L’ancien président malgache Marc Ravalomanana, qui vit en exil en Afrique du sud depuis mars 2009, pourra retourner à Madagascar, a annoncé mardi à Antananarivo le ministre des Affaires étrangères de la Haute autorité de la transition (HAT), Hippolyte Ramaroson.
Il a fait cette annonce après avoir rencontré le dr Léonardo Simao, émissaire de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).
"Sur le retour au pays de l’ancien président Marc Ravalomanana, tous les Malgaches peuvent retourner àMadagascar quand ils veulent", a précisé Ramaroson, affirmant qu’une feuille de route serait paraphée mercredi.
"Vous allez voir demain la formule pour la réalisation de son retour après la signature de la feuille de route de la SADC", a-t- il déclaré.
"Seules les élections peuvent sortir Madagascar de la crise politique qui a commencé en décembre 2008", a souligné le vice- amiral en citant les spécialistes de l’ONU, disant que des élections acceptées par tous, y compris la communauté internationale, nécessitent 10 à 11 mois de préparation.
"Une commission ad hoc sera mise en place pour étudier l’ indemnisation des victimes de la crise politique àMadagascar depuis 2002", a-t-il dit.
Ravalomanana, président de Madagascar du 2002 à 2009, s’est exilé au Swaziland le 25 mars 2009 puis en Afrique du sud, après que les militaires ont manifesté leur support à Rajoelina pendant les émeutes survenues en décembre 2008.
M. Ravalomanana a voulu retourner à Madagascar le 19 février dernier, mais il a été empêché en dernière minute par la Haute Autorité de la Transition.
La SADC ont récemment posé une feuille de route pour la résolution de la crise polique à Madagascar. Les partisans du régime de la transition ont annoncé mercredi dernier que la signature de cette feuille de route devrait avoir lieu cette semaine. Ils ont également affirmé vouloir voir se tenir les élections présidentielle et législatives au mois de septembre 2011.
Selon la feuille de route, Andry Rajoelina reste le président de la transition et qu’un gouvernement de transition d’union nationale consensuel et inclusif sera formé et dirigé par un Premier ministre de consensus.
Elle stipule que le Premier ministre sera nommé par le président de la transition sur les personnalités proposées par les politiciens mais il ne peut être originaire de la province du président de la transition, ni être issu des partisans du président.
La composition des institutions de la transition comme le parlement de la transition et la Commission électorale nationale indépendante (CENI) sera élargie en intégrant les partisans des autres mouvances.
Le gouvernement de transition sera chargé de l’administration des affaires courantes du pays et s’abstiendra de prendre de nouveaux engagements à long terme.
"Le président de la transition, le Premier ministre de consensus et les membres du gouvernement sont tenus de démissionner de leurs fonctions 60 jours avant la date du scrutin, s’ils décident de se porter candidats aux élections législatives et présidentielles", stipule la feuille de route.
"Une amnistie large pour tous les événements politiques intervenus entre 2002 et 2009 sera octroyée mais sont exclus de l’amnistie les crimes contre l’humanité, les crimes de guerre, les crimes de génocide et d’autres violations graves des droits de l’homme et des libertés fondamentales ainsi que les détournements de fonds publics", selon la feuille de route.
Les dirigeants de la transition s’engagent à veiller à la protection de la famille et des biens de Marc Ravalomanana. "En échange, ce dernier doit s’engager à s’abstenir de toute action déstabilisatrice au cours de la transition.
Cependant, les mouvances des trois anciens présidents de la République - Marc Ravalomanana, Didier Ratsiraka et Zafy Albert - ont annoncé qu’elles ne vont pas signer cette feuille de route, estimant que celle-ci donne trop de pouvoir à leur adversaire politique, le président de la HAT, Andry Rajoelina.
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