAP Oronjia pour un écotourisme, garant du développement local et la conservation de ses richesses ». 
Oronjia et sa biodiversité
La Nouvelle Aire Protégée d'Oronjia se trouve sur l'extrémité Nord-Est de Madagascar, elle est localisée dans la commune Rurale de Ramena (district d'Antsiranana II), région DIANA localisée à 6 km environ au nord est de la ville de Diégo Suarez. Elle s'étend sur une superficie de 1 642 ha, délimitée au nord-ouest par le fokotany de Ramena et au sud-ouest par le fokotany Ankorihikely. La zone est habitée par environ 3000 personnes.
Floristiquement, Oronjia est un site très riche. Prés de 216 espèces de plantes, réparties sur 149 genres et regroupées dans 57 familles ont été inventoriées. Parmi ces espèces 13 sont menacées d'extinction et 8 espèces sont endémiques locales notamment : Crossandra quadridentata (ACANTHACEAE), Uvaria antsiranensis (ANNONACEAE), Dioscorea orangeana (DIOSCOREACEAE), Stachyandra merana (EUPHORBIACEAE), Memecylon antsiranense (MELASTOMATACEAE), Premna orangeana (VERBENACEAE), Ivodea sahafariensis (RUTACEAE) et Grewia sahafariensis (TILIACEAE).
Pour ce qui est de la faune, le site abrite 110 espèces, dont 2 espèces d'amphibiens, 32 espèces de reptiles, 63 espèces d'oiseaux dont une colonie nicheuse de Phaetonlepturus, 10 espèces de mammifères non primates et 3 primates. Parmi la faune du site, 19 espèces sont endémiques de Madagascar et 5 sont menacées d'extinction.
L'ensemble de la zone d'Oronjia est caractérisé par une formation végétale sèche plus ou moins dégradée dont les taxons caractéristiques sont présentes par Commiphora stellulata(Burseraceae) et Hildegardia ankaranensis (Sterculiaceae).
On peut distinguer trois types de formations distinctes dans le site.
Forêt sèches à essence autochtone en dominance formée par des individus de régénération et rejets des troncs coupés, c'est-à-dire elle est secondarisée et en partie ressemble à un fourré plus qu'une forêt. Elle s'installe sur un substrat sableux au-dessus des roches calcaires. La forêt perd totalement ses feuilles en saison sèche.
Formation secondaire qui occupe les zones fortement perturbées, marquées par le passage des activités anthropiques. Cette végétation est plutôt classifiée comme un fourré ou végétation arbustive caractérisée par une dense population d'arbustes ligneux de taille moyenne avec une abondance d'espèces exotiques envahissantes.
Savane occupant la partie du site ayant subie une forte pression par des interventions humaines. Dans cette partie, la végétation arbustive est remplacée par une formation herbeuse utilisée comme aires de pâturage des zébus et des chèvres.
En plus de ces trois formations, le site renferme aussi deux étangs et un marécage temporairement inondé. Ces sites sont des zones d'importance pour les oiseaux.
Les pressions
La biodiversité d'Oronjia est fortement menacée par la surexploitation des ressources naturelles : la coupe sélective des plantes pour la construction, dont l'utilisation du Delonix velutina comme unique essence pour la fabrication de pirogue, le charbonnage menaçant l'espèce diegodendron humbertii, l'extension des champs de culture et des pâturages, la collecte irrationnelle de tubercule (oviala),...


araha Georget Rabeharisoa, leader du parti Hasin'i Madagasykara : « l'écologie comme solution politique »

Saraha Georget Rabeharisoa, leader du parti Hasin'i Madagasykara



Saraha Georget Rabeharisoa, leader du parti Hasin'i Madagasykara

Le parti vert de Madagascar est à l'heure actuelle selon sa présidente le seul parmi les quelques 350 formations politiques que compte le pays à avoir d'ores et déjà fait connaître un programme de gouvernement complet. Rencontre avec Saraha Georget, son leader, et candidate aux élections présidentielles qui doivent se tenir au mois de mai 2013

