La venue d''une délégation de Emirates au mois de décembre 2011 n'a pas laissé l'État malgache insensible. Selon le ministre du Tourisme, Jean Max Rakotomamonjy, Madagascar a déjà fait savoir à la compagnie son intérêt pour une éventuelle coopération.
Une lettre a été envoyée en ce sens à la compagnie Emirates, a fait savoir le patron du Tourisme. Il a cependant souligné que la venue d'une compagnie de cette envergure nécessite plusieurs préparations, et notamment dans le cadre des infrastructures. « Si Madagascar ouvre son ciel maintenant, on risque de faire face à de vrais problèmes. Nous n'aurons pas assez d'infrastructures pour recueillir les touristes », poursuit-il.
Une vraie opportunité
Irène Andréas, ancienne ministre du Tourisme et actuelle présidente du Conseil d'administration de « National Tourism Development » confirme ce souci d'infrastructure. D'après elle, cette compagnie aérienne pourrait constituer une vraie opportunité pour le développement touristique de Madagascar. Cependant, il faut prendre des précautions. « Emirates pourrait nous servir pour allier d'autres points. Mais si sa clientèle est essentiellement constituée par des Arabes, il serait préférable de donner une île, par exemple, à sa disposition. Elle pourra de ce fait construire des infrastructures luxueuses qui répondraient à leur demande », indique la spécialiste du secteur.
Apparemment, les touristes arabes sont très exigeants en terme de norme et qualité et réclament des infrastructures plus appropriées à leur mode de vie. « Mais, par contre, si la compagnie nous ramène des clientèles d'autres pays tel qu'Afrique du Sud, ce serait vraiment très intéressant », poursuit-elle.
Malgré cet intérêt conditionné de la Grande île, la compagnie aérienne Emirates n' a pas encore dévoilé publiquement si finalement la destination Madagascar l'intéresse ou non. « Emirates Airline est habitué à se déplacer dans un pays pour constater de visu les infrastructures et les opportunités que peuvent offrir la destination. C’est en fonction de ces constats qu’elle décide de s’installer ou non. Et pour le cas de Madagascar, je ne peux pas encore affirmer si finalement le marché l’intéresse ou non », rapporte Siobhan Bardet, responsable de la relation publique du groupe Emirates.
Méfiance de certains responsables
Si Emirates est perçue comme une opportunité touristique, des sources indiscrètes indiquent que la venue de Emirates dans la Grande île n’est pas le souhait de tout le monde. Certains responsables craignent les conséquences que ça pourrait avoir sur la compagnie nationale malgache. Avec la situation actuelle d’Air Madagascar, la venue de Emirates pourrait, en effet, lui être fatale comme tel a été le cas d’Air Seychelles. En effet, Seychelles a opté pour l'open sky en 2005. Cette décision a favorisé la venue des autres compagnies telles que Etihad Airways, la compagnie aérienne nationale des Emirats Arabes Unis (EAU), Quatar Airways et Emirates, bien sûr.
La compagnie nationale seychelloise n'a pas supporté cette concurrence et a failli faire un crash mortel jusqu'à ce que Etihad a décidé de lui tendre sa main et a ainsi acheté 40% de son action en janvier.
La compagnie nationale seychelloise n'a pas supporté cette concurrence et a failli faire un crash mortel jusqu'à ce que Etihad a décidé de lui tendre sa main et a ainsi acheté 40% de son action en janvier.
Photo : Le Boeing 777-300 de la compagnie Emirates a besoin d’une infrastructure aéroportuaire adéquate.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire