A vrai dire, des années durant, la situation alimentaire a toujours été plus que préoccupante à Madagascar. Et elle risque de s’aggraver encore plus dans les années à venir si des mesures appropriées ne sont pas prises. Encore faut-il mentionner qu’il n’y a pas que la crise qui est à l’origine de cette « catastrophe silencieuse », pour reprendre l’expression de Jean-Marc Châtaigner. Car d’une part, les conditions climatiques défavorables comme la sécheresse et les cataclysmes naturels ne peuvent que provoquer la famine dans le pays. Et de l’autre, les besoins qui sont au-delà des possibilités actuelles des parties prenantes dans la lutte contre ce menaçant fléau, comme l’a fait savoir la représentante du PAM à Madagascar.
Toujours selon Krystyna Bednarska, le nombre de communes de la partie sud de l’île à difficultés alimentaires avancées n’a cessé d’augmenter depuis ces dernières années. De 2008 à 2010, ce nombre est passé de 31 à 53, a-t-elle précisé tout en informant que dans certaines zones les plus frappées, les gens ne trouvent d’autres solutions à part la consommation de leurs semences pour la prochaine saison agricole. Tandis que dans d’autres zones, en l’occurrence la partie sud-est du pays, les séquelles du passage du cyclone Hubert au mois de mars dernier se font toujours sentir. D’où la décision de la Croix Rouge malgache de renforcer les structures de soutien aux populations desdites régions pour l’année 2011.