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mardi 15 février 2011

Atsinanana Le saphir de Mandraka, entre rêve et réalité

Les chercheurs illégaux de saphir ont investi les bords de la rivière traversant le village de Mandraka.Les chercheurs illégaux de saphir ont investi les bords de la rivière traversant le village de Mandraka.
La situation actuelle de crise du pays nourrit encore chez certains l’espoir d’une vie meilleure. A l’image de ce qui se passe dans le fokontany de Mandraka, dans le district de Toamasina II, où l'on compte s'enrichir avec la fameuse pierre bleue. 
Se trouvant à plus de 40 km de la ville de Toamasina, dans la brousse, Mandraka est devenu célèbre après que des rumeurs sur l'existence d'un filon de saphir, trouvé le long de la rivière traversant le village, se sont répandues.
Un raz-de-marée de personnes voulant avoir leurs parts de chance a submergé cette petite localité réputée pour la production de papaye, qui plus est en fournit jusqu'à maintenant la ville de Toamasina.
Venant des quatre coins de l'Île, tous espèrent trouver la pierre bleue pour devenir riches et sortir de la pauvreté grandissante. Mais il y a aussi les profiteurs et les arnaqueurs sans scrupules.
Pourtant, cet espoir risque d'être de courte durée, quand les bulldozers chinois, sous la protection des forces de l’ordre, vont bientôt saccager les abris de fortune que les mineurs ont érigés le long de la rivière.
« Un ami m’a raconté qu’un de ses amis a trouvé du saphir ici, et qu’il est ensuite devenu riche. C’est ce qui m’a fait décider de tenter ma chance », raconte Jules, originaire de Toliara.
Ce jeune homme de 25 ans a fait le voyage avec toutes ses économies en poche. Et il n’y a pas que lui, des jeunes désœuvrés de Nord jusqu’à l’extrême sud de Madagascar ont rejoint ce supposé nouvel eldorado.
La situation s’est vite empirée, de nouveaux villages se sont formés le long de la rivière.
« Nous avons construit ces cases avec ce que nous avons trouvé et avec le peu que nous avons », explique Jean, originaire d'Antsiranana.
Les abris en bambou ont proliféré, et des boutiques ont été ouvertes pour répondre aux besoins des migrants à la recherche de la fortune.
Les tensions ont commencé à monter, mais en bon chef de fokontany le président a réuni les exploitants et a érigé quelques règles, pour que les autochtones puissent profiter d'une manne financière.
«Toute personne voulant exploiter une parcelle doit payer 4 000 ariary tous les jours aux habitants du village », précise le chef fokontany.
Destruction environnementale
A l’instar de ce qui s’est passé à Sakaraha ou à Andilamena, Mandraka sera source de problèmes. L’endroit où se trouvent les exploitations actuelles fait partie du terrain dont la société d’Etat chinois Mining Land a obtenu un permis de recherche en vue d’une exploitation minière.
« C’est en vertu de ce permis que la société en question a sollicité l’Etat malgache l'expulsion de tous ces gens », explique le chef de région de la région Atsinanana.
De fait, à la tête d’une délégation de directeurs régionaux des ministères concernés, le chef de la région Atsinanana est descendu sur le terrain pour constater de visu la réalité. Bien qu'en situation irrégulière, les mineurs ont proposé une négociation.
« C'est toujours ainsi qu'on procède, par exemple à Sakaraha, Andilamena, et Vatomandry », explique un des mineurs. Et qu’il promet de ne pas se laisser facilement jeter dehors. « Tout le monde a le droit d’avoir sa chance de bonheur », s’insurge-t-il.
La présence de tous ces gens d’un coup à Mandraka a généré divers désordres écologiques. « La nature ne peut pas s’adapter à la venue massive et brutale d’autant de personnes », explique un agent du ministère de l’Environnement.
L’écosystème est fortement perturbé, car aucune précaution n’a été prise, et tous ne savent pas comment faire. « C’est tout à fait logique si tout est détruit en un mois ce que la nature a construit depuis des dizaines d’années », s'emporte-t-il.
C’est avec cet argument que la société d’État chinois s’appuie pour expulser les mineurs illégaux. C'est elle qui va réparer les dégâts et non ces gens-là, car l'exploitation est en son nom.
L’Etat malgache se trouve face à un dilemme : ne pas laisser son peuple exploiter ses ressources minières, ou bien ne pas tenir parole vis-à-vis d'un investisseur étranger, qui est le plus grand allié actuel.
D’où la solution d’octroyer une partie du périmètre aux mineurs illégaux tout en les régularisant. Mais la société d’Etat chinois Mining Land acceptera-t-elle de partager l'exploitation ? C'est toute la question.

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