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mercredi 18 mai 2011

Budapest Louis Michel tacle la Transition hat



Louis Michel, l’ancien commissaire européen avait visité Madagascar en 2008 (Afp)
Louis Michel, l’ancien commissaire européen avait visité Madagascar en 2008 (Afp)
L'assemblée parlementaire paritaire de l'ACP-UE, par le biais de ses co-présidents, charge la transition à quelques jours du Sommet de la SADC.
La co-présidence de l’Assemblée parlementaire paritaire Afrique-Caraïbes-Pacifique/ Union européenne (APP) décoche une flèche contre la Transition. Louis Michel, co-président de l'assemblée persiste à rester inflexible contre les dirigeants du régime de la transition.
« J’attends toujours que la communauté internationale mette une pression maximale sur ceux qui, par exemple, ont pris le pouvoir par un coup d’État à Madagascar », a lancé Louis Michel dans son discours d'ouverture de la 21e session Assemblée parlementaire paritaire, lundi, à Budapest, en Hongrie, une assemblée qui discute entre autres des questions relatives à la démocratie et au respect de l'ordre constitutionnel.
L'ancien commissaire européen en charge du Développement et aux aides humanitaires ne rate pas l'occasion pour critiquer le choix d'inviter les dirigeants de la transition lors du Sommet des Pays les moins avancés en Turquie du 9 au 13 mai. « J'ai été surpris, à Istanbul, de trouver M. Rajoelina à la table d'honneur de la conférence sur les pays les moins avancés. Par ce genre d'attitude, on ne fait que créer un précédent non convenable sur le plan éthique », critique-t-il devant une centaine de députés et leurs homologues du parlement européen.
Message relayé
Mardi, Louis Michel, joint par le zambien David Matongo, l'autre co-président de l'Assemblée parlementaire paritaire, revient à la charge pour évoquer la transition dans la Grande île. « Il est impérieux d'avancer une solution définitive de sortie de crise qui passe par la mise en place préalable d'une transition véritablement neutre », soutient-il dans un communiqué cité par l'Agence France presse (AFP).
Le 9 mai, Leonidas Tezapsidis, ambassadeur désigné, chef de la délégation de l’Union européenne, avait insisté sur la nécessité d'un dialogue « entre toutes les parties concernées », en marge de la célébration de la Journée de l’Europe. « Il ne faut pas essayer de raccourcir », avait-il affirmé.
Cette fois-ci, ce sont aux co-présidents de l'assemblée parlementaire paritaire de prendre le relais pour insister sur la nécessité d'une transition véritablement neutre. Et ce, à quelques jours du Sommet des chefs d'État et de gouvernement de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) qui devrait examiner le sort de la Transition.
Interrogée sur ces récentes déclarations, Elia Ravelomanantsoa tente de relativiser la situation. « Celles-ci restent dans la logique de l'article 96 de l'accord de Cotonou [clôturant les consultations avec le régime de transition à la suite d'un changement non-constitutionnel de pouvoir] », observe la présidente de commission relations internationales au Conseil supérieur de la transition. « En tout cas, l'Union européenne avait déjà annoncé qu'elle se rangera derrière la décision de la SADC », rappelle-t-elle, tout en considérant « toute démarche de sanction comme contre-logique ».
Elia Ravelomanantsoa ne souhaite pourtant pas insister sur la polémique autour de la position de Louis Michel, soupçonné, à tort ou à raison, par des dirigeants de la Transition d'être proche de l'ancien président Ravalomanana. « Quel que soit le lobbying personnel supposé ou avéré des uns et des autres, à un moment donné, c'est toujours l'intérêt général qui doit primer », affirme-t-elle. « En tout cas, nous ne pouvons avoir d'élections reconnues que s'il n'y a dès le départ un processus électoral avec la participation de tous, y compris la communauté internationale », conclut-elle.

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