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jeudi 27 décembre 2012

Le zébu


 Madagascar, le zébu occupe un rôle important tant dans la vie des individus que pour les collectivités.

Origine

Le zébu (Bos taurus indicus) est un bovidé domestique descendant d’une sous-espèce indienne de l’aurochs.
L’espèce dite Aurochs « Bos primigenius » – dont sont issus les bovins domestiques – est apparue, il y a environ un demi-million d’années, sur le continent indien. Si elle est connue pour être à l’origine du Bos taurus qui a produit les specimen gascons et/ou bordelais introduits par Jean Laborde vers 1840 à Madagascar, elle est aussi considérée comme l’ancêtre du Bos indicus, i.e. les bœufs à bosse. Le Bos indicus qui trouverait son origine dans les steppes du grand désert de l’Iran aurait été domestiqué à Mehrgarh depuis 8 500 et 6 000 ans. Il aurait migré par la suite vers la Mésopotamie et l’Afrique via l’Arabie au cours du 2e millénaire av. J.-C (Payne et Wilson, 1999 et Henri Lhote, L’Extraordinaire aventure des Peuls). Ses capacités d’acclimatation lui ont alors permis de s’adapter à l’assèchement progressif d’une partie du continent. Une autre hypothèse penche pour une arrivée plus tardive de zébus indo-pakistanais amenés dans la corne de l’Afrique par les Arabes. Cette thèse est appuyée par des recherches sur la génétique moléculaire (Hanotte et autres, 2002) qui montre une diffusion rapide des gènes de zébus dans les populations autochtones. On le retrouve finalement dans la grande île dès le 5ème siècle et il occupe aujourd’hui plus de 90% du cheptel bovin malgache.
Une seconde arrivée beaucoup plus récente en Afrique date des années 1880. Des missionnaires italiens ont introduit des bovins européens afin d’augmenter le productivité en Érythrée. Avec eux, ils ont amené la peste bovine qui a décimé le cheptel local. Une importation massive a été faite depuis l’Inde afin de rendre aux populations locales leur moyen de subsistance. Depuis l’indépendance de l’Inde, les exportations de bovins ont cessé. La vache est sacrée dans ce pays, et leur voyage outre-mer n’est pas désiré.
Zébu peint dans une grotte, massif du Makay, Madagascar

Morphologie et aptitudes

Les formes et/ou les dimensions du bœuf peuvent être variables mais le zébu se caractérise plus par de longues cornes, une bosse adipeuse au niveau du garrot ainsi qu’une extension caractéristique de la peau sous la gorge. Cette peau ample, voire lâche sous le cou augmente la surface, permettant un meilleur échange thermique. Elle a également la faculté de vibrer comme celle des chevaux pour faire fuir mouches et taons.
La bosse graisseuse réhausse quant à elle le niveau du garrot, surtout chez les mâles. Cette bosse peut être petite ou grosse, droite ou tombante selon les races. Elle constitue une réserve calorique qui leur permet de supporter des périodes de « vaches maigres ».
Le zébu existe en couleurs aussi variées que celles du boeuf. Cependant, les couleurs rouge et gris clair sont majoritaires. Généralement, le poil est de couleur claire, lui permettant de supporter la chaleur. La peau est noire et minimise ainsi les risques de cancer. Sa résistance aux parasites externes est importante. Les oreilles sont de grande taille et souvent pendantes.
Selon les races et la richesse des pâturages, les individus peuvent peser de 200 kg à plus d’une tonne.

Les espèces malgaches

  • Les Malia, terme par lequel on appelle parfois les zébus sauvages sont des animaux laissés longtemps en liberté par leurs propriétaires dans les forêts ou savanes boisées de certaines régions.
  • Des premiers croisements avec des spécimens européens dès le 19ème siècle sont issus les bœufs dits Zafindraony « petits fils des nuages ».
  • Alors que le Rana constitue le produit hétéroclite de divers croisements ultérieurs. La caractéristique générale du Rana est l’absence de bosse et c’est un animal essentiellement exploité pour sa production laitière.
  • Le Baria constitue une sous-espèce « sauvage » pratiquement sans bosse et aux cornes arrondies et plus courtes que la moyenne des spécimen malgaches. Il est localisé notamment dans la région du sud ouest de Mahajanga.
  • Le Renitelo (trois-mères) est par contre le produit d’un croisement artificiel récent. Ce zébu à robe rouge avec des flancs et des muqueuses aux teintes plus claires est néanmoins classé comme une race endémique alors qu’il est le résultat d’une expérience de croisement réalisé en 1930 dans la station de recherche de Kianjasoa.
Zébus du Makay à Madagascar

