Lors d’un séminaire religieux organisé dimanche dernier à Ambohipo, Andry Rajoelina, président de la Haute Autorité de la Transition (HAT), a fait un don de matériels de sonorisation en faveur des séminaristes. Déclenchant par la même occasion un tollé au sein de l’opinion publique malgache qui s’interroge aujourd’hui sur la laïcité de l’État.
L’ affaire a été révélée ce matin par le site d’information en ligne, l’Express de Madagascar. Le journal qui s’interroge sur le "comportement" du président de la Haute Autorité de la Transition (HAT), Andry Rajoelina, pointe du doigt les similitudes entre les pratiques longtemps exercées par Marc Ravalomanana, l’ex- président malgache et celles, aujourd’hui, mises en place par son successeur. Mais d’après cette même source, les points de vue exprimés au sein de la population malgache s’opposent. Dans la classe politique, on redoute déjà que l’histoire de se répète.
« Faire un don au profit d’un temple et de ses fidèles ne va pas sans arrière-pensée. Surtout que le Conseil chrétien des Églises (FFKM) se mobilise actuellement pour contribuer à la résolution de la crise. Nous pensons donc que Andry Rajoelina a mis en œuvre une stratégie pour influer sur l’opinion », a déclaré Harison Razafindrakoto, un des fervents opposants au précédent régime.
Une position que le pasteur Nestor Razafindramanitra de la Société civile récuse. Le membre du Comité d’organisation de la conférence nationale a évoqué que citoyen à part entière vivant dans une société, tout dirigeant étatique est libre dans ses initiatives. « Le pouvoir dispose d’une enveloppe destinée aux œuvres sociales. Il devrait seulement éviter le favoritisme dans ses agissements », a-t-il souligné au téléphone hier.
De son côté, un professeur de Droit à l’Université, interrogé par le journal malgache, s’est voulu objectif dans son analyse de la situation en avançant que Andry Rajoelina aurait dû procéder à la donation plutôt à titre personnel qu’en tant que chef d’État. Il a ajouté qu’avec sa conviction chrétienne, il aurait dû faire ce don de matériel de sonorisation dans la discrétion.
Concernant l’affaire d’exorcisme, à tendance pornographique, tourné dans l’enceinte de la Nouvelle Église Protestante de Madagascar (FPVM) à Antaninanandrano, l’État malgache a fait savoir qu’il porterait le dossier devant le Conseil des ministres.
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