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jeudi 27 décembre 2012

Le zébu


 Madagascar, le zébu occupe un rôle important tant dans la vie des individus que pour les collectivités.

Origine

Le zébu (Bos taurus indicus) est un bovidé domestique descendant d’une sous-espèce indienne de l’aurochs.
L’espèce dite Aurochs « Bos primigenius » – dont sont issus les bovins domestiques – est apparue, il y a environ un demi-million d’années, sur le continent indien. Si elle est connue pour être à l’origine du Bos taurus qui a produit les specimen gascons et/ou bordelais introduits par Jean Laborde vers 1840 à Madagascar, elle est aussi considérée comme l’ancêtre du Bos indicus, i.e. les bœufs à bosse. Le Bos indicus qui trouverait son origine dans les steppes du grand désert de l’Iran aurait été domestiqué à Mehrgarh depuis 8 500 et 6 000 ans. Il aurait migré par la suite vers la Mésopotamie et l’Afrique via l’Arabie au cours du 2e millénaire av. J.-C (Payne et Wilson, 1999 et Henri Lhote, L’Extraordinaire aventure des Peuls). Ses capacités d’acclimatation lui ont alors permis de s’adapter à l’assèchement progressif d’une partie du continent. Une autre hypothèse penche pour une arrivée plus tardive de zébus indo-pakistanais amenés dans la corne de l’Afrique par les Arabes. Cette thèse est appuyée par des recherches sur la génétique moléculaire (Hanotte et autres, 2002) qui montre une diffusion rapide des gènes de zébus dans les populations autochtones. On le retrouve finalement dans la grande île dès le 5ème siècle et il occupe aujourd’hui plus de 90% du cheptel bovin malgache.
Une seconde arrivée beaucoup plus récente en Afrique date des années 1880. Des missionnaires italiens ont introduit des bovins européens afin d’augmenter le productivité en Érythrée. Avec eux, ils ont amené la peste bovine qui a décimé le cheptel local. Une importation massive a été faite depuis l’Inde afin de rendre aux populations locales leur moyen de subsistance. Depuis l’indépendance de l’Inde, les exportations de bovins ont cessé. La vache est sacrée dans ce pays, et leur voyage outre-mer n’est pas désiré.
Zébu peint dans une grotte, massif du Makay, Madagascar

Morphologie et aptitudes

Les formes et/ou les dimensions du bœuf peuvent être variables mais le zébu se caractérise plus par de longues cornes, une bosse adipeuse au niveau du garrot ainsi qu’une extension caractéristique de la peau sous la gorge. Cette peau ample, voire lâche sous le cou augmente la surface, permettant un meilleur échange thermique. Elle a également la faculté de vibrer comme celle des chevaux pour faire fuir mouches et taons.
La bosse graisseuse réhausse quant à elle le niveau du garrot, surtout chez les mâles. Cette bosse peut être petite ou grosse, droite ou tombante selon les races. Elle constitue une réserve calorique qui leur permet de supporter des périodes de « vaches maigres ».
Le zébu existe en couleurs aussi variées que celles du boeuf. Cependant, les couleurs rouge et gris clair sont majoritaires. Généralement, le poil est de couleur claire, lui permettant de supporter la chaleur. La peau est noire et minimise ainsi les risques de cancer. Sa résistance aux parasites externes est importante. Les oreilles sont de grande taille et souvent pendantes.
Selon les races et la richesse des pâturages, les individus peuvent peser de 200 kg à plus d’une tonne.

Les espèces malgaches

  • Les Malia, terme par lequel on appelle parfois les zébus sauvages sont des animaux laissés longtemps en liberté par leurs propriétaires dans les forêts ou savanes boisées de certaines régions.
  • Des premiers croisements avec des spécimens européens dès le 19ème siècle sont issus les bœufs dits Zafindraony « petits fils des nuages ».
  • Alors que le Rana constitue le produit hétéroclite de divers croisements ultérieurs. La caractéristique générale du Rana est l’absence de bosse et c’est un animal essentiellement exploité pour sa production laitière.
  • Le Baria constitue une sous-espèce « sauvage » pratiquement sans bosse et aux cornes arrondies et plus courtes que la moyenne des spécimen malgaches. Il est localisé notamment dans la région du sud ouest de Mahajanga.
  • Le Renitelo (trois-mères) est par contre le produit d’un croisement artificiel récent. Ce zébu à robe rouge avec des flancs et des muqueuses aux teintes plus claires est néanmoins classé comme une race endémique alors qu’il est le résultat d’une expérience de croisement réalisé en 1930 dans la station de recherche de Kianjasoa.
Zébus du Makay à Madagascar

Le Savika

Le sport national est le « savika », sorte de tauromachie sans mise à mort du zébu. Le principe est de s’agripper avec ses mains sur la bosse du haut du dos du zébu et d’utiliser ses jambes comme des ressorts pour éviter de se faire piétiner par les pattes du zébu. Ce sport est dangereux. Ceux qui le pratiquent sont appelés les « zébus boys ». La pratique du vol de zébu peut aussi être considéré comme un sport national tant elle est répandue.

Le zébu, signe extérieur de richesse

Le zébu constitue pour le peuple malgache la principale richesse et représente un excellent placement, beaucoup plus sûr et pratique qu’une banque. Bien plus que les terres dans les régions à dominance pastorale, la possession d’un troupeau constitue un signe extérieur de richesse et de puissance. Sa valeur est cependant plus fondée sur des critères de relations sociales que sur des seuls critères de productivité économique. En certains endroits, l’importance sociale d’un individu et/ou d’une famille est encore plus ou moins directement proportionnelle au nombre de bœufs qui peuvent être sacrifiés lors de différentes pratiques rituelles. Il est souhaitable de posséder un grand nombre de bêtes afin de satisfaire aux rituels coutumiers qu’il est indispensable d’effectuer en de multiples occasions.
Offrir un bouvillon à un enfant ou un petit troupeau pour un couple revient à « signifier » que le bœuf est le symbole, par excellence, d’une certaine aptitude des individus à s’assumer et à être autonome. Le rôle social d’un bœuf est considérable. Dans les régions de l’Ouest et du Sud, un individu ne peut obtenir la considération associée à un homme s’il n’est pas possesseur d’un bœuf. Sur les hauts plateaux, celui qui ne dispose pas de bœufs pour piétiner la rizière doit casser les mottes de terre avec la bêche, à l’instar des esclaves d’antan.
Zébus dans les rizières du Makay, Madagascar @ Francis Duranthon / Naturevolution

Le zébu, le mariage et le vol

Par l’idée d’alliance qu’elle implique, l’union matrimoniale participe d’un rituel qui revêt une importance sociale et symbolique particulière. Il est d’usage chez les Bara pour qui le vol de bœufs constitue une pratique rituelle de présenter à la famille de l’élue un zébu dit « mazavaloha »(à la tête claire) qui sera sacrifié si les négociations aboutissent aux fiançailles. Chez les Antandroy, peuple de pasteurs, la demande en mariage s’accompagne directement de la remise de l’aombe sonia (donation d’un boeuf) au futur beau-père. En plus de ces bœufs qui constituent la dot proprement dite, il est d’usage que le jeune homme fournisse aussi les bœufs gras des joro « sacrifices annonçant alors le mariage aux ancêtres des deux clans. Dans les sociétés paysannes des hautes terres, l’accomplissement du ala-ondrana (sacrifices d’animaux avec inversion des parties du corps) est observé en cas d’unions endogames entre la parenté proche, notamment les enfants de frères et de sœurs.

