Les politiciens en connaissent quelque chose : arracher des aveux de la part du pire bandit de grand chemin n’est pas une simple partie de plaisir. Même quand toutes les preuves sont contre lui, celui-ci tente toujours d’utiliser toutes les subterfuges pour préserver une certaine innocence quitte à justifier l’injustifiable. C’est la raison pour laquelle il sera plus ou moins utopique d’attendre qu’un Didier Ratsiraka ou qu’un Marc Ravalomanana plaidera coupable devant le tribunal de l’histoire sur certaines pratiques peu avouables de leur gestion de l’Etat. A croire que l’aveu ne fait pas partie de la culture de nos hommes politiques surtout quand il touche leur crédibilité en tant qu’« homme d’Etat ». C’est cet état d’esprit qui fait de l’amnistie un sujet à la fois sensible et difficile dans ce pays. En effet, pour qu’il y ait amnistie, il faut que toutes les personnalités concernées acceptent leur statut de victime ou de bourreau. Or, dans le contexte actuel, aucun ne veut endosser ce dernier statut surtout ceux qui ont quelque chose à se reprocher dans leur conduite. Seules les victimes - ou supposées comme telles - crient pour que leurs cas soient examinés. Or, l’existence des victimes supposent qu’il y a des bourreaux. Dans d’autres pays comme l’Afrique du Sud, l’identification du couple bourreau-victime n’a pas posé trop de problèmes. Pour cause, l’apartheid l’a auparavant défini. Il a donc suffi que les bourreaux acceptent leur statut pour que le processus de réconciliation nationale soit enclenché et cela, sans que des réparations aient été exigées. Du côté des victimes, la reconnaissance des torts a suffi à réparer les souffrances. Désormais, les ennemis d’hier tentent de construire un avenir commun. Cela n’est pas toujours facile ; mais dans une nation, le plus important est sans doute cette volonté de vivre ensemble et de poursuivre, ensemble, un bout de chemin en dépit des différences. C’est cela qui manque sans doute quand on évoque la sortie de crise dans ce pays. Certains s’estiment qu’ils ont le monopole de la vérité. |
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lundi 8 novembre 2010
L’aveu
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