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lundi 13 septembre 2010

Conférence Nationale : des centaines d’exclus !

Il pourrait y avoir un énorme tollé ce matin au Centre de Conférences International d’Ivato, lors de la cérémonie d’ouverture de la conférence nationale. Ceux qui seraient exclus de la liste des participants pourraient organiser une manif spontanée et exprimer leur  mécontentement en faisant du bruit. Comme il y en a au moins 500 ou 600 personnes concernées, cela fera un tapage certain. Pendant la journée de samedi et d’hier dimanche à l’immeuble Aro d’Ampefiloha, site où l’on remet les badges aux mandataires, ce fut la foire, avec ce que cela comporte de cohue, de désordre et de tumulte.
Les organisateurs étaient débordés par le nombre de participants (ou plutôt de prétendants à la participation), car s’ils attendaient environ 2 000 personnes, il y en eut au moins le double dans les rangs de ceux qui ont fait la queue. Apparemment, tout le mal vient de l’absence d’une liste qui fait véritablement autorité. Il y auraient des listes parallèles, conçues par on ne sait qui, mais aussi de nombreuses personnes pourvues d’une procuration en bonne et due forme, mais qui ne figuraient pas dans « la » liste.
A partir de ce jour, dans la capitale et autour des lieux de réunion, on verra des centaines de gens venus de régions lointaines errer comme des âmes en peine. Beaucoup sont venus par leurs propres moyens et sont en général désargentés. Mais écartés des salles de réunion, des sites de restauration et d’hébergement, mais aussi des moyens de transport accordés aux vrais participants, ils feront figure de cas sociaux. L’Etat devra se manifester pour prendre en charge ces citoyens laissés en rade, pour les loger et les nourrir et surtout pour les ramener chez eux…
Une manif à Ivato dès la première journée, pourrait créer une mauvaise impression et discréditer toute la conférence nationale. On peut désamorcer la crise en bottant en touche, c’est-à-dire en admettant dans la salle tous ceux sincèrement décidés à contribuer à la réussite de ces assises. Il est possible d’agir ainsi lors de la cérémonie d’ouverture, dans la limite des places disponibles. Mais pour la suite de la conférence, notamment pour les travaux de commission, il faudra y mettre de la prudence. La même situation est intervenue lors des précédentes assises nationales organisées à Ivato, et on résolut la crise en acceptant les « exclus », surtout ceux venus de loin.
Mais cette fois-ci, la configuration est autre , car pour dégager les principales tendances lors des débats, on va recourir au vote à main levée, par exemple pour départager la Constitution unitaire et celle fédérale. Dans ce cas, la question de la représentativité des votants est cruciale et les organisateurs ne peuvent faire entrer n’importe qui dans les salles.
A quoi attribuer ces dysfonctionnements qui placent d’emblée la conférence sous de sombres auspices ? D’abord au choix trop restrictif qui consiste à reprendre pour la conférence nationale les participants des « dinika santatra ». Beaucoup de gens, écartés de ces assises préliminaires puis de la conférence nationale, se bousculent au portillon car bien décidés à faire valoir leurs vues. On aurait dû étendre la représentation à d’autres composantes de la société afin d’obtenir, d’autres sons de cloche. Ensuite car des ministères et départements (notamment ceux de la Décentralisation et de l’Education nationale) ont envoyé des délégués à partir des districts, alors que l’Etat s’était proclamé « neutre » dans l’affaire et a pris ses distances vis-à-vis de l’organisation. Ces ministères agissent ainsi peut-être pour faire triompher des positions censées être celles du régime de transition. Peut-être surtout pour peser dans un sens favorable au statu quo, c’est-à-dire faire échec au gouvernement d’union et conserver le gouvernement en l’état jusqu’à la fin de la transition. Bref, des ministres entendent garder leurs postes et manoeuvrent afin de parvenir à leurs fins. Qu’en sera-t-il lors de vraies élections au suffrage universel ?
Des dysfonctionnements, des défauts et des anomalies donc. Ainsi que nous l’avions déjà dit, il est un peu trop imprudent de miser tout l’avenir de la nation sur un rassemblement organisée de façon imparfaite. On peut envisager une seconde « conférence nationale » mieux préparée et avec la participation des exclus de la première édition. Bien sûr cela coûtera pour nourrir pendant cinq jours tant de monde, mais vu l’enjeu, il ne faut pas en faire tout un… plat.

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