Le sacrifice

Le bœuf correspond à l’animal sacrificiel par excellence qui fait honneur aux ancêtres. Or dans la société malgache traditionnelle, une maladie n’est jamais d’origine purement naturelle. Elle est en revanche toujours associée à la colère d’un ancêtre. Apaiser les ancêtres revient donc à sacrifier des zébus. Ce n’est en effet qu’en respectant les prescriptions – qui ont été transmises de génération en génération – qu’un malgache peut obtenir de ses ancêtres la protection et la bénédiction qui assurent sa survie dans un monde de forces invisibles et dangereuses. Afin de garantir la cohésion sociale, tout moindre écart doit être réparé par un rituel qui vise à apaiser (tromba…) voire chasser (bilo..) un esprit qui se manifeste alors que sa présence n’est pas attendue ni même souhaitée. Dans un rituel d’exorcisme de salamanga, le rituel comporte une course dans la montagne à laquelle participe le malade qui récite en même temps des litanies. Arrivé devant l’enclos à zébus, le possédé en choisit un, l’abat et boit son sang. Dans un rituel de bilo (en grand danger) qui dure une semaine, on sert au malade (le bilo) – qui est traité avec tous les honneurs – du « vody hena » (arrière-train), morceau de viande sacrée qui est traditionnellement réservé aux dignitaires. Le dernier jour du rituel, le malade est hissé sur une « kabarim-bilo » ou « kitrely », une estrade – fabriquée pour l’occasion – disposée à plus de deux mètres du sol. Un zébu que le bilo lui-même a désigné avec le baton « viky » – avec lequel on dévie le mal est ligoté et immédiatement saigné. On sert au bilo, installé sur l’estrade, le sang recueilli ainsi que le foie cuit du zébu immolé. Le reste de la viande est distribué aux membres de sa famille assemblée à ses pieds.
Mais sous peine d’entacher la cérémonie, les bœufs de sacrifice doivent correspondre à des caractéristiques spécifiques selon les circonstances. Les bœufs les plus prisés pour les sacrifices sont ceux qui paraissent les plus rares tels que les « omby volavita » (robe blanche et noire, tête blanche ; vaste ceinture blanche d’une épaule à l’autre, cuisses blanches), les omby volon-tsara (robe blanche et noire) et les vanga (larges taches blanches qui ne descendent pas sur les pattes) et les vanga (larges taches blanches qui ne descendent pas sur les pattes). A l’inverse, certains bœufs tels les vakivoho (bande blanche sur l’échine) et les vilanorotro ( tache sur le museau donnant l’apparence d’un bec de lièvre) sont déclarés impropres aux sacrifices
Les zébus du Makay dans une prairie, Madagascar @ Evrard Wendenbaum / Naturevolution

Le zébu et la mort

Si les liens entre la mort et les bœufs sont attestés partout, chez les Antandroy la pratique de l’élevage bovin est plus ou moins associée directement aux pratiques funéraires. Selon Callet, l’ombre du mort est réputé pousser celles des zébus vers le lieu où les défunts se rendent. Il est d’usage pour les Bara qu’un zébu accompagne le défunt et chez les Antandroy, c’était autrefois tout un troupeau entier -en l’occurrence celui du défunt- qui était décimé et entièrement consommé durant la veillée mortuaire, soit des semaines durant, voire des mois. Les têtes des animaux abattus vont traditionnellement servir de parures pour le tombeau de ce dernier. Chez les Mahafaly, ces bucranes s’accompagnent d’ aloalo , des poteaux sculptés aux divers motifs qui retracent les évènements saillants de la vie du défunt. Parmis les motifs qui ornent ces aloalo, on tend à représenter les zébus que le défunt possédait de son vivant.
Les funérailles donnent lieu à des repas mortuaires qui impliquent l’abattage de plusieurs bêtes.

La viande de zébu

Si pratiquement tout se mange dans le bœuf, la répartition des morceaux de viande est codifiée selon les régions. Le vodi-hena (l’arrière-train) et/ou la bosse était à une époque réservé à la personne royale et/ou à ses représentants. Au 19ème siècle, l’infraction à cette règle du vodi-hena pouvait entraîner autrefois la vente en esclavage du contrevenant ainsi que celle de sa femme et de ses enfants.
Si les morceaux et/ou les parties grasses d’un animal sont généralement réservés aux parents et/ou aux aînés, pour les Sakalava, on retrouve une pratique bien définie. Les gardiens d’une dépouille mortuaire se réservent le loha (tête) et les vity (membres) du/des zébus. De même, la poitrail, le vodihena ( partie postérieure) ainsi qu’une bonne partie de la bosse sont réservés aux charpentiers et aux chanteurs. Le reste est partagé entre la famille et les invités mais le jabora (suif) ne sera servi qu’au moment de la mise en bière et de la sépulture proprement dite. Faran’ny omby, hena… Le destin du bœuf, c’est d’être consommé/de servir de viande. La viande de bœuf a donné lieu à diverses techniques de préparation et/ou de conservation. Cela va de la production de lanières de viande séchée(kitoza) à celle du varanga » en passant par le jaka, viande spécialement préparée et conservée dans la graisse qui est conservé d’un Fandroana à un autre. En pays Sakalava et/ou Tsimihety, on obtient le maskita qui correspond plus ou moins au kitoza par un procédé de séchage au soleil ou par fumage au feu de l’âtre.
Viande de zébu, Tsiro, Ankavandra, Madagascar

Les produits dérivés
  • Lorsqu’une exploitation laitière intensive occidentale est mise en place, leur productivité égale presque celle des bovins européens, mais dans des milieux climatiques où les zébus seuls peuvent être rentables.
  • Autrefois, du moins jusqu’à la fin du 19ème siècle, on ne concevait pas de vendre la viande de zébu sans la peau qui pouvait autrefois être consommée. Certaines parties de la peau peuvent servir à la réalisation d’anneaux de cuir, voire de sandales. La peau du flanc est particulièrement prisée pour la réalisation de tambours.
  • Les cornes ne sont pas seulement récupérées comme réceptacles principaux de charmes (fitoeran’ody, mohara etc) ou de récipients à usage divers. Elles peuvent également servir de manches de couteau à riz, etc.
  • Même les éclats de tibias (taolana), taillés en poinçons, servent encore en certains endroits de l’île à séparer les mèches de cheveux des femmes.
  • Outre la réalisation de chandelles de suif, que l’on remplace avantageusement de nos jours par des bougies, la graisse du zébu constitue un excipient naturel qui sert à l’entretien des objets (manche de l’angady) voire des cheveux des femmes et protège également de la rouille. Plus généralement, il est d’usage de frotter les pierres tombales, voire les vatolahy avec de la graisse animale réputée faire plaisir aux ancêtres et/ou aux esprits.
  • Le ranomena obtenu à partir de la poudre d’os est paraît-il un produit aux vertus universelles.
  • Mais l’usage le plus courant est la récupération de la bouse de vache qui sert pour la confection de murs selon la technique dite du ritso-peta. Dans la région rizicole du centre, on l’utilise encore de nos jours pour lisser le sol en vue de la préparation du séchage des grains de riz.
Pour en savoir plus encore et connaître les références bibliographiques, n’hésitez pas à lire le dossier complet de Lily RAHAROLAHY « Le boeuf dans la société traditionnelle malgache »
Charette à zébus traversant une rivière dans le Makay, Madagascar @ Evrard Wendenbaum / Naturevolution
http://www.naturevolution.org/le-zebu/?lang=fr

Les difficultés du secteur culturel – Des efforts pour que la culture devienne un levier de développement


« La diversité culturelle est une caractéristique inhérente à l’humanité, elle constitue un patrimoine commun de l’humanité et crée un monde riche et varié qui élargit les choix possibles, nourrit les capacités et les valeurs humaines ».
Ces quelques lignes tirées du préambule de la convention de l’Unesco sur la culture, montre suffisamment l’importance qu’il y a à promouvoir et à protéger la diversité culturelle. Madagascar a un peu négligé la diversité culturelle. Actuellement, les acteurs culturels la mettent à sa vraie place pour en faire une arme pour le développement du pays.
Luttes pour le soutien au secteur culturel
Le secteur artistique et culturel malgache fait actuellement face à deux problèmes importants : un manque de soutien financier et l’incompétence des hommes responsables politiques, du gouvernement et des officiels locaux qui ne comprennent pas la spécificité de l’activité artistique. Mais le problème principal du secteur culturel reste le manque de moyens financiers. Le budget du ministère malgache de la Culture et du Patrimoine en 2012 était moins important que ceux des autres départements. Le budget des institutions culturelles diminue également et seules les plus importantes réussissent à garder la tête hors de l’eau. Les autres sont condamnées à travailler à perte ou à fermer.
Face à cette situation apparemment sans espoir, de nombreuses institutions culturelles tentent d’obtenir le soutien du troisième secteur. Grâce à l’aide de fondations ou d’associations, elles peuvent faire d’autres demandes de subventions publiques, nationales ou étrangères. Bien que les institutions à la renommée internationale luttent pour survivre, ce sont les plus petites institutions artistiques et culturelles qui souffrent le plus. Et elles finissent bien souvent par passer davantage de temps à remplir des formulaires de demande de subventions qu’à effectuer un véritable travail culturel ou de recherche artistique.
Les problèmes des acteurs culturels
Malgré les résultats enregistrés ces derniers temps, le secteur de la culture peine à jouer son rôle de moteur de développement du fait de nombreux problèmes auxquels sont confrontés les acteurs culturels. Et en dépit d’un énorme potentiel et du rôle important qu’il joue sur le plan socioéconomique, le secteur de la culture n’a pas atteint le niveau de performance souhaité, du fait de multiples contraintes dont la plus importante est
la dégradation de la production culturelle.
Elle est engendrée par la prépondérance de l’informel dans le secteur ; la faiblesse de la professionnalisation des acteurs ; l’insuffisance des capacités de production et d’adaptation des acteurs culturels aux diverses mutations du secteur et un déficit de capacité à mettre de la plus-value sur le potentiel créatif existant.
L’insuffisance de la décentralisation culturelle
Le déficit de l’aménagement culturel du territoire national marqué par une concentration des infrastructures et des évènements culturels à Antananarivo ; le processus de décentralisation qui stagne au niveau des chefs-lieux de régions ; et l’absence de prise en compte de la culture dans les instruments de planification régionale (Plan régionaux de Développement, Plans locaux de Développement, Plans d’Investissement communaux) caractérisent l’insuffisance de la décentralisation culturelle.
Problèmes des sous-secteurs
Ces principales difficultés, du fait de leur caractère transversal, sont vécues par toutes les différentes filières.
La musique
Avec le palais national de la Culture et des Sports de Mahamasina, le théâtre de verdure d’Antsahamanitra, pas plus tard que mardi dernier, le Coliseum de Madagascar à Antsonjombe donne un nouvel espoir au monde de la musique. Mais pour un espace de 50 000 spectateurs, quelle artiste arrivera à le remplir ? En termes d’appui logistique, l’Etat n’apporte pas vraiment son soutien aux organisateurs de concerts et autres manifestations musicales. Par ailleurs, le problème de piratage d’œuvres n’est plus vraiment un grand problème pour ce secteur, vue l’ampleur du travail de la Brigade anti-piratage.
Le théâtre
Le théâtre a perdu la place qu’il occupait dans les années 70. L’engouement a faibli et le public a déserté les salles pour d’autres formes d’expression comme le cinéma. Le théâtre malgache a subi des mutations avec l’avènement de la télévision. Les réalisateurs de téléfilms malgaches sont confrontés à l’absence ou la rareté de la formation dans le domaine de la rédaction de scénario et de l’écriture dramatique.
En dépit de la multiplication des compagnies, le théâtre sénégalais a du mal à atteindre son public. Les espaces de diffusion sont singulièrement rares. Le potentiel économique et de création d’emplois est presque annihilé par la concurrence de la télévision. En outre, il n’existe aucun financement spécifiquement destiné au théâtre. Différents problèmes existent et constituent autant d’handicaps en ce qui concerne les espaces de création et de diffusion, la promotion, la formation, etc.
Les arts plastiques
En ce qui concerne les arts plastiques, la création et la diffusion constituent les nœuds gordiens faute d’espaces adaptés. La plupart des professionnels évoluent dans des situations de promiscuité ; leurs ateliers sont installés dans des sites à usage d’habitation ou parfois même dans la rue. L’Etat devrait aménager et mettre à la disposition des artistes un espace dit Village des Arts. Pour les espaces de diffusion, quelques galeries ont ouvert leurs portes comme l’Is’Art Analakely, Roses&Baobab, Le Louvre, l’Institut français de Madagascar… mais sont un peu limités en nombre.
Le cinéma
Le cinéma malgache a connu un net fléchissement au cours des deux décennies 80 et 90. Comme symptôme à cette crise, il y a la diminution drastique du nombre de salles de cinéma, seuls le Ritz, le Rex et quelques « tranompokonolona » servent encore de salles de projection. Il n’y a pas assez d’aide venant de l’Etat pour soutenir le cinéma et malgré l’essor des associations pour la promotion cinématographique et audiovisuelle, le cinéma malgache a beaucoup de difficultés. Le développement du sous-secteur devrait être accompagné d’une bonne politique de formation. Par ailleurs, la formation s’intéresse de plus en plus aux jeunes mais dans la majorité des cas, ce ne sont que les réalisateurs qui ont le privilège d’une formation. Il est cependant nécessaire de former proportionnellement des producteurs, des distributeurs et des critiques pour un développement équilibré de l’industrie cinématographique et audiovisuelle.
La photographie
La photographie constitue une branche des arts graphiques, que nous retrouvons dans la plupart des expositions collectives et même un mois est dédié à la photo intitulé « Sar’Nao ». Elle apporte une contribution de taille dans le domaine de la création et un soutien technique aux Technologies de l’Information et de la Communication. Cependant, la formation constitue une préoccupation majeure des professionnels. Il n’existe en effet aucune structure formelle de formation à la photographie à Madagascar. Le sous-secteur n’est pas non plus suffisamment structuré et réglementé pour être plus efficace et productif.
Le livre et la lecture
Des maisons d’édition, il n’y en a pas assez à Madagascar. Les bibliothèques, dans les écoles, on en trouve et nous avons aussi plusieurs centres de lecture et d’animation culturelle. La majorité des écrivains font de l’autoproduction à cause de la cherté du coût de l’édition. Dans les bibliothèques et centres de lecture, l’insuffisance du fonds documentaires, ainsi que le déficit en personnels qualifiés, la gestion des bibliothèques étant confiée généralement à des agents bénévoles formés sur le tas sont les principales difficultés de ce sous-secteur.
La mode et le stylisme
Le savoir-faire des stylistes et modélistes malgaches n’est plus à démontrer dans la mesure où ce secteur a donné de réels motifs de satisfaction aussi bien dans son organisation, dans ses résultats que dans son ouverture sur l’étranger. Cependant, la filière souffre du monopole exercé par la région de la capitale. Les autres régions du pays regorgent de potentialités mal valorisées faute d’espaces d’expression (show-room, manifestations spécialisées). En outre, bien que l’exercice de la profession relève du Département, les écoles de formation sont placées sous la tutelle du ministère de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle. Ce qui apparaît comme une incohérence structurelle.
Les langues nationales
Le sous-secteur des langues nationales est confronté à un certain nombre de contraintes comme la non-maîtrise des données statistiques et indicatrices pertinentes pour déterminer la qualité des enseignements ; l’insuffisance des ressources financières et humaines ; ou encore la non-efficacité de la décentralisation des activités relatives à l’alphabétisation au niveau des collectivités locales et des communautés…
Un grand espoir de relance
Depuis quelques temps, l’Etat actuel mise aussi sur la culture, la diversité culturelle pour promouvoir le développement du pays. Depuis la présentation de vœux de cette année au Palais d’Iavoloha avec les artistes, toutes disciplines confondues, le Président de la Transition fait tout pour honorer ses promesses comme la réhabilitation d’Antsonjombe pour en faire le plus grand et le plus beau Coliseum de l’Océan Indien voire même de l’Afrique. Les manifestations culturelles, par le biais des festivals un peu partout dans la Grande Ile donnent un nouvel élan à la diversité culturelle qui s’en trouve boostée. En effet, la culture a connu ces dernières années un nouvel essor. Plusieurs disciplines ont été appuyées par l’aide de l’Etat, ainsi que des particuliers. C’est ainsi que la diversité des expressions culturelles a été un peu plus priorisée. Les Malgaches redécouvrent les valeurs culturelles et la richesse des activités relevant de ce patrimoine. Notre pays met en exergue ses différentes facettes culturelles qui font l’objet d’attention particulière de la part des populations et des étrangers.
La politique menée par le gouvernement (le ministère de la Culture et du Patrimoine) encourage fortement l’initiative privée à travers des subventions favorisant l’organisation annuelle de manifestions culturelles dans toutes les régions du pays. Lesdites subventions malgré leur modicité participent à la promotion de la diversité des expressions culturelles. De ce fait, l’initiative privée, encouragée, se traduit aujourd’hui par la multiplication des événements culturels à travers tout le pays. Ainsi, chaque région a son festival et ses manifestations culturelles propres qu’elle organise annuellement. Le festival devient une opportunité de réunir les enfants du terroir autour d’activités appartenant à la région et favorise les échanges commerciaux et économiques.

Festivités de Noël: La viande, cette inconnue des plats familiaux




A partir de 8 000 Ar/kg, la viande n’est pas à la portée de la grande majorité des familles malagasy, même pour Noël.

Il en est de même pour les poissons, les poulets et même pour les œufs. Dans la capitale, les prix des œufs ont déjà annoncé leurs couleurs plusieurs semaines avant les festivités de fin d’année. Ils étaient entre 350 et 400 Ar. Mais à la veille de Noël, l’unité se vendait facilement entre 400 et 450 Ar dans plusieurs quartiers de Tanà. Comme quoi, toutes les sources de protéines sont hors de prix pour les ménages malagasy dont la moitié des actifs perçoit 50 000 Ar par mois d’après les données du Centre de recherche, d’études et d’analyse économique à Madagascar (CREAM). Il est impossible de s’acheter, même une demi-kilo de viande à 4 000 Ar, quand on a un revenu de 50 000 Ar par mois. Ce n’est donc pas étonnant si on voit des adolescents s’exclamer de joie et saliver devant des beaux morceaux exhibés par des gargotes à la veille de Noël. Quant aux bûches de Noël, le prix démarre à 5 000 Ar. Mais là aussi, seuls des ménages relativement aisés y ont accès et ils sont peu nombreux.

Pour les produits de la mer, des poissonneries affichent des prix allant jusqu’à 24 000 Ar/kg pour les camarons, soit près de la moitié du revenu mensuel de la moitié des actifs dans le pays. Pour les poissons comme la sole et le capitaine, le kilo est à 8 000 Ar. Comme quoi, les produits de la mer sont aussi un luxe, alors que dans les années 90, les lavandières et manœuvres avaient encore facilement accès à ces produits avec des poissons tout venant à 600 Ar/kg, contre 4 000 Ar à l’heure actuelle. Et on ne parle pas des jouets et nouveaux habits pour les enfants qui constituent pourtant l’une des traditions de Noël. Pour les jouets, les produits chinois offrent quand même toute une large gamme dont des sifflets à 100 Ar. Il n’en est pas ainsi des nouveaux vêtements. Si dans la vie quotidienne, les mères de famille n’hésitent pas à vêtir de friperies les membres de leur famille, elles préfèrent attifer leurs enfants de nouveaux habits à Noël. Mais la longue crise a raison de la bourse familiale. Résultat : de nombreux enfants n’ont pas éprouvé la joie d’endosser de nouveaux habits à Noël.

Certes, des théoriciens internationaux du BoP (« Bottom of the pyramid) estiment que c’est une erreur d’ignorer les pauvres en termes de commerce, mais à Madagascar, la pauvreté est telle que 77% de la population n’ont même pas de quoi satisfaire leurs besoins fondamentaux. Ceux-ci concernent une alimentation correcte, la scolarisation des enfants, les soins médicaux, etc. Notons que les théoriciens du BoP dont C.K. Prahalad, encouragent les entreprises à se tourner vers les pauvres et à compter ainsi sur l’effet volume. Des multinationales s’y essaient en installant, par exemple, des petites unités industrielles dans des pays pauvres et dont les prix des produits sont nettement moins chers qu’en Occident. Sinon, elles adoptent de nouveaux modes de distribution, soit le porte-à-porte ou la vente dans la rue. A Madagascar, ces options existent déjà sauf qu’elles concernent des produits importés et souvent des produits hors normes et qui peuvent présenter des dangers pour les consommateurs.



Les femmes de l’année 2012 à Madagascar


Malgré une revendication de plus en plus insistante pour la parité dans les postes à responsabilité au sein des institutions politiques, les femmes malgaches sont encore trop peu nombreuses à être au premier plan de l’actualité. L’année 2012 est sans conteste celle de Béatrice Attalah, la présidente de la CENIT. Elle est aussi marquée par le match à distance entre les deux Rakotomavo, les prénommées Lanto, du TGV et Hanitra, de la mouvance Ravalomanana.
Béatrice Attalah

Le premier succès de la présidente de la Commission Electorale Nationale Indépendante de la Transition a été de sortir un calendrier électoral en 2013. Jouant malgré lui le jeu politique du régime, l’organisme chargé de l’organisation des élections a pu se construire une image de neutralité contrairement à l’équipe précédente qui s’est occupée du référendum de 2010. Le charisme et la personnalité de sa présidente Béatrice Attalah a donné de la crédibilité à la CENIT. L’opération recensement des électeurs a été un défi compliqué. Au final, on s’attend à une liste électorale avec environ 12 millions de citoyens ayant le droit de vote. Le bilan est mitigé pour ce qui est de remplir le basket fund de financements internationaux, la faute à une conjoncture politique toujours peu favorable et qui refroidit les partenaires.

Lanto Rakotomavo

La présidente du néo parti TGV s’est illustrée, non pas par son rôle au sein du Conseil supérieur de la transition, mais par son occupation du terrain médiatique pour tenir deux discours : notre leader  peut se présenter aux élections et notre adversaire ne peut pas. Lanto Rakotomavo a donné de la visibilité à un parti TGV qui manque encore de crédibilité sur le plan national, bénéficiant du culte de personnalité construite autour de son fondateur. Toutefois, on voit mal Lanto Rakotomavo être candidat à l’élection présidentielle si Andry Rajoelina venait à retrouver la raison et respecter sa parole pour s’abstenir d’être candidat.

Hanitra Rakotomavo Razafimanantsoa

Quand elle ne défend pas les membres de sa mouvance politique au tribunal, Me Hanitra Razafimanantsoa engage un débat contradictoire en tant que l’un des leaders de l’opposition au régime. Devenue femme politique à part entière, l’avocate n’oublie l’essentiel de sa mission qui est de défendre l’intérêt de la mouvance Ravalomanana et de défendre les droits de ce dernier. Son aura et son charisme font que certains estiment qu’elle est un candidat potentiel à l’élection préidnetielle. Une thèse aussitôt réfutée par l’intéressée.

Fatma Samoura

La Coordonnatrice Résidente du Système des Nations Unies a interpelé les politiciens malgaches afin qu’ils trouvent enfin une issue à la crise. Fatma Samoura illustre l’engagement de la communauté internationale à appuyer Madagascar dans un processus électoral pour le retour à l’ordre constitutionnel. Difficile cependant de mobiliser les partenaires internationaux pour disposer des 71 millions de dollars nécessaires. 

Louisette Raharimalala 

C’est l’une des rares femmes à oser critiquer ouvertement le régime transitoire. Louisette Raharimalala a critiqué à la fois les hommes et le système. Un temps tentée par la magistrature suprême, cette ancienne députée de Bekily a adopté une position plus citoyenne que politique. Son association Mavana n’est pas pour autant un organisme de la société civile et est plus proche d’un parti. Louisette Raharimalala a dénoncé les exactions, exécutions sommaires et l’incendie de village perpétrés par les forces de l’opération Tandroka dans le sud du pays. Ce qui lui a valu des intimidations et des mises en garde par des hauts responsables de la gendarmerie.