Le Savika

Le sport national est le « savika », sorte de tauromachie sans mise à mort du zébu. Le principe est de s’agripper avec ses mains sur la bosse du haut du dos du zébu et d’utiliser ses jambes comme des ressorts pour éviter de se faire piétiner par les pattes du zébu. Ce sport est dangereux. Ceux qui le pratiquent sont appelés les « zébus boys ». La pratique du vol de zébu peut aussi être considéré comme un sport national tant elle est répandue.

Le zébu, signe extérieur de richesse

Le zébu constitue pour le peuple malgache la principale richesse et représente un excellent placement, beaucoup plus sûr et pratique qu’une banque. Bien plus que les terres dans les régions à dominance pastorale, la possession d’un troupeau constitue un signe extérieur de richesse et de puissance. Sa valeur est cependant plus fondée sur des critères de relations sociales que sur des seuls critères de productivité économique. En certains endroits, l’importance sociale d’un individu et/ou d’une famille est encore plus ou moins directement proportionnelle au nombre de bœufs qui peuvent être sacrifiés lors de différentes pratiques rituelles. Il est souhaitable de posséder un grand nombre de bêtes afin de satisfaire aux rituels coutumiers qu’il est indispensable d’effectuer en de multiples occasions.
Offrir un bouvillon à un enfant ou un petit troupeau pour un couple revient à « signifier » que le bœuf est le symbole, par excellence, d’une certaine aptitude des individus à s’assumer et à être autonome. Le rôle social d’un bœuf est considérable. Dans les régions de l’Ouest et du Sud, un individu ne peut obtenir la considération associée à un homme s’il n’est pas possesseur d’un bœuf. Sur les hauts plateaux, celui qui ne dispose pas de bœufs pour piétiner la rizière doit casser les mottes de terre avec la bêche, à l’instar des esclaves d’antan.
Zébus dans les rizières du Makay, Madagascar @ Francis Duranthon / Naturevolution

Le zébu, le mariage et le vol

Par l’idée d’alliance qu’elle implique, l’union matrimoniale participe d’un rituel qui revêt une importance sociale et symbolique particulière. Il est d’usage chez les Bara pour qui le vol de bœufs constitue une pratique rituelle de présenter à la famille de l’élue un zébu dit « mazavaloha »(à la tête claire) qui sera sacrifié si les négociations aboutissent aux fiançailles. Chez les Antandroy, peuple de pasteurs, la demande en mariage s’accompagne directement de la remise de l’aombe sonia (donation d’un boeuf) au futur beau-père. En plus de ces bœufs qui constituent la dot proprement dite, il est d’usage que le jeune homme fournisse aussi les bœufs gras des joro « sacrifices annonçant alors le mariage aux ancêtres des deux clans. Dans les sociétés paysannes des hautes terres, l’accomplissement du ala-ondrana (sacrifices d’animaux avec inversion des parties du corps) est observé en cas d’unions endogames entre la parenté proche, notamment les enfants de frères et de sœurs.

