VAOVAO TVM MIVANTANA

TVM EN DIRECTE.

VAOVAO

.

.

VAOVAO

dimanche 6 février 2011

Art du spectacle Le théâtre malgache, une discipline liée à l'histoire

Le bâtiment du théâtre municipal d’Ambatovinaky au premier plan

Le bâtiment du théâtre municipal d’Ambatovinaky au premier plan
L'histoire du théâtre traditionnel malgache a été faite de haut et de bas. Malgré tout, il a toujours occupé le devant de la scène.
30 janvier 1944, le général De Gaulle lance un appel historique depuis Brazzaville. Sa déclaration, en cette période d'occupation allemande, est perçue dans les colonies comme un appel à la communion contre l'ennemi nazi qui, du coup, devient l'ennemi des « possessions d'Afrique » de la France. La fièvre de la liberté a atteint le monde et l'Afrique.
Il est 14 heures, Gaston Ravelomanantena se trouve aux alentours du Fumaroli, à Antaninarenina. Ce jour de l'année 1944 est très particulier. Apparemment, l'histoire de la planète est en ébullition. Celle de Madagascar, encore plus. Sur son trente-et-un, Gaston Ravelomanantena attend. Une pièce théâtrale, écrite par le dramaturge Dr Lala Samoely, intitulée « Ny fireneko », sera jouée au théâtre municipal d'Ambatovinaky. Une révolution.
Un art lucratif 
Depuis toujours, le gouvernement colonial a interdit les élans de patriotisme pour toute pièce de théâtre. Aujourd'hui, Mbato Ravaloson, président de l'association des artistes du théâtre malagasy, commente cette époque. « Le pouvoir colonial à prohibé toute pièce parlant d'amour de la patrie. Tout ce qui évoquait des motifs de patriotisme était strictement interdit ».
Pourtant, le théâtre malgache a été un soutien non-négligeable pour la France occupée. « En pleine seconde guerre mondiale, une partie des bénéfices gagnés pour chaque pièce de théâtre jouée était envoyée en métropole pour soutenir l'effort de guerre. Un effet de la déclaration de Brazzaville. Comme cela a aussi été fait durant la première guerre mondiale ». D'autant plus que le théâtre pouvait nourrir largement son homme, ce qui constituait une ressource précieuse.
« À part les bals au Fumaroli, le théâtre était l'autre distraction prisée des Tananariviens. Le cinéma n'existait pas encore. Chaque jour, les troupes se démenaient pour pouvoir présenter une pièce ».
Gaston Ravelomanantena allume sa cigarette. Le spectacle, devant ses yeux mérite toute sa concentration de célibataire. Quelques minutes avant de rejoindre leurs places, les spectateurs, hommes et femmes, aiment flâner sur le Pergola d'Antaninarenina. Un vrai rituel, semblable au tapis rouge du festival de Cannes. « Le Pergola était un passage obligé pour chaque spectateur. Il lui permet de défiler et de dévoiler sa classe par les costumes. Durant cette période, une pièce de théâtre servait aussi de rendez-vous de la mode et de la haute et petite bourgeoisie tananarivienne », relate Mbato Ravaloson.
Une page est tournée
Cet engouement pouvait s'expliquer par le fait que le théâtre rendait vivace la langue malgache. « La discipline qui a permis de maintenir l'utilisation de notre langue a été le théâtre. L'usage du malgache était très pointu ».
Quelques jours après sa présentation, la pièce « Ny fireneko » a été censurée. La présentation a dû causer un vent de panique dans les hautes sphères du pouvoir. Les événements de 1947 n'ont fait que précipiter les choses. Le théâtre municipal d'Ambatovinaky servait de plus en plus de salle de réunion pour la lutte anti-coloniale. Fort d'une tradition étrangère, cet art a été pointé du doigt par la lutte nationaliste. Une position peu enviable pour la discipline qui se trouve, pour ainsi dire, entre le marteau et l'enclume.
En 1951, le théâtre municipal d'Ambatovinaky a été rasé sur ordre du pouvoir colonial. Le motif officiel évoqué : « délabrement des murs ». Le tournant d'une époque pour le théâtre traditionnel malgache. Faute de lieu, la discipline s'est peu à peu éclipsée du paysage culturel tananarivien.
Une ère plus populaire
La même année en 1951, le tranom-pokonolona à Analakely a été désigné pour accueillir de nouveau les pièces de théâtre. « Le quartier était très commercial », se souvient Mbato Ravaloson. Le théâtre revenait à ses habitudes. L'interdiction frappait encore les thèmes autres que l'amour, mais les Tananariviens en raffolaient
encore. Il a fallu attendre l'Indépendance pour que cet art retrouve ses lettres de noblesse. Le président de la 1ère République, Philibert Tsiranana, inaugure le 16 mai 1962 le théâtre municipal d'Isotry. « L'objectif était de rapprocher le théâtre à la population. L'art était autrefois considéré comme destiné aux privilégiés. L'ouverture du théâtre municipal d'Isotry ouvrait l'art à tous », se remémore Mbato Ravaloson.
La municipalité de l'époque a mis les bouchées doubles pour maintenir à flot le théâtre. « Au début, les troupes recevaient une subvention. Plus tard, c'était le local qui était tous les mois entretenu par le fonds municipal ». Le théâtre était au summum, avec une jeunesse retrouvée.
Après presque un siècle d'existence, le théâtre traditionnel malgache souffre de la disparition des pères de la discipline. « Il n'y a plus de dramaturge. Aucune nouveauté ni en histoire, ni en chanson, n'a plus vu le jour depuis la disparition des Andrianary Ratianarivo, Naka Rabemanantsoa ... ».

