« Tier 3 ». A travers ce classement du plus bas niveau en matière de traite des personnes publié dans le rapport mondial sur le sujet, Madagascar est menacé par les Américains de la poursuite de la suspension des aides non humanitaires et non liées au commerce.
Dans le communiqué y afférent, l’on peut lire : « Madagascar a chuté jusqu’au plus bas niveau, « Tier 3 », ce qui signifie qu'il peut être exposé à des restrictions légales pour l'année financière ultérieure en ce qui concerne l'aide étrangère non humanitaire et non liée au commerce et, dans certaines circonstances, la retenue de fonds pour la participation des représentants ou employés du gouvernement aux programmes d'échanges éducatifs et culturels. En outre, le président (celui des Etats-Unis) peut charger les directeurs exécutifs des États-Unis aux institutions financières internationales de refuser les prêts ou toute autre utilisation de fonds (autres que pour des raisons humanitaires, liées au commerce, ou certains types d'aide au développement) pour les pays au niveau « Tier 3 ». Il ressort de ces nouvelles menaces brandies par les Etats-Unis que le retour des exportations de Madagascar sous l’AGOA n’est pas encore pour demain.
Rappelons qu’environ la moitié des exportations du secteur textile des entreprises franches était destinée au marché américain avant la crise politique malgache. La suppression brusque des avantages procurés par cette loi américaine dont la franchise douanière et l’absence de quotas, a conduit à la fermeture de plusieurs unités de la zone franche et à la suppression de plusieurs milliers d’emplois. Résultat : le secteur informel se développe beaucoup et compte 65% des actifs selon les données de la Banque mondiale et cette situation est le reflet des licenciements massifs dans la zone franche, notamment dans la capitale. Et qui dit informel dit emplois précaires assortis de conditions également précaires et souvent mauvaises. Malgré tout, les Etats-Unis semblent ne pas prendre en compte cette donne qui a toutefois des facettes humanitaires. Au contraire, ils durcissent leur position par rapport à la crise à Madagascar et sont donc prêts à infliger de nouvelles sanctions au pays.
Certes, la Grande Ile a du mal à juguler les problèmes liés aux employés malgaches qui travaillent au Liban, mais cette situation ne date pas d’aujourd’hui. Il faut aussi relever qu’à travers le rapport sur la traite des personnes, les Etats-Unis veulent « stimuler l’action et créer des partenariats à travers le monde dans la lutte contre l’esclavage moderne ». Il faut seulement remarquer que depuis 2009, les USA deviennent de plus en plus agressifs vis-à-vis de Madagascar. Il faut seulement rappeler que s’ils continuent de pointer du doigt « le putsch » du 17 mars 2009 et de refuser catégoriquement de changer de position par rapport à la crise malgache, il faut aussi souligner que les Etats-Unis sont loin de jouer la transparence et la démocratie : ils n’ont produit aucun rapport sur la clôture prématurée du projet MCA. Si ledit rapport existe, il n’a pas été publié. En ce qui concerne les aides, les Etats-Unis arrivent en 3ème position en ce qui concerne les fonds non remboursables.
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