Onitiana Realy 


La journaliste vedette de la TV Plus a pris de nouvelles dimensions en 2012. Cette chaine privée est devenue la mémoire et le témoin des évènements politiques et sociaux à Madagascar. Elle n’hésite pas à confronter les politiciens à leur engagement ou promesse. La Tv Plus propose de loin le meilleur travail journalistique de l’audiovisuel et est un acteur important de la promotion de la démocratie.  Onitiana Realy est un leader d’opinion qui projette de faire campagne pour la compréhension de la démocratie par les citoyens. Le documentaire « Dix ans, deux crises » en a été un avant-gout. 

LMENITE DE TOLAGNARO Augmentation de capital de QMM

La compagnie QMM, qui exploite l'ilménite de Tolagnaro, modifie sa structure. Elle a décidé de procéder à une augmentation de son capital social. Selon Ny Fanja Rakotomalala, président directeur général de Rio Tintio QMM, c'est une opération normale dans la gestion d'une entreprise. Elle n'aura aucun impact ni sur le fonctionnement ni sur la production d'ilménite. L'État vient, également, d'autoriser en conseil des ministres datant d'il y a deux semaines, l'Office des mines nationales et des industries stratégiques (Omnis) à souscrire à cette augmentation de capital social en lieu et place de l'État.
« Nous avons voulu que la participation de l'État reste à 
20 %. Cette opération ne signifie pas qu'il y a quelque chose à payer par l'État maintenant », a précisé Ny Fanja Rakoto­malala, lors d'une brève 
rencontre avec la presse à Tola­gnaro, la semaine dernière. 
La compagnie Rio Tinto est l'actionnaire majoritaire de QMM à hauteur de 80 %. Cette dernière a commencé à exporter de l'ilménite extraite de la mine de Mandena, sise à Tolagnaro, depuis l'année 2009. 

samedi 22 décembre 2012

Bazar de Noël à Mahamasina: Encore calme…








Le vrai marché formel à l'occasion de la fête de Noël, qui se tient à Mahamasina depuis samedi dernier, reste encore calme.
En fait, les vendeurs ne reçoivent pas encore beaucoup clients. Ce qui explique que les ventes ne sont pas encore au rendez-vous. " Il arrive parfois même de ne rien vendre durant la journée ", a confié une vendeuse de friperie à Mahamasina.
Selon les explications de quelques vendeurs, " les gens ont l'habitude d'aller à Analakely et à Behoririka ". Pourtant, selon la Commune urbaine d'Antananarivo (Cua), le seul marché formel pour le Bazar de Noël est celui qui se tient à Mahamasina. La présence des marchands informels menace les commerçants à Mahamasina. Car, comme ils sont informels. Ils ne paient pas ni taxes ni location de leurs parcelles pour étaler leurs produits. C'est ainsi que leurs produits sont les moins chers par rapport à ceux de Mahamasina. D'où l'affluence dans ces endroits.
A cet effet, les responsables du Bazar de Noël doivent faire des efforts pour éliminer les marchands informels et ambulants. Selon les dires du responsable de la Cua, " plusieurs endroits sont interdits aux marchands entre autres à Analakely, à Mahamasina à côté de la morgue, à Soarano, à Ambodifilao, à Tsaralalana. Cette mesure est prise afin d'éviter les embouteillages et l'envahissement des rues et des trottoirs ".
Pourtant, les zones interdites citées ci-dessus, ne sont pas encore maîtrisées par la Cua. Une centaine de marchands occupent encore la rue venant du Pavillon Analakely, en passant du Tranompokolona, du Lycée Rabearivelo et jusqu'à Behoririka. De nombreux marchands ambulants, informels, qui circulent et étalent leurs commerces sur les rues. A cet effet, la circulation est bloquée. C'est ainsi que cet axe est toujours marqué par un embouteillage monstre non stop pendant toute la journée.
Il est à noter que la présence des marchands informels a des impacts sur tous les marchands formels. Pour le cas de Mahamasina, les vendeurs paient 22.000 ariary pour un stand comme droit de participation à ce bazar, et qui est valable depuis samedi dernier jusqu' à la fin de ce mois. Actuellement, ils sont au nombre de 1300 stands, qui vendent en général des friperies (vêtements, chaussures, sacs,…), et des habillements neufs, de jouets ainsi que des friandises.
Rappelons que, la Cua, met en place des policiers municipales et des policiers de marchés pour assurer  la sécurité des marchands ainsi que celle des visiteurs durant ce bazar.

Tgv Antananarivo: Niara-nifaly tamin'ny ankizy sy ny zokiolona









"Fifampizarana", "Fifanampiana", "Fifampitsimbinana".


Ireo no lohahevitra nibaiko ny Antoko Tgv eto Antananarivo, izay niarahan'Analamanga sy Itasy ary Bongolava sy Vakinankaratra nifamotoana tamin'ny ankizy madinika sy ny zokiolona ka niara-nifaly tamin'izy ireo noho izao ankatoky ny fetin'ny Noely sy ny faran'ny taona izao. Zokiolona 5 000 no nisitraka ny fiaraha-mifaly ka ny 3 000 tamin'ireo dia niara-nisakafo ary ny 2 000 kosa dia nizarana sakafo.


Ankizy madinika 5 000 koa no nozarana kilalao sy vatomamy ary biskoi. Natomboka omaly zoma ary tsy hitsahatra raha tsy amin'ny faha-29 desambra izany hetsika izany.






Affaire « Alain Ramaroson »: M. Beriziky contre l’usage de la force disproportionnée






Le chef du gouvernement Omer Beriziky est intervenu dans le différend opposant Alain Ramaroson à Hajo Andrianainarivelo en ordonnant à la ministre Christine Razanamahasoa de suspendre le mandat d’amener contre le président de la Commission Sécurité et Défense du Conseil supérieur de la Transition.
Le Premier ministre a livré ses raisons hier à l’occasion d’une rencontre avec la presse.
« Je pense que l’envoi de militaires armés au domicile d’Alain Ramaroson est disproportionné par rapport au mandat d’amener émis à son encontre ! », a affirmé le Premier ministre Beriziky dans ses propos. Le chef du gouvernement a souligné en effet que le mandat d’amener ne revêt qu’une forme de convocation pour audition. Et lui de continuer que ce mandat de justice ne signifie pas la mise en œuvre d’une arrestation d’une personne… Aussi, le locataire du palais de Mahazoarivo a-t-il indiqué qu’en cette veille des fêtes de la Nativité et de fin d’année il est nécessaire de rechercher l’apaisement. Surtout que le pays s’achemine vers l’organisation d’élections libres, transparentes et crédibles.










Madagascar récompensé pour son programme de vaccination

Madagascar récompensée pour sa performance en vaccination



Madagascar figure parmi les pays ayant réussi à augmenter sa couverture vaccinale malgré ses contraintes économiques. La Grande Île a été récompensée par Gavi Alliance, rapporte le quotidien local Les Nouvelles. 


La ministre malgache chargée de la Santé publique, Johanita Ndahimananjara, a réuni ce la presse pour la présentation des deux Trophées gagnés par la Grande île pour ses efforts en matière de vaccination.

 
 
 
Une délégation conduite par la ministre elle-même a été invitée en Tanzanie début décembre par le Global Alliance for Vaccines and Immunisation (Gavi) et ses différents partenaires pour recevoir les deux récompenses dont la première est le prix de la meilleure performance en couverture vaccinale.
 
 
 

« Gavi est particulièrement honoré de récompenser les pays qui ont déployé tant d’efforts pour améliorer l’accès aux services de vaccination en dépit de l’ampleur des défis économiques, sociaux et environnementaux auxquels ils sont confrontés », a souligné le président du Conseil d’administration de l’Alliance Dagfinn Hoybraten, en marge de son discours.
 
 
 

A part Madagascar, 12 autres pays avaient aussi été primés lors de ce forum dont Bangladesh, Honduras ou encore Nicaragua. Les 13 pays ont reçu chacun 821 400 dollars (près de 650 000€) da la part de Gavi Alliance. La Grande île a également obtenu le prix de la résilience en matière de co-financement dans le programme de vaccination.
 
 
 

« Le gouvernement a réussi à honorer le co-financement de l’Etat pour réaliser le programme de vaccination avec l’appui de Gavi Alliance malgré la crise », a expliqué la ministre malgache. Le pays a injecté 571 747 dollars (près de 440 000€) en 2011 dans cette perspective contre 222 795 dollars en 2010, rappelle encore ce responsable au sein du gouvernement local indiquant que de nouveaux vaccins ont été introduits dans le programme semaine de la santé mère-enfant tels que les anti-pneumocoques PCV 10 ou encore ceux en prévention de la poliomélyte et l’ l’hépatite B.
 
 
 

Mais malgré ces réalisations, le pays se heurte toujours à un taux de mortalité infantile et maternelle alarmant qui nécessite des efforts supplémentaires. Le défi consiste dès lors à réduire ce taux en essayant de cibler le maximum d’enfants et de mères durant les campagnes sanitaires, notamment ceux qui habitent dans les régions les plus reculées de l’île.
 
 



Madagascar : « La pauvreté et l’impunité ont augmenté les formes contemporaines d’esclavage »


À la veille de la célébration à La Réunion de la Fête réunionnaise de la Liberté, la Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les formes contemporaines d’esclavage, Mme Gulnara Shahinian, a appelé le Gouvernement de Madagascar à prendre d’urgence des mesures visant à lutter contre la pauvreté dans le pays. La lutte contre la pauvreté est au cœur de la lutte contre l’esclavage à Madagascar.
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« Les droits de l’homme ne peuvent pas se développer dans un environnement d’extrême pauvreté » , a déclaré Mme Shahinian à la fin de sa première mission d’enquête dans le pays, se déroulant du 10 au 19 décembre.
Au cours de sa première mission à Madagascar, Mme Shahinian a visité les villes d’Antananarivo, Antsirabe, Ambositra, Fianarantsoa, Ihosy et Sakaraha, où elle a rencontré des représentants du gouvernement, les forces de l’ordre, des ONG, des victimes et des membres de la communauté.
« La situation à Madagascar montre à quel point des hommes, femmes et enfants victimes d’ extrême pauvreté sont amenés à vivre dans des conditions relevant des formes contemporaines de l’esclavage, comme la servitude domestique, l’esclavage des enfants dans les mines et carrières, le travail forcé et les mariages forcés » , a averti l’experte indépendante des droits de l’homme.
Les dégâts de la pauvreté
La Rapporteuse spéciale a souligné que le manque d’action et d’engagement solides des autorités pour traiter de la pauvreté extrême a laissé une grande majorité de la société dans l’abandon et le désespoir total. Il y a eu très peu d’investissements dans des services comme les services de santé et l’éducation – beaucoup ont fermé leurs portes par manque de fonds. « Cela met en danger le potentiel humain futur du pays et constitue un revers majeur pour Madagascar dans son cheminement vers la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement concernant la réduction de l’inégalité entre les garçons et les filles qui fréquentent l’école » , a-t-elle déclaré.
« J’ai rencontré des femmes, des garçons et des filles qui ont été victimes de violences physiques, verbales et sexuelles alors qu’ils travaillaient respectivement comme travailleurs domestiques migrants à l’étranger et enfants domestiques à Madagascar » , a déclaré Mme Shahinian. « J’ai appris que des parents envoient leurs enfants pour être des travailleurs domestiques afin de rembourser une dette ou pour gagner de l’argent et nourrir leur famille. »
Gagner la bataille par l’éducation
L’experte indépendante a également exhorté les autorités à donner priorité à la lutte contre ce phénomène et à y allouer suffisamment de ressources. « Au cours de mes visites sur le terrain, j’ai rencontré des autorités locales et des organisations de la société civile qui luttent contre l’esclavage avec des ressources limitées » , a-t-elle indiqué. « Parmi mes autres recommandations, j’exhorte le gouvernement à élaborer des mesures urgentes et des programmes disposant de ressources suffisantes avec les autorités locales, et à travailler en étroite collaboration avec la société civile et les organisations internationales pour obtenir des financements et lutter contre les formes contemporaines d’esclavage. »
L’éducation s’est aussi révélée être un moyen efficace de dissuasion contre les mariages précoces. « Donner la priorité à une éducation et à une alphabétisation gratuites pour les enfants et les adultes est essentiel pour garantir l’avenir économique du pays. Des formations professionnelles gratuites appuyées par des opportunités d’embauche sont également cruciales pour donner aux adolescents et aux adultes des alternatives économiques viables aux pratiques analogues à l’esclavage. »
Mme Shahinian présentera un rapport complet sur les résultats de la visite au Conseil des droits de l’homme en septembre 2013.
Source : African Press Organization (APO)
(*) Vous pouvez consulter ‘le rapport de 2011 sur l’esclavage des enfants dans le secteur de l’exploitation minière artisanale et dans les carrières’ ici http://www.ohchr.org/Documents/Issues/Slavery/SR/A-HRC-18-30_en.pdf
La loi doit être appliquée

La Rapporteuse spéciale a souligné la nécessité, pour les autorités, de veiller à ce que la législation nationale existante soit appliquée avec un accent particulier sur la lutte contre l’impunité et de s’assurer que les responsables rendent compte de leurs actes. « Le pays dispose de législation suffisante pour lutter contre l’esclavage, mais les lois ne sont pas appliquées ou contrôlées, ce qui explique l’impunité et la corruption » , a-t-elle souligné.
Le travail des enfants dans les mines

L’experte a constaté que les parents sont désespérément pauvres, ont très peu de choix en terme d’emploi et ne peuvent pas envoyer leurs enfants à l’école. De plus, les enfants souffrent de faim chronique, ce qui affecte leur développement physique et mental, leur cerveau ne se développant pas. « Ces enfants qui transportent des charges lourdes dans le contexte de leur travail dans les mines, les carrières, lors de la fabrication de briques et de l’approvisionnement en eau pour usage privé et commercial souffrent aussi de retards de croissance à cause de la pression que subissent leur moelle épinière et ressentent de graves douleurs physiques dans le cou, les épaules et le dos », a-t-elle expliqué.

Des enfants travaillent illégalement dans le secteur de l’exploitation minière artisanale et dans les carrières. Ces enfants vivent souvent dans des zones reculées dans des communautés caractérisées par la violence et l’anarchie et risquent d’être victimes de viol, de la prostitution, de maladies respiratoires et d’autres maladies entraînant des décès prématurés.
Les mariage forcées

Concernant les mariages forcés, Mme Shahinian a constaté qu’en dépit de la législation nationale qui fixe l’âge minimum pour le mariage à 18 ans à Madagascar, beaucoup de garçons et de filles sont contraints de se marier contre leur volonté dès l’âge de 10 ans. La Rapporteuse spéciale a appris que, dans certains cas, des filles épousent des hommes beaucoup plus âgés qu’elles, parfois même des vieillards et subissent discrimination et exclusion sociale quand elles deviennent veuves.

« Les victimes de ces arrangements risquent aussi d’être victimes de servitude domestique et d’esclavage sexuel. Elles sont aussi privées de leurs droits à la santé, l’éducation, la non-discrimination et la liberté de toute violence physique, psychologique et sexuelle » , a-t-elle averti.« En général, ces mariages forcés ne durent pas plus de dix ans. »
La stigmatisation envers les descendants d’esclave

La Rapporteuse spéciale a par ailleurs été informée des discriminations basées sur le système de caste, qui sont fortement enracinées. Dans un pays où plus de 70 pour cent de la population est pauvre et plus de 50 pour cent est extrêmement pauvre, les descendants d’esclaves sont les plus vulnérables car ils souffrent de discrimination sociale, économique et politique.

« Le gouvernement, ainsi que la société civile et les organisations internationales ne peuvent pas continuer à ignorer cette question. Tous les acteurs doivent travailler avec les communautés locales afin d’éradiquer la stigmatisation que subissent les descendants d’esclaves », a-t-elle souligné. « Le pays ne peut pas se développer efficacement tant que ces vieilles blessures ne sont pas reconnues et traitées. Le gouvernement doit travailler à tous les niveaux, en particulier à travers les chefs de communautés tels que les fokontany et lonaka, pour résoudre ce type de discrimination. »

DÉSTABILISATION Trois généraux surveillés

Faits divers - DÉSTABILISATION




Les forces de l'ordre ont ,dans leur tableau de chasse, trois généraux. Un rassemblement populaire qui couve, a été porté au grand jour par les gendarmes, samedi. 
Branle-bas de combat au sein des forces de l'ordre. Soupçonnés de fomenter un rassemblement populaire, trois généraux sont dans leur collimateur. Des limiers de la circonscription inter-régionale de la gendarmerie (CIRGN) à Antananarivo ont découvert le pot-aux-roses la semaine passée. Samedi, un rapport établi a été adressé aux supérieurs hiérarchiques, du coup, c'est tout l'état - major mixte opérationnel à Antana­narivo (Emmo/far) qui est sur le qui-vive. Selon les informations filtrées, les trois généraux mis sur la sellette, seraient dans les forces armées. Ils se seraient déjà réunis en catimini . Les quidams auraient entamé des recrutements, lorsqu'une fuite d'informations a mis à nu leur plan.
Actuellement, les forces de gendarmerie ont trois noms dans leur liste noire. Les officiers généraux incriminés ont déjà été identifiés. Même leurs lieux de détachement et leurs adresses respectives seraient déjà connus.
Selon les premiers indices, cet acte de déstabilisation couve depuis près d'une quinzaine de jours et allait éclater au grand jour, pendant les dernières semaines de la fin de l'année. Fort heureusement, les forces de l'ordre, ont été mises au parfum, avant même que le plan ne soit mis sur les rails.
Aucune arrestation
Pour l'heure, silence radio sur ce rassemblement débusqué. Les personnes incriminées ne se sont plus manifes- tées, toutefois les forces de l'ordre ne baissent pas les gardes.
Aux dernières nouvelles, les trois généraux tâtent le terrain, toutefois d'autres personnes tireraient les ficelles. Leurs objectifs seraient par ailleurs flous.
Aucune arrestation n'a jusqu'alors, été effectuée. En revanche, les trois généraux se retrouvent assis sur une poudrière.
D'ailleurs, le colonel Florens Rakotomihamina commandant de l'Emmo/far , n'a pas manqué de mettre en garde les fauteurs de troubles avec la venue des fêtes. Dans une conférence de presse qui s'est tenue au siège de la circonscription inter-régionale de la gendarmerie nationale à Ankadilalana mercredi, les têtes de l'Emmo/far ont mis en avant qu'un dispositif de sécurité draconien sera mis en place dans les agglomérations, les points stratégiques et les grands axes routiers.



Le PAM suspend son aide alimentaire aux 30.000 orphelins de Madagascar









Le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies va cesser d'ici la fin de l'année d'apporter une aide alimentaire aux 30.000 orphelins de Madagascar, "faute de moyens financiers", a annoncé à l'AFP un représentant local de l'agence onusienne.
"Les aides aux orphelins dans tout Madagascar vont s'arrêter vers la fin de ce mois de décembre faute de moyen financier", a affirmé ce responsable des relations publiques du PAM à Madagascar, précisant que cette suspension se ferait "graduellement par le non renouvellement des contrats des partenaires du PAM". 150 centres et associations malgaches dépendent du financement du PAM pour approvisionner les services de cantines réservés aux enfants en situation de précarité. Les associations regroupées au sein de la Plate-forme de la société civile pour l'Enfance (PFSCE) avait déjà annoncé, le 12 décembre, la suspension des aides qui a déjà commencé depuis septembre pour la partie sud-est de la grande Île. Le PAM, plus grande agence humanitaire pour la lutte contre la faim dans le monde, fait partie du système des Nations Unies et est entièrement financée par des contributions volontaires. Le 20 novembre, à Genève, la porte-parole du PAM, Élisabeth Byrs avait lancé un appel urgent pour réunir 10,7 millions d'euros supplémentaires afin de financer ses programmes à Madagascar, pour l'assistance à plus de 900.000 personnes dont des orphelins, des malades du sida et des tuberculeux. La suspension des aides du PAM aggravera la situation des personnes vulnérables de ce pays miné par une crise politique depuis 2009, après le renversement de Marc Ravalomanana par le maire de l'époque, Andry Rajoelina, devenu aujourd'hui un président non élu d'une transition. Outre les orphelins, 23.000 tuberculeux devront se passer des aides du programme à Madagascar. (KAV)



Madagascar : le Premier ministre de la transition n'est pas candidat à la présidentielle

Le Premier ministre malgache Jean Omer Beriziky, à Antananarivo, le 10 octobre 2011.



Qui se présentera à l’élection présidentielle du 8 mai prochain à Madagascar? Une question dont la réponse pourrait conditionner la crédibilité voire même la tenue du scrutin. Après l'annonce du président renversé, Marc Ravalomanana, -contre toute attente, qu’il y renonçait, le président de la transition, Andry Rajoelina, interrogé par RFI cette semaine entretient toujours le suspense. Le Premier ministre Omer Beriziky, à qui la presse malgache prête des intentions de candidature ces dernières semaines, rappelle qu’il s’oppose à titre personnel, à la présentation de tous les principaux protagonistes de la transition. Y compris lui-même.

mercredi 19 décembre 2012

Madagascar : les classes pauvres confrontées au développement du banditisme


Cet article est extrait du journal Le Pouvoir aux travailleurs, mensuel publié par nos camarades de l'Union africaine des travailleurs communistes internationalistes (UATCI).
Les attaques perpétrées par des voleurs de zébus sont récurrentes à Madagascar, surtout dans les régions du sud, où les troupeaux sont nombreux et constituent parfois l'unique source de revenus des villageois. Ce qui est nouveau, c'est que ce phénomène s'amplifie et devient de plus en plus meurtrier. De véritables gangs se sont constitués, qui se livrent à des pillages de vastes troupeaux de bétail avec lesquels ils se réfugient dans des zones difficilement accessibles dont ils ont le contrôle. Se sont constituées ainsi de véritables filières mafieuses, qui aboutissent vers l'exportation ou vers certains abattoirs des grandes villes du pays.
Les gendarmes et autres forces de l'ordre, qui sont généralement prompts à rançonner les petites gens, ne se hasardent pas beaucoup dans ces zones. Pire : de nombreux éléments se laissent corrompre de multiples façons par les pillards.
La presse dit que des jeunes des villages victimes de vols à répétition ont été armés par des haut gradés de la Gendarmerie nationale et dépêchés depuis la capitale vers différentes localités où sévissent les pillards. Elle dit aussi que fin août-début septembre, plus de cent personnes ont été tuées, bandits et villageois confondus. Selon les autorités, des gendarmes ont péri au cours de cette opération.

Madagascar est un pays grand comme une fois et demie la France. Le sous-sol est riche. La terre n'est pas plus ingrate que celle de bien d'autres pays et les vastes pâturages sont susceptibles de nourrir le bétail, et par voie de conséquence les êtres humains qui y habitent. Malgré cela, la plupart des habitants vivent très difficilement, dans des conditions sans cesse en recul. Tout le monde n'est cependant pas logé à la même enseigne : les inégalités sont criantes entre ceux qui possèdent des capitaux et ceux qui s'échinent du matin au soir sans pouvoir être en mesure ne serait-ce que de manger à leur faim.
L'État central, en proie actuellement aux luttes intestines que se livrent les dirigeants pour le pouvoir et pour l'enrichissement qui va avec, se révèle incapable d'endiguer le phénomène de banditisme dans les campagnes, comme d'ailleurs dans les villes où sévit actuellement une insécurité grandissante. Des bandes de voyous s'en prennent à la population, surtout durant la nuit dans des quartiers mal éclairés. La répression est la réponse que le régime apporte, quand il en apporte une (...).
La crise capitaliste, conjuguée à la querelle des clans qui s'entre-déchirent, constitue une situation propice à la montée de toutes sortes de calamités. Le banditisme en est une parmi d'autres.