Le sacrifice

Le bœuf correspond à l’animal sacrificiel par excellence qui fait honneur aux ancêtres. Or dans la société malgache traditionnelle, une maladie n’est jamais d’origine purement naturelle. Elle est en revanche toujours associée à la colère d’un ancêtre. Apaiser les ancêtres revient donc à sacrifier des zébus. Ce n’est en effet qu’en respectant les prescriptions – qui ont été transmises de génération en génération – qu’un malgache peut obtenir de ses ancêtres la protection et la bénédiction qui assurent sa survie dans un monde de forces invisibles et dangereuses. Afin de garantir la cohésion sociale, tout moindre écart doit être réparé par un rituel qui vise à apaiser (tromba…) voire chasser (bilo..) un esprit qui se manifeste alors que sa présence n’est pas attendue ni même souhaitée. Dans un rituel d’exorcisme de salamanga, le rituel comporte une course dans la montagne à laquelle participe le malade qui récite en même temps des litanies. Arrivé devant l’enclos à zébus, le possédé en choisit un, l’abat et boit son sang. Dans un rituel de bilo (en grand danger) qui dure une semaine, on sert au malade (le bilo) – qui est traité avec tous les honneurs – du « vody hena » (arrière-train), morceau de viande sacrée qui est traditionnellement réservé aux dignitaires. Le dernier jour du rituel, le malade est hissé sur une « kabarim-bilo » ou « kitrely », une estrade – fabriquée pour l’occasion – disposée à plus de deux mètres du sol. Un zébu que le bilo lui-même a désigné avec le baton « viky » – avec lequel on dévie le mal est ligoté et immédiatement saigné. On sert au bilo, installé sur l’estrade, le sang recueilli ainsi que le foie cuit du zébu immolé. Le reste de la viande est distribué aux membres de sa famille assemblée à ses pieds.
Mais sous peine d’entacher la cérémonie, les bœufs de sacrifice doivent correspondre à des caractéristiques spécifiques selon les circonstances. Les bœufs les plus prisés pour les sacrifices sont ceux qui paraissent les plus rares tels que les « omby volavita » (robe blanche et noire, tête blanche ; vaste ceinture blanche d’une épaule à l’autre, cuisses blanches), les omby volon-tsara (robe blanche et noire) et les vanga (larges taches blanches qui ne descendent pas sur les pattes) et les vanga (larges taches blanches qui ne descendent pas sur les pattes). A l’inverse, certains bœufs tels les vakivoho (bande blanche sur l’échine) et les vilanorotro ( tache sur le museau donnant l’apparence d’un bec de lièvre) sont déclarés impropres aux sacrifices
Les zébus du Makay dans une prairie, Madagascar @ Evrard Wendenbaum / Naturevolution

Le zébu et la mort

Si les liens entre la mort et les bœufs sont attestés partout, chez les Antandroy la pratique de l’élevage bovin est plus ou moins associée directement aux pratiques funéraires. Selon Callet, l’ombre du mort est réputé pousser celles des zébus vers le lieu où les défunts se rendent. Il est d’usage pour les Bara qu’un zébu accompagne le défunt et chez les Antandroy, c’était autrefois tout un troupeau entier -en l’occurrence celui du défunt- qui était décimé et entièrement consommé durant la veillée mortuaire, soit des semaines durant, voire des mois. Les têtes des animaux abattus vont traditionnellement servir de parures pour le tombeau de ce dernier. Chez les Mahafaly, ces bucranes s’accompagnent d’ aloalo , des poteaux sculptés aux divers motifs qui retracent les évènements saillants de la vie du défunt. Parmis les motifs qui ornent ces aloalo, on tend à représenter les zébus que le défunt possédait de son vivant.
Les funérailles donnent lieu à des repas mortuaires qui impliquent l’abattage de plusieurs bêtes.

La viande de zébu

Si pratiquement tout se mange dans le bœuf, la répartition des morceaux de viande est codifiée selon les régions. Le vodi-hena (l’arrière-train) et/ou la bosse était à une époque réservé à la personne royale et/ou à ses représentants. Au 19ème siècle, l’infraction à cette règle du vodi-hena pouvait entraîner autrefois la vente en esclavage du contrevenant ainsi que celle de sa femme et de ses enfants.
Si les morceaux et/ou les parties grasses d’un animal sont généralement réservés aux parents et/ou aux aînés, pour les Sakalava, on retrouve une pratique bien définie. Les gardiens d’une dépouille mortuaire se réservent le loha (tête) et les vity (membres) du/des zébus. De même, la poitrail, le vodihena ( partie postérieure) ainsi qu’une bonne partie de la bosse sont réservés aux charpentiers et aux chanteurs. Le reste est partagé entre la famille et les invités mais le jabora (suif) ne sera servi qu’au moment de la mise en bière et de la sépulture proprement dite. Faran’ny omby, hena… Le destin du bœuf, c’est d’être consommé/de servir de viande. La viande de bœuf a donné lieu à diverses techniques de préparation et/ou de conservation. Cela va de la production de lanières de viande séchée(kitoza) à celle du varanga » en passant par le jaka, viande spécialement préparée et conservée dans la graisse qui est conservé d’un Fandroana à un autre. En pays Sakalava et/ou Tsimihety, on obtient le maskita qui correspond plus ou moins au kitoza par un procédé de séchage au soleil ou par fumage au feu de l’âtre.
Viande de zébu, Tsiro, Ankavandra, Madagascar

Les produits dérivés
  • Lorsqu’une exploitation laitière intensive occidentale est mise en place, leur productivité égale presque celle des bovins européens, mais dans des milieux climatiques où les zébus seuls peuvent être rentables.
  • Autrefois, du moins jusqu’à la fin du 19ème siècle, on ne concevait pas de vendre la viande de zébu sans la peau qui pouvait autrefois être consommée. Certaines parties de la peau peuvent servir à la réalisation d’anneaux de cuir, voire de sandales. La peau du flanc est particulièrement prisée pour la réalisation de tambours.
  • Les cornes ne sont pas seulement récupérées comme réceptacles principaux de charmes (fitoeran’ody, mohara etc) ou de récipients à usage divers. Elles peuvent également servir de manches de couteau à riz, etc.
  • Même les éclats de tibias (taolana), taillés en poinçons, servent encore en certains endroits de l’île à séparer les mèches de cheveux des femmes.
  • Outre la réalisation de chandelles de suif, que l’on remplace avantageusement de nos jours par des bougies, la graisse du zébu constitue un excipient naturel qui sert à l’entretien des objets (manche de l’angady) voire des cheveux des femmes et protège également de la rouille. Plus généralement, il est d’usage de frotter les pierres tombales, voire les vatolahy avec de la graisse animale réputée faire plaisir aux ancêtres et/ou aux esprits.
  • Le ranomena obtenu à partir de la poudre d’os est paraît-il un produit aux vertus universelles.
  • Mais l’usage le plus courant est la récupération de la bouse de vache qui sert pour la confection de murs selon la technique dite du ritso-peta. Dans la région rizicole du centre, on l’utilise encore de nos jours pour lisser le sol en vue de la préparation du séchage des grains de riz.
Pour en savoir plus encore et connaître les références bibliographiques, n’hésitez pas à lire le dossier complet de Lily RAHAROLAHY « Le boeuf dans la société traditionnelle malgache »
Charette à zébus traversant une rivière dans le Makay, Madagascar @ Evrard Wendenbaum / Naturevolution
http://www.naturevolution.org/le-zebu/?lang=fr

Les difficultés du secteur culturel – Des efforts pour que la culture devienne un levier de développement


« La diversité culturelle est une caractéristique inhérente à l’humanité, elle constitue un patrimoine commun de l’humanité et crée un monde riche et varié qui élargit les choix possibles, nourrit les capacités et les valeurs humaines ».
Ces quelques lignes tirées du préambule de la convention de l’Unesco sur la culture, montre suffisamment l’importance qu’il y a à promouvoir et à protéger la diversité culturelle. Madagascar a un peu négligé la diversité culturelle. Actuellement, les acteurs culturels la mettent à sa vraie place pour en faire une arme pour le développement du pays.
Luttes pour le soutien au secteur culturel
Le secteur artistique et culturel malgache fait actuellement face à deux problèmes importants : un manque de soutien financier et l’incompétence des hommes responsables politiques, du gouvernement et des officiels locaux qui ne comprennent pas la spécificité de l’activité artistique. Mais le problème principal du secteur culturel reste le manque de moyens financiers. Le budget du ministère malgache de la Culture et du Patrimoine en 2012 était moins important que ceux des autres départements. Le budget des institutions culturelles diminue également et seules les plus importantes réussissent à garder la tête hors de l’eau. Les autres sont condamnées à travailler à perte ou à fermer.
Face à cette situation apparemment sans espoir, de nombreuses institutions culturelles tentent d’obtenir le soutien du troisième secteur. Grâce à l’aide de fondations ou d’associations, elles peuvent faire d’autres demandes de subventions publiques, nationales ou étrangères. Bien que les institutions à la renommée internationale luttent pour survivre, ce sont les plus petites institutions artistiques et culturelles qui souffrent le plus. Et elles finissent bien souvent par passer davantage de temps à remplir des formulaires de demande de subventions qu’à effectuer un véritable travail culturel ou de recherche artistique.
Les problèmes des acteurs culturels
Malgré les résultats enregistrés ces derniers temps, le secteur de la culture peine à jouer son rôle de moteur de développement du fait de nombreux problèmes auxquels sont confrontés les acteurs culturels. Et en dépit d’un énorme potentiel et du rôle important qu’il joue sur le plan socioéconomique, le secteur de la culture n’a pas atteint le niveau de performance souhaité, du fait de multiples contraintes dont la plus importante est
la dégradation de la production culturelle.
Elle est engendrée par la prépondérance de l’informel dans le secteur ; la faiblesse de la professionnalisation des acteurs ; l’insuffisance des capacités de production et d’adaptation des acteurs culturels aux diverses mutations du secteur et un déficit de capacité à mettre de la plus-value sur le potentiel créatif existant.
L’insuffisance de la décentralisation culturelle
Le déficit de l’aménagement culturel du territoire national marqué par une concentration des infrastructures et des évènements culturels à Antananarivo ; le processus de décentralisation qui stagne au niveau des chefs-lieux de régions ; et l’absence de prise en compte de la culture dans les instruments de planification régionale (Plan régionaux de Développement, Plans locaux de Développement, Plans d’Investissement communaux) caractérisent l’insuffisance de la décentralisation culturelle.
Problèmes des sous-secteurs
Ces principales difficultés, du fait de leur caractère transversal, sont vécues par toutes les différentes filières.
La musique
Avec le palais national de la Culture et des Sports de Mahamasina, le théâtre de verdure d’Antsahamanitra, pas plus tard que mardi dernier, le Coliseum de Madagascar à Antsonjombe donne un nouvel espoir au monde de la musique. Mais pour un espace de 50 000 spectateurs, quelle artiste arrivera à le remplir ? En termes d’appui logistique, l’Etat n’apporte pas vraiment son soutien aux organisateurs de concerts et autres manifestations musicales. Par ailleurs, le problème de piratage d’œuvres n’est plus vraiment un grand problème pour ce secteur, vue l’ampleur du travail de la Brigade anti-piratage.
Le théâtre
Le théâtre a perdu la place qu’il occupait dans les années 70. L’engouement a faibli et le public a déserté les salles pour d’autres formes d’expression comme le cinéma. Le théâtre malgache a subi des mutations avec l’avènement de la télévision. Les réalisateurs de téléfilms malgaches sont confrontés à l’absence ou la rareté de la formation dans le domaine de la rédaction de scénario et de l’écriture dramatique.
En dépit de la multiplication des compagnies, le théâtre sénégalais a du mal à atteindre son public. Les espaces de diffusion sont singulièrement rares. Le potentiel économique et de création d’emplois est presque annihilé par la concurrence de la télévision. En outre, il n’existe aucun financement spécifiquement destiné au théâtre. Différents problèmes existent et constituent autant d’handicaps en ce qui concerne les espaces de création et de diffusion, la promotion, la formation, etc.
Les arts plastiques
En ce qui concerne les arts plastiques, la création et la diffusion constituent les nœuds gordiens faute d’espaces adaptés. La plupart des professionnels évoluent dans des situations de promiscuité ; leurs ateliers sont installés dans des sites à usage d’habitation ou parfois même dans la rue. L’Etat devrait aménager et mettre à la disposition des artistes un espace dit Village des Arts. Pour les espaces de diffusion, quelques galeries ont ouvert leurs portes comme l’Is’Art Analakely, Roses&Baobab, Le Louvre, l’Institut français de Madagascar… mais sont un peu limités en nombre.
