Très prisé sur le marché international, le cours s’élève à 20 000 USD le gramme.
Toutes les pierres précieuses de qualité se trouvent à Madagascar. Et ce n’est pas dans une seule région ! Pour ne parler que de l’émeraude, deux nouveaux gisements ont été identifiés depuis ces dernières années, après le gisement de Mananjary qui est exploité depuis des années et qui n’est pas encore épuisé. C’est ce qu’a déclaré Bruno Ralison, le chef du département Science de la Terre au sein de la Faculté des Sciences à l’Université d’Ankatso.
Qualité au top. Le premier gisement se trouve à Ianapera près de la région d’Ampanihy et de Betroka. « Mais la prospection de cette pierre précieuse s’avère très coûteuse. En effet, on n’y trouve pour le moment que des gemmes de petite taille ne pouvant être exploitable que pour la confection des bijoux, notamment les bagues », a expliqué Bruno Ralison. « Cependant, la qualité est au top comparée à l’émeraude issu du gisement de Mananjary », a-t-il souligné. A première vue, c’est d’une pure cristallisation si les gemmes de Mananjary sont encore couvertes de Mica, une minérale de couleur noire. Cet enseignant chercheur tient à préciser que l’émeraude se définit comme une pierre précieuse de couleur verte comme le Béryl vert mais composée de chrome et de vanadium. « Sans ces deux minéralogies, c’est tout simplement du Béryl vert dont la valeur est également importante sur le marché international. En effet, le gramme s’achète aux environs de 200 000 Ar», a-t-il évoqué. En fait, la couleur et la cristallisation de l’émeraude de Ianapera sont de très bonne qualité.
20 000 USD le gramme. Quant au second gisement, c’est localisé à Befotaka dans le Midongy du Sud. « On y trouve des pièces écorcées, soit d’une très bonne cristallisation avec de couleur vive et de plus grande taille. C’est très intéressant sur le marché international », a raconté le chef de département de Science de la Terre. Notons que cette pierre précieuse commence à se raréfier sur le marché mondial. « Son prix ne cesse d’augmenter atteignant en ce moment à peu près 20 000 USD, soit l’équivalent de 40 millions en Ariary, si l’on se réfère à 2 000 Ariary le 1 USD, le gramme », a-t-il poursuivi.
Invasion chinoise. Etant donné que le pays regorge ces différentes pierres précieuses, comme l’émeraude, le saphir, le rubis et le diamant , ce chercheur a recommandé de bien structurer le secteur minier tout en favorisant le développement des petites mines. En effet, ce sont toujours les étrangers les plus riches qui dominent la filière sans apporter des retombées économiques positives pour les communautés locales. Une filière qui est en plus minée par l’informel. « Il s’agit notamment les Sri-lankais, les Thaïlandais et les Africains qui disposent chacun de leurs territoires dans la Grande île. Mais l’invasion tout récemment des exploitants chinois constituent actuellement un grand danger », craint-il. « Ces derniers exploitent des pierres industrielles en grande quantité par tonne comme le cristal de roche mais cette minéralogie est souvent accompagné de Béryl vert », a-t-il précisé.
Viabilité de la réserve. Il faut que l’Etat assure le rôle de régulation de ce secteur, selon toujours cet enseignant chercheur. Avant toute forme d’exploitation, il serait préférable d’entamer des études de production de la réserve minière afin de déterminer sa viabilité. La mise en place d’une banque de développement permettant d’appuyer les petits exploitants miniers est aussi indispensable. « Tout cela permet de mieux contrôler les pierres précieuses commercialisés tout en évitant l’exploitation sauvage », a-t-il conclu.