La 66e session de l’assemblée générale de l’Organisation des nations unies (ONU) débutera, sauf changement, à partir du 20 septembre prochain à New-York. En tant que membre à part entière de l’organisation, Madagascar devrait en principe être représenté à cette assemblée.
Normalement, tous les Etats membres sont conviés à cette assemblée… sauf peut-être certains qui pourraient en être « suspendus » pour diverses raisons. Jusqu’à preuve du contraire, Madagascar n’a pas encore été notifiée d’une telle suspension pour sa participation aux travaux de l’organisation, contrairement à ce qu’ont décidé à l’époque l’Union africaine et la Sadc.
En effet, peu après le début de la crise ou plus précisément dès le début de l’avènement du pouvoir actuel de Transition présidé par Andry Rajoelina, ces deux instances panafricaines se sont empressées de décider la suspension de Madagascar de leurs organisations respectives. Et ce, malgré le fait que par la suite, elles ont été chargées du processus de sortie de crise à Madagascar… conformément au principe international de subsidiarité en matière de règlement de conflit.
Mais cela étant et malgré la mésaventure subie par la délégation malgache à la session de 2009, les représentants du pouvoir de Transition ont pu siéger à tous les travaux et rencontres qui se sont succédé depuis et jusqu’à maintenant … suite à une décision adoptée par la 73è séance plénière de l’assemblée générale le 23 décembre dernier, sur recommandation de la commission de vérification des pouvoirs. Cette reconnaissance des pouvoirs de Madagascar a été ainsi acceptée et adoptée, lesquels ne peuvent, en principe, souffrir d’aucune contestation « jusqu’à mi-septembre prochain » (c’est-à-dire la mi-septembre de cette année).
C’est ce qui explique cette participation malgache aux différentes rencontres qui ont été tenues sous l’égide des Nations unies depuis le début de l’année.
Quelle reconnaissance internationale ?
Maintenant, la question se pose de savoir si, en vertu de cette reconnaissance de pouvoirs qui court jusqu’au délai annoncé, Madagascar pourra avoir ses représentants à cette prochaine session ? Une session qui ne manquera pas vraisemblablement de statuer sur tous les dossiers ayant trait à des situations conflictuelles dont celui du pays… même si la situation actuelle n’a rien d’un véritable conflit (armé) comme ce qui se passe dans certains autres pays membres de l’ONU.
En tout cas, il est fort probable que les membres du groupe international de contact pour Madagascar (GIC-M) y seront consultés pour émettre leur recommandation concernant la sortie de crise.
Mais d’ores et déjà, il importe de remarquer qu’une telle recommandation, si elle est adoptée, ne saurait être assimilée à une reconnaissance internationale du pouvoir de Transition mais uniquement et tout simplement à une reconnaissance internationale de la feuille de route pour la sortie de crise. Néanmoins, il est aussi fort probable que les institutions actuelles de la Transition soient maintenues, dans la mesure où la version « à signer » de ce document semble avoir retenu toutes les dispositions antérieures y afférentes. Auquel cas, on pourrait quand même parler d’une reconnaissance internationale du pouvoir en place.
Quoi qu’il en soit, le mérite de cette reconnaissance est que cela va dans le sens d’une réouverture de tous les robinets de financements, notamment ceux destinés à l’appui du processus électoral avant toutes les autres aides aux projets de développement et particulièrement budgétaires lesquelles ne reprendront normalement qu’après la mise en place des nouvelles institutions de l’Etat.