Le cinéma
Le cinéma malgache a connu un net fléchissement au cours des deux décennies 80 et 90. Comme symptôme à cette crise, il y a la diminution drastique du nombre de salles de cinéma, seuls le Ritz, le Rex et quelques « tranompokonolona » servent encore de salles de projection. Il n’y a pas assez d’aide venant de l’Etat pour soutenir le cinéma et malgré l’essor des associations pour la promotion cinématographique et audiovisuelle, le cinéma malgache a beaucoup de difficultés. Le développement du sous-secteur devrait être accompagné d’une bonne politique de formation. Par ailleurs, la formation s’intéresse de plus en plus aux jeunes mais dans la majorité des cas, ce ne sont que les réalisateurs qui ont le privilège d’une formation. Il est cependant nécessaire de former proportionnellement des producteurs, des distributeurs et des critiques pour un développement équilibré de l’industrie cinématographique et audiovisuelle.
La photographie
La photographie constitue une branche des arts graphiques, que nous retrouvons dans la plupart des expositions collectives et même un mois est dédié à la photo intitulé « Sar’Nao ». Elle apporte une contribution de taille dans le domaine de la création et un soutien technique aux Technologies de l’Information et de la Communication. Cependant, la formation constitue une préoccupation majeure des professionnels. Il n’existe en effet aucune structure formelle de formation à la photographie à Madagascar. Le sous-secteur n’est pas non plus suffisamment structuré et réglementé pour être plus efficace et productif.
Le livre et la lecture
Des maisons d’édition, il n’y en a pas assez à Madagascar. Les bibliothèques, dans les écoles, on en trouve et nous avons aussi plusieurs centres de lecture et d’animation culturelle. La majorité des écrivains font de l’autoproduction à cause de la cherté du coût de l’édition. Dans les bibliothèques et centres de lecture, l’insuffisance du fonds documentaires, ainsi que le déficit en personnels qualifiés, la gestion des bibliothèques étant confiée généralement à des agents bénévoles formés sur le tas sont les principales difficultés de ce sous-secteur.
La mode et le stylisme
Le savoir-faire des stylistes et modélistes malgaches n’est plus à démontrer dans la mesure où ce secteur a donné de réels motifs de satisfaction aussi bien dans son organisation, dans ses résultats que dans son ouverture sur l’étranger. Cependant, la filière souffre du monopole exercé par la région de la capitale. Les autres régions du pays regorgent de potentialités mal valorisées faute d’espaces d’expression (show-room, manifestations spécialisées). En outre, bien que l’exercice de la profession relève du Département, les écoles de formation sont placées sous la tutelle du ministère de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle. Ce qui apparaît comme une incohérence structurelle.
Les langues nationales
Le sous-secteur des langues nationales est confronté à un certain nombre de contraintes comme la non-maîtrise des données statistiques et indicatrices pertinentes pour déterminer la qualité des enseignements ; l’insuffisance des ressources financières et humaines ; ou encore la non-efficacité de la décentralisation des activités relatives à l’alphabétisation au niveau des collectivités locales et des communautés…
Un grand espoir de relance
Depuis quelques temps, l’Etat actuel mise aussi sur la culture, la diversité culturelle pour promouvoir le développement du pays. Depuis la présentation de vœux de cette année au Palais d’Iavoloha avec les artistes, toutes disciplines confondues, le Président de la Transition fait tout pour honorer ses promesses comme la réhabilitation d’Antsonjombe pour en faire le plus grand et le plus beau Coliseum de l’Océan Indien voire même de l’Afrique. Les manifestations culturelles, par le biais des festivals un peu partout dans la Grande Ile donnent un nouvel élan à la diversité culturelle qui s’en trouve boostée. En effet, la culture a connu ces dernières années un nouvel essor. Plusieurs disciplines ont été appuyées par l’aide de l’Etat, ainsi que des particuliers. C’est ainsi que la diversité des expressions culturelles a été un peu plus priorisée. Les Malgaches redécouvrent les valeurs culturelles et la richesse des activités relevant de ce patrimoine. Notre pays met en exergue ses différentes facettes culturelles qui font l’objet d’attention particulière de la part des populations et des étrangers.
La politique menée par le gouvernement (le ministère de la Culture et du Patrimoine) encourage fortement l’initiative privée à travers des subventions favorisant l’organisation annuelle de manifestions culturelles dans toutes les régions du pays. Lesdites subventions malgré leur modicité participent à la promotion de la diversité des expressions culturelles. De ce fait, l’initiative privée, encouragée, se traduit aujourd’hui par la multiplication des événements culturels à travers tout le pays. Ainsi, chaque région a son festival et ses manifestations culturelles propres qu’elle organise annuellement. Le festival devient une opportunité de réunir les enfants du terroir autour d’activités appartenant à la région et favorise les échanges commerciaux et économiques.

