Des besoins de 700 millions US dollars
Afin de réduire de moitié le taux de pauvreté dans la Grande île d’ici 2015, Hery Ramiarison, Economiste Professeur à l’Université d’Antananarivo, estime des besoins de 700 millions US dollars étant donné la faiblesse de l’épargne nationale. Ensemble, ces capitaux vont supporter un taux d’investissement jusqu’à 30 pour cent afin de soutenir une croissance de 7 à 8 pour cent par an.
Dans son étude, l’Economiste Hery Ramiarison prévoit des besoins nationaux de 700 millions US dollars pour financer l’investissement au niveau national en partant de l’idée que l’investissement est une source de richesse. Selon l’Economiste, l’épargne nationale est trop faible pour soutenir un tel niveau de croissance. Avec un taux d’épargne de 13 pour cent du PIB seulement, il estime que les besoins en capitaux et de devises additionnelles représentent encore de 13 à 17 pour cent du PIB par an afin de soutenir un taux d’investissement annuel de 26 à 30 pour cent du PIB. Il faut préciser que l’attirance des capitaux étrangers est fortement recommandée par les experts internationaux depuis les années 80 du fait qu’ils peuvent combler les déficits de la balance des paiements extérieurs sans risque majeur d’inflation d’une part, et de supporter l’investissement au niveau national, d’autre part.
Dans la réalité
L’Economiste en question a très bien précisé dans son étude qu’on devrait attendre le plus les effets indirects que les effets directs. La création d’emplois est déjà une bonne chose, mais rester éternellement main-d’œuvre va se traduire par une autre lecture . Force est de constater que la réalité tend sérieusement vers cette situation. Pour lui, les effets d’entraînement issus de la théorie de la croissance endogène ou le transfert de technologie vers la population locale est ce qu’on devrait attendre ( le plus important) de ces investissements étrangers ; mais cela n’a jamais existé. Il a néanmoins précisé que ce transfert de technologie ne se réalise pas automatiquement, il faut un certain niveau de capacité ainsi qu’un effort de la part des autorités. Cela explique pourquoi 10 pour cent de la croissance seulement partagent les 90 pour cent de la population malgache. Avec cette croissance de 7 à 8 pour cent donc, la population a plus de chance de réduire sa pauvreté et ne pas accéder au développement.
Si main-d’œuvre ne nous suffit pas ?
L’Etat pense sûrement que si les capitaux étrangers ne viennent pas, on aura des difficultés à gérer l’équilibre global et qu’on n’a pas vraiment de solution pour mobiliser les jeunes sans emploi. C’est une croyance et est conséquente, d’autant plus que la formation académique est collée sur cette vision. C’est pourquoi on échappe difficilement à cette vision et l’on est dépendant éternellement de ces bailleurs. L’énorme malentendu vient du fait que ce n’est pas le capital qui mobilise le travail, la seule source de richesse, c’est plutôt la monnaie. Les investisseurs étrangers utilisent plutôt leur monnaie pas le capital. Dans la réalité, il y a des médecins qui ne trouvent pas d’emploi alors que de l’autre côté, il y a des malades qui ont besoin de praticiens. Ainsi, le problème de débouchés c’est le problème essentiel de l’économie. Bref, c’est la monnaie qui peut résorber ce problème de débouchés, elle est la seule « chose » qui peut mobiliser le travail. En faisant croire que c’est le capital qui mobilise le travail, les partenaires multilatéraux ont réussi à activer leurs machines économiques dans la Grande île depuis des décennies, et n’engendrant qu’une dépendance de plus en plus forte du pays envers eux. On peut se développer avec la monnaie, on a l’« ariary ». Il s’agit-là d’une vraie théorie économique qu’on a toujours essayée, au fil du temps, de nier(refuter) afin de mener une domination mondiale. Seulement, il faut un Etat souverain pour pouvoir exercer cette souveraineté. C’est avec la monnaie nationale qu’on doit chasser la bonne monnaie, le dollar. Ce qu’on fait aujourd’hui est le contraire, on emprunte le dollar pour faire sortir plus de dollars. Eric Mandrara, un Enseignant chercheur à l’Université d’Antananarivo souligne en effet qu’on doit parler des faits plus importants pour sortir le pays dans son état de sous-développement. Il est le seul Economiste malgache à avoir affirmé que la monnaie, le système, l’Etat sont les choses qui peuvent mobiliser le travail et non le capital.
Et c’est la plus importante selon cet Economiste. Tout en ajoutant que « le choix principal n’est pas d’opposer le libéralisme à l’interventionnisme, mais plutôt le capital et de la monnaie comme facteur dynamique ».
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