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mercredi 15 juin 2011

Amnistie Tirs croisés contre Ravalomanana



Jean Eugène Voninahitsy (à dr.), membre du CT
Jean Eugène Voninahitsy (à dr.), membre du CT
Le retour de Marc Ravalomanana s’annonce difficile. En réaction à la déclaration de la SADC à Sandton, le régime de la transition s’oppose et fait blocage à son retour sur le sol malgache. En première ligne, Andry Rajoelina, président de la Haute autorité de la transition (HAT), est venu signifier hier, lors d’une déclaration à Ambohitsorohitra, que le retour de l’ancien président de la République n’est pas bienvenu dans le contexte actuel.
« L’ancien président Marc Ravalomanana ne pourra pas rentrer comme cela », a-t-il mentionné spécialement dans son allocution, faisant clairement référence aux peines auxquelles l’exilé politique est encore condamné. D’après Andry Rajoelina, « les crimes de sang ne bénéficient nullement d’amnistie ». En plus clair, dès son retour, Marc Ravalomanana devra purger ses peines.
Pas de garantie
Cette version est amplifiée par d’autres pensionnaires de la Transition, en l’occurrence le groupement politique « Autres Sensibilités » (les AS), majoritairement composé de membres du Congrès de la Transition (CT) de Tsimbazaza. D’après Jean Eugène Voninahitsy, « Marc Ravalomanana ne devrait même pas envisager son retour à Madagascar sous peine d’être arrêté ». Selon l’ancien prisonnier politique de Marc Ravalomanana, lui et ses compagnons de lutte ne laisseront pas l’ancien président de la République « comme si de rien n’était ». Le membre du CT va jusqu’à prévenir que « rien ni personne ne pourra garantir la sécurité de Marc Ravalomanana ».
Du côté du Conseil Supérieur de la Transition, le projet de loi d’amnistie fait son chemin. Comme l'on pouvait s’y attendre, le texte fait l’impasse sur « les crimes de sang », faisant penser certains à un texte fait sur mesure pour empêcher le retour immédiat de l’ancien président de la République.
L’« autre » ancien président de la République Didier Ratsiraka, lui, semble avoir eu les faveurs des actuels tenants du pouvoir. Déjà, Andry Rajoelina a, à maintes reprises, donné son accord pour le retour de l’amiral.

Régime transitoire Pas d’amendement à la feuille de route

Deux jours après les résolutions prises par la SADC à Sandton, le régime transitoire a réagi en décidant d’appliquer la feuille de route « sans condition » mais celle proposée par les médiateurs de l’organisation régionale et qui a été paraphée à Ivato par huit groupements politiques le 9 mars dernier. « La feuille de route est le fruit de toutes les réflexions et des réunions, du Teny Ifampierana à la conférence nationale et jusqu’au paraphe d’Ivato du 9 mars 2011. Ella a été proposée par la SADC elle-même et paraphée par 8 groupements politiques », a soutenu le Président de la HAT lors de son point de presse tenu hier à Ambohitsorohitra.
Andry Rajoelina a alors rappelé que les médiateurs eux-mêmes ont affirmé que cette feuille de route ne peut, en aucun cas faire l’objet d’un quelconque ajout et aucune force politique ne peut exercer un veto en ce qui concerne sa mise en œuvre. « Ainsi, moi et le régime transitoire respectons ce principe. Aussi, décidons-nous d’appliquer et nous appliquerons sans condition la feuille de route de la SADC », a-t-il ajouté. Lors de son point de presse, le Président de la HAT a également évoqué l’article 16 des résolutions de Sandton. Celui-ci stipule que « le Sommet a également exhorté la Haute Autorité de la transition (HAT) à autoriser les personnes malgaches en exil pour des raisons politiques à retourner dans le pays ». Selon la lecture de l’homme fort de la transition, cela veut dire que la SADC reconnait le pouvoir du régime transitoire de décider du retour ou non de ceux qui ont « choisi de leur propre chef de partir en exil ». En ce qui concerne l’ancien Président Didier Ratsiraka, Andry Rajoelina a réitéré qu’il peut revenir à Madagascar en espérant qu’« il se comportera en raiamandreny ».
Par contre, en ce qui concerne le retour de Marc Ravalomanana, le Président de la HAT a évoqué une nouvelle fois la feuille de route. Il a rappelé que ce document stipule que celui-ci doit attendre que la situation soit favorable. Mais dans la mesure où celui-ci a été condamné par la justice et que le « crime de sang » n’est pas amnistiable, l’ancien Chef d’Etat en exil à Johannesburg doit répondre de ses actes.

Opposition ferme

D’ailleurs, les Forces armées, dans une déclaration commune signée par le Directeur général de la Police nationale, le Commandant de la Gendarmerie nationale, ainsi que le Chef d’Etat-major général de l’Armée, « s’opposent fermement au retour dans l’immédiat de l’ancien président Marc Ravalomanana pour préserver l’ordre et la sécurité publiques ». Le communiqué conjoint précise que « les forces de l’ordre expriment leur détermination à prendre toutes les dispositions nécessaires dans la mise en œuvre de la présente déclaration ». Lors de son point de presse, le Président de la HAT a bien entendu évoqué, en filigrane, cette position des militaires qu’il a rencontrés quelques heures avant la déclaration.
Enfin, lors de sa rencontre avec la presse, Andry Rajoelina a réitéré une nouvelle fois que le régime transitoire organisera les élections ». On ne peut pas toujours attendre, nous devons aller de l’avant et les scrutins devront être organisés en toute transparence, avec ou sans le soutien de la communauté internationale dont il a remercié les efforts dans la recherche d’une solution à la crise au début de son point de presse.