Ce programme, sobrement intitulé « projet de société », est disponible en ligne sur le site internet du Parti Vert Hasin'i Madagasykara. Il détaille un programme de gouvernement axé sur trois grand thèmes « la Terre, l'Eau, l'Environnement » qui sont déclinés en quelques principes de base : « bonne gouvernance, renforcement du partenariat-public-privé, intégration du genre, préservation responsable de l'environnement ».
Fondé en 2009, le Parti Vert de Madagascar revendique à l'heure actuelle plus de 280 000 membres inscrits. Il fait, selon sa présidente, partie des seules 23 formations sur quelques 350 que compte le pays à remplir les conditions définies par la charte électorale pour bénéficier du statut de parti politique. Ce sont plus de 500 membres venus des cinq districts qui ont assisté au congrès régional pour la Région DIANA qui s'est tenu les 15 et 16 novembre au foyer SECREN à Antsiranana. Fait remarquable, les membres ont eux mêmes contribué au financement de ce congrès, preuve selon Mme Georget Rabeharisoa de leur engagement et leur volonté de s'engager dans une nouvelle pratique de la vie politique.
Nous avons pu rencontrer Mme Georget Rabeharisoa lors de son passage à Diego Suarez fin décembre, et elle a bien voulu répondre à quelques questions.
LTdD : Dans quelle mesure le parti vert Hasin'i Madagasykara est il lié à ses équivalents étrangers ?
Notre approche de l'écologie est transversale et ne s'inscrit pas dans des interprétations politiciennes stériles car l'écologie est bel et bien la seule valeur refuge qui puisse sauver efficacement l'humanité toute entière d'une décadence morale certaine et garantir pleinement aux générations futures un héritage environnemental adéquat qui lui revient de droit. La philosophie politique du Parti Vert Hasin'i Madagasikara est hautement spécifique et ne peut, en aucune circonstance, être réduite à un sous courant d'un quelconque mouvement politique car il est unique et innovateur en ce qu'elle exprime une vision originale de la transformation de notre société alliant étroitement le bien-être de chaque citoyen malgache avec les valeurs profondes de sa culture ainsi que de ses us, coutumes et traditions.
LTdD : Il semble en effet à la lecture de votre programme que l'écologie n'est qu'un des axes proposés, avec par exemple une grande importance accordée à l'éthique dans la vie politique.
La vision politique du Parti Vert Hasin'i Madagasikara à long terme s'inscrit fondamentalement dans l'émergence d'une nouvelle société malagasy grâce à l'intégration transversale de l'écologie dans toutes les dimensions des politiques du développement.
Depuis l'accession de Madagascar à l'indépendance, les fondements de la démocratie ont toujours été sabordés par des hommes politiques à travers l'instrumentalisation du peuple et de l'armée, la désacralisation de la Constitution, l'absence d'élections libres, transparentes et démocratiques, l'impunité ainsi que la prise en otage de la démocratie par une minorité au passif politique lourd et compromettant. Le Parti Vert Hasin'i Madagasikara place l'intérêt de l'Homme au centre de tous les débats. C'est cette approche pragmatique basée sur les principes du patriotisme et de l'écoresponsabilité intergénérationnelle qui constitue la quintessence de notre vision écologiste. Le Parti Vert Hasin'i Madagasikara est déterminé à créer un climat des affaires propice au regain économique de Madagascar grâce à l'initiative privée. A cet effet, le Parti Vert Hasin'i Madagasikara opte pour la mise en oeuvre d'une politique économique volontariste en soutien aux acteurs de développement, axée sur l'assistance publique dans leur recherche de financements et garantissant la sécurité de tout investissement opéré sur le sol malgache. Par cette approche, le citoyen deviendra réellement maître de son destin et initiateur du redressement économique de Madagascar.
Par ailleurs, grâce à notre idéal écologiste, nous impulserons une politique efficace d'encadrement des intérêts de notre pays dans la gestion des enjeux environnementaux planétaires dont le plus menaçant est à ce jour le changement climatique avec ses impacts potentiellement dévastateurs pour notre grande île. En tant que gardien de notre environnement, le Parti Vert Hasin'i Madagasikara est fermement déterminé à établir les lignes directrices de l'institutionnalisation du management environnemental à tous les échelons de la vie nationale malgache.
LTdD : Vous envisagez donc de faire « table rase » du passé une fois élue ?
Conformément au sacro-saint principe de la continuité de l'Etat, le Parti Vert Hasin'i Madagasikara a l'intention de capitaliser les acquis positifs de tout programme économique passé, à condition que sa conception et sa mise enoeuvre soient taillées à la mesure des espérances de la population malgache. Le Parti Vert Hasin'i Madagasikara reconnaît la nécessité de poursuivre certaines réformes initiées par les gouvernements précédents en coopération avec les partenaires bilatéraux et multilatéraux traditionnels.
Le Parti Vert Hasin'i Madagasikara reste plus que jamais persuadé que les principes définis dans la Déclaration de Paris (harmonisation, alignement, appropriation des aides) constitueront les cadres de collaboration avec les partenaires traditionnels de Madagascar.
LTdD : Vous vous êtes récemment déclarée fermement partisane du « ni-ni » quant à la candidature de l'actuel Président et de son prédécesseur. Pouvez vous nous expliquer cette position ?
La candidature de ces deux personnalités provoquera une nouvelle crise politique car Ravalomanana et Rajoelina constituent un facteur de blocage à la sortie de crise. Ils pensent qu'ils bénéficient du monopole de la vérité alors que ce ne sont pas tous les malgaches qui ont participé au putsch de 2009, ni aux gabegies de l'ancien régime.
LTdD : Mais justement, l'amnistie ne fait elle pas partie des mesures d'apaisement du climat politique préconisées par les observateurs internationaux ?
Les politiciens, avant de demander un pardon sincère auprès des Malgaches, doivent garantir que les mêmes erreurs ne se reproduiront plus au pays. Depuis toujours, Madagascar n'a jamais eu de politique monétaire ni de politique économique, c'est pour remédier à cela que l'on a fondé Hasin'i Madagasikara en 2009 et que nous avons publié notre « Projet de société ». Et vous remarquerez que nous sommes les seuls à l'avoir fait. Les autres formations se contentent de reprendre nos idées en essayant de faire croire qu'elles émanent d'eux.
LTdD : Comment envisagez-vous le déroulement des élections à venir ? 
Le Parti Vert Hasin'i Madagasikara est prêt à affronter les urnes à tous les niveaux. Nous avons déjà organisé des élections primaires pour identifier nos candidats aux Législatives. Ce sont des toutes nouvelles têtes. Ils ont un casier judiciaire vierge. Ils ont passé une enquête de moralité. Nous avons évité le parachutage.

