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mardi 28 décembre 2010
Télécommunications Un projet de passerelle unique crée des vagues
Les trois principaux opérateurs en télécommunication à Madagascar - Telma, Orange et Airtel - ont publié conjointement un communiqué condamnant un projet de mise en place d’une « passerelle internationale unique ».
Selon ce projet évoqué le 15 décembre dernier en conseil des ministres, tous les opérateurs locaux devraient faire transiter leurs communications internationales par cette passerelle opérée par une société privée.
Les opérateurs relèvent que ce projet s’accompagnera d’une nouvelle taxe perçue sur chaque communication internationale, ce qui en renchérira de manière significative le coût et accroîtra de facto l’isolement économique et social de Madagascar. Le monopole dont bénéficiera la société privée gérant cette passerelle lui permettra de bénéficier d’une confortable rente de situation, et remettrait en cause tous les principes de libéralisation.
Les opérateurs affirment avoir l’intention de s’opposer par tous les moyens de droit à ce projet, qui à leurs yeux contrevient à plusieurs textes essentiels : la convention internationale de Melbourne de 1988 portant règlement des télécommunications internationales, la loi de 2005 portant réforme institutionnelle du secteur des télécommunications et même la nouvelle Constitution.
Ils soulèvent que le projet ouvre le champ libre à des dérives qui violent le droit à l’intimité de chaque citoyen, et pose de graves problèmes de sûreté et de sécurité nationales.
Selon certaines sources, ce projet qui imite d’autres ayant récemment fleuri en Afrique (Côte d’Ivoire, Gabon, Ghana, Sénégal...) serait très avancé. Les suspicions politico-économiques sont grandes car une société au nom de Vocalpad serait sur les rangs et quasiment prête à opérer, alors que la loi de 2005 exige explicitement le lancement d’appels d’offres publics pour l’attribution d’autorisations d’opérer.
Si ce projet se réalise, bon nombre d’activités d’externalisation de services vers Madagascar seront remis en cause. Et ce alors même que l’actuel directeur général de l’Office de régulation et ancien ministre en charge du secteur, Augustin Andriamananoro, affirmait il n’y a pas si longtemps qu’avec ce genre d’activités, Madagascar n’avait nul besoin des entreprises textiles de l’AGOA...
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