Des négociations étaient en cours jeudi matin à Madagascar entre des militaires entrés en mutinerie et le régime au pouvoir qui pourrait recourir à la force en cas d'échec de ces discussions, a indiqué à l'AFP une source militaire malgache.
La capitale Antananarivo vivait quant à elle à son rythme habituel, avec des magasins ouverts et des embouteillages dans les principales artères, sans présence militaire visible particulière, au lendemain de l'annonce par un général mutin, Noël Rakotonandrasana, qu'il avait "suspendu toutes les institutions existantes" dans la grande île de l'Océan Indien.
Les mutins étaient toujours retranchés jeudi matin dans une caserne à proximité de l'aéroport de la capitale, d'où le général Rakotonandrasana, ancien ministre des Forces armées, avait lancé la veille son appel à la mutinerie, entouré d'une vingtaine d'officiers.
Le nombre total des mutins ne dépasse pas la vingtaine, avait indiqué mercredi à l'AFP le Premier ministre Camille Vital.
"La position (des mutins dans leur caserne) est maintenue. Si les négociations échouent, le régime entrera certainement dans une phase plus dure. Il n'y aura pas de +grand pardon+, des consignes ont été données", a indiqué jeudi matin à l'AFP une source au sein des forces militaires malgaches régulières, sous couvert d'anonymat.
L'appel à la mutinerie a été lancé alors que quelque 8 millions d'électeurs malgaches étaient appelés mercredi à se prononcer par referendum sur un projet de Constitution à l'initiative de l'homme fort du pays, Andry Rajoelina.
"Il y a des velléités de troubles de la part de certains qui veulent mettre des bâtons dans les roues de la transition" vers une sortie de crise politique à Madagascar mais "l'Etat prendra ses responsabilités" face aux mutins, a mis en garde M. Rajoelina mercredi soir.
Madagascar est plongée dans une grave crise politique et économique depuis fin 2008 puis après l'éviction du président élu Marc Ravalomanana en mars 2009 par M. Rajoelina, soutenu par la rue et l'essentiel de l'armée.