L'ancien président malgache Albert Zafy (1993-1996) a déclaré mercredi vouloir installer de nouvelles institutions de transition pour remplacer le régime d'Andry Rajoelina.
"A partir de cette semaine, nous allons mettre en place les institutions de la transition jusqu'à ce qu'il y ait des négociations véritables pour mettre en place une transition véritable", a-t-il déclaré à l'AFP en marge d'un rassemblement de l'opposition.
"Nous avons trop attendu, le peuple a trop attendu", a-t-il justifié, dénonçant les "institutions illégales et illégitimes d'Andry Rajoelina", qui dirige le pays depuis l'éviction de Marc Ravalomanana en mars 2009.
M. Zafy n'a pas précisé quand et comment il comptait mettre en oeuvre son projet.
"La déclaration d'Albert Zafy est vraiment inquiétante: on a tendance à diviser les Malgaches et à créer un affrontement entre Malgaches", a réagi à l'AFP Gilbert Raharizatovo, membre du Conseil supérieur de la Transition (équivalent du Sénat).
Quelques centaines de partisans de l'opposition regroupant les "trois mouvances" des anciens présidents Zafy, Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana se sont rassemblés mercredi dans le jardin d'une villa à Antananarivo, l'occasion de critiquer vivement la médiation menée par Leonardo Simao, émissaire de la SADC (Communauté des Etats d'Afrique Australe).
"Il n'y a pas de processus maintenant. Il s'agit de se mettre autour d'une table (...) et c'est à l'issue de ça qu'il y aura une feuille de route", a martelé M. Zafy.
En janvier, M. Simao avait soumis aux parties malgaches un document qui devrait encore être discuté, mais que de nombreux partisans du régime souhaitent signer en l'état.
Mercredi, une centaine de représentants de partis politiques, réunis à l'invitation d'Andry Rajoelina, ont validé la dernière version de cette feuille de route et appelé M. Simao, dans une déclaration commune, à faire signer le document avant mardi.
Ces partis politiques, majoritairement favorables au régime de M. Rajoelina, ont également plaidé pour l'organisation jumelée des élections présidentielle et législatives au mois de septembre 2011.
Madagascar est plongée dans une grave crise politique depuis le renversement en mars 2009 de