Les responsables de Voahary Gasy face à la presse, hier
Le marché de carbone constitue une véritable source de financement pour le pays. Cependant, des obstacles restent à franchir.
Six millions de dollars par an, la somme que l'Etat pourrait gagner par an dans le crédit carbone, pour les 9 millions d'hectares de forêt selon l'Alliance Voahary Gasy. Cependant, le manque de compétence des organismes malgaches dans les négociations freine l'avancée, et des séances de formation s'avèrent nécessaires. « Jusqu' ici, des entités internationales négocient les crédits carbone pour Madagascar. Aucun organisme malgache n'est recensé dans ce domaine, bien que les propriétaires fonciers soient les premiers bénéficiaires de ce mécanisme », indique Andry Ralamboson Andriamanga, coordinateur national de l'Alliance Voahary gasy.
« Les ressources malgaches doivent être formées sur les techniques de négociations », précise ce responsable.
Efficacité ?
L'inadéquation du cadre juridique par rapport à la réalité constitue également un blocage. La situation des communautés de base ou VOI (Vondron'olona Ifotony) valorisant les forêts sans être propriétaires des terres en constitue un exemple concret. Le développement de ce domaine repose aussi sur la transparence des données concernant le domaine, des projets financés avec le fonds. « Le crédit carbone est un marché porteur de revenus financiers, mais pour contribuer véritablement au développement du pays, il faut que toutes les informations soient transparentes », déclare toujours le coordinateur national. « Il est essentiel de connaître l'organisme de vente, la somme obtenue réellement, les projets qui ont fait l'objet de financement », soutient-il. Selon une source proche du sujet, pour le moment, un seul contrat de vente a été établi entre la forêt Makira et la société DELL.
Si tels sont les apports potentiels du marché de carbone sur les ressources de l'Etat, l'efficacité du système sur la réduction de la pollution reste à vérifier. « Le mécanisme du crédit carbone repose sur le fait que des industries obligées de polluer compensent en finançant un projet de conservation de carbone. Selon l'Alliance panafricaine pour la justice climatique, celui qui pollue paie. L'environnement mondial est un, ce qui est détruit peut être compensé », explique un technicien. « Quant à l'efficacité du système, des analyses ou études n'ont pas encore été réalisées pour confirmer la contribution véritable à la réduction de la pollution », conclut-il.
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