La mauvaise gouvernance qui caractérise la période actuelle de transition aura des impacts sur le futur de nos relations avec les bailleurs de fonds. La Banque Mondiale, notamment, dans sa dernière mise à jour du programme à Madagascarindique que: « Par ailleurs la détérioration des indicateurs de performance deMadagascar, et notamment ceux portant sur la gouvernance, risque de réduire la part des fonds futurs l’IDA 16 est en cours de négociation) auxquels le pays pourrait aspirer ».
Dons et prêts. L'IDA (Association Internationale de Développement), précisons-le, est l’institution de la Banque mondiale qui aide les pays les plus pauvres de la planète. Créée en 1960, l’IDA vise à réduire la pauvreté en accordant des dons et des prêts sans intérêt destinés à financer des programmes de nature à stimuler la croissance économique, à atténuer les inégalités et à améliorer les conditions de vie des populations. L’action de l’IDA complète celle de l’autre guichet de prêt de la Banque mondiale—la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD)—qui fournit aux pays à revenu intermédiaire des services de conseil et des capitaux pour financer leurs dépenses d’équipement. La BIRD et l’IDA partagent le même personnel et le même siège et évaluent les projets suivant les mêmes normes rigoureuses. L’IDA est l’un des principaux bailleurs d’aide aux 79 pays les plus déshérités de la planète, dont 39 se trouvent en Afrique. C’est la principale source de financement par les donateurs des services sociaux de base dans les pays les plus pauvres.
Concessionnelles. L’Association prête des fonds (appelés crédits) à des conditions concessionnelles. Autrement dit, les crédits de l’IDA ne portent pas intérêt, et les remboursements sont étalés sur une période de 35 à 40 ans, y compris un différé d’amortissement de 10 ans. Depuis sa création, l’IDA a accordé au total 222 milliards de dollars de crédits et de dons, au rythme de 13 milliards de dollars par an en moyenne ces dernières années, dont la majeurepartie, soit environ 50 %, va à l’Afrique.
En tout cas, la Banque Mondiale, via l'IDA a accordé ces derniers temps, à ces pays membres, notamment en Afrique, d'importants crédits pour ledéveloppement.
Reconnaissance internationale. Malheureusement Madagascar a perdu des opportunités en raison de la crise politique qui persiste. En effet, faute de reconnaissance internationale, le pays ne peut pas encore bénéficier des crédits de la Banque. Pire, tout risque d'être perdu puisque l’année fiscale de la Banque Mondiale qui a commencé en juillet 2010 pour se terminer en juin 2011 est la dernière du cycle tri-annuel des fonds fortement concessionnels que la Banque mondiale alloue aux pays les plus pauvres. Dans ce cadre, Madagascars’était vu allouer à titre indicatif un financement d’environ 600 millions de dollars sur la période allant de juillet 2008 à juin 2011, pour financer des projets inscrits dans un cadre de partenariat stratégique. Jusqu’à présent, Madagascarn’a pu obtenir qu’une partie de ces fonds, soit 85 millions de dollars, pour desprojets approuvés avant la crise. Mais tout risque d'être perdu puisque, les règles générales définies par les pays contributeurs de l’IDA stipulent que les financements disponibles qui ne pourront pas être utilisés avant la fin du cycle devront être progressivement réalloués à d’autres pays. Cette règle évite que ces financements très concessionnels soient perdus.
Recueillis par R.Edmond
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