La classe politique est, sur le qui-vive. Elle attend avec impatience les résultats de la réunion de la Troika de la SADC composée de l’Afrique du Sud, du Mozambique et de la Zambie, prévue aujourd’hui pour trancher sur le cas de Madagascar. Cette Troïka est composée du président sortant, du président actuel et du futur président. Même si aux dernières nouvelles, cette réunion serait reportée au 31 mars prochain, les enjeux restent les mêmes.
Solution définitive
Toutes les mouvances politiques ont envoyé des émissaires sur le grand continent pour mener une offensive diplomatique auprès de la Troïka et des autres pays membres de la SADC. Andry Rajoelina a envoyé son conseiller spécial Norbert Ratsirahonana. La mouvance du Pr Zafy est représentée par Manoro Régis. Celle de Didier Ratsiraka par Monfort. La mouvance Ravalomanana a le grand avantage d’y avoir son chef de file en exil. Mais deux membres de la mouvance l’ont rejoint en Afrique du Sud. Il va de soi que la feuille de route Simao paraphée sera soutenue et défendue par les envoyés du président de la HAT. Les contre-propositions et les amendements de la feuille de route proposés par les trois mouvances politiques de Zafy, Ratsiraka et Ravalomanana ont, en revanche, été remis à Joaquim Chissano, le médiateur en chef. Comme les profondes divergences politiques entre les protagonistes de la crise n’ont toujours pas trouvé de terrain d’entente, le risque est le retour à la case départ des négociations. La Troïka de la SADC doit bien se rendre à l’évidence qu’il serait hasardeux avec l’absence de dialogue politique réel d’organiser des élections crédibles sans que les conditions requises de sécurité, de sérénité, de neutralité soient réunies. Mais elle pourrait aussi décider d’aller de l’avant, contre vents et marées, pour ne pas désavouer la feuille de route Simao et pour ne pas décevoir les trois mouvances politiques dont elle prendra en ligne de compte les contre- propositions essentielles présentées. La feuille de route définitive de la SADC pourrait, par conséquent, surprendre l’ensemble de la classe politique. Mais une chose est sûre, compte tenu de la philosophie qui l’anime, celle-ci sera consensuelle et inclusive. Le verdict de la Troïka de la SADC est d’une importance capitale parce qu’elle peut mettre fin à la crise. L’Union Africaine et partant, la communauté internationale se soumettront à son verdict. Bref, la reconnaissance internationale ne reviendra à Madagascar que si la Troïka est convaincue que la feuille de route de sortie de crise est valable pour toutes les forces politiques pendant la période de transition.
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