Ni-Ni : ni Mandela, ni de Gaulle.


Mea culpa. Sur la base de l’expérience de son comportement politique depuis janvier 2009, j’étais convaincu jusqu’à la dernière minute qu’Andry Rajoelina allait faire le forcing pour se présenter. Je n’ai pas hésité à vous faire part de cette opinion, et à ouvrir le pari. J’ai perdu le pari, car au final (et pour le moment), Rajoelina n’est pas candidat. Par conséquent,mea culpa.
Mais mea culpa à moitié seulement. Sur la base de la conviction qu’il allait se présenter envers et contre tout, il s’agissait donc de faire acte de résistance et de contribuer à inverser la tendance. Ayant peu de confiance dans la capacité du Grand hâtif à comprendre la portée d’un éditorial, fusse-t-il bien argumenté, la stratégie était donc de s’adresser à ceux qui avaient plus de moyens de faire pression sur lui. Deux axes ont donc été choisis. D’une part, annoncer comme une évidence certaine l’annonce de sa candidature, et en décrire les aspects les plus négatifs, afin que son entourage très proche ait un autre son de cloche que celui des griots habituels qui ne pouvait que le pousser à se présenter, pour leurs propres intérêts. À force de dire : « regardez bien, il va le faire, et il sera responsable de la catastrophe énorme », quelqu’un finira par ne plus avoir envie d’entendre cela, et même à y croire. Mais, plus important encore, il s’agissait de titiller continuellement la communauté internationale pour la mettre face à ses responsabilités. À force de dire : « regardez bien, la communauté internationale est une bande d’incapables à empêcher cela », cela a permis de renforcer les motivations à mettre plus de pression, et à enfin faire preuve d’un peu d’efficacité. Il était temps.
Pour aider le françafricain de forum à comprendre mon raisonnement tortueux, imaginons un instant que nous soyons dans un taxi-be conduit par un chauffard, et dont le comportement à chaque instant fait qu’il est probable qu’il va finir par nous précipiter contre un mur. Si un passager commence à dire de plus en plus fort aux autres que nous allons tous mourir, puis à houspiller le policier qui était parmi les passagers en lui disant qu’il est ridicule et impuissant à empêcher l’accident, que va-t-il se passer ? Il y a de fortes chances qu’une coalition va finir par se mettre en place pour forcer le chauffeur à s’arrêter ou à changer de comportement. Dans ce cas, quelle serait donc la plus grande satisfaction : que le chauffeur ne s’arrête pas et nous amène droit dans le mur, pour pouvoir dire après qu’on a eu raison ; ou avoir contribué par des manières détournées à empêcher que ce que l’on redoute n’arrive ?
Le résultat est là. Un éditorialiste n’est pas un journaliste, car il a pour fonction d’animer le débat d’idées à partir de ses propres opinions. Ceux qui s’apprêtent à dégainer l’accusation de honteux esprit manipulateur peuvent donc se rhabiller : la fin justifie les moyens. Sans aucun doute, des paramètres plus importants et des gens plus puissants ont eu plus d’influence que nos éditos, mais nous avons la conviction au sein de la rédaction de Madagascar-Tribune d’avoir fait une oeuvre de salubrité publique, et apporté notre part de contribution (et bénévolement en plus !) à ce qui nous semblait depuis toujours comme la meilleure solution : le ni-ni, dont l’Oncle Georges avait été le premier à décrire le concept sous l’expression TSZ3R. Par la suite, beaucoup de zanak’i Dada ont été outrés de mon éditorial qui soutenait le ni-ni, non pas comme une solution idéale, mais comme la moins pire possible. Quant à Patrick A., de par nos discussions en interne, je savais qu’il était un ni-ni-iste de la première heure.
Relisons donc une dernière fois ces quelques lignes de l’éditorial du 20 septembre 2010 : « Quand le moment sera venu, il démontrera la valeur de sa parole, comme il a démontré la valeur de sa signature après Maputo. J’ouvre le pari, et peu m’importe si je le perds : le pays sera gagnant ». En d’autres termes, face, je gagne, pile tu perds. Alors, quand je lis certains commentaires de baudets qui se sont hier ébaubis de prétendre qu’avoir perdu ce pari devait être pour moi un sujet de honte, je rigole dur. Il est vrai qu’on ne peut pas attendre d’un Vuze d’avoir la perspicacité d’unRasoulou : « Ils sont où Tonton, Ndimby, Patrick, et l’équipe de MT.....merci les gars, vos efforts ont porté des fruits. VIVE LE TSZRRR ou le « Ni....Ni.... » ! ».