Plus d'un siècle d'histoire
Le théâtre dit traditionnel est un condensé de l'apport anglais et français. C'était en 1820 que les Anglais ont introduit le théâtre pour vulgariser le christianisme. Les spectacles « Hazo Noely » sont des héritages de ce passage. À cette époque, le théâtre était une discipline interdite en Angleterre. Ainsi, les missionnaires anglais n'osaient pas appliquer le nom de « théâtre » aux représentations. Des années plus tard, en 1896, les Français ont créé le « Théâtre des folies militaires ». Les représentations se sont jouées, pour la plupart, au palais d'Andafiavaratra. C'était la première fois que les Malgaches entendaient le mot « théâtre ». Cependant, peu de nationaux pouvaient accéder à ce lieu. Ceux qui avaient le privilège, ont été les pionniers du théâtre traditionnel malgache. Tselatra Rajaonah a été parmi les premiers dramaturges malgaches. Le 14 septembre 1899, le théâtre municipal d'Ambatovinaky a été inauguré. Le 22 septembre 1899, la pièce « Zefina sy Armand » de Tselatra Rajaonah a été la première pièce écrite et jouée en malgache, au théatre municipal d'Ambatovinaky. Cette période a été considérée comme le « Vanim-potoanan'ny fankalan-tahaka » ou la période du libre penseur. 

