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lundi 30 avril 2012

L’avenir de la coopération climatique à Madagascar



L'avenir de la coopération climatique à Madagascar

Lettre à Andry Rajoelina Président de Madagascar

Monsieur le Président,
je vous prie de m’excuser pour la méthode et la façon par laquelle je vous écris, mais vous êtes un président moderne et vous comprendrez cette initiative de démocratie participative.
Je m’interroge depuis maintenant 2 ans sur l’avenir climatique de notre planète. Pas besoin de lobby, pas besoin de médias pour constater tous les jours les changements climatiques qui affectent notre planète. D’une saison à l’autre les pluies sont aléatoires, des cyclones traversent le pays jusqu’au Mozambique comme jamais ça ne c’était produit auparavant. Les terres sont sèches et peu productives, les rivières deviennent inexploitables, les ports s’ensablent, les crocodiles et les oiseaux disparaissent.
Je pense que la voie choisie par les grandes puissances n’est pas la bonne. Se focaliser sur un indice d’effet de serre n’est pas la question fondamentale. La question fondamentale est que L’Afrique est devenue une passoire à vent et un tas de sable en attente d’enlèvement par la pluie.
A Madagascar, la route de l’Ouest est très représentative de ce qui se passe, nous avons devant nous des milliers d’hectares brûlés chaque année qui laissent fuir le vent et couler la pluie. Ce ne sont pas les populations locales qui contribuent exprès à cette catastrophe, ce sont simplement des incidents des cigarettes au volant, des accidents ménagers, des cultures sur brûlis, des feux naturels qui sabotent jour après jour la terre des ancêtres.
Madagascar n’a pas l’argent suffisant ni les moyens matériels d’aller à la rencontre et à l’éducation de ces pyromanes improvisés, il faut trouver des financements pérennes et durables afin d’aller à la rencontre de ces populations. Organiser la forêt à Madagascar, c’est se garantir un avenir prospère, comme du temps des colons et de la curée de bois, aujourd’hui rare. Il faut que Madagascar devienne le premier exportateur de bois au monde.
C’est un effort national, le genre d’effort qui ont fait des Occidentaux, des Japonnais et des Chinois des puissants de ce monde.
Aujourd’hui le bois est cher, vous êtes suffisamment au fait du pillage des ressources de Madagascar organisés par les précédents régimes, vous le savez, nous le savons et demain avec la disparition des énergies fossiles ça n’en sera que pire. La demande de bois va exploser, et les prix s’envoler encore plus haut. Madagascar a une place à prendre pour un avenir financier prospère.
Il faut trouver des financements, l’effort national doit être soutenu. Je ne me permettrais pas de critiquer les institutions malgaches, mais il est temps de laisser la place au privé, il y a suffisamment de débouchés pour que le privé s’y engage.
Michel Rocard en mission parlementaire avait fixé la tonne de carbone en modèle compensation par l’économie à 32€ . C’est un chiffre élevé quand on sait qu’un hectare de forêt recycle 1466 tonnes de CO2 sur sa croissance et 1.8 tonne par an ensuite à l’éternité. L’hectare de nos forêts serait alors vendu environ 50 000€ avec une rente de 60€/an... Et c’est un chiffre de compensation. Ce que nous avec nos forêts nous stockons, c’est incomparable, on a l’avantage...
Mais voilà, on constate que l’Union Européenne n’accepte pas pour le moment la reforestation et préfère aller compenser les émissions de gaz à effet de serre dans les décharges de Majunga quitte à polluer encore plus la région et s’en laver les mains au travers de produits financiers vendus en Bourse. Êtes-vous au fait du projet carbone dans la décharge de Majunga ?
La Banque Mondiale est la solution, je me permets de vous faire une proposition, proposition issue de mes activités de reforestation sur le terrain et ma documentation personnelle.
