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lundi 23 août 2010

Suspension des autorisations de travail au Liban

La délivrance d'une autorisation de travail pour le Liban ne sera plus délivrée: une décision émanant du ministère de la Fonction publique, du travail et des lois sociales face aux problèmes auxquels les travailleurs malgaches s'étant rendus dans ce pays font face ces derniers temps.


Aucune personne ne sera plus envoyée au Liban pour travailler, jusqu'à nouvel ordre. Suite aux problèmes auxquels les travailleurs font face ces derniers temps, le ministère de la Fonction publique, du travail et des lois sociales a, en effet, pris la mesure d'interdire toute délivrance d'une autorisation de travail pour le Liban. Ainsi, même ceux qui sont venus séjourner à Madagascar le temps des vacances ne pourront plus retourner au Liban.

440 demandes de rapatriement ont déjà été envoyées au syndicat des professionnels diplômés en travail social. Et ces demandes ne seraient que la partie visible de l'iceberg, d'après ce syndicat puisqu'il paraîtrait que la maltraitance dont les Malgaches sont victimes est un phénomène qui tend à s'amplifier: au moins un cas de décès et de maladies est enregistré par semaine.

227 personnes maltraitées psychologiquement, 294 personnes victimes de maltraitance physique et 147 personnes victimes de privation de nourriture, de médicaments et de soins sanitairessont jusqu'ici rentrés au pays. Ce, sans compter les 8 personnes décédées.

Dépasser le complexe post-colonial

NDLR : ce texte est proposé en réponse et en complément à l’éditorial Rajakom-bazaha écrit par Ndimby A.

Il s’agit là, Ndimby, d’un sujet d’actualité : la nation, le patriotisme, la langue, la culture et les traditions de son propre pays sont des valeurs adulées quand il s’agit de promouvoir ou de défendre l’indépendance d’un peuple en lutte. …Et c’est le cas, plus que jamais, à Madagascar. Ce sont les arguments fondateurs même de l’anticolonialisme. Le recours à l’identité nationale est même devenu un thème branché. On a vu, par exemple, l’enthousiasme des médias du monde entier devant le patriotisme d’Obama.

Mais d’où vient alors cet engouement des Malgaches pour l’Occident ?

Très probablement parce que Madagascar est l’un des pays les plus pauvres du monde, et des plus instables politiquement aussi. L’Occident représente dans l’esprit de nombre d’entre nous la référence de la réussite. Ce qui n’est pas tout à fait faux car économiquement, si l’on ne doit citer que ce domaine, ils ont des décennies voire des siècles d’avance par rapport à nous. Alors, est-ce que les valeurs nationales à préserver valent à ce point l’abandon de certains objectifs qui se mesurent en cadre de vie ou même en espérance de vie ?

Mais il peut s’agir aussi d’un complexe post-colonial : l’ex-colonisé, qui a toujours cru qu’il est inférieur, de par ses origines et sa culture : en somme, un colonisé dans l’esprit. C’est donc un sentiment d’infériorité pour celui qui a été colonisé et qui a transmis inconsciemment ses inhibitions à sa descendance. Et ce, à cause du sentiment de supériorité de celui qui a colonisé. D’où les discours systématiques de ceux qui brandissent indéfiniment la colonisation : « Nous sommes les victimes et c’est la faute aux autres ». On déteste la France pour tous les malheurs qu’elle nous a infligés, on a envie de la mépriser, on la méprise mais dans le même temps on l’envie, on a envie de l’approcher, de l’imiter car on la croit supérieure.

Seulement voilà, si l’on se sent victime ou inférieur, c’est aussi parce que nous sommes incapables de nous organiser. La malgachisation sous l’ère de Ratsiraka a été un fiasco. Notre pays n’a pas fait grand-chose pour nous inculquer ces valeurs si importantes, ces repères identitaires (à travers l’école, les moyens de communication, l’art, la littérature …). A part notre « nature 5 étoiles » (que l’on ne protège même pas), qu’est-ce qui peut nous rendre fiers d’être Gasy sur le plan international ? Certainement pas le comportement de nos dirigeants actuels. Alors, à force de se négliger, on finit par ne plus s’aimer. Nous avons une représentation de nous-mêmes qui est dépréciative : parler en français ou mieux, en anglais (ou encore mieux : les 2 langues en même temps …. si, si, je connais quelque champions à ce jeu sur ce forum … suivez mon regard) est bien plus valorisant et tellement plus dans le vent que de parler en malgache. Comment les autres peuvent-ils alors nous respecter ?

Il faut donc que nous arrivions à nous émanciper, c’est-à-dire à nous dégager du joug de la tutelle en général : la famille, la société, l’Etat, l’Eglise, et aussi tous ces « autres » qui sont bien plus grands, bien plus puissants, bien plus dangereux que nous. Mais notre éducation ne va pas dans ce sens, hélas. On nous apprend à respecter et à craindre celui qui est supérieur à nous. Comment s’étonner, par la suite si nous manquons de décisions, si nous manquons de courage ? Comment s’étonner si nous avons toujours besoin de la direction d’autrui ?

Le jour où nous serons suffisamment émancipés, le jour où nous serons suffisamment organisés pour être responsables de nous-mêmes, le jour où nous nous accepterons, le jour où nous serons fiers de ce que nous sommes, bref, le jour où nous serons enfin « grands », nous cesserons de singer le Vazaha, nous abandonnerons cette posture défensive qui tend à accuser toujours l’autre de tous nos malheurs (l’ex-colon, la CI, la SADC, l’UA, la Banque Mondiale, le FMI, …., la météo, le karma …) et d’être de mauvaise foi. Car cela revient finalement à être partisan de la médiocrité. Réduire l’identité nationale à de la simple xénophobie, c’est faire peu de cas de l’héritage historique que nos ancêtres nous a légué