De manière générale, je trouve que le discours de non-candidature de Rajoelina était d’assez bonne tenue, et qu’il était digne dans le fond et dans la forme. Bien sûr, on pourra toujours s’étonner de sa déclaration qui dit « J’ai tenu toujours parole et je respecterai toujours mes engagements », quand on compare ses promesses de démocratie et de bonne gouvernance [1]. On pourra toujours s’étonner de cette tentative de vouloir organiser des législatives avant les présidentielles, et se poser des questions sur les motivations derrière, dans la mesure où ce sujet a déjà été amplement discuté avant que le calendrier électoral n’ait été définitivement établi. On pourra rigoler de ses accents vaguement christiques de la fin : « Soyez rassurés que je ne vous abandonnerai jamais, je serai toujours là. Ne soyez pas tristes ». Il ne manquait plus que « prenez, ceci est mon corps, faites ceci en mémoire de moi ». Mais aujourd’hui, je m’efforcerai de ne pas faire un éditorial à charge contre le Président de la transition, dont je salue par ailleurs le courage, car j’imagine que sa décision n’a pas été facile, non seulement pour son égo hypertrophié, mais également par rapport à la pression de son entourage qu’il place devant un avenir inconnu, et pas nécessairement aussi rentable que maintenant.
Il y a également une phrase que j’ai quand même trouvée assez classe :« Je remercie également tous ceux qui m’ont harcelé et qui n’ont cessé de m’attaquer personnellement. Au contraire, leurs démarches m’ont poussé à faire mieux et davantage ». Je ne sais s’il place votre serviteur dans cette catégorie, mais s’il considère qu’avoir « fait mieux » signifie se retirer de la course à la présidentielle, nous ne pouvons que l’en féliciter. Et nous promettons également de faire plus dans le domaine des critiques jusqu’aux élections. Ceci étant dit, il y a quand même un point que nous aimerions clarifier. Depuis des années, des rumeurs fleurissent sur les intimidations et autres répressions dont auraient été victimes les membres de la rédaction de Madagascar-Tribune.com. Mon choix personnel de fermer le blog Fijery a également contribué à ces rumeurs, que j’ai laissé courir, dans la mesure où ça ne me dérangeait pas vraiment que l’opinion publique (et les lecteurs au sein de la communauté internationale) imagine à tort une violation de plus contre la liberté de la presse.
Mais aujourd’hui, je tiens à dire que depuis 2009, il n’y a jamais eu de la part du pouvoir hâtif une quelconque intimidation, pression ou autres actes contre la rédaction de Madagascar-Tribune.com, et cela même quand nous étions les seuls à nous dresser contre le coup d’État en mars, avril et mai 2009, alors que tous les autres médias (sauf Topmada.com) fermaient prudemment leur gueule en tenant leur queue entre les jambes. Patrick A. me rappelait d’ailleurs avec humour que le seul procès qui nous a été intenté depuis 2009 était l’œuvre d’un … pro-Ravalomanana (procès qu’il a d’ailleurs perdu, bien fait pour sa pomme dont il pourra faire un crumblesur ses fourneaux). Cela ne signifie pas que Rajoelina et sa clique ont été démocrates ailleurs, mais on reconnait qu’il l’ont été avec nous.
Ceci étant dit, ce qu’on peut éventuellement trouver comme mérite ou qualité à son discours ou à son acte de non-candidature ne l’absout aucunement de son coup d’État, et n’efface en rien ce qu’il a causé dans le pays. D’ailleurs, la qualité de son discours bien écrit a heureusement été vite effacée par l’aspect brouillon de ses réponses au micro de RFI, qui est plus conforme à ce à quoi l’homme nous avait habitués. Pour cause de volonté de non-agression aujourd’hui, je remettrai à plus tard l’édito sur son bilan. Je ne commenterai donc pas cette interview tragi-comique sur RFI, sauf sur un seul point. Andry Rajoelina prétend souvent avoir comme références des Grands hommes de l’histoire de l’humanité, et a déjà déclaré par le passé être inspiré par Gandhi ou Nelson Mandela. Il a donc encore récidivé la semaine dernière sur RFI. Alors là, nous lui disons encore une fois : « ni-ni ». Vous n’êtes ni Mandela, ni de Gaulle.

