Septième jour du procès de Mamodtaky. Selon le Journal de l’île de la Réunion, il a beaucoup été question hier de politique malgache, alors que la défense soutient la thèse d’un complot des autorités visant à faire disparaître Mamodtaky en lui mettant sur le dos le massacre de sa belle-famille. Piste oubliée ou écran de fumée ?
La défense aura quelque peu fait voyager les jurés hier dans les méandres de lapolitique malgache, alors qu’on interrogeait toujours le directeur d’enquête, le capitaine Gérard Demmer. Me Stéphan Squillaci, pour Mamodtaky, lui reproche de ne pas avoir suffisamment exploité la piste d’un règlement de comptespolitique impliquant éventuellement Sophie Ratsiraka, la fille de l’ancien Président malgache évincé en décembre 2001. Le nom du ministre de la Justiceau moment du fait, Anaclet Imbiky, a également été cité. « Peut-être que ce sont eux, les coupables », selon la défense ?” “On a essayé de vérifier cette piste”, répond le policier, “mais cela n’a rien donné ».
Autre femme dans le collimateur de la défense, Me Marianne Razafinimanana, ex-avocate et ex-maîtresse de Mamodtaky. Après avoir défendu des années durant son client et lui avoir servi d’alibi au début de l’enquête sur la tuerie, allant jusqu’à fuir avec lui en Ouganda, elle est aujourd’hui désignée par Mamodtaky comme la commanditaire du massacre et la responsable de toute cette histoire, alors qu’elle est juste devenue un témoin capital pour l’accusation. Interrogé sur le pouvoir supposé de Me Marianne, le capitaine Demmer est clair : “Nous n’avons eu aucun problème pour la placer en garde à vue à Madagascar. En 2007, elle dit qu’elle va enfin pouvoir parler sans la pression de Mamodtaky, apparemment sans esprit de revanche.” Mamodtaky explique néanmoins que le régime Ratsiraka avait toutes les bonnes raisons de se débarrasser de lui, l’un des acteurs de la corruption de l’administration. “Alexandre Remtoula a dû récupérer les films que je faisais lorsque les autorités venaient chez moi récupérer des sous. Et il y a les documents qu’Anita a remis au candidat anticorruption quelques jours avant les faits”, prétend l’accusé. “Anita a dû dénoncer toutes les exonérations de droits et taxes douaniers dont on bénéficiait. »
Or, les documents remis à la police par le fameux candidat anticorruption, à part quelques feuilles sur le vol des conteneurs de la CMA-CGM et une livraison de devises à la Réunion, concernent surtout le litige familial opposant Anita à son mari.
Source JIR