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mercredi 13 octobre 2010

Secteur informel: Les limites de ce véritable poids de l’économie

13% de croissance depuis 2009. C’est l’estimation de la Banque mondiale en ce qui concerne le secteur informel à Madagascar. Pour l’Afrique subsaharienne, le Bureau international du travail (BIT) estime que l’économie informelle englobe 72% des emplois dans cette région. Comme quoi, Madagascar n’est pas une exception même si son secteur informel a connu une forte réémergence avec la crise politique. En effet, les économies africaines se caractérisent par la forte dualité du marché formel et du marché informel. Des économistes expliquent que cette coexistence présente des avantages mais également des inconvénients. Si l’on prend le cas de Madagascar, l’informel est une bouée de sauvetage pour ceux qui ont perdu leur emploi pendant la crise et pour ceux dont le revenu est en chute libre. Et cette catégorie-là compte fort probablement plus d’effectif que les nouveaux chômeurs. Qu’un pays soit en crise ou non, la croissance de l’informel témoigne de son incapacité à créer le nombre d’emplois nécessaires pour absorber la main d’œuvre dont l’effectif ne cesse de gonfler. C’est une évidence pour un pays essentiellement jeune et l’Afrique subsaharienne est dans ce cas.
A Madagascar, les jeunes constituent 66% de la population selon les dernières statistiques fournies par le Madagascar action plan (MAP). Mais ils sont les premiers à souffrir de l’insuffisance de l’offre d’emplois. Ils sont donc obligés de se rabattre sur le secteur informel. Mais si celui-ci se présente comme un véritable poids de l’économie, il est caractérisé par de graves difficultés qui concernent notamment les employés. Ces derniers ne disposent d’aucune protection sociale, alors que la plupart du temps, ils travaillent dans des mauvaises conditions de travail et dans une situation de précarité en matière d’emploi. L’informel leur offre pourtant un moyen de subsistance et le plus souvent un moyen pour trouver le minimum vital en cas de détérioration du marché du travail. C’est pourquoi ce secteur demeure une constante dans l’économie africaine en général et malgache en particulier. En effet, les gouvernements ne disposent pas d’une politique de l’emploi à même d’aider les jeunes et les chômeurs à trouver un emploi décent, rémunérateur et stable.
De plus, l’informel ne s’observe pas seulement au niveau de l’emploi. Il est à tous les secteurs et on peut citer l’apprentissage et la formation sur le tas organisés par certaines entreprises… Dans ces cas-là, l’informel présente des avantages concurrentiels. Le bon exemple pour réduire le poids du formel est celui de l’Afrique du sud. Ce pays met l’accent sur le système éducatif pour améliorer la qualité de l’enseignement et réduire à terme les inégalités, de quoi permettre l’entrée de jeunes sur le marché formel et dans des bonnes conditions. Des analystes estiment que pour les gouvernements africains, la politique en matière d’emploi devrait se décliner par la mise en place de stratégies et programmes d’appui au secteur informel et de facilités pour la transition vers l’économie formelle.

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