3 000 à 4 000 ariary le kilo sur le marché de la capitale, c’est actuellement le prix des oranges qui commencent à se raréfier en cette période de l’année. Le prix au producteur est aux alentours de 2 000 ariary/kg. D’après le dernier bulletin du Projet de soutien au développement rural (PDSR), cette filière est très juteuse. C’est au sens propre et au sens figuré du terme car depuis plusieurs années déjà, les oranges présentent une qualité améliorée. Pour ne rien gâcher, ils rapportent aux producteurs. Un planteur peut réaliser jusqu’à un chiffre d’affaires de 180 millions d’ariary à la 4ème année de fructification pour 1 ha d’orangers (soit 330 plants). Dès la deuxième année de plantation pourtant, un oranger donne des fruits à raison d’un rendement moyen de 50 kg par pied. Le rendement augmente d’année en année et atteint 160 kg à la 3ème année et 300 kg la quatrième année, soit après 5 ans de la mise en terre du jeune plant. De plus, l’oranger s’adapte sur plusieurs régions du pays dont l’Analamanga, l’Amoron’i Mania, l’Atsinanana, le Moyen-Ouest. Les spécialistes de la filière soulignent qu’il faut adopter les bonnes techniques de production pour obtenir des fruits de même calibre répondant aux exigences des marchés.
Parmi les structures qui font la promotion de la filière, l’ONG Haingonala encadre des paysans dont la clientèle est composée de grandes surfaces, d’établissements hôteliers et de restaurants. L’orange est parmi les fruits qui rapportent et ce n’est donc pas par hasard que le ministère de l’Agriculture mise sur l’arboriculture fruitière. Cette année, l’objectif est d’inciter les paysans à planter 1 500 000 plants fruitiers. Et à l’horizon 2015, Madagascar devrait avoir les matières nécessaires pour augmenter la production et l’exportation de fruits transformés. De plus, l’arboriculture fruitière peut se pratiquer sur les 22 régions du pays. Les fruits tropicaux s’acclimatent essentiellement sur les zones côtières tandis que les fruits tempérés et semi tempérés se trouvent sur les hautes terres. Le PSDR affirme toutefois qu’à la suite de différentes recherches, des fruits tempérés peuvent désormais s’acclimater dans des zones côtières et inversement, les hautes terres accueillent bien des fruits tropicaux. C’est l’un des rares points positifs du changement climatique et c’est une opportunité à saisir pour diversifier les activités agricoles. Pour l’Analamanga, la Direction régionale du développement rural (DRDR) sensibilise les paysans à démarrer la campagne de culture fruitière en novembre prochain. L’oranger et l’avocatier sont les plants fruitiers choisi dans le plan stratégique élaboré par la direction. Ce plan comprend aussi la mise en place de pépinières dans les communes.
Outre l’orange, la pomme fait aussi partie des fruits juteux en matière de revenu. Dans la plupart des cas, un produit se présente comme tel lorsque la filière est bien organisée. C’est le cas pour la pomme qui compte une plateforme de producteurs dans la région du Vakinankaratra où la production était de 30 000 tonnes en 2009. Si la bonne partie de la production fruitière est écoulée sur le marché, un volume encore modeste s’exporte. Si l’on prend le cas du litchi, l’exportation est autour de 20 000 tonnes par an, alors que la production est estimée à 100 000 tonnes. Pour le moment, seule une infime partie de ce gros volume est transformée. D’autres fruits comme les mangues sont également exportés mais encore à faible quantité, toujours faute d’une meilleure valorisation. Il faut seulement souligner que depuis quelques années, des opérateurs commencent à investir dans la production de pâtes de fruit, de confitures, de fruits séchés…
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