Souvenirs du 7 février 2009 Des zones d'ombre demeurent

Quelques minutes avant le drame, le général Dolin Rasolosoa (à dr.) à la tête des manifestants à Ambohitsorohitra.
Quelques minutes avant le drame, le général Dolin Rasolosoa (à dr.) à la tête des manifestants à Ambohitsorohitra.
La commémoration du carnage du 7 février 2009 devient un rite. Les personnes concernées se donnent rendez-vous ce jour à Ambohitsorohitra. 
Deux ans déjà, mais aucune responsabilité n'est toujours connue dans la tuerie qui a fait 42 morts et plusieurs disparus, selon les chiffres avancés par l'Association des victimes du 7 février (AV7).
Les deux camps adverses, celui de l'ancien président de la République Marc Ravalomanana et celui des partisans du mouvement mené par Andry Rajoelina, actuel président de la Haute autorité de la transition, ont chacun demandé l'ouverture d'une enquête internationale sur l'affaire. En attendant la suite de la démarche, l'organisation d'un culte de commémoration sur les lieux où le tragique événement s'est produit, est devenue une coutume.
Boana Jean Pierre Rafaramandimby, président de l'AV7, a rappelé samedi à Mahamasina, que les manifestants de la Place du 13-Mai avaient rejoint Ambohitsorohitra le 7 février 2009 de leur propre gré. « L'idée de prendre le palais venait de la foule des manifestants », a-t-il affirmé à la presse à l'issue d'une réunion de l'AV7, en présence de Lanto Rakotomavo, secrétaire nationale du parti Tanora malaGasy Vonona de Andry Rajoelina. Une déclaration qui s'analyse comme une réponse à l'accusation formulée par la défense de Marc Ravalomanana contre « ceux qui ont entraîné les manifestants à se rendre à Ambohitsorohitra ».
Tirs venant du Trésor
En exprimant l'attachement des membres de son association à Andry Rajoelina, Boana Jean Pierre Rafaramandimby a avancé que, contrairement à celles des évènements antérieurs comme celui du 10 août 1991, les victimes du 7 février 2009 sont bien traitées par le régime en place. Et jusqu'ici, ils continuent de toucher la somme mensuelle de 200 000 ariary d'indemnisation par personne.
Par ces propos, Boana Jean Pierre Rafaramandimby semble réagir aux propos du Pr Albert Zafy qui avait lancé jeudi, au cours d'une conférence publique à l'hôtel Carlton à Anosy, que les dirigeants du mouvement pro-Rajoelina avaient trompé l'AV7. Selon ses explications, les meneurs de la manifestation auraient fait des martyrs pour atteindre leur objectif. L'ancien chef de l'État avait soulevé à cette occasion que les tirs sur les manifestants ne venaient pas du palais d'Ambohitsorohitra, mais des deux côtés de la foule.
Samedi à Mahamasina, un membre de l'AV7 a confirmé l'existence des tirs provenant du bâtiment du Trésor, dont il a été l'une des victimes. Mais il tient pour responsables les hommes de Marc Ravalomanana.
Jointe au téléphone hier, Me Hanitra Razafimanantsoa, avocate de Marc Ravalomanana, a dénoncé la manière avec laquelle l'ordre de poursuite de l'ancien président s'est effectué en vue de sa traduction devant la juridiction nationale. Elle a rappelé que la procédure légale n'a pas été respectée. Son client est déjà condamné à perpétuité dans l'affaire du 7 février.
Marc Ravalomanana avait demandé l'ouverture d'une enquête internationale sur la tuerie d'Ambohitsorohitra le lendemain même du carnage. Il a toujours nié avoir donné l'ordre de tirer sur la foule. 

Ambassade des Etats-Unis à Madagascar Une nouvelle démocratie à travers Facebook et Twitter


JPEG - 194.5 koComme nous l’avons vu en Egypte et ailleurs, elle (Facebook) a aussi un impact bien au-delà du monde virtuel
» affirme ce jeudi 3 février 2011, Brett Bruen, le conseiller en communication de l’ambassade des États-Unis à Madagascar qui vient de lancer officiellement depuis l’ambassade à Andranomena, les pages Facebook et Twitter de celle-ci. Derrière ces réseaux sociaux, Brett Bruen a annoncé que l’ambassade recherche plus de liberté d’expression pour une vraie démocratie. Et derrière cette liberté, il y a l’image de la Tunisie et de l’Egypte.
Aujourd’hui il y a une « entrée dans une nouvelle ère en matière de communication » selon toujours le conseiller en communication de l’ambassade. À travers ces pages Facebook et Twitter nouvellement créées, le public peut converser directement avec les diplomates et autres personnes travaillant au sein de l’Ambassade, créant un niveau d’accès dans les coulisses ; ces nouveaux services donneront aux utilisateurs les dernières informations sur les États-Unis, Madagascar et les grandes actualités mondiales.