Aujourd’hui, les multinationales du monde sont prêtes à payer pour un meilleur avenir climatique. Les politiques des puissants ne font que l’écho des demandes faites par les industriels sous la pression des hommes. Mais la machine est mal huilée, il a fallu établir des règles en 2006 et ces règles ont donné des pseudo-produits financiers mal orchestrés qui finissent sur le terrain dans des ONGs qui font tant bien que mal mais souvent rien du tout et ridiculisent l’embryon de profession que nous pourrions créer.
Un client content, c’est deux clients qui viendront peut être, un client mécontent c’est neuf clients qui ne viendront jamais, c’est la base des relations d’affaires, et nous, les pays en voie de développement n’avons que fait fuir les clients, ces même clients émissaires parce que de toute façon les ONG ne viennent pas de chez nous.
Nous pouvons donner confiance au monde en organisant nous-mêmes notre filière carbone, et imposer ainsi nos critères et nos entrepreneurs, le marché sera assaini et nous pourrons aller en direction de nos deux objectifs : le développement durable et le climat à Madagascar.
L’ONU n’apporte aucune solution au climat, c’est une lutte de Lobbyistes aussi bien du coté vert que de l’industrie, c’est sans avenir ! Au mieux, ils arriveront à trouver un arrangement quand la terre sera complètement grillée, au pire ils vont continuer à se donner bonne conscience et à gaspiller d’énormes ressources pour ne rien faire.
Il faut que la Banque Mondiale cautionne 50% des investissements en amont et labellise la source.
32€ la tonne, c’est beaucoup d’argent à distribuer, je pense que c’est une bonne base de travail.
16€ pour l’exploitant, c’est largement bon, nous pouvons faire un abattement de 40% pour donner une assurance à nos clients (et à l’État) afin d’organiser durablement une filière bois basée sur la confiance. En effet 40% de la forêt peut être exploité sporadiquement, tant qu’on ne fera pas de gros "trous" dans la forêt, il n’y a pas de raison pour qu’elle disparaisse de nouveau, soit une rémunération à 9€60 MtCO2, soit 3840€ à l’hectare, à peu près 10 millions d’Ariary, de quoi garantir la plantation et initier l’effet papillon du retour à la nature. La forêt va ré-fertiliser les sols et on pourra entrevoir le retour de l’agriculture des céréales. Je serai ravi de développer ce point avec vous.
16€ pour l’État malgache, c’est la taxe mais c’est aussi notre caution envers nos acheteurs, ces 50% et 16€ seront garantis par la Banque Mondiale, c’est un fardeau pour nous mais un gage de confiance pour les clients. 50% d’échec c’est impossible. Cette taxe, cette caution, permettra de créer votre propre service d’homologation, et décupler les capacités du ministère de l’environnement de Madagascar.
Pour l’homologation, j’ai des propositions à vous faire, je vous donne ici les grandes lignes sur la base de ce que nous observons à Madagascar depuis que nous avons initié notre projet de reforestation .
Les terres reboisées doivent rester absolument domaniales. Il est impossible d’avoir un projet de reforestation dédié au climat sur des terres de propriétaires privés (particuliers ou entreprises).
La motivation et le travail bien fait doivent être rémunérés, les entreprises qui s’engagent dans notre charte ont des rémunérations connues, les salaires doivent donc être fixés sur la qualité du travail et non sur le coût de la vie. Il faut abolir le SMIC de l’ONU, car il est dévalorisant pour nos travailleurs.
Les projets de communication auprès des populations doivent être évalués. Par exemple, un artiste-chanteur qui prendrait l’initiative de chanter contre les brûlis en caravane-concert doit être rémunéré en fonction de l’impact (de son travail) sur la nature.
La loi doit punir les atteintes à la nature, il faut punir gravement le détournement et la fraude autour de cet effort national.
Enfin, Monsieur le Président, cette lettre dans l’espoir que vous la lirez et dans l’espoir que nous partagerons nos envies de développer la forêt à Madagascar.
Lettre de Laurent Page à Andry Rajoelina, Président de la Haute Autorité de la Transition à Madagascar
Laurent Page zion@ecologie.tv
Initiateur et financier du projet de reforestation à Madagascar dénommée Zanakaz.Org
( voir Zanakaz.Org et Terabona.Com ) 
et responsable du site internet ecologie.tv

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