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mercredi 16 février 2011

Madagascar : Le riz toujours inabordable pour la population

A Madagascar, le prix du riz a doublé ces deux dernières années, ce qui oblige les habitants d’Antananarivo, la capitale, à réduire leur consommation de moitié. C’est "Irin" qui publie cette information sur son site internet (www.irinnews.org/fr) 


Madagascar : Le riz toujours inabordable pour la population
Selon des estimations de l'observatoire du riz, un organisme malgache qui surveille le prix du riz, celui-ci a presque doublé depuis le début de l’année 2009. Pour faire face à cette situation inédite près d’1,5 million d’habitants d’Antananarivo adoptent différentes stratégies de survie en se privant de repas ou en consommant du manioc, du maïs ou d'autres aliments riches en amidon. 

"C’est terrible pour le peuple malgache : tout le monde est touché, en particulier les personnes qui ont perdu leur emploi pendant la crise", révèle le site "Irinnews", spécialisé dans les crises humanitaires (service du Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies). 

Instabilité politique et flambée mondiale des denrées alimentaires
 

Dans les années 1970, Madagascar exportait son riz mais le pays est désormais contraint d’importer en raison de méthodes agricoles désuètes et d’infrastructures inadaptées. L’inflation du riz a également suivi l’instabilité politique du pays, qui a débuté lors des manifestations organisées en janvier 2009 et qui ont abouti à la prise de pouvoir d’Andry Rajoelina. 

Ce transfert " illégal" du pouvoir a incité l’union africaine à imposer des sanctions, et les pays donateurs à suspendre les aides versées à Madagascar. C’est notamment le cas des États-Unis qui ont pénalisé Madagascar en l’excluant de l’African Growth and Opportunities Act (AGOA, loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique), un accord de commerce préférentiel qui permet à certains pays d’Afrique d’exporter des marchandises hors taxe vers les Etats-Unis. 

Dans un pays qui compte parmi les plus pauvres du monde, l’augmentation du prix du riz est également alimentée par la flambée mondiale des prix des matières premières et par deux années de ralentissement économique. Selon les médias malgaches, le gouvernement a fixé le prix du riz à 1 180 ariary (0,59 dollar américain) le kilo au début du mois de janvier 2011. Il a également supprimé les droits et les taxes à l’importation. 

Le 11 février, Dominique Razaka, ministre du Commerce, a déclaré que 10.000 tonnes de riz avaient été importées et que 32.000 tonnes devaient être acheminées d’ici la fin du mois de février pour lutter contre l’inflation du riz. 

Une agriculture dépendante des aléas climatiques 


Environ deux tiers des malgaches vivent de l’agriculture de subsistance, les plus pauvres résidant dans les régions rurales de Sava, une région productrice de vanille située dans le nord-est du pays qui a été frappée par le cyclone Bingiza le 14 février 2011. 

Les dégâts causés par cette tempête tropicale ne sont d’ailleurs certainement pas terminés puisque dans les prochains jours, elle pourrait retraverser le sud de l’île. Le Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC) a d’ailleurs averti que le sud du pays risquait d’être touché par des inondations, et que des précipitations étaient attendues à Analamanga, région céréalière du pays. 

Chaque année, le pays souffre des cyclones tropicaux qui traversent l’île et dévastent l’agriculture. Deux années de sécheresse ont également contraint des familles du sud à vendre leur bétail pour pouvoir acheter des vivres, entraînant une baisse du prix du bétail.

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