Des scientifiques ont découvert l'existence d'un micro-continent, situé sous l'île Maurice et la Réunion. Un phénomène qui serait plus fréquent qu'on ne le pense.
Avant d’explorer l’univers, il nous reste un tas de choses à découvrir sur notre planète. Dans une étude, publiée dans la revue Nature Geoscience, des scientifiques expliquent avoir découvert un «micro-continent », situé sous l’île Maurice et la Réunion. Baptisé "Mauritia", ce bout de roche, dissimulé sous une épaisse couche de lave remontée du cœur de la Terre, se serait détaché de l’actuelle Madagascar il y a environ 60 millions d’années.
Micro-continent : comment est-ce possible ?
On associe souvent la formation des continents à des « panaches », c’est-à-dire des remontées de roches chaudes provenant du manteau terrestre. Leur chaleur peut, à terme, ramollir les plaques tectoniques jusqu’à les briser, au niveau où le centre d’activité volcanique est le plus intense.
C’est par ce procédé que naquit la partie orientale du Gondwana. Ce « supercontinent », apparu il y a 600 millions d’années, a commencé à se fracturer au Jurassique pour finalement s’éclater en plusieurs morceaux, formant Madagascar, l’Inde, l’Australie et l’Antarctique actuels.
Les Seychelles : une curiosité géologique
Comme l’expliquent les scientifiques, il est fort probable que quelques « masses continentales » se soient égarées en chemin. Au moment où chaque fragment dérivait de son côté pour former le monde tel qu’on le connaît aujourd’hui, certains fragments se sont détachés pour former des îles, comme l’archipel des Seychelles, jusqu’alors considéré comme une curiosité géologique par les spécialistes.
Selon l'étude, menée par une équipe internationale sur des grains de sable d'origine volcanique prélevés sur une plage de l'île Maurice, des fragments de continent semblables à Mauritia ou aux Seychelles pourraient être bien plus fréquents qu'on ne le pense.
« Nous avons pu montrer que les fragments de continent ont continué à se déplacer presque exactement au-dessus du panache volcanique de la Réunion, ce qui explique pourquoi ils sont noyés par des roches volcaniques » et n'avaient jamais été identifiés auparavant, indique dans un communiqué Bernard Steinberger, du centre de recherches allemand GFZ.
« Ce qui avait initialement été interprété comme la seule trace du panache réunionnais est en réalité constitué de fragments continentaux », comme celui des Seychelles, explique-t-il. « L'Océan indien pourrait être jonché de fragments de continent », conclut l'étude.
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