Festivités de Noël: La viande, cette inconnue des plats familiaux




A partir de 8 000 Ar/kg, la viande n’est pas à la portée de la grande majorité des familles malagasy, même pour Noël.

Il en est de même pour les poissons, les poulets et même pour les œufs. Dans la capitale, les prix des œufs ont déjà annoncé leurs couleurs plusieurs semaines avant les festivités de fin d’année. Ils étaient entre 350 et 400 Ar. Mais à la veille de Noël, l’unité se vendait facilement entre 400 et 450 Ar dans plusieurs quartiers de Tanà. Comme quoi, toutes les sources de protéines sont hors de prix pour les ménages malagasy dont la moitié des actifs perçoit 50 000 Ar par mois d’après les données du Centre de recherche, d’études et d’analyse économique à Madagascar (CREAM). Il est impossible de s’acheter, même une demi-kilo de viande à 4 000 Ar, quand on a un revenu de 50 000 Ar par mois. Ce n’est donc pas étonnant si on voit des adolescents s’exclamer de joie et saliver devant des beaux morceaux exhibés par des gargotes à la veille de Noël. Quant aux bûches de Noël, le prix démarre à 5 000 Ar. Mais là aussi, seuls des ménages relativement aisés y ont accès et ils sont peu nombreux.

Pour les produits de la mer, des poissonneries affichent des prix allant jusqu’à 24 000 Ar/kg pour les camarons, soit près de la moitié du revenu mensuel de la moitié des actifs dans le pays. Pour les poissons comme la sole et le capitaine, le kilo est à 8 000 Ar. Comme quoi, les produits de la mer sont aussi un luxe, alors que dans les années 90, les lavandières et manœuvres avaient encore facilement accès à ces produits avec des poissons tout venant à 600 Ar/kg, contre 4 000 Ar à l’heure actuelle. Et on ne parle pas des jouets et nouveaux habits pour les enfants qui constituent pourtant l’une des traditions de Noël. Pour les jouets, les produits chinois offrent quand même toute une large gamme dont des sifflets à 100 Ar. Il n’en est pas ainsi des nouveaux vêtements. Si dans la vie quotidienne, les mères de famille n’hésitent pas à vêtir de friperies les membres de leur famille, elles préfèrent attifer leurs enfants de nouveaux habits à Noël. Mais la longue crise a raison de la bourse familiale. Résultat : de nombreux enfants n’ont pas éprouvé la joie d’endosser de nouveaux habits à Noël.

Certes, des théoriciens internationaux du BoP (« Bottom of the pyramid) estiment que c’est une erreur d’ignorer les pauvres en termes de commerce, mais à Madagascar, la pauvreté est telle que 77% de la population n’ont même pas de quoi satisfaire leurs besoins fondamentaux. Ceux-ci concernent une alimentation correcte, la scolarisation des enfants, les soins médicaux, etc. Notons que les théoriciens du BoP dont C.K. Prahalad, encouragent les entreprises à se tourner vers les pauvres et à compter ainsi sur l’effet volume. Des multinationales s’y essaient en installant, par exemple, des petites unités industrielles dans des pays pauvres et dont les prix des produits sont nettement moins chers qu’en Occident. Sinon, elles adoptent de nouveaux modes de distribution, soit le porte-à-porte ou la vente dans la rue. A Madagascar, ces options existent déjà sauf qu’elles concernent des produits importés et souvent des produits hors normes et qui peuvent présenter des dangers pour les consommateurs.



Les femmes de l’année 2012 à Madagascar


Malgré une revendication de plus en plus insistante pour la parité dans les postes à responsabilité au sein des institutions politiques, les femmes malgaches sont encore trop peu nombreuses à être au premier plan de l’actualité. L’année 2012 est sans conteste celle de Béatrice Attalah, la présidente de la CENIT. Elle est aussi marquée par le match à distance entre les deux Rakotomavo, les prénommées Lanto, du TGV et Hanitra, de la mouvance Ravalomanana.
Béatrice Attalah

Le premier succès de la présidente de la Commission Electorale Nationale Indépendante de la Transition a été de sortir un calendrier électoral en 2013. Jouant malgré lui le jeu politique du régime, l’organisme chargé de l’organisation des élections a pu se construire une image de neutralité contrairement à l’équipe précédente qui s’est occupée du référendum de 2010. Le charisme et la personnalité de sa présidente Béatrice Attalah a donné de la crédibilité à la CENIT. L’opération recensement des électeurs a été un défi compliqué. Au final, on s’attend à une liste électorale avec environ 12 millions de citoyens ayant le droit de vote. Le bilan est mitigé pour ce qui est de remplir le basket fund de financements internationaux, la faute à une conjoncture politique toujours peu favorable et qui refroidit les partenaires.

Lanto Rakotomavo

La présidente du néo parti TGV s’est illustrée, non pas par son rôle au sein du Conseil supérieur de la transition, mais par son occupation du terrain médiatique pour tenir deux discours : notre leader  peut se présenter aux élections et notre adversaire ne peut pas. Lanto Rakotomavo a donné de la visibilité à un parti TGV qui manque encore de crédibilité sur le plan national, bénéficiant du culte de personnalité construite autour de son fondateur. Toutefois, on voit mal Lanto Rakotomavo être candidat à l’élection présidentielle si Andry Rajoelina venait à retrouver la raison et respecter sa parole pour s’abstenir d’être candidat.

Hanitra Rakotomavo Razafimanantsoa

Quand elle ne défend pas les membres de sa mouvance politique au tribunal, Me Hanitra Razafimanantsoa engage un débat contradictoire en tant que l’un des leaders de l’opposition au régime. Devenue femme politique à part entière, l’avocate n’oublie l’essentiel de sa mission qui est de défendre l’intérêt de la mouvance Ravalomanana et de défendre les droits de ce dernier. Son aura et son charisme font que certains estiment qu’elle est un candidat potentiel à l’élection préidnetielle. Une thèse aussitôt réfutée par l’intéressée.

Fatma Samoura

La Coordonnatrice Résidente du Système des Nations Unies a interpelé les politiciens malgaches afin qu’ils trouvent enfin une issue à la crise. Fatma Samoura illustre l’engagement de la communauté internationale à appuyer Madagascar dans un processus électoral pour le retour à l’ordre constitutionnel. Difficile cependant de mobiliser les partenaires internationaux pour disposer des 71 millions de dollars nécessaires. 

Louisette Raharimalala 

C’est l’une des rares femmes à oser critiquer ouvertement le régime transitoire. Louisette Raharimalala a critiqué à la fois les hommes et le système. Un temps tentée par la magistrature suprême, cette ancienne députée de Bekily a adopté une position plus citoyenne que politique. Son association Mavana n’est pas pour autant un organisme de la société civile et est plus proche d’un parti. Louisette Raharimalala a dénoncé les exactions, exécutions sommaires et l’incendie de village perpétrés par les forces de l’opération Tandroka dans le sud du pays. Ce qui lui a valu des intimidations et des mises en garde par des hauts responsables de la gendarmerie.

Onitiana Realy 


La journaliste vedette de la TV Plus a pris de nouvelles dimensions en 2012. Cette chaine privée est devenue la mémoire et le témoin des évènements politiques et sociaux à Madagascar. Elle n’hésite pas à confronter les politiciens à leur engagement ou promesse. La Tv Plus propose de loin le meilleur travail journalistique de l’audiovisuel et est un acteur important de la promotion de la démocratie.  Onitiana Realy est un leader d’opinion qui projette de faire campagne pour la compréhension de la démocratie par les citoyens. Le documentaire « Dix ans, deux crises » en a été un avant-gout. 

LMENITE DE TOLAGNARO Augmentation de capital de QMM

La compagnie QMM, qui exploite l'ilménite de Tolagnaro, modifie sa structure. Elle a décidé de procéder à une augmentation de son capital social. Selon Ny Fanja Rakotomalala, président directeur général de Rio Tintio QMM, c'est une opération normale dans la gestion d'une entreprise. Elle n'aura aucun impact ni sur le fonctionnement ni sur la production d'ilménite. L'État vient, également, d'autoriser en conseil des ministres datant d'il y a deux semaines, l'Office des mines nationales et des industries stratégiques (Omnis) à souscrire à cette augmentation de capital social en lieu et place de l'État.
« Nous avons voulu que la participation de l'État reste à 
20 %. Cette opération ne signifie pas qu'il y a quelque chose à payer par l'État maintenant », a précisé Ny Fanja Rakoto­malala, lors d'une brève 
rencontre avec la presse à Tola­gnaro, la semaine dernière. 
La compagnie Rio Tinto est l'actionnaire majoritaire de QMM à hauteur de 80 %. Cette dernière a commencé à exporter de l'ilménite extraite de la mine de Mandena, sise à Tolagnaro, depuis l'année 2009.