A Madagascar, alors que l’actualité politique est en suspens avant la décision de la SADC (Communauté de développement d’Afrique australe) sur la feuille de route des élections présidentielles, ce sont des questions socio-économiques qui font surface. La compagnie Air Madagascar a été sanctionnée par la Commission européenne, les pétroliers sont en conflit ouvert avec le régime, la Jirama, qui distribue l’eau et l’électricité, est en souffrance, et, depuis quelques jours, on s’inquiète du début d’un bras de fer entre les autorités et les commerçants grossistes. Ces derniers ont fait une grève la semaine dernière et ont menacé d’intensifier les manifestations si leurs revendications ne sont pas entendues.
Les revendications des commerçants visant à protester contre les mesures d’ordre à assainir les marchés et à remplir les caisses de l’Etat sont assez techniques, mais ce sont les conséquences de cette grogne qui inquiètent les consommateurs. En effet, l’accès aux produits de première nécessité dans les petites épiceries de quartier pourrait-il être bloqué ? Les autorités veulent assainir les marchés mais aussi remplir un peu mieux les caisses de l’Etat. C’est pourquoi elles avaient annoncé un renforcement des vérifications des ventes. Cette mesure censée protéger les commerçants formels face à l’afflux des nouveaux arrivants sur le marché du commerce de gros n’a pourtant pas satisfait les bénéficiaires présumés. Ceux-ci réclament au contraire un allègement des procédures. Les grossistes contestent par la même occasion la taxation de 10% du chiffre d’affaire, clamant que leur marge bénéficiaire est beaucoup trop faible.
Face à cette situation inconfortable qui pénalise l’approvisionnement des détaillants et menace les consommateurs, une rencontre a eu lieu avec les ministères de tutelle et des autorités municipales en vue d’apaisé les manifestants.