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mardi 28 décembre 2010

Environnement des affaires: Les risques pays demeurent élevés

Une note C tant pour les risques pays que pour l’environnement des affaires. C’est la notation attribuée à Madagascar par Coface, une agence internationale de notation des risques pays. Cette note-là frise la ligne rouge. Comme quoi, l’environnement des affaires est loin d’assurer aux opérateurs économiques et aux investisseurs un minimum d’assurance pour développer leurs activités ou pour injecter de nouveaux investissements. 2011 ne s’annonce pas apparemment sous de bons auspices, d’autant plus qu’elle sera parsemée d’une série d’élections. Dans un pays encore en proie à la crise, une élection peut créer une éventuelle instabilité politique, tout ce que le milieu économique veut éviter. Dans ce cas, le régime de la transition et les futurs dirigeants de la 4ème République auront fort à faire pour faciliter les choses au monde des affaires. En attendant, les indicateurs sont au rouge. La Coface évoque les impacts désastreux de la combinaison de la crise politique et de la crise économique, la remise en cause des flux d’Investissements directs étrangers (IDE), la suspension d’une part significative de l’aide extérieure (hors aides humanitaires).
Il faut y ajouter l’effondrement de la demande étrangère qui a fait chuter les exportations dont les textiles, les produits miniers et de la pêche. Et puis, la Coface précise : « La persistance de la crise politique freine la reprise de l’activité. La relance des flux d’aide internationale reste en effet suspendue au retour à l’ordre constitutionnel. Dans ce contexte, le secteur du BTP, tributaire de l’aide au développement, devrait rester atone. Par ailleurs, l’achèvement des mines d’ilménite, de nickel-cobalt et de charbon reste suspendu à la reprise des flux d’aide internationale et au maintien des IDE. En outre, le secteur touristique, malgré un léger rebond, continue de pâtir de l’incertitude politique ». Mais l’agence de notation souligne que malgré les remous politiques, l’administration continue de fonctionner. Elle doit se serrer la ceinture avec le gel des 40% de l’aide étrangère Ce qui a obligé l’Etat à réduire en 2009 et en 2010 les dépenses d’investissement dans des secteurs comme la santé et l’éducation. Par contre, il a toujours honoré les échéances de paiement des dettes et les traitements des fonctionnaires.
Mais si la dette est soutenable (25% du PIB) grâce aux allègements et annulations, elle est exposée à la volatilité des termes de l’échange selon la Coface. Ces différents points de l’appréciation des risques pays ne font pas encore de Madagascar un pays où il est fait bon de développer ses activités et/ou d’investir. A titre de comparaison, la note pays du Mozambique est B, soit une note meilleure par rapport à celle de Madagascar. En revanche, ce pays a une note D pour ce qui est de l’environnement des affaires, soit un environnement pire comparé à celui de la Grande Ile. Sinon, le Kenya a les mêmes notes que Madagascar, alors que l’île Maurice a des indicateurs au vert avec une notation A3. Malgré un environnement morose, la Coface relève les points forts de Madagascar dont l’important potentiel agricole, la quasi-autosuffisance en riz, les importantes ressources minérales et hydrauliques, le potentiel touristique.

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