http://www.madagascar-tribune.com/Ni-Ni-ni-Mandela-ni-de-Gaulle,18368.html

Madagascar : Rajoelina candidat... pour 2018

L'ex-président malgache Marc Ravalomanana (g) et le président par intérim Andry Rajoelina


Tant bien que mal, la sortie de crise semble se profiler sur la Grande Île. Le double retrait du président par intérim Andry Rajoelina et de son prédécesseur, Marc Ravalomanana, du scrutin présidentiel prévu pour mai prochain, est en effet perçu comme une grande avancée. Mais de nombreuses questions demeurent en suspens.

L'annonce était attendue. En déplacement à Tamatave, Andry Rajoelina a déclaré ce week-end qu’il entendait bien se présenter, mais en 2018. Pour la prochaine présidentielle prévue à partir du mois de mai, il s’est mis hors jeu, tout comme son rival Marc Ravalomanana. Un double retrait qui rapproche sans doute Madagascar de la sortie de crise. Mais tout n’est pas réglé. Catherine Ashton, la haute représentante de l’Union européenne, appelle d’ailleurs les autorités de transition à poursuivre la mise en œuvre de la feuille de route acceptée par les deux camps, et à accélérer les préparatifs des élections. A moins de quatre mois du premier tour, l’organisation du scrutin est néanmoins toujours entourée d’incertitudes.

Il y a d’abord le retour pas encore programmé de l’ancien président Marc Ravalomanana. Il est pourtant prévu dans l’article 20 de la feuille de route. La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), médiatrice dans la crise politique malgache, doit étudier la question cette semaine. La question est épineuse puisque Andry Rajoelina, le président de la transition, est opposé à ce retour, en tout cas avant les élections.
Autre disposition de la feuille de route qui reste à appliquer - et non des moindres - la loi sur l’amnistie pour les événements politiques survenus entre 2002 et 2009. Plusieurs candidats à la présidentielle sont concernés. Sans cette loi, aucune élection ne devra être organisée, précise le document qui régit la transition à Madagascar.
Et puis, il y a l’organisation du scrutin. Le recensement n’est pas encore terminé et jusqu’à un million de Malgaches, soit près de 10% du corps électoral, pourraient ne pas disposer de carte d’identité le jour du vote.