Madagascar : 584.000 tonnes d'ilménite exportées depuis le début del'année

Madagascar : 584.000 tonnes d'ilménite exportées depuis le début del'année
A travers la compagnie Rio Tinto QIT Madagascar Minerals (QMM) qui exploite l'ilménite à Fort-Dauphin, dans l'extrême sud-est de la Grande Ile, Madagascar a exporté cette année près de 584.000 tonnes d'ilménite, jusqu'à fin novembre.


L'objectif fixé pour cette année est d'exporter plus de 660.000 tonnes, a déclaré Ny Fanja Rakoto­malala, président directeur général de Rio Tinto QMM.
L'exploitation se déroule au site de Mandena, au nord du Fort- Dauphin sur une superficie de 2.000 ha mais les phases ultérieures se dérouleront à Sainte Luce et Petriky (également au nord de Fort- Dauphin) avec une possibilité d'augmenter la production à 2,2 millions de tonnes par an, a-t-on indiqué. L'ilménite extraite dans la partie sud-est de Madagascar a une teneur en bioxyde de titane de 60%, ce qui lui confère une qualité supérieure à celle de la plupart des autres gisements dans le monde, a-t-on précisé.



Madagascar: « La pauvreté et l’impunité ont augmenté les formes contemporaines d’esclavage », selon l’experte des Nations Unies


GENEVE, Suisse, 19 décembre 2012/African Press Organization (APO)/ – La Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les formes contemporaines d’esclavage, Mme Gulnara Shahinian, a appelé aujourd’hui le Gouvernement de Madagascar à prendre d’urgence des mesures visant à lutter contre la pauvreté dans le pays. La lutte contre la pauvreté est au cœur de la lutte contre l’esclavage à Madagascar.

« Les droits de l’homme ne peuvent pas se développer dans un environnement d’extrême pauvreté », a déclaré Mme Shahinian à la fin de sa première mission d’enquête dans le pays, se déroulant du 10 au 19 décembre. « La situation à Madagascar montre à quel point des hommes, femmes et enfants victimes d’ extrême pauvreté sont amenés à vivre dans des conditions relevant des formes contemporaines de l’esclavage, comme la servitude domestique, l’esclavage des enfants dans les mines et carrières, le travail forcé et les mariages forcés », a averti l’experte indépendante des droits de l’homme.

La Rapporteuse spéciale a souligné que le manque d’action et d’engagement solides des autorités pour traiter de la pauvreté extrême a laissé une grande majorité de la société dans l’abandon et le désespoir total. Il y a eu très peu d’investissements dans des services comme les services de santé et l’éducation – beaucoup ont fermé leurs portes par manque de fonds. « Cela met en danger le potentiel humain futur du pays et constitue un revers majeur pour Madagascar dans son cheminement vers la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement concernant la réduction de l’inégalité entre les garçons et les filles qui fréquentent l’école », a-t-elle déclaré.

« J’ai rencontré des femmes, des garçons et des filles qui ont été victimes de violences physiques, verbales et sexuelles alors qu’ils travaillaient respectivement comme travailleurs domestiques migrants à l’étranger et enfants domestiques à Madagascar », a déclaré Mme Shahinian. « J’ai appris que des parents envoient leurs enfants pour être des travailleurs domestiques afin de rembourser une dette ou pour gagner de l’argent et nourrir leur famille. »

L’experte a constaté que les parents sont désespérément pauvres, ont très peu de choix en terme d’emploi et ne peuvent pas envoyer leurs enfants à l’école. De plus, les enfants souffrent de faim chronique, ce qui affecte leur développement physique et mental, leur cerveau ne se développant pas. « Ces enfants qui transportent des charges lourdes dans le contexte de leur travail dans les mines, les carrières, lors de la fabrication de briques et de l’approvisionnement en eau pour usage privé et commercial souffrent aussi de retards de croissance à cause de la pression que subissent leur moelle épinière et ressentent de graves douleurs physiques dans le cou, les épaules et le dos », a-t-elle expliqué.

La Rapporteuse spéciale a souligné la nécessité, pour les autorités, de veiller à ce que la législation nationale existante soit appliquée avec un accent particulier sur la lutte contre l’impunité et de s’assurer que les responsables rendent compte de leurs actes. « Le pays dispose de législation suffisante pour lutter contre l’esclavage, mais les lois ne sont pas appliquées ou contrôlées, ce qui explique l’impunité et la corruption », a-t-elle souligné.

Des enfants travaillent illégalement dans le secteur de l’exploitation minière artisanale et dans les carrières. Ces enfants vivent souvent dans des zones reculées dans des communautés caractérisées par la violence et l’anarchie et risquent d’être victimes de viol, de la prostitution, de maladies respiratoires et d’autres maladies entraînant des décès prématurés.

Concernant les mariages forcés, Mme Shahinian a constaté qu’en dépit de la législation nationale qui fixe l’âge minimum pour le mariage à 18 ans à Madagascar, beaucoup de garçons et de filles sont contraints de se marier contre leur volonté dès l’âge de 10 ans. La Rapporteuse spéciale a appris que, dans certains cas, des filles épousent des hommes beaucoup plus âgés qu’elles,parfois même des vieillards et subissent discrimination et exclusion sociale quand elles deviennent veuves.

« Les victimes de ces arrangements risquent aussi d’être victimes de servitude domestique et d’esclavage sexuel. Elles sont aussi privées de leurs droits à la santé, l’éducation, la non-discrimination et la liberté de toute violence physique, psychologique et sexuelle », a-t-elle averti. « En général, ces mariages forcés ne durent pas plus de dix ans. »

La Rapporteuse spéciale a par ailleurs été informée des discriminations basées sur le système de caste, qui sont fortement enracinées. Dans un pays où plus de 70 pour cent de la population est pauvre et plus de 50 pour cent est extrêmement pauvre, les descendants d’esclaves sont les plus vulnérables car ils souffrent de discrimination sociale, économique et politique.

« Le gouvernement, ainsi que la société civile et les organisations internationales ne peuvent pas continuer à ignorer cette question. Tous les acteurs doivent travailler avec les communautés locales afin d’éradiquer la stigmatisation que subissent les descendants d’esclaves », a-t-elle souligné. « Le pays ne peut pas se développer efficacement tant que ces vieilles blessures ne sont pas reconnues et traitées. Le gouvernement doit travailler à tous les niveaux, en particulier à travers les chefs de communautés tels que les fokontany et lonaka, pour résoudre ce type de discrimination. »

L’experte indépendante a également exhorté les autorités à donner priorité à la lutte contre ce phénomène et à y allouer suffisamment de ressources. « Au cours de mes visites sur le terrain, j’ai rencontré des autorités locales et des organisations de la société civile qui luttent contre l’esclavage avec des ressources limitées », a-t-elle indiqué. « Parmi mes autres recommandations, j’exhorte le gouvernement à élaborer des mesures urgentes et des programmes disposant de ressources suffisantes avec les autorités locales, et à travailler en étroite collaboration avec la société civile et les organisations internationales pour obtenir des financements et lutter contre les formes contemporaines d’esclavage. »

« L’éducation s’est aussi révélée être un moyen efficace de dissuasion contre les mariages précoces. « Donner la priorité à une éducation et à une alphabétisation gratuites pour les enfants et les adultes est essentiel pour garantir l’avenir économique du pays. Des formations professionnelles gratuites appuyées par des opportunités d’embauche sont également cruciales pour donner aux adolescents et aux adultes des alternatives économiques viables aux pratiques analogues à l’esclavage. »

Au cours de sa première mission à Madagascar, Mme Shahinian a visité les villes d’Antananarivo, Antsirabe, Ambositra, Fianarantsoa, Ihosy et Sakaraha, où elle a rencontré des représentants du gouvernement, les forces de l’ordre, des ONG, des victimes et des membres de la communauté.

Mme Shahinian présentera un rapport complet sur les résultats de la visite au Conseil des droits de l’homme en septembre 2013.

(*) Vous pouvez consulter ‘le rapport de 2011 sur l’esclavage des enfants dans le secteur de l’exploitation minière artisanale et dans les carrières’ icihttp://www.ohchr.org/Documents/Issues/Slavery/SR/A-HRC-18-30_en.pdf

SOURCE

United Nations – Office of the UN High Commissioner for Human Rights (OHCHR)