Technologie

La technologie, comme l’ont montré les récents événements, permettra également aux Malgaches d’avoir des échanges importants avec l’ambassade et des milliers d’autres personnes à travers le monde. Le conseiller en communication de l’Ambassade a déclaré que ceci fait partie de l’effort de s’engager dans un autre genre de diplomatie.
« Les États-Unis continuent de chercher des voies d’utilisation de l’innovation pour engager la diplomatie » a déclaré Brett Bruen. « Il existe une nouvelle génération de communications qui émerge à Madagascar et nous voudrions faire partie de la conversation. Nous croyons que cette technologie a une potentialité énorme pour développer le savoir, améliorer la transparence, et protéger la liberté d’expression ».
Plus de 140 000 malgaches utilisent actuellement Facebook selon les dernière statistiques, alors que l’année dernière, il n’y avait que 20 000 utilisateurs. Et il n’y a pas plus de 2% de la population malgache qui utilise l’Internet. Le page Facebook US Embassy Madagascar a eu ce jeudi 3 février 2011, vers 18 heures, 319 abonnés, alors qu’il n’y en avait que quelques dizaines il y a une semaine. Les écrits sur le page Facebook de l’ambassade ont été déjà visités plus de 40 000 fois depuis l’avant-première qui s’était tenue deux semaines plus tôt et qui avait ciblé un groupe de bloggers et utilisateurs de Facebook. Mais si Facebook a connu un tel succès, ce n’est pas le cas pour Twitter.
Page Facebook US Embassy Madagascar :http://www.facebook.com/pages/US-Em...
Page Twitter USMadagascar : http://twitter.com/USMadagascar

7 février 2009

Polémique et justice
Cela fait deux ans que les terribles événements du 7 février ont eu lieu. En dépit des actions judiciaires déjà ouvertes, toute la lumière sur le dossier est loin d’être apportée. Au contraire, l’affaire « 7février 2009 » fait actuellement l’objet de polémiques notamment de la part de l’opposition au régime transitoire. Pourtant, un besoin de justice s’est fait sentir au lendemain même de ce grand « massacre » qui a fait une vingtaine de victimes dont un journaliste et une centaine de blessés. Pas plus tard que jeudi dernier, l’ancien Chef d’Etat Albert Zafy a lancé un pavé dans la mare en soutenant que les tirs contre les manifestants ne proviendraient pas du Palais d’Ambohitsorohitra. Ce que l’ancien directeur de la sécurité présidentielle, le Général Raoelina, actuellement incarcéré dans le cadre de l’enquête sur la mutinerie de la BANI, a soutenu dans un mémorandum rendu public, il y a quelques mois. Cependant, pour la majorité de l’opinion nationale, il n’y a aucun doute sur la responsabilité de l’ancien régime dans le massacre. Le nom du chef de l’Etat démissionnaire Marc Ravalomanana lui-même figure dans le dossier transmis aux autorités judiciaires. Mais celui-ci réfute toute accusation contre lui et a réclamé une commission d’enquête indépendante pour faire la lumière sur les responsabilités dans ces événements. Plusieurs fois, l’ancien homme fort du pays, ainsi que ses partisans ont crié leur méfiance vis-à-vis de la machine judiciaire du pays en accusant une instrumentalisation de la justice au bénéfice des actuels dirigeants transitoires.
Mesures d’apaisement

Quoi qu’il en soit, cette affaire doit être élucidée. Du résultat des actions en justice dépendent, en effet, la mise en œuvre des mesures d’apaisement dans la mesure où, si on se fie à la feuille de route proposée par Leonardo Simao, les responsables de cette tuerie ne devront pas bénéficier d’une quelconque amnistie, l’acte pouvant être qualifié de « crime de guerre » ou encore de « violation grave des droits de l’homme et des libertés fondamentales ». Du côté des autorités transitoires, on évite d’entrer dans les polémiques ouvertes par l’opposition. Aujourd’hui, ils se contentent d’organiser un culte œcuménique qui se tiendra au sein même du Palais d’Etat et sans doute en présence du Président de la HAT. Bien sûr, ils estiment que seul l’appareil judiciaire du pays doit se prononcer et faire la part des responsabilités. Néanmoins, l’affaire « 7 février 2009 » pourrait connaître une fin semblable à celle du 10 août 1991. Actuellement encore, cette dernière n’a livré qu’une infime partie de la lumière et la responsabilité des uns et autres n’est pas encore bien établie. Pourtant, selon les spécialistes, « le besoin de réconciliation ne doit pas rimer avec impunité. Au contraire, la reconnaissance de responsabilité doit être à la base de